ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"315"> former des exemptions dont joüissent quelques habitans, & si elles sont fondées; voir si l'égalité est observée, autant qu'il est possible, entre les contribuables. S'ils y trouvent de l'excès ou diminution, ils prendront l'avis de trois ou quatre des principaux de la paroisse, ou des paroisses circonvoisines, des plus gens de bien, & qui seront mieux informés de leurs facultés & moyens, pour après en l'assemblée des officiers de l'élection, sur le procès verbal de l'élû qui aura été sur le lieu, faire les départemens des paroisses avec droiture & sincérité, taxer ceux qui s'exempteroient indûment, modérer ou augmenter les taxes ainsi qu'ils jugeront en leurs consciences, & sur le rapport desdits prudhommes.

Ils doivent faire leurs chevauchées après la recolte, & oüir le procureur - syndic, ou les marguilliers de la paroisse, & en faire bon & fidele procès verbal.

Les élûs doivent se partager entre eux le ressort de l'élection pour leurs chevauchées; ils ne peuvent aller deux années de suite dans le même département, ni faire leur chevauchée dans un lieu où ils possedent du bien. Voyez la conférence de Guenois, & le mém. alphab. des tailles, au mot chevauchées.

Chevauchée, (droit de) (Page 3:315)

Chevauchée, (droit de) étoit un droit qui étoit dû au lieu des corvées de chevaux & charroi, pour le passage du roi. L'ordonnance de S. Louis, du mois de Décembre 1254. art. 37. défend que nul en sa terre, c'est - à - dire dans le royaume, ne prenne cheval contre la volonté de celui à qui le cheval sera, si ce n'est pour le service du roi; & en ce cas, il veut que les baillis, prevôts ou maires, ou ceux qui seront en leurs lieux, prennent des chevaux à loyer; que si ces chevaux ne suffisent pas pour faire le service, les baillis, prevôts, & autres dessus nommés, ne prennent pas les chevaux des marchands ni des pauvres gens, mais les chevaux des riches seulement, s'ils peuvent suffire pour faire le service. L'art. 38 défend que pour le service du roi, ni pour autre, nul prenne chevaux des gens de sainte E glise, si ce n'est de l'espécial mandement du roi; que les baillis ni autres ne prennent de chevaux forts tant comme métier sera; & que ceux qui seront pris ne soient point relâchés par argent; ce qui sera gardé, est - il dit, sauf nos services, nos devoirs & nos droits, & aussi les autrui.

Chevauchée (Page 3:315)

Chevauchée d'une justice, sont des procès verbaux que l'on faisoit anciennement, pour reconnoître & constater l'étendue & les limites d'une justice. On les a appellées chevauchées, parce que la plûpart de ceux qui y assistoient étoient à cheval. Le juge convoquoit à cet effet le procureur d'office, le greffier, & les autres officiers du siége, & les principaux & plus anciens habitans, avec lesquels il faisoit le tour de la justice. On faisoit dans le procès verbal la description des limites, & de ce qui pourroit servir à les faire reconnoître. Dans un de ces procès verbaux du xiij. siecle, il est jit que l'on marqua un chêne d'un coup de serpe; cela ne formoit pas un monument bien certain.

Chevauchées (Page 3:315)

Chevauchées des grands maîtres des eaux & forêts, sont les visites qu'ils font pour la conservation des forêts du roi. Il en est parlé dans plusieurs ordonnances, notamment dans l'art. 18. de l'édit de 1583. qui enjoint aux grands - maîtres réformateurs, leurs lieutenans & maîtres particuliers, qu'en faisant leurs visites & chevauchées ils ayent à visiter les rivieres, levées, chaussées, moulins, pêcheries, & s'informer de l'occasion du dépérissement d'iceux.

Chevauchées (Page 3:315)

Chevauchées des lieutenans criminels. Il étoit enjoint, par l'ordonnance de Henri II. en 1554. à ces lieutenans, tant de robe longue que courte, de faire tous les ans, ou de quatre mois en quatre mois, des visitations & chevauchées dans leurs provinces. Ce soin est présentement confié au prevôt des maré<cb-> chaux de France. Voyez ci - après chevauchées des prevôts, &c.

