ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"230"> Voyez les explicat. de nos Plan. & Pl. II. de Teint. la chasse - fleurée; a b la chasse - fleurée; c d la corde; e la main à l'aide de laquelle on peut la suspendre ou arrêter quand elle est en repos, & la mouvoir quand il en est besoin.

Chasse - marée, (Page 3:230)

Chasse - marée, s. m. (Comm.) marchand qui apporte en diligence à Paris, & dans les lieux circonvoisins, le poisson pêché sur les côtes les moins éloignées. Les nouveaux impôts dont on a chargé le poisson, ont extrèmement ralenti l'ardeur de ces marchands: le poisson en est devenu plus cher dans la capitale, & à meilleur marché dans les bourgs & villages voisins, où ils ont apparemment plus d'intérêt à le débiter.

Chasse - poignée, (Page 3:230)

Chasse - poignée, s. f. outil de Fourbisseur, ainsi nommé de son usage. C'est un morceau de bois rond, d'un pouce & demi de diametre, long de cinq ou six, foré dans toute sa longueur, qui sert à chasser & pousser la poignée d'une épée sur la soie de la lame, jusqu'à ce qu'elle soit bien jointe avec le corps de la garde.

Chasse - pommeau, (Page 3:230)

Chasse - pommeau, qu'on nomme aussi boule; c'est encore un outil de Fourbisseur qui sert à pousser le pommeau de l'épée sur la soie de la lame, pour la joindre à la poignée: il est fait d'une boule de bouis pareille à celles avec lesquelles on joue au mail: cette boule a un trou dans le milieu, dont l'embouchure est plus large que le fond, afin que le haut du pommeau y puisse entrer; ce qui reste du trou qui est plus étroit suffisant pour donner passage à la pointe de la soie, lorsque le pommeau est entierement chassé. Voyez Pommeau, & la fig. 17. Planche du Fourbisseur.

Chasse - pointe, (Page 3:230)

Chasse - pointe, s. f. outil à l'usage d'un grand nombre d'ouvriers en fer, en cuivre, en métaux, en bois, qui s'en servent, ainsi que le nom l'indique assez, à chasser les pointes ou goupilles placées dans leurs ouvrages, sans gâter les formes de ces ouvrages. C'est un morceau d'acier trempé, fort aigu, tel qu'on le voit fig. 36. du Doreur. On applique l'extrémité aiguë de l'outil sur la pointe ou goupille à chasser; on frappe un coup leger sur la tête; la goupille sort par le côté opposé: on la saisit avec les pinces, & on acheve de l'arracher. Il y a la chassepointe à main, sur laquelle on ne frappe point; on la prend seulement à la main, on appuie le petit bout sur la goupille à chasser, & on presse contre cette goupille le petit bout de la chasse - pointe, le plus fortement & le plus dans la direction de la goupille qu'on peut. Cette derniere chasse - pointe est à préférer dans les cas tels que celui où il s'agiroit de chasser une pointe hors de la bordure d'une glace: il vaut mieux faire sortir la pointe en la poussant, que de frapper sur la tête de l'outil un coup qui pourroit ébranler la glace, faire tomber son teint, ou, qui pis est, la fendre, selon la commotion qu'elle recevroit du coup relativement à sa position.

Chasse - rivet, (Page 3:230)

Chasse - rivet, s. m. en terme de Chauderonnier & autres ouvriers, est un morceau de fer à tête large, percé à son autre extrémité d'un trou peu profond, dans lequel s'insere & se rive le clou de cuivre que l'on frappe avec un marteau. Voyez la fig. 17. Pl. II. du Chauderonnier.

CHASSÉ (Page 3:230)

CHASSÉ, s. m. (Danse.) c'est un pas qui est ordinairement précédé d'un coupé, ou d'un autre pas qui conduit à la deuxieme position d'où il se prend. Il se fait en allant de côté, soit à droite soit à gauche.

