ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"236"> uns qui tirent sur le bleu, & qu'on appelle vulgairement chats des chartreux; peut - être, parce que ce sont les religieux de ce nom qui en ont eû des premiers de la race. Article communiqué par M. le chevalier de Jaucourt.

Chay, (Page 3:236)

Chay, (Matiere médicale.) La plûpart des auteurs de matiere médicale rapportent diverses propriétés que plusieurs medecins ont accordées aux différentes parties du chat, tant domestique que sauvage. La graisse de ces animaux, leur sang, leur fiente, leur tête, leur soie, leur fiel, leur urine distillée, leur peau, leur arriere - faix même porté en amulette, ont été célebrés comme des remedes admirables; mais pas un de ces auteurs n'ayant confirmé ces vertus par sa propre expérience, on ne sauroit compter sur l'espece de tradition qui nous a transis ces prétentions de livre en livre: au moins faut - il attendre, avant de préférer dans quelques cas ces remedes à tous les autres de la meme classe, que leurs vertus particulieres soient confirmées par l'observation. Les voici pourtant ces prétendues vertus.

La graisse de chat sauvage amollit, échauffe, & discute; elle est bonne dans les maladies des jointures; son sang guérit l'herpes ou la gratelle. La tête de chat noir réduite en cendre est bonne pour les maladies des yeux, comme pour l'onglet, la taye, l'albugo, &c. La fiente guérit l'alopécie, & calme les douleurs de la goutte.

On met sa peau sur l'estomac & sur les jointures, pour les tenir chaudement; on porte au cou l'arriere - faix, pour préserver les yeux de maladie. L'énumération de ces vertus est tirée du dictionnaire de medecine de James, qui l'a prise de la pharmacologie de Dale, qui l'a copiée lui - même de Schroder, lequel cite à son tour Schwenckfelt & Misaldus, &c.

La continuation de la matiere médicale d'Herman recommande, d'après Hildesheim & Schmuck, d'avoir grand soin de choisir un chat mâle ou femelle, selon qu'on a un homme ou une femme à traiter. La graisse du mâle est un excellent remede contre l'épilepsie, la colique, & l'amaigrissement des parties d'un homme; & celle de la femelle n'est pas moins admirable pour une femme dans le même cas. Le célebre Ettmuller semble avoir assez de confiance en ces remedes, dont il recommande l'usage, avec la circonstance de ce rapport de sexe. Voyez Pharmacologiste. (b)

Chat, (Page 3:236)

Chat, (Art méch.) Les Pelletiers apprêtent les peaux de chats, & en sont plusieurs sortes de fourrure, mais principalement des manchons.

*Chat, (Myth.) cet animal étoit un dieu très révéré des Egyptiens: on l'adoroit sous sa forme naturelle, ou sous la figure d'un homme à tête de chat. Celui qui tuoit un chat, soit par inadvertance, soit de propos délibéré, étoit séverement puni. S'il en mouroit un de sa belle mort, toute la maison se mettoit en deuil, on se rasoit les sourcils, & l'animal étoit embaumé, enseveli, & porté à Bubaste dans une maison sacrée, où on l'inhumoit avec tous les honneurs de la sépulture ou de l'apothéose. Telle étoit la superstition de ces peuples, qu'il est à préfumer qu'un chat en danger eût été mieux secouru qu'un pere ou qu'un ami, & que le regret de sa perte n'eût été ni moins réel ni moins grand. Les principes moraux peuvent donc être détruits jusque - là dans le coeur de l'homme: l'homme descend au - dessous du rang des bêtes, quand il met la bête au rang des dieux. Hérodote raconte que quand il arrivoit quelqu'incendie en Egypte, les chats des maisons étoient agités d'un mouvement divin; que les propriétaires oublioient le danger où leurs personnes & leurs biens étoient exposés, pour considérer ce que les chats faisoient; & que si malgré le soin qu'ils prenoient dans ces occasions de la conservation de ces animaux, il s'en élançoit quelques - uns dans les flammes, ils en menoient un grand deil.

