ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"358"> Il n'en est pas de même des damaras, foulalis, landrins, daridas, & autres étoffes & taffetas legers de soie qui nous viennent pareillement des Indes, qui sont imprimés aussi avec des planches de bois; ils ne peuvent se contrefaire en Europe, parce qu on n'en tire point de ces pays qui ne soient imprimés. Le trait du dessein des broderies des mousselines ou toiles des Indes, est aussi frappé avec des planches de bois, à moins qu'elles ne soient blanches; les blanches se travaillent avec la piece. Mais comme on a commodément des mousselines, sans être brodées, quantité sont brodées en Hollande, en France, & ailleurs, où on les fait passer pour originaires des Indes ou de la Perse. Voyez Perses, Seronge, Toiles peintes, Indiennes, & Furies. Cet article est de M. Papillon, dont il est parlé dans le Discours préliminaire.

CHITONE (Page 3:358)

* CHITONE, (Mythologie.) surnom de Diane. Elle fut ainsi appellée, du culte qu'on lui rendoit dans un petit bourg de l'Attique, ou peut - être du mot grec XI/TWN, habit, parce qu'on lui consacroit les premiers habits des enfans. On la nommoit aussi Chitonia.

CHITONIES (Page 3:358)

CHITONIES, s. f. (Mythol.) fêtes célébrées en l'honneur de Diane de Chitone, village de l'Attique, d'où cette Diane fut appellée Chitonia.

CHITONISQUE (Page 3:358)

CHITONISQUE, s. f. tunique de laine que les Grecs portoient sur la peau, & qui leur servoit de chemise. Les Romains, qui avoient le même vêtement, l'appelloient subucula.

CHITOR (Page 3:358)

CHITOR, (Géog.) grande ville d'Asie dans les états du grand Mogol, dans une province de même nom. Long. 94. lat. 23.

CHITPOUR (Page 3:358)

CHITPOUR, (Géog.) ville d'Asie dans l'Indostan, au royaume d'Agra, sur les frontieres de celui de Guzarate.

CHIT - SE (Page 3:358)

CHIT - SE, s. m. (Bot. exotiq.) arbre des plus estimé à la Chine pour la beauté & la bonté de son fruit. Je lui connois ces qualités par gens qui ont été dans le pays, & plus encore par une relation du P. Dentrecolles missionnaire, insérée dans les lettres édifiantes, tom. XXIV. dont voici le précis.

Les provinces de Chantong & de Homan ont les campagnes couvertes de chit - ses, qui sont presque aussi gros que des noyers. Ceux qui croissent dans la province de Tche - kiang, portent des fruits plus excellens qu'ailleurs. Ces fruits conservent leur fraîcheur pendant tout l'hyver. Leur figure n'est pas partout la même: les uns sont ronds; les autres allongés & de forme ovale; quelques - uns un peu plats, & en quelque sorte à deux étages semblables à deux pommes qui seroient accolées par le milieu. La grosseur des bons fruits égale celle des oranges ou des citrons: ils ont d'abord la couleur de citron, & ensuite celle d'orange. La peau en est tendre, mince, unie, & lissée. La chair du fruit est ferme, & un peu âpre au goût; mais elle s'amollit en mûrissant: elle devient rougeâtre, & acquiert une saveur douce & agréable; avant même l'entiere maturité, cette chair, lorsque la peau en est ôtée, a un certain mêlange de douceur & d'âpreté qui fait plaisir, & lui donne une vertu astringente & salutaire.

Ce fruit renferme trois ou quatre pepins pierreux, durs, & oblongs, qui contiennent la semence. Il y en a qui étant nés par artifice, sont destitués de pepins, & ils sont plus estimés. Du reste, il est rare que ces fruits mûrissent sur l'arbre: on les cueille en automne, lorsqu'ils sont parvenus à leur grosseur naturelle: on les met sur de la paille ou sur des claies où ils achevent de mûrir.