Chevauchées (Page 3:315)

Chevauchées des maîtres des eaux & forêts, voyez ci - devant Chevauchées des grands - maîtres.

Chevauchées (Page 3:315)

Chevauchées des maîtres des requêtes. On appelloit ainsi autrefois la visite qu'ils faisoient dans les provinces; il en est parlé dans l'ordonn. d'Orléans, art. 33. celle de Moulins, art. 7. & celle de Blois, art. 209. L'objet de ces visites étoit de dresser procès verbal des choses importantes pour l'état, recevoir les plaintes, réprimer les abus. Présentement ce sont les intendans de province qui font la visite dans l'étendue de leur généralité.

Chevauchées (Page 3:315)

Chevauchées des prevôts des maréchaux, sont les rondes & visites que ces prevôts font avec leurs compagnies, ou font faire par des détachemens dans tous les lieux de leur département, pour la sûreté & tranquillité publique. Il en est fait mention dans le réglement de François I. du 20 Janv. 1514. art. 34. d'Henri II. en Nov. 1549. art. 18. & 5. Fev. 1549. Fev. 1552. art. 3. Ordonn. d'Orléans, art. 67. Celle de Roussillon, art. 9. Celle de Moulins, art. 43. de Blois, art. 187. Déclar. du 9. Fév. 1584. & plusieurs autres. Voyez Prevôt des maréchaux.

Chevauchées (Page 3:315)

Chevauchées des thrésoriers de France, sont les visites que ces officiers font tous les ans dans les élections de leur ressort, pour voir si le département des tailles fait par les élûs est conforme aux facultés de chaque paroisse. Ils font aussi la visite des chemins, ponts & chaussées. Voyez le réglem. d'Henri IV. du 10. Octobre 1603. pour les tailles, art. 1. (A)

CHEVAUCHER (Page 3:315)

CHEVAUCHER, (Maréchallerie.) Ce terme, pour dire aller à cheval, est hors d'usage; mais il est encore usité parmi les écuyers, pour marquer la maniere de se mettre sur les étriers. Chevaucher court, chevaucher long, à l'Angloise, à la Turque.

Chevaucher, (Page 3:315)

Chevaucher, on le dit en Fauconnerie, de l'action de l'oiseau, lorsqu'il s'éleve par secousses au - dessus du vent, qui souffle dans la direction opposée à son vol.

Chevaucher, (Page 3:315)

Chevaucher, dans la pratique de l'Imprimerie, s'entend de quelques lettres qui montent ou qui descendent hors de la ligne à laquelle elles appartiennent.

CHEVAUX (Page 3:315)

CHEVAUX, en terme de guerre, signifie la cavalerie ou le corps des soldats qui servent à cheval. V. Cavalerie.

L'armée, dit - on, étoit composée de 30000 fantassins & de 10000 chevaux. Voyez Armée, Aîle.

La cavalerie comprend les gardes à cheval, les grenadiers à cheval, les cavaliers, & souvent les dragons, quoiqu'ils combattent quelquefois à pié. Voyez Garde à cheval, Grenadiers, Dragons, &c. (Q)

CHEVAUX - LEGERS (Page 3:315)

CHEVAUX - LEGERS, s. m. (Hist. mod.) corps de cavalerie de la maison du Roi de France, de deux cents maîtres, destinée à la garde de la personne de Sa Majesté.

Henri IV. avant que d'être roi de France, agréa cette compagnie qui lui fut amenée de Navarre en 1570. C'étoit la compagnie d'ordonnance de ce prince. Tous les princes & seigneurs avoient, sous la permission & l'aveu de nos rois, de pareilles compagnies, qui formoient en ce tems - là le corps de la gendarmerie Françoise; elles étoient distinguées de la cavalerie légere, & par la qualité des personnes, & par l'espece de leurs armes. C'est sur le pié de compagnie d'ordonnance qu'elle servit dès 1570, sous Henri alors prince, puis roi de Navarre en 1572, & ensuite roi de France en 1589; mais en 1593 Henri la créa ou l'établit sous le titre de chevaux - legers, & la substitua aux deux compagnies de cent gentilshommes chacune de sa maison, dits au bec de corbin, réservés seulement pour les grandes cérémonies. Il s'en servit pour sa garde ordinaire à cheval, [p. 316] & s'en fit capitaine. Elle fut même la premiere garde à cheval de la personne de nos rois.