Chat - poisson, (Page 3:236)

Chat - poisson, (Histoire naturol.) voyez Roussette.

Chat - volant, (Page 3:236)

Chat - volant, (Hist. nat.) voyez Chat & Chauvesouris.

Chat, (Page 3:236)

Chat, (pierre de) Hist. nat. foss. c'est le nom qu'on donne en Allemagne à une espece de pierre du gente des calcaires, qui se trouve dans le comté de Stolberg: on s'en sert dans les forges pour purifier le fer, ou pour absorber la surabondance de soufre dont il est mêlé. Le nom allemand de cette pierre est katzenstein. ( - )

*Chat, s. m. (Ardois.) c'est le nom que ceux qui taillent l'ardoise donnent à celle qu'ils trouvent si dure & si fragile, à l'ouverture de l'ardoisiere, qu'elle ne peut être employée. Voyez l'article Ardoise. Ils donnent aussi le même nom aux parties plus dures qui se trouvent quelquefois dispersées dans l'ardoise, & qui empêchent la division. Ils appellent ces parties de petits chats.

Chat. (Page 3:236)

Chat. s. m. (Marine.) on donne ce nom à un bâtiment qui pour l'ordinaire n'a qu'un pont, & qui est rond par l'arriere, dont on se sert dans le Nord, & qui est d'une fabrique grossiere & sans aucun ornement; mais d'une assez grande capacité, étant large de l'avant & de l'arriere. Ces bâtimens sont à plate varangue, & ne tirent pour l'ordinaire que quatre à cinq piés d'eau. On leur donne peu de quête à l'étrave & à l'étambord: les mâts sont petits & legers: ils n'ont ni hune ni barre de hune, quoiqu'ils ayent des mâts de hune, & l'on amene les voiles sur le pont au lieu de les ferler. La plûpart des voiles sont quarrées. Ils ont peu d'accastillage à l'arriere. La chambre du capitaine est suspendue, s'élevant en partie au - dehors, & l'autre partie tombe sous le pont, comme dans les galiotes. La barre du gouvernail passe sous la dunette ou chambre du capitaine; mais elle n'a point de manivelle: elle sert seule à gouverner. Quelquefoìs on met à la barre du gouvernail une corde, avec laquelle on gouverne. En général le chat est un assez mauvais bâtiment, & qui navige mal; mais il contient beaucoup d'espace, & porte grande cargaison. La grandeur la plus commune du chat est d'environ cent vingt piés de longueur de l'étrave à l'étambord, vingt - trois à vingt - quatre piés de large, & douze piés de creux; alors la quille doit avoir seize pouces de large, & quatorze pouces au moins d'épaisseur. On la fait le plus souvent de bois de chêne, & quelquefois de sapin. (Z)

Chat, (Page 3:236)

Chat, (Artil.) est un instrument dont on se sert dans l'Artillerie pour examiner si les pieces de canon n'ont point de chambre ou de défaut. C'est un morceau de fer portant une deux ou trois grisses fort aiguës, & disposées en triangle: il est monté sur unehampe de bois. Les fondeurs l'appellent le diable. Voyez Epreuve. (Q)

Chat (Page 3:236)

Chat d'un plomb, est une piece de cuivre ou de fer ronde ou quarrée, au milieu de laquelle est un trou de la grosseur du cordeau du plomb: il doit être de la même largeur que la base du plomb, puisqu'il sert à connoître si une piece de bois est à - plomb ou non. Voyez la fig. 12. Plan. des outils du Charpentier.

Chat, (Page 3:236)

Chat, à la Monnoie, est la matiere qui coule d'un creuset par accident ou par cassure.

CHATAIGNE (Page 3:236)

CHATAIGNE, subst. s. fruit. Voyez Chataigner.