Ce détail ne convient qu'à l'arbre qu'on prend soin de cultiver. Pour ce qui est du chi sauvage, il a un tronc tortu, ses branches entrelacées & semées de petites épines: le fruit n'en est plus gros qu'u<cb-> ne pomme - rose de la petite espece. La culture de ces arbres consiste principalement dans l'art de les enter plusieurs fois; alors les pepins du fruit deviennent plus petits, & même quelquefois le fruit n'a point de pepin.

Les arboristes Chinois font des éloges magnifiques de l'arbre chi; les plus modérés lui reconnoissent sept avantages considérables; 1° de vivre un grand nombre d'années produisant constamment des fruits; 2° de répandre au loin une belle ombre; 3° de n'avoir point d'oiseaux qui y fassent leurs nids; 4° d'être exempt de vers & de tout autre insecte; 5° d'avoir des feuilles qui prennent les couleurs les plus agréables, lorsqu'il a été couvert de gelée blanche; 6° d'engraisser la terre avec ses mêmes feuilles tombées, comme feroit le meilleur fumier; 7° de produire de beaux fruits d'un goût excellent.

Les Chinois ont coûtume de les sécher de la maniere à - peu - près qu'on seche les figues. Ils choisissent ceux qui sont de la plus grosse espece, & qui n'ont point de pepins; ou s'ils en ont, ils les tirent proprement: ensuite ils pressent insensiblement ces fruits avec la main pour les applatir, & ils les tiennent exposés au soleil & à la rosée. Quand ils sont secs, ils les ramassent dans un grand vase jusqu'à ce qu'ils paroissent couverts d'une espece de gelée blanche qui est leur suc spiritueux, lequel a pénétré sur la surface. Ce suc rend l'usage de ce fruit salutaire aux pulmoniques. On prendroit ces fruits ainsi sechés pour des figues, & alors ils sont de garde. La meilleure provision qui s'en fasse, c'est dans le territoire de Kent - cheou de la province de Chantong. Sans doute que le fruit a dans ce lieu - là plus de corps & de consistance: en effet, quand il est frais cueilli & dans sa maturité, en ouvrant tant soit peu sa peau, on attire & on suce avec les levres toute sa pulpe, qui est très - agréable.

Sans examiner quelle confiance mérite le récit du P. Dentrecolles, & autres voyageurs, sur l'excellence du chit - se & de son fruit, il ne seroit peut - être pas difficile d'en juger par nous - mêmes en Europe. L'arbre y croîtroit aisément suivant les apparences, puisqu'il vient à merveille dans les parties méridionales & septentrionales de la Chine, dans un pays chaud comme dans un pays froid: il ne s'agiroit presque que d'avoir des pepins, & l'on ne manqueroit pas de moyens pour y parvenir. On n'est souvent privé des choses, que faute de s'être donné dans l'occasion quelques soins pour se les procurer. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CHIVAS ou CHIVASSO (Page 3:358)

CHIVAS ou CHIVASSO, (Géog.) ville forte d'Italie dans le Piémont, près du Pô. Long. 25. 30. lat. 45. 3.

Chivas, (Page 3:358)

Chivas, (Géog.) ville d'Espagne au royaume de Valence.

CHIUS (Page 3:358)

* CHIUS, s. m. (Hist. anc.) un des jets des dés. Quelques auteurs opinent que c'étoient les trois trois; d'autres les trois unités.

CHIUSI (Page 3:358)

CHIUSI, (Géog.) petite ville d'Italie au grand duché de Toscane, dans le Siennois. Long. 29. 30. lat. 43.

CHIUTAY (Page 3:358)

CHIUTAY, (Géog.) ville considérable de la Turquie en Asie, capitale de la Natolie, sur la riviere d'Ayala. Long. 47. 22. lat. 39. 42.

CHIZE (Page 3:358)

CHIZE, (Géog.) petite ville de France en Poitou.

CHL

CHLAMYDE (Page 3:358)

CHLAMYDE, s. f. (Hist. anc.) vêtement militaire des anciens, qui se portoit sur la tunique. Voy. Tunique.