L'uniforme des chevaux - legers est un habit écarlate, doublure rouge, paremens de velours noir coupés, & poches en - travers galonnées d'or en plein, & brandebourgs d'or sur le tout; boutons & boutonnieres d'argent, ceinturon garni d'or & noir, veste couleur de chamois galonnée & bordée d'or à boutons d'argent, culotte & bas rouges, chapeau bordé d'or & argent, plumet blanc; l'équipage du cheval, de drap écarlate, galonné d'or & bordé d'argent.

Cette compagnie est d'autant plus distinguée, que de tout tems elle a été composée de gentilshommes & de capitaines qui s'étoient signalés dans les différentes occasions. Ils ont tous les priviléges qui sont accordés aux commensaux de la maison du Roi. Et comme ils n'ont pas jugé à propos en 1629 de changer le nom de gendarmes en celui de carabiniers ou de mousquetaires, sur lesquels ils avoient alors le pas & la préséance, Louis XIII. les fit précéder par sa compagnie de mousquetaires, qu'il affectionnoit plus que les autres; mais, comme prince juste, il conserva aux chevaux - legers le premier poste de sa garde, dont elle joüit toûjours, & marche immédiatement avant le Roi, de la personne duquel elle n'est séparée que dans les grandes cérémonies. Alors les cent Suisses, puis les gardes de la prevôté de l'hôtel, qui les uns & les autres ne servent qu'à pié, marchent entre les chevaux - legers & le Roi. On remarque, à la gloire de cette compagnie, que jamais elle n'a été battue, & que les énnemis n'ont jamais pû lui enlever ni ses timbales, ni ses étendarts. Et lorsqu'elle a été forcée de céder à un nombre beaucoup plus supérieur que celui de son corps, elle s'est toûjours retirée en bon ordre, sans pouvoir être entamée par une troupe ennemie.

Le Roi s'est toûjours réservé le titre de capitaine de cette compagnie, qu'il commande en personne; & le commandant qui le représente ne prend jamais, comme ils font dans les autres compagnies, la qualité de capitaine - lieutenant. Cette compagnie est donc, sous le Roi, composée d'un commandant, d'un lieutenant, de deux sous - lieutenans, de quatre cornettes, faisant huit officiers supérieurs; de dix maréchaux des logis, dont deux aides - majors en chef, de quatre brigades & d'un escadron. Elle monte à 210 chevaux - legers de la garde, dont plusieurs ont commission de capitaines de cavalerie, compris huit brigadiers, huit sous - brigadiers, quatre porte - étendarts, quatre aides - majors de brigades qui sont arbitraires, & les dix anciens chevaux - legers de la garde, dispensés du service, qui jouissent des priviléges: plus deux fourriers ordinaires & extraordinaires, avec quatre trompettes & un timbalier. Les quatre étendarts sont de soie blanche, avec la foudre qui écrase les géants, & pour devise ces mots, sensere gigantes, brodés & frangés d'or.

Il y a une des quatre brigades détachée sur le guet, composée de cinquante chevaux - legers, compris deux brigadiers & deux sous - brigadiers, qui sert toûjours à la garde ordinaire du Roi avec les officiers; & de plus un chevau - leger qui va prendre tous les matins l'ordre de Sa Majesté, & le rapporte au corps de sa compagnie, & de même le soir va prendre le mot du guet. Lemau de la Jaisse, alm. milit. (G) (a)

CHEVECHE (Page 3:316)

