ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"258"> pour pouvoir plus facilement retirer le poisson qui s'est pris dans ce filet. Le bas C D de l'ouverture de la chausse est chargé de plaques de plomb, pour la faire couler bas. Les côtés C A, D B ont deux à deux piés & demi de haut; & la tête A B du filet est amarrée sur un petit sapin, pour la faire flotter, & tenir la chausse ouverte. Les côtés de la chausse sont comme ceux du coleret, & les cordages de ces côtés se rejoignent, & sont frappés sur un petit cablot E F, que l'on amarre à l'arriere du bateau F, qui entraine cette petite dreige, qui pêche tout ce qui se trouve sur son passage.

Cet instrument est la véritable dreige des Anglois, à cette différence près, qu'au lieu de plomb ils y mettent une barre de fer. L'ordonnance ne spécific point cet instrument dans la liste de ceux qu'elle a défendus, quoiqu'il soit aussi dangereux que la dreige. Voyez Dreige.

Il y a encore une autre sorte de chausse qu'une chaloupe porte au large, & que l'on halle ensuite à terre, au moyen du cordage que plusieurs hommes tirent à eux. Voyez aussi les art. Chaut & Saumon, & nos Planches de Péche.

La chausse ou carte des pêcheurs de l'amirauté de Dunkerque, est une espece de drague ou chalut dont les pêcheurs de cette côte se servent pour faire la pêche des petits poissons propres à servir d'appas à leurs lignes.

Quelque nécessaire que soit la carte ou chausse à ces pêcheurs, on ne peut s'empêcher d'observer que c'est aussi un instrument très - pernicieux, & que si les pêcheurs ne s'éloignent pas des côtes à la distance qui leur est enjointe pour y traîner la chausse, elle doit pendant les chaleurs nécessairement détruire le frai, & faire périr tous les petits poissons qu'elle trouve sur son passage.

Le sac de la carte est un filet en forme de chausse d'environ quatre brasses de longueur, dont les mailles qui ont à son embouchure environ dix - huit lignes, viennent insensiblement à se retrécir peu - à - peu, ensorte que vers le tiers de l'extrémité elles ont à peine neuf lignes en quarré; & comme elle se termine fort en pointe, elle ne peut mieux être comparée qu'à la chausse des guideaux à hauts étaliers dont se servent les pêcheurs de l'embouchure de la Seine pour la pêche de l'éperlan; le bout est clos & fermé comme un sac lié; le filet lui - même est lacé avec de gros fils; ainsi quand il est mouillé les mailles en paroissent encore plus étroites.

Chaque bateau pêcheur a sa carte, & ils vont ordinairement & presque toûjours deux bateaux de conserve à côté l'un de l'autre, à la distance au plus de quatre à cinq brasses, faisant leur pêche suivant l'établissement des vents ou le cours des marées. La carte est chargée de plaques de plomb par le bas du sac; la tête en est garnie de flotes de liége pour la tenir ouverte; l'embouchure peut avoir quinze piés d'ouverture; elle est amarrée avec deux cordages par le milieu du bateau, à bas - bord & stribord, de la même maniere que le chalut ou rêt traversier; c'est presque le même filet.

Lorsque les pêcheurs ont traîné pendant quelque tems leur carte, & qu'ils ont pris suffisamment d'appas pour amorcer leurs lignes, ils poussent au large pour aller faire leur pêche.

C'est en traînant la carte que les pêcheurs des corvettes de Dunkerque, qui s'en servoient à moins de trente à quarante brasses de la côte, & souvent encore plus près, venoient sur les pêcheries des riverains montées sur piquets, & les détruisoient; inconvénient auquel on a remédié par des reglemens.

Chaussé trop haut, (Page 3:258)

Chaussé trop haut, en termes de Manege, se dit d'un cheval dont les balsanes montent jusqu'au genou ou au jarret; ce qui passe pour un indice mal<cb-> heureux ou contraire à la bonté du cheval. Voyez Balsane.

Chaussé, (Page 3:258)

Chaussé, adj. en termes de Bleson, se dit d'un espece de chevron plein & massif, qui étant renversé touche de sa pointe celle de l'écu; ce qui fait que le champ de l'écu lui sert comme de chausse ou de vêtement qui l'entoure de bas en haut, C'est l'opposé de chappé. Voyez ce mot. Espallart à Bruxelles, de gueules à trois pals d'argent, chaussé d'or, coupé d'azur, à une face vivrée d'or. (V)

CHAUSSEE (Page 3:258)

CHAUSSEE, s. f. en Architecture, est une élévation de terre soûtenue par des berges en talud, de file de pieux, ou de mur de maçonnerie, pour servir de chemin à - travers un marais & des eaux dormantes, &c. ou pour empêcher les débordemens des rivieres. Ce mot vient, selon M. Ménage, de calcare, marcher. Voyez Chemin.