La chlamy de étoit en tems de guerre ce qu'étoit la toga en tems de paix, & l'une & l'autre ne convenoient qu'aux patriciens. Voyez Toga. Elle ne con<pb-> [p. 359] vroit pas tout le corps, mais principalement les parties postérieures, quoiqu'elle enveloppât les épaules, & qu'elle fût attathée avec une boucle sur la poitrine. Il y avoit quatre ou cinq especes de chlamydes, celle des enfans, celle des femmes, & celle des hommes; & parmi les chlamy des des hommes, on distinguoit celle du peuple & celle de l'empereur. C'est ce que nous appellons un manteau ou une casaque, & plus proprement encore une cotte d'armes. Voyez Cotte d'armes. (G)

CHLANIDION (Page 3:359)

* CHLANIDION, s. m. (Hist. anc.) espece de manteau à l'usage des femmes Greques, qui s'appelloit aussi hymation. Il paroît par celui qu'on voit à la femme de Prusias préfet de l'île de Co (antiq. expliq. ), qu'il ne descendoit pas jusqu'aux talons. Le chlanidion étoit aussi partie de l'habillement des Babyloniens; il se mettoit sur la derniere tunique, enveloppoit les épaules, mais ne descendoit pas si bas aux Babyloniens qu'aux femmes Greques. Voyez Chlanis.

CHLANIS ou CHLANIDION (Page 3:359)

* CHLANIS ou CHLANIDION, (Hist. anc.) espece de chlene (voyez Chlene), mais d'une étoffe plus legere & plus douce, & qui servoit également aux femmes & aux hommes.

CHLENE (Page 3:359)

* CHLENE, s. f. (Hist. anc.) ancien habillement qui s'est appellé aussi lene par les Romains. C'étoit une espece de surtout qui servoit à garantir du froid. Il y en avoit de double & de simple, ou de fourré & de non fourré: on le mettoit la nuit en guise de couverture. Les Grecs s'en servoient à la guerre, ainsi qu'il paroît par quelques endroits de l'Iliade & de I'Odissée; d'où il s'ensuit que la chlene est très - ancienne. Voyez Chlanis.

CHLOIES (Page 3:359)

* CHLOIES, s. f. pl. (Myth.) fêtes qu'on célébroit à Athenes, dans lesquelles on immoloit un bélier à Cerès. Pausanias dit que cette dénomination de chloies avoit quelque chose de mystérieux; & M. Potter n'y voit qu'un adjectif fait de chloe, plante verte, nom convenable à la déesse des moissons. Voyez l'antiq. expliq.

CHLOPIGOROD (Page 3:359)

CHLOPIGOROD, (Gèog.) ville de Russie dans la province de Rosdon.

CHLOROSE (Page 3:359)

CHLOROSE, (Med.) voyez le nom François Pales couleurs.

CHMIELNIC (Page 3:359)

CHMIELNIC, (Gèog.) ville de Pologne bâtie en bois, dans la haute Podolie.

CHNIM (Page 3:359)

CHNIM, (Gèog.) ville forte de la Dalmatie, de la dépendance de la république de Venise.

CHO

CHOC (Page 3:359)

CHOC, s. m. en Méchanique, est l'action par laquelle un corps en mouvement en rencontre un autre, & tend à le pousser. C'est la même chose que percussion. Voy. Percussion & Communication du mouvement. (O)

Choc; (Page 3:359)

* Choc; c'est, en Minèralogie, le synonyme de puits: & l'on entend par un puits, une profondeur creusée perpendiculairement en terre, & aboutissant ou à des filons de mine, ou à des galeries qui conduisent à d'autres profondeurs ou puits qui conduisent à des filons. Ces choes servent premierement à cet usage; secondement, à donner écoulement aux eaux vers des réservoirs; troisiemement, à remonter l'eau hors de ces réservoirs, & à la conduire hors de la mine; quatriemement, à rechanger l'air du fond de la machine, à l'aide des machines inventées à cet effet.

CHOCA (Page 3:359)

CHOCA, voyez Choucas.

CHOCNA (Page 3:359)

CHOCNA, (Gèog.) petite ville de Bohême dans le cercle de Chrudim.