CHEVECHE, s. f. (Hist. nat. Ornitholog.) noctua miner, oiseau de proie qui ne sort que la nuit, & que l'on appelle aussi petite choüette, civette & joüette. Il est à peine de la grosseur du merle; il a environ un demi - pié de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue; l'envergure est de plus de treize pouces; le bec est blanchâtre; la langue est un peu fourchue à son extrémité; le bas du palais est noir. Il y a au - delà des oreilles un petit collier qui n'est pas bien apparent; la face supérieure du corps est de couleur brune mêlée d'un peu de roux, avec des taches transversales blanchâtres. On voit cinq ou six lignes blanches transversales sur la queue, qui a près de deux pouces & demi de longueur, & qui est composée de douze plumes également longues. Les petites plumes des alentours des oreilles sont panachées de blanc & de brun. Le menton & le basventre sont blancs. Il y a sur la poitrine des taches oblongues de couleur brune. Les barbes intérieures des grandes plumes des aîles sont marquées de taches rondes de couleur blanche. Les yeux sont petits, l'iris est d'un jaune foncé, les oreilles sont grandes. Il y a des plumes sur les pattes, presque jusqu'aux ongles, de sorte qu'il ne reste que deux ou trois anneaux à découvert. Cet oiseau a deux doigts de derriere; la plante des piés est jaune, & les ongles sont noirs. Willughbi, Ornith. Voyez Oiseau. (I)

CHEVECIER (Page 3:316)

CHEVECIER, est la même chose que chefcier, voyez ci - devant Chefcier.

CHEVEDAGE (Page 3:316)

CHEVEDAGE, s. m. (Jurisprud.) feu & chevedage; c'est le chesal ou cheseau, maison & ménage. Coûtume de Valençai, art. 3. (A)

CHEVEL ou AIDE - CHEVEL (Page 3:316)

CHEVEL ou AIDE - CHEVEL, (Jurisprud.) voyez Aide - chevel.

CHEVELÉ (Page 3:316)

CHEVELÉ, en termes de Blason, se dit d'une tête dont les cheveux sont d'un autre émail que la tête.

Le gendre à Paris, d'azur à la face d'argent accompagnée de trois têtes de fille chevelées d'or. (V)

CHEVELU (Page 3:316)

CHEVELU, adj. (Jardin.) garni de cheveux, se dit de la partie même des racines qui est placée entre les grosses, & imite les cheveux. (K)

CHEVELURE (Page 3:316)

CHEVELURE, s. f. (Gram.) se dit de l'ensemble de tous les cheveux dont la tête est couverte.

Chevelure de Berenice, (Page 3:316)

Chevelure de Berenice, en Astronomie, est une constellation de l'hémisphere septentrional, composée d'un certain nombre d'étoiles qui ne forment aucune figure distincte; elle est située proche la queue du lion. Voyez Constellation.

Il y a seulement trois étoiles dans la chevelure de Berenice, selon le catalogue de Ptolomée: Tycho y en fait entrer treize; & le catalogue Britannique, 40. La reine Berenice avoit fait voeu de couper ses cheveux, si son mari Ptolemée revenoit vainqueur de la guerre; il revint ayant défait ses ennemis; la reine consacra ses cheveux dans un temple de Vénus; & le lendemain un mathématicien nommé Conon qui avoit découvert dans le ciel une nouvelle constellation, fit disparoître ces cheveux, & publia qu'ils avoient été changés en cette constellation qu'il nomma pour cette raison chevelure de Berenice.

Ptolomée range toutes ces étoiles parmi les informes du Lion; & il appelle simplement PLO/XAMON, un amas d'étoiles qui semblent en former une nébuleuse entre le Lion & l'Ourse; parce qu'elles ont quelque ressemblance avec une feuille de lierre. La pointe de cette constellation est tournée vers le nord, & ses côtés sont terminés par la septieme & la vingt - deuxieme étoiles. Bayer, au lieu de l'appeller chevelure, l'appelle gerbe de blé. (O)

Chevelure de feu, (Page 3:316)

Chevelure de feu, (Artific.) les Artificiers appellent ainsi une espece de garniture en forme de petits serpenteaux, lesquels n'étant point étranglés, retombent du pot de la fusée en ondoyant comme une chevelure.

On peut se servir pour ce petit artifice de tuyaux de plume d'oie; mais à cause que le feu leur fait répandre une odeur desagréable, on doit pour cette raison se servir plûtôt de petits cartouches de papier de la même grosseur, & longs d'environ trois pouces; une feuille de papier en fait trente - deux; on les arrête avec de la colle comme les autres cartouches, & on les fait sécher: on se sert aussi fort

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