ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"325"> font en rut, ou même dans les autres tems; ce qui ne seroit pas fort extraordinaire. Les chevreuils mâles ne seroient pas les seuls animaux qui détesteroient dans leurs petits même, des rivaux qu'ils pressentiroient devoir un jour leur être redoutables auprès des chevrettes. Les vieux lapins sont possédés de cette espece de jalousie, jusqu'à dévorer les testicules des jeunes. On connoit l'âge du chevreuil à la tête, précisément comme celui du cerf; on examine si les meules en sont près du test, si elles sont larges, si la pierrure en est grosse, si les gouttieres en sont creuses, les perlures grenues & détachées; si le mairrain en est foible ou non, les andouillers en grand nombre, l'empaumure large & renversée. On connoit au pié si c'est un chevreuil ou une chevrette; cette connoissance n'est pas ici aussi essentielle qu'au cerf; cependant il n'est pas mal de savoir que les mâles ont plus de pié de devant, & l'ont plus rond & plus plein. Il faut appliquer ici tout ce que nous avons dit de la chasse du cerf. Voyez l'art. Cerf. On détourne le chevreuil comme le cerf; les termes & les façons de sonner sont les mêmes: il n'est pas moins important de le savoir bien attaquer. Cet animal sait aussi donner le change; cependant la refuite en est assez assûrée, à moins qu'on ne soit tombé sur un chevreuil de passage. On dispose les relais pour cette chasse, comme pour celle du cerf; il en faut moins seulement. La chasse se conduit de la même maniere; on le force & la curée n'en a rien de particulier.

Chevreuil, (Page 3:325)

Chevreuil, (Med. Diete, & Mat. med.) Celse met la chair du chevreuil au nombre des alimens très nourrissans. Palamede d'Elea assûre, au rapport d'Athenée, que leur chair est très - agréable. Siméon Sethi avance qu'elle est de meilleur suc que celle de tout autre animal sauvage, qu'elle est fort analogue à notre nature, qu'elle est fort convenable aux tempéramens humides ou chargés d'humeurs, & qu'elle est propre par sa sécheresse dans les coliques, dans l'épilepsie, & dans les maladies des nerfs, quoiqu'elle resserre le ventre. Nonnius de re cibariâ. Son sang, sa graisse, son fiel, &c. (car cette énumération revient toûjours, voyez Chamois, Chameau, &c.) passent pour d'excellens remedes. Ses cornes sont particulierement recommandées dans les cours de ventre & l'épilepsie: mais ces vertus sont peu confirmées par l'observation. (b)

CHEVREUSE (Page 3:325)

CHEVREUSE, (Géog.) petite ville de France dans l'île de France, au pays de Hurepoix sur l'Ivette, avec titre de duché - pairie.

CHEVRONS (Page 3:325)

CHEVRONS, s. m. (Architect. & Charp.) pieces de bois qui s'élevent par paires sur le toit, se rencontrent au sommet, & forment le faîte. Voy. Faîte.

Les chevrons ne doivent pas laisser entr'eux plus de douze pouces. Et il a été ordonné par le parlement d'Angleterre pour les principaux, qu'ils auroient depuis douze piés six pouces jusqu'à quatorze piés six pouces de longueur, cinq pouces de largeur enhaut, & huit en - bas, & six pouces d'épaisseur; depuis quatorze piés six pouces jusqu'à dix - huit piés six pouces de long, neuf pouces de large en - bas, & sept en - haut, & sept pouces d'épaisseur; depuis dix - huit piés six pouces de long jusqu'à vingt - un piés six pouces, dix pouces de largeur au - bas, huit par enhaut, & huit d'épaisseur.

Et pour les simples de six piés six pouces de long, qu'ils auroient quatre piés trois pouces en quarré; de huit piés de long, quatre pouces & demi & trois pouces un quart quarrés. Chambers.

Chevron de cheron, (Page 3:325)

Chevron de cheron, (Charp.) pieces de bois qui sont placées d'un bout sur les plates - formes, qui vont jusqu'au faîtage du comble, & sur lesquelles les couvreurs attachent leurs lattes pour la tuile & l'ardoise. Voyez Pl. XXIV. du Charp. fig. 17.

Chevron de croupe, (Page 3:325)

Chevron de croupe, (Charp.) est celui qui va depuis le haut du poinçon jusque sur la plate - forme qui est sur le mur. Voyez Pl. du Charpentier, fig. 17. n°. 24.