Chaussée de pavé, (Page 3:258)

Chaussée de pavé, est l'espace cambré qui est entre deux revers ou deux bordures de pierre rustique pour les grandes rues ou les grands chemins. (P)

Chaussée, (Page 3:258)

Chaussée, terme d'Horlogerie, piece de la cadrature d'une montre: on y distingue deux parties, le canon & le pignon; celui - ci est ordinairement de douze, & mene la roue des minutes: le canon est limé quarrément vers son extrémité, pour porter l'aiguille des minutes. La chaussée tient à frottement sur la tige de la grande roue moyenne, de façon qu'elle peut tourner indépendamment de cette roue. Cet ajustement est nécessaire pour mettre la montre à l'heure. Voyez la figure C, fig. 43. Pl. X. d'Horlogerie, & l'article Cadrature. (T)

CHAUSSE - PIÉ (Page 3:258)

CHAUSSE - PIÉ (Cordonn.) morceau de cuir de veau passé, fort mince & fort doux, large par un bout, étroit par l'autre, couvert de son poil; on s'en sert pour chausser le soulier qui est quelquefois étroit, & presque toûjours neuf, & peu fait à la forme du pié quand on use de chausse - pié.

CHAUSSER (Page 3:258)

CHAUSSER, v. act. (Cordonn.) c'est fournir quelqu'un de chaussure. Voyez les artic. Soulier, Mule, Pantoufle. En ce sens il se dit de l'ouvrier; mais il s'applique aussi à l'ouvrage: cette mule vous chausse bien. Il se dit aussi de l'action de mettre sa chaussure: vous êtes long à vous chausser.

Chausser (Page 3:258)

Chausser les étriers, en termes de Manege, c'est enfoncer son pié dedans jusqu'à ce que le bas des étriers touche au talon. Cette façon d'avoir ses étriers a très - mauvaise grace au manege; il faut les avoir au bout du pié.

Se chausser, est la même chose à l'égard du cheval, que se botter. Voyez se botter.

Chausser, (Page 3:258)

Chausser, (Jardin.) se dit de la partie de la culture des arbres qui consiste à en bêcher le pié, & à le fournir d'amendement.

Chausser, (Page 3:258)

Chausser, terme de Fauconnerie; chausser la grande serre de l'oiseau, c'est entraver l'ongle du gros doigt d'un petit morceau de peau.

CHAUSSE - TRARE, ou CHARDON ETOILÉ (Page 3:258)

CHAUSSE - TRARE, ou CHARDON ETOILÉ, (Hist. nat. bot.) plante qui doit se rapporter au genre simplement appellé chardon. Voy. Chardon. (I)

Chausse - trape, (Page 3:258)

Chausse - trape, (Mat. med.) c'est la racine de cette plante qui est sur - tout en usage. Elle passe pour un remede singulier contre la pierre, la gravelle, & les coliques néphrétiques: on la prend, soit en infusion avec le vin ou l'eau, soit en poudre dans un véhicule approprié.

Son suc pris à la dose de quatre ou six onces, passe pour un bon fébrifuge: ce même suc est employé extérieurement contre les taies des yeux.

M. de Lamoignon, intendant de Languedoc, a fait part au public d'un remede par lequel il a été guéri d'une fâcheuse colique néphrétique qui le fatiguoit assez souvent. Voici la description de ce remede telle qu'elle a été imprimée à Monrpellier par son ordre. [p. 259]

Le vingt - huitieme jour de la lune de chaque mois, on fait boire de fort grand matin un verre de vin blanc, dans lequel on a mis infuser un gros de la premiere écorce de la racine de chausse - trape cueillie vers la fin du mois de Septembre: c'est une petite peau fort fine, brune en - dehors, blanche en - dedans; on la fait sécher à l'ombre, & mettre en poudre très - subtile: le jour que l'on a pris ce remede, on met sur le soir dans un demi - septier d'eau une poignée de pariétaire, un gros de bois de sassafras, autant d'anis, & pour un sou de canelle fine; on fait bouillir le tout sur un feu clair pendant un demi - quartd'heure; l'on retire le vaisseau du feu, & on le met sur les cendres chaudes, l'ayant bien couvert avec du papier: le lendemain on le remet encore sur un feu clair, pour le faire bouillir derechef pendant un demi - quart - d'heure, après quoi on verse sur deux onces de sucre candi en poudre dans une écuelle l'infusion passée par un linge avec expression du marc: quand le sucre est fondu, on la fait boire au malade le plus chaudement que l'on peut, & on l'oblige de ne rien prendre de trois heures; ce qu'il faut observer aussi après la prise du premier remede.