Si l'on veut, par exemple, faire ce pas du côté gauche, il faut plier sur les deux jambes, & se relever en sautant à demi: en prenant ce mouvement sur les deux piés, la jambe droite s'approche de la gauche pour retomber à sa place, & la chasse par conséquent, en l'obligeant de se porter plus loin à la deuxieme position. Cela doit s'exécuter très - vîte, parce que l'on retombe sur le droit, & que la jambe gauche se pose incontinent à la deuxieme position. Comme on en fait deux de suite, au premier saut l'on retombe & l'on plie, & du même tems on ressaute en portant le corps sur le droit ou sur le gauche, selon que le pas qui suit le demande.

Mais lorsqu'on en a plusieurs de suite, comme dans l'allemande, on fait les sauts de suite, sans se relever sur un seul pié, comme il se pratique quand il n'y en a que deux.

Ce pas se fait de même en arriere, en changeant seulement les positions: étant à la quatrieme position, la jambe droite devant, on plie & on se releve en sautant & en reculant, & la jambe droite s'approche de la gauche en retombant à sa place, ce qui la chasse en arriere à la quatrieme position: mais comme on tombe plié au second saut qui se fait de suite, on se releve soit sur le droit soit sur le gauche, selon le pas qui suit, en observant toûjours au premier saut que ce soit la jambe qui est devant qui chasse l'autre, & se pose la premiere en retombant. Dict. de Trév. & Rameau. Traité de la Chorégraphie.

CHASSELAS (Page 3:230)

CHASSELAS, voyez Vignes.

CHASSELAY (Page 3:230)

CHASSELAY, (Géog.) petite ville de France dans le Lyonnois, près de la Saone, vis - à - vis de Trévoux.

CHASSELET (Page 3:230)

CHASSELET, (Géog.) petite ville des pays - bas Autrichiens, au comté de Namur.

CHASSER (Page 3:230)

CHASSER, (Jurispr.) voyez Chasse, & Chasse de Meunier.

Chasser, (Page 3:230)

Chasser, en Architecture; ce mot se dit parmi les ouvriers pour pousser en frappant, comme lorsqu'on frappe avec coins & maillets pour joindre les assemblages de menuiserie; ou dans d'autres ouvrages de maçonnerie, comme de chasser du tuilot ou éclat de pierre entre deux joints dans l'intérieur d'un mur. (P)

Chasser, (Page 3:230)

Chasser, (Arts méch.) pousser avec force: on dit chasser à force une rondelle, une frette, une virolle de fer, lorsqu'on équipe un balancier, un mouton, un tuyau de bois, une piece d'une machine hydraulique, ou autre. (K)

Chasser, (Page 3:230)

Chasser, (Marine.) se dit d'un vaisseau mouillé dans une rade, & qui par la force du vent ou des courans, entraîne son ancre, qui n'a pas assez mordu dans le fond pour arrêter le vaisseau. On dit chasser sur ses ancres. Voyez Ancre.

Lorsqu'on mouille sur un fond de mauvaise tenue, on court risque de chasser. (Z)

Chasser (Page 3:230)

Chasser un vaisseau, (Marine.) c'est le poursuivre.

Chasser sur un vaisseau, c'est courir sur lui pour le joindre. (Z)

Chasser (Page 3:230)

Chasser un cheval en avant, ou le porter en avant, c'est l'aider du gras de jambes ou du pincer pour le faire avancer.

Chasser, (Page 3:230)

Chasser, terme de Pêche, c'est envoyer; ainsi chasser de la marée à Paris, c'est envoyer du poisson frais en cette ville: de - là le nom de chasse - marée que l'on donne à ceux qui la conduisent, & même à la voiture qui la transporte.