Chevrons de Gason, (Page 3:325)

Chevrons de Gason, (Jard.) ce sont des bandes de gason posées dans le milieu des allées en pente, pour arrêter les eaux des ravines, & les rejetter sur les côtés. Il y en a de posés de travers en ligne droite, d'autres en forme de zig - zag. (K)

Chevron, (Page 3:325)

Chevron, (Comm.) sorte de laine noire, rousse, ou blanche, qui vient du Levant. La noire se tire de Perse; la blanche ou rousse de Sarabie. On donne le nom de chevron à de la vigogne, qui n'a de particulier que la maniere de l'apprêter. Voyez les dict. du Comm. & de Trév.

Chevron, (Page 3:325)

* Chevron, maniguette, menue guildre ou gildre, termes qui sont synonymes, & désignent parmi les pêcheurs toutes sortes de petits poissons, ou le frai en général. Les déclarations du roi en ont défendu la pêche qui se faisoit avec deux sortes d'instrumens. Le premier est une espece de verveux roulant, composé d'un demi - cercle arrêté par une traverse, & garni d'un sac de grosse toile ou de sarpilliere, formé en pointe, de la longueur de deux brasses ou environ. Le manche de cet instrument qui est fourchu, est arrêté aux deux côtés du cercle. Les pêcheurs qui s'en servent le tirent derriere eux, au rebours de ceux qui se servent du bouteux ou bout - de - quievre, qui se pousse en - devant. Le chevron se traîne à un pié d'eau au plus sur les vases & les bas - fonds. L'autre instrument avec lequel on faisoit la même pêche, est la basele, espece de guideau. Voyez Guideau.

Chevron, (Page 3:325)

Chevron, terme de Blason; l'une des pieces les plus honorables de l'écu, composée de deux bandes plates, assemblées en - haut par la tête, & s'ouvrant en - bas en forme de compas à demi - ouvert. Le chevron est abaissé, lorsque sa pointe n'approche pas du bord du chef de l'écu, & va seulement jusqu'à l'abysme ou aux environs, voy. Abysme; alaisé, lorsqu'il ne parvient pas jusqu'aux extrémités de l'écu; appointés, lorsqu'il y en a deux qui portent leurs pointes au coeur de l'écu, & qu'ils sont opposés l'un à l'autre, ensorte que l'un est renversé & l'autre droit; brisé ou éclaté, quand la pointe d'en - haut est fendue, ensorte que les pieces ne se touchent que par un de leurs angles; coupé, quand sa pointe est coupée; ondé, lorsque ses pointes vont en ondes; parti, lorsque l'émail de ses branches est différent, & que la couleur est opposée au métal; ployé, quand ses branches sont courbes; renversé, quand sa pointe est vers celle de l'écu, & ses branches vers le chef; rompu, quand une de ses branches est séparée en deux pieces. Voy. le Dictionn. de Trévoux. (V)

CHEVRONNÉ (Page 3:325)

CHEVRONNÉ, adj. terme de Blason: on appelle écu chevronné, l'écu qui est rempli de chevrons en nombre égal de métal & de couleur; & pal chevronné, celui qui est chargé de chevrons. Voyez Chevron.

Arbeng Valengin en Suisse & Bourgogne, de gueules au pal chevronné d'or & de sable. (V)

CHEVROTAGE (Page 3:325)

CHEVROTAGE, s. m. (Jurisp.) est un droit dù en quelques lieux au seigneur par les habitans qui ont des chevres. Il consiste ordinairement en la cinquieme partie d'un chevreau, soit mâle ou femelle, dont la valeur se paye annuellement au seigneur. Voyez le glossairé de Lauriere, au mot chevrotage; & Despeisses, tome Ill. tr. des droits seigneuriaux, titre vj. sect. 2. (A)

CHEVROTIN (Page 3:325)

CHEVROTIN, s. m. (Cham. & Még.) petite peau de chevreau travaillée par le chamoiseur ou par le mégissier; c'est - à - dire passée à l'huile ou en blanc, & employée par le gantier & autres ouvriers, auxquels il ne faut qu'un cuir mince.