CHOCOLAT (Page 3:359)

* CHOCOLAT, s. m. (OEcon. domest. & Diete.) espece de gâteau ou tablette préparée de différens ingrédiens, dont la base est la noix de cacao. Voyez Cacao. La boisson qu'on fait avec cette tablette, retient le même nom; elle est originairement Américaine: les Espagnols la trouverent fort en usage au Mexique, lorsqu'ils en firent la conquête vers l'an 1520.

Les Indiens qui usoient de cette boisson de tems immémorial, la préparoient d'une maniere fort simple: ils rôtissoient leur cacao dans des pots de terre, & le broyoient entre deux pierres après l'avoir mondé, le délayoient dans de l'eau chaude, & l'assaisonnoient avec le piment, voyez Piment; ceux qui y faisoient un peu plus de façon, y ajoûtoient l'achiote (voyez Roucou) pour lui donner de la couleur, & l'atolle pour en augmenter le volume. L'atolle est une bouillie de farine de may ou blé d'inde, assaisonnée de piment par les Mexicains, mais relevée de goût par les religieuses & dames Espagnoles, qui ont substitué au piment le sucre, la canelle, les eaux de senteur, l'ambre, le muse, &c. On fait dans ces pays le même usage de l'atolle, que de la creme de ris au Levant. Tout cela joint ensemble donnoit à cette composition un air si brute & un goût si sauvage, qu'un soldat Espagnol disoit qu'elle étoit plus propre à être jettée aux cochons, que d'être présentée à des hommes; & qu'il n'auroit jamais pû s'y accoûtumer, si le manque de vin ne l'avoit contraint à se faire cette violence, pour n'être pas obligé à boire toûjours de l'eau pure.

Les Espagnols instruits par les Mexicains, & convaincus par leur propre expérience que cette boisson rustique étoit un aliment salutaire, s'étudierent à en corriger les desagrémens par l'addition du sucre, de quelques aromates de l'Orient, & de plusieurs drogues du pays, dont il seroit inutile de faire ici le dénombrement, puisque nous n'en connoissons guere que le nom, & que de tant d'ingrédiens il n'y a presque que la seule vanille qui soit parvenue jusqu'à nous (de même que la canelle est le seul aromate qui ait eu l'approbation généralê) & qui soit restée dans la composition du chocolat.

La vanille est une gousse de couleur brune, & d'une odeur fort suave; elle est plus plate & plus longue que nos haricots, & renferme une substance mielleuse, pleine de petites graines noires, & luisantes. On doit la choisir nouvelle, grasse, & bien nourrie, & prendre garde qu'elle n'ait été ni frottée de baume, ni mise en lieu humide. Voyez Vanille.

L'odeur agréable & le goût relevé qu'elle communique au chocolat, l'ont rendue très - recommandable; mais une longue expérience ay ant appris qu'elle échauffe extrèmement, son usage est devenu moins fréquent; & des personnes qui préferent le soin de leur santé au plaisir de leurs sens, s'en abstiennent même tout - à - fait. En Espagne & en Italie le chocolat préparé sans vanille, s'appelle présentement le chocolat de santé; & dans nos iles Françoises de l'Amérique, où la vanille n'est ni rare ni chere, comme en Europe, on n'en use point du tout, quoiqu'on y fasse une consommation de chocolat aussi grande qu'en aucun autre endroit du monde.

Cependant comme il y a encore bien des gens qui sont prévenus en faveur de la vanille, & qu'il est juste de déférer en quelque façon à leur sentiment, on va employer la vanille dans la composition du choeolat, qui paroît la meilleure & la mieux dosée. On dit seulement qu'elle paroît telle; car comme il y a dans les goûts une diversité infinie d'opinions, chacun veut qu'on ait égard au sien, & l'un ajoûte ce que l'autre retranche; quand même on conviendroit des choses à mélanger, il n'est pas possible de fixer entr'elles des proportions universellement approuvées; & il suffira de les choisir telles qu'elles conviennent au plus grand nombre, & qu'elles forment par conséquent le goût le plus suivi.

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