CHASSER ANDERIE (Page 3:230)

CHASSER ANDERIE, s. f. (Jurispr.) est un droit que les meuniers payent en Poitou au seigneur qui a droit de moulin bannal, pour avoir la permission de chasser dans l'étendue de sa terre, c'est - à - dire d'y venir chercher les grains pour moudre. Voyez le gloss. de Lauriere, hoc verbo. (A)

CHASSEUR (Page 3:230)

CHASSEUR, s. m. celui qui s'est fait un métier, ou du moins un exercice habituel de la chasse. Il est bon de chasser quelquefois; mais il est mal d'être un chasseur, quand on a un autre état dans la société.

CHASSIE ou LIPPITUDE (Page 3:230)

CHASSIE ou LIPPITUDE, s. f. (Medecine.) en [p. 231] latin lippitudo, Cic. cependant Celse se sert de ce terme pour désigner l'ophthalmie ou l'inflammation de l'oeil: mais dans notre langue nous ne confondons point ces deux choses; & quoique l'ophthalmie soit souvent accompagnée de lippitude, & celle - ci de larmes, nous les distinguons l'une de l'autre par des expressions différentes, & nous nommons chassie une maladie particuliere des paupieres, qui est plus ou moins considérable suivant sa nature, ses degrés, ses symptomes, & ses causes.

On apperçoit le long du bord intérieur des paupieres, de certains points qui sont les orifices des vaisseaux excréteurs, de petites glandes dont la grosseur n'excede pas celle de la graine de pavot, & qui sont situées de suite intérieurement sur une même ligne au bord des paupieres.

On les nomme glandes sebacées de Meibomius: elles sont longuettes, logées dans des sillons, cannelures ou rainures de la face interne des tarses: elles ont une couleur blanchâtre; & étant examinées avec le microscope simple, elles paroissent comme de petites grappes de plusieurs grains qui communiquent ensemble: quand on les presse entre deux ongles, il en sort par les points ciliaires une matiere sebacée ou suifeuse, & comme une espece de cire molle.

Ces petites glandes ciliaires séparent de la masse du sang une liqueur qui par une fine onctuosité enduit le bord des paupieres, & empêche que leur battement continuel l'une contre l'autre ne donne atteinte à la membrane délicate qui revêt le petit cartilage, & ne l'excorie. Lorsque cette humeur s'épaissit, devient gluante, elle produit ce qu'on appelle la chassic.

Or cela n'arrive que par l'altération des petites glandes que nous venons de décrire, par leur ulcération ou celle des membranes de l'oeil, de la partie intérieure des paupieres, ou de leurs bords.

En effet la chassie est proprement ou une matiere purulente qui découle de petits ulceres de l'oeil & qui est abreuvée de larmes, ou le suc nourricier délayé par des larmes, mais vicié dans sa nature, qui s'écoule des glandes ciliaires altérées & ulcérées par quelque cause que ce soit.

La chassie est ou simple, produite par une ulcération legere de quelques - unes des glandes sebacées; ou elle est considérable, compliquée avec d'autres maladies de l'oeil dont elle émane.

Dans l'ophthalmie, par exemple, & dans les ulcérations de la cornée & de la conjonctive, il découle beaucoup de larmes, & peu de chassie, à cause que la matiere de la chassie étant délayée dans une grande quantité d'eau, est peu sensible, sur - tout quand ces maladies sont dans leur vigueur: mais quand elles commencent à décliner, les larmes diminuent; elles deviennent alors gluantes, & se convertissent en matiere chassieuse.

Dans la fistule lacrymale ouverte du côté de l'oeil, dans toutes les ulcérations de la partie intérieure des paupieres & de leurs bords, & dans quelques autres maladies de cette nature, il se forme beaucoup de chassie, parce que toutes les glandes ciliaires sont alors attaquées, & que la quantité de matiere purulente est détrempée dans peu de larmes.

Enfin dans l'ulcération des glandes des yeux ou des paupieres, qui naissent de fluxions qui s'y sont formées, il découle une assez grande quantité de chassie, parce que dans les cas de cette espece, les orifices des glandes ciliaires étant ou dilatés par l'abondance de l'humeur, ou rongés & rompus par l'acrimonie de cette humeur, le suc nourricier trouvant ces voies ouvertes, s'écoule facilement avec les larmes, & se condense en chassie.