CHEVROTINES (Page 3:325)

CHEVROTINES, s. f. ce sont des balles de plomb de petit calibre, dont il y a 166 à la livre. (Q) [p. 326]

CHEUXAN (Page 3:326)

CHEUXAN, (Géog.) île d'Asie dépendante de la Chine, entre les côtes de la province de Chekiang & les îles du Japon.

CHEZÉ (Page 3:326)

CHEZÉ, (Jurispr.) dans quelque coûtumes signifie une certaine étendue de terre en fief, comme de deux ou trois arpens, qui est autour du château ou maison noble, & appartient à l'aîné; c'est ce que l'on appelle ailleurs le vol du chapon. Il en est fait mention dans la coûtume de Tours, art. 240. 248. 260. 273. 295. Il consiste dans cette coûtume en deux arpens de terre en fief proche le château, qui entre nobles appartiennent à l'aîné mâle pour son avantage, ou à la fille aînée en défaut d'hoirs mâles. En succession de comté, vicomté, & baronnie, il est de quatre arpens. La coûtume de Lodunois, chap. xxvij. article 4. l'appelle le vol du chapon, ou trois septerées de terre en succession de baronnie. Ibid. chap. xxviij. article 3.

On doit dire & écrire chezé, & non pas chaisé, ce mot venant du Latin casa, d'où l'on a fait chezal. chezeau, chezé.

Le Broust sur l'art. 3. du chap. xxviij. de la coûtume de Lodunois, prétend qu'on doit dire chesné, parce qu'il faut mesurer à la chaîne ce que prend l'ainé; ou bien qu'il faut lire choisé, parce que l'aîné choisit & prend cet avantage en tel lieu qu'il veut: mais ces deux étymologies sont réfutées par M. de Lauriere en son glossaire. Voyez aussi le même auteur en la préface du premier tome des ordonnances de la troisieme race. (A)

CHI

CHIA (Page 3:326)

* CHIA, (Myth.) surnom de Diane. Elle fut ainsi appellée du culte qu'on lui rendoit à Chio, où elle avoit une statue & un temple. Telle étoit la superstition des anciens payens, adorateurs de Diane de Chio, qu'ils croyoient que sa statue regardoit avec sévérité ceux qui entroient dans son temple, & avec satisfaction ceux qui en sortoient. Ce phénomene passoit pour un miracle; mais ou il n'étoit pas vrai, ou ce n'étoit qu'un effet de l'exposition de la statue, & sur - tout de l'imagination des idolatres.

CHIAMETLAN (Page 3:326)

CHIAMETLAN, (Géog.) province de l'Amérique septentrionale au Mexique. Saint - Sébastien en est la capitale. Il y a plusieurs mines d'argent.

CHIAMPORRIERO (Page 3:326)

CHIAMPORRIERO, (Géog.) ville d'Italie au Piémont dans le duché d'Aost, qui donne son nom à la vallée où elle est située.

CHIANA (Page 3:326)

CHIANA, (Géog.) riviere d'Italie qui a sa source dans la Toscane, & qui se jette dans le Tibre.

CHIAOUS (Page 3:326)

CHIAOUS, s. m. (Hist. mod.) officier de la cour du grand - seigneur, qui fait l'office d'huissier. Voyez Huissier.

Ce mot dans son origine signifie envoyé. Le chiaous porte des armes offensives & défensives, & on lui consie les prisonniers de distinction. La marque de sa dignité est un bâton couvert d'argent. Il est armé d'un cimeterre, d'un arc, & de fleches. Le grandseigneur a coûtume de choisir parmi les officiers de ce rang, ceux qu'il envoye en ambassade vers les autres princes.

On les regarde dans l'intérieur de l'empire comme des officiers de mauvais augure; car ils sont ordinairement chargés d'annoncer aux bachas & aux autres grands les ordres du sultan, quand il leur demande leur tête.

Les chiaous sont commandés par le chiaous - baschi, officier qui assiste au divan, où il introduit ceux qui y ont des affaires. Hist. ottom. (G)

CHIAPA (Page 3:326)

CHIAPA, (Géog.) ville de la Grece sur les côtes de la Morée.

Chiapa, (Page 3:326)

Chiapa, (Géog.) province de l'Amérique septentrionale, dans le Mexique. Elle est très - fertile; il s'y fait un grand commerce de cochenille, cacao, &c.