Chataigne de mer, (Page 3:236)

Chataigne de mer, (Hist. nat.) voyez Oursin.

CHATAIGNER (Page 3:236)

CHATAIGNER, s. m. (Hist. nat.) castanea, genre d'arbre qui porte des chatons composés de plu<pb-> [p. 237] sieurs étamines qui sortent d'un calice à cìnq feuilles, & attachées à un axe fort mince, Les fruits, qui sont en forme de hérisson, naissent séparément des fleurs sur le même arbre: ils sont arrondis, & s'ouvrent en quatre parties, & renferment les chataignes. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Le chataigner (Jerdin.) est un grand arbre dont on fait beaucoup de cas; bien plus cependant pour l'utilé qu'on en retire à plusieurs égards, que pour l'agrément qu'il procure. Il croît naturellement dans les climats tempérés de l'Europe occidemale, où il étoit autrefois plus commun qu' présent. Il devient fort gros, & prend de la hauteur à proportion; souvent même il égale les plus grands chênes. Sa tige est ordinairement très - droite, fort longue jusqu'aux branchages, & bien proportionnée: les rameaux qui forment la tête de l'arbre ont l'écorce lice, brune, & marquetée de taches grises: ils sont bien garnis de feuilles oblongues, assez grandes, dentelées en façon de scie, d'une verdure agréable, & qui donnent beaucoup d'ombrage. Il porte au mois de Mai des chatons qui sont de la longueur du doigt, & d'un verd jaunâtre. Les fruits viennent ordinairement trois ensemble, & séparément des chatons, dans une bourse hérissée de pointes, qui s'ouvre d'elle - même sur la fin de Septembre, tems de la maturité des chataignes.

Cet arbre par sa stature & son utilité, a mérité d'être mis au nombre de ceux qui tiennent le premier rang parmi les arbres forestiers; & on est généralement d'accord que ce n'est qu'au chêne seul qu'il doit céder. Quoiqu'à quelques égards il ait des qualités qui manquent au chêne, l'accroissement du chataigner est du double plus prompt: il jette plus en bois; il réussit à des expositions & dans des terreins moins bons, & il est bien moins sujet aux insectes.