La chassie est souvent mêlée de larmes acres & salées, qui causent au bord des paupieres une demangeaison incommode, accompagnée de chaleur & de rougeur; c'est ce que les Grecs ont appellé en un seul mot, plorophthalmie. Quelquefois la chassie est seche, dure, fermement adhérente aux paupieres, & sans demangeaison; alors ils la nomment sclérophthalmie. Mais quand en même tems le bord des paupieres est enflé, rouge, & douloureux, les Grecs désignoient cette troisieme variété par le nom de xérophthalmie. C'est ainsi qu'ils ont rendu leur langue également riche & énergique; pourquoi n'osons-nous les imiter? pourquoi ne francisons - nous pas leurs expressions, au lieu d'user des périphrases de galle des paupieres, gratelle dure des paupieres, gratelle seche des paupieres, qui sont même des termes assez équivoques? Mais laissons - là les réflexions sur les mots, & continuons l'examen de la chose.

De tout ce que nous avons dit il résulte que la chassie est souvent un effet de diverses maladies du globe de l'oeil, & en particulier un mal des glandes ciliaires des paupieres, qui en rougit les bords; & les colle l'un contre l'autre; que cette humeur chassieuse est tantôt plus tantôt moins abondante; quelquefois dure & seche, & quelquefois accompagnée de demangeaison. Lorsqu'on examine ce mal de près, on connoît que c'est une traînée de petits ulceres superficiels, presque imperceptibles, rangés le long du bord ou d'une paupiere ou de toutes les deux, tant en - dedans qu'en - dehors.

Puis donc que la chassie se rencontre dans plusieurs maladies des yeux, il faut la distinguer de l'ophthalmie & autres maladies de l'oeil, quoiqu'elles soient souvent accompagnées de chassie, & d'autant plus que la chassie arrive fréquemment sans elles: elle naît souvent dans l'enfance, & continue toute la vie, quand elle est causée par un vice particulier des glandes ciliaires, par la petite vérole, par quelques ulceres fistuleux, ou autres accidens; au lieu que lorsqu'elle est une suite de l'ophthalmie, elle ne subsiste qu'autant que l'ophthalmie dont elle émane.

On ne doit pas non plus confondre par la même raison la lippitude avec les larmes, puisque leur origine & leur consistance est différente, & que d'ailleurs les larmes coulent souvent sans être mêlées de chassie.

Mais d'où vient que pendant la nuit la chassie s'amasse plus abondamment autour des paupieres que pendant le jour? c'est parce qu'alors les paupieres étant fermées, l'air extérieur ne desseche & ne resserre pas la superficie des ulceres qui la produisent: ainsi nous voyons que les plaies & les ulceres qui sont exposés à l'air, ne suppurent pas autant que lorsqu'on empêche l'air de les toucher.

La chassie etant donc aux ulceres des yeux & des paupieres, ce que le pus est aux autres ulceres, sa nature & ses différentes consistances doivent faire connoître les différens états des maladies qui la produisent. Ainsi quand la chassie est en petite quantité, & fort délayée de larmes, c'est une marque que l'ophthalmie est dans son commencement: quand la chassie est plus abondante, & qu'elle a un peu plus de consistance, c'est une indication que le mal est dans son progrès: quand la chassie est plus gluante, plus blanche, plus égale, alors le mal est dans son état; & quand ensuite la chassie diminue avec peu de larmes, c'est un signe qu'elle tend vers sa fin.

Mais si la chassie est granuleuse, écailleuse, fibreuse, ou filamenteuse, inégale, de dìverses couleurs; si elle cesse de couler sans que la maladie soit diminuée, on a lieu de présumer que les ulceres dont elle découle sont virulens, corrosifs, putrides, tendant à le devenir, ou à s'enflammer de nouveau: en un

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