Chiapa de los Indios, (Page 3:326)

Chiapa de los Indios, (Géog.) grande ville de l'Amérique septentrionale au Mexique, dans la province de Chiapa. Long. 284. lat. 15. 6.

Chiapa - el - Real, (Page 3:326)

Chiapa - el - Real, (Géog.) ville de l'Amérique septentrionale au Mexique, dans la province de Chiapa. Long. 284. 30. lat. 16. 20.

CHIARI (Page 3:326)

CHIARI, (Géog.) petite ville d'Italie dans la Bresse, proche d'Oglio.

CHIAROMONTE (Page 3:326)

CHIAROMONTE, (Géog.) ville d'Italie en Sicile, dans la vallée de Noto. Long. 32. 25. latit. 37. 5.

CHIARVATAR (Page 3:326)

* CHIARVATAR, s. m. (Comm.) c'est en Perse & particulierement à Bender, à Congo, ce qu'on appelle en France un doüannier ou un barager. Cet officier leve un droit sur les denrees qui entrent, & ce droit est proportionnel au poids. Les personnes même n'en sont pas exemptes; elles sont estimées les unes dans les autres à trente - trois marcs du poids de six livres, c'est - à - dire à cent quatre - vingts - dix - huit livres. Or le marc de six livres est de huit gazes, & les huit gazes de quatre sous; d'où il est facile d'avoir en sous ce que chaque personne paye d'entrée. Voyez les dict. du Comm. & de Trév.

CHIASCIO (Page 3:326)

CHIASCIO, (Géog.) riviere d'Italie qui prend sa source dans l'Apennin, & qui va se jetter dans le Tibre.

CHIAVARI (Page 3:326)

CHIAVARI, (Géog.) petite ville d'Italie dans les états de la république de Genes.

CHIAVASSO (Page 3:326)

CHIAVASSO, (Géog.) ville forte d'Italie en Piémont, à peu de distance du Pô.

CHIAVENNE (Page 3:326)

CHIAVENNE, (Géog.) grande ville de Suisse au pays des Grisons, près du lac de Come. Long. 27. 4. lat. 46. 15.

CHIBRATH (Page 3:326)

* CHIBRATH, (Hist. anc.) mesure de distance chez les Hébreux. Elle étoit de mille coudées judaïques; ce qui revenoit à quatorze cents soixante - huit piés Romains six pouces, ou à deux stades & demie. La loi ne permettoit pas aux Juifs de faire plus de deux chibraths, un jour de sabbat.

CHICABAUT ou BOUTELOF (Page 3:326)

CHICABAUT ou BOUTELOF, s. m. (Marine.) c'est une piece de bois longue & forte, qu'on met à l'avant d'un petit bâtiment pour lui servir d'éperon. Voyez Boute de lof. (Z)

CHICACHAS (Page 3:326)

CHICACHAS, s. m. pl. (Géog.) peuple sauvage de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane. Ces Indiens regardent comme une grande beauté d'avoir le visage plat.

CHICAS (Page 3:326)

CHICAS, (los) Géog. peuple de l'Amérique méridionale au Pérou, dans l'audience de los Charcas. Il est soûmis aux Espagnols.

CHICANE (Page 3:326)

CHICANE, s. f. (Jurispr.) en termes de Palais se prend pour l'abus que l'on fait des procédures judiciaires; comme lorsqu'une partie qui est en état de défendre au fond, se retranche dans des exceptions & autres incidens illusoires & de mauvaise foi, pour tirer l'affaire en longueur, ou pour fatiguer son adversaire, & quelquefois pour surprendre le juge même. (A)

CHICANER (Page 3:326)

CHICANER, (Gramm) v. act. qui se prend dans le même sens que le substantif chicane, & dont on use quelquefois métaphoriquement hors du palais.

Chicaner (Page 3:326)

Chicaner le vent, (Mar.) c'est, lorsque le vent n'est pas favorable à la route, faire des bordées tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, ou pour s'approcher du vent, ou pour le disputer, & mettre sous le vent un vaisseau qu'on veut combattre. (Z)

CHICANEUR (Page 3:326)

CHICANEUR, s. m. (Jurispr.) en termes de Palais est celui qui forme des incidens inutiles & de mauvaise foi. Cette qualification de chicaneur est une injure grave lorsqu'elle est appliquée mal - à - propos, surtout si c'est contre des personnes de quelque considération. (A)

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