Le bois du chataigner est de si bonne qualité, qu'il fait regretter de ne trouver que rarement à présent des forêts de cet arbre, qui étoit autrefois si commun. Nous vovons que les charpentes de la plûpart des anciens bâtimens sont faites de ce bois, sur - tout des poutres d'une si grande portée, qu'elles font juger qu'il auroit été extrèmement dispendieux & difficile de les faire venir de loin, & qu'on les a tirées des forêts voisines. Cependant on ne trouve plus cet arbre dans les forêts de plusieurs provinces, où il y a quantité d'anciennes charpentes de chataigner. Mais à quoi peut - on attribuer la perte de ces arbres, si ce n'est à l'intempérie des saisons, à des hyvers longs & rigoureux, ou à des chaleurs excessives accompagnées de grande sécheresse? Ce dernier incident paroît plus probablement avoir été la cause de la perte des chataigners dans plusieurs contrées. Cet arbre se plaît sur les croupes des montagnes exposées au nord, dans les terreins sablonneux, & sur - tout dans les plants propres à retenir ou à recevoir l'humidité: ces trois circonstances indiquent évidemment que de longues sécheresses & de grandes chaleurs sont tout ce qu'il y a de plus contraire aux sorêts de chataigner. Si l'on objectoit à cela qu'il se trouve encore à présent une assez grande quantité de ces arbres dans des pays plus méridionaux que ceux où l'on présume que les chataigners ont été détruits, par la quantité qu'on y voit des charpentes du bois de cet arbre, & que par conséquent ce ne doit être ni la chaleur ni la sécheresse qui les ayent fait périr: on pourroit répondre que ces pays plus près du midi où il se trouve à présent des chataigners, tels que les montagnes de Galice & les Pytenées en Espagne; les Cévennes, le Limosin, le Vivarès, & le Dauphiné en France, & les côteaux de l'Appennin en Italie, sont plus à portée de recevoir de la fraîcheur & de l'humidité, que le climat de Paris, par exemple, quoique beaucoup plus septentrional; par la raison, que les neiges étunt plus abondantes, & séjounant plus long - tems sur les montagnes des pays que nons venons de nommer, que par - tout ailleurs, entretiennent jusque bien avant dans l'été l'humillité qui est si nécessaire aux chataigners. Mais, dir - on, si ces avoient été détruits par telles inuences on inten<-> péries que ce puisse être, pourquoi ne se seroient - ils pas repeuples par suecession de tems, & dans des révolutions de saisons plus favorables, comme nous voyons qu'il arrive aux autres arbres de ce climat, qui s'y multiplient de proche en proche par des voies toutes simples? Les vents, les oiseaux, & quelques animaux, chassent, transportent, & dispersent les semences ailécs, les baies, les nds, &c. & concourent plus efficacement que la main d'homme à étendre la propagation des végétaux. Mais je crois qu'on peut encore rendre raison de ce que la nature semble se refuser en effet au repeuplement du chataigner. Il faut à cet arbre une exposrtion & un terrein très - convenable, sans quoi il s'y refuse absolument; ce qui arrive beaucoup moins aux autres arbres de ce climat, qui viennent presque dans tous les terreins in différemment; avec cette différence seulement qu'ils font peu de progrès dans ceux qui leur conviennent moins, au lieu que le chataigner en pareil cas dépérit sensiblement, même malgré les secours de la culture. A quoi on peut ajoûter que les végétaux ont, comme l'on sait une sorte de migration qui les fait passer d'un pays à un autre, à mesure qu'ils se trouvent contrariés par les influences de l'air, par l'intempérie des saisons, par l'altération des terreins, ou par les changemens qui arrivent à la surface de la terre: en effet, c'est peut - être sur - tout par les grands défrichemens qui ont été faits, qu'en suppmant quantité de forêts, les vapeurs & les rosées n'ayant plus été ni si fréquentes ni si abondantes, il en a résulté apparemment quelque déchet dans l'humidité qui est si favorable à la réussite & au progrès des chataigners. On voit cependant que dans quelques provinces septentrionales de ce royaume, la main d'homme est venue à bout d'élever plusieurs cantons de chataigners, qui ont déjà réussi, ou qui promettent du progrès. Cet arbre mérite la présérence sur tant d'autries, qu'il faut espérer qu'on s'efforcera de le rétablir dans tous les terreins qui pourront lui convenir.

Exposition, terrein. La principale attention qu'on doive donner aux plantations de chataigners, est de les placer à une exposition & dans un terrein qui leur soient propres; car si ce point manque, rien ne pourra y suppléer. Cet arbre aime les lieux frais, noirs, & ombrageux, les croupes des montagnes tournées au nord ou à la bise: il se plaît dans les terres douces & noirâtres, dans celles qui, quoique fines & légeres, ont un fond de glaise; & mieux encore dans les terreins dont le limon est mêlé de sable ou de pierrailles: il se contente aussi des terreins sablonneux, pourvû qu'ils soient humides, ou tout au moins qu'ils ayent de la profondeur: mais il craint les terres rouges, celles qui sont trop dures, & les marécages: enfin il se refuse à la glaise & à l'argile, & il ne peut souffrir les terres jaunâtres & salées.

Lorsque ces arbres se trouvent dans un sol convenable, ils forment les plus belles futaies; ils deviennent très - grands, très - droits, & extrèmement gros: ils souffrent d'être plus serrés entre eux que les chênes, & ils croissent du double plus promptement. Le chataigner est aussi très - bon à faire du bois taillis: il donne de belles perches; & au bout de vingt ans il forme déjà de joli bois de service.

Semence des chataignes. On peut les mettre en terre dans deux tems de l'année; en automne, aussi - tôt

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