Camérarius dit qu'à Francfort on se sert de la racine de chausse - trape, au lieu de celle de chardonroland. On l'employe dans la tisanne & dans les bouillons apéritifs: un gros de sa graine infusé dans un verre de vin blanc, emporte souvent les matieres glaireuses qui embarrassent les conduits de l'urine. Tournefort.

La racine de cette plante entre dans l'cau générale de la Pharmacopée de Paris.

La plante entiere entre dans les aposemes & bouillons diurétiques & apéritifs. La semence pilée & macérée pendant la nuit dans du vin à la dose d'un gros, & prise le matin à jeùn, pousse par les urines, & dégage les canaux urinaires embarrassés par un mucus visqueux: mais il faut user de ce remede avec préca ution, de peur qu'il ne cause le pissement de sang. Geoffroy, mat. med.

Les fleurs de cette plante sont d'une amertume très - vive; leur infusion est un excellent fébrifuge, elle a emporté quelques fievres intermittentes ui avoient résiste au quinquina.

Chausse - trape, (Page 3:259)

Chausse - trape, (Fortific.) est un instrument à quatre pointes de fer disposées en triangle, dont trois portent toûjours à terre, & la quatrieme demeure en l'air. On seme les chausse - trapes sur une breche, ou dans les endroits où la cavaletie doit passer, pour les lui rendre difficiles. Voyez Pl. XIII. de Fortification. (Q)

CHAUSSETTE (Page 3:259)

* CHAUSSETTE, s. f. partie de l'habillement des jambes; ce sont proprement des bas ou de toile, ou de fil, ou de coton, ou de fil & coton, qu'on met sous d'atres bas. Il y. a des chaussettes sans pié, auxquelles on n'a reservé que comme un etrier qui embrasse le pié par - dessous, un peu au - delà du talon; il y en a d'autres qui ont entierement la forme du bas; ce sont les plus commodes & les plus propres; les autres ouvertes par - derriere, font toûjours grimacer le bas qui les couvre. On porte des chaussettes pour la propreté & pour la commodité.

CHAUSSIN (Page 3:259)

CHAUSSIN, (Géog.) petite ville de France en Bourgogne, enclavée dans la Franche - Comté.

CHAUSSON (Page 3:259)

* CHAUSSON, s. m. partie de l'habillement; c'est proprement le pié d'un bas: on en tricote de laine, de fil, & de coton; on en fait de toile; les uns sont pour l'hyver, les autres pour l'été. On porte des chaussons en hyver pour la propreté & la commodité, en été pour la propreté: ils se mettent à nud sur le pié: il faut que ceux de toile qu'on coud soient cousus à longs points, & qu'il n'y ait ni ourlet ni rendouble; ce qui formeroit des endroits inégaux d'é<cb-> paisseur qui blesseroient le pié: les ouvriers appellent ces points, points noüés. Ce vêtement étoit à l'usage des dames Romaines; mais il n'avoit pas la même forme que parmi nous; c'étoit des bandes dont elles s'enveloppoient les piés; ces bandes étoient appellées fascia pedales.

Nous donnons encore le nom de chausson aux souliers à dessus de busle & semelle de chapeau, dont on se sert en joüant à la paume, en tirant des armes.

Chausson, (Page 3:259)

Chausson, en terme de Pátisserie, c'est une espece de tourte de pommes.

CHAUSSURE (Page 3:259)

* CHAUSSURE, s. f. (Hist. anc. & OEcon. domest.) c'est la partie de l'habillement qui couvre le pié. Les Grecs & les Romains en ont eu de cuir; les Egyptiens de papirus; les Espagnols, de genet tissu; les Indiens, les Chinois, & d'autres peuples, de jonc, de soie, de lin, de bois, d'écorce d'arbre, de fer, d'airain, d'or, d'argent; le luxe les a quelquefois couvertes de pierreries. Les formes & les noms des chaussures anciennes nous ont été conservés, les unes dans les antiques, les autres dans les auteurs: mais il est très - difficile d'appliquer à chaque forme son nom propre. Les Grecs appelloient en général la chaussure, upodemata pedila; ils avoient les diabatres à l'usage des hommes & des femmes; les sandales, qui n'etoient portées que par les femmes de qualité; les lantia, dont on n'usoit que dans la maison; les campodes, chaussure basse & legere; les peribarides, qu'il n'étoit permis de porter qu'aux femmes nobles & libres; les crepides, qu'on croit n'avoir été que la chaussure des soldats; les abulcés, chaussure des pauvres; les persiques, chaussure blanche à l'usage des courtisanes; les laconiques ou amucledes, chaussure rouge particuliere aux Lacédémoniens; les garbatines, souliers de paysans; les embates, pour la comédie, les cothurnes, pour la tragédie; les énemides, que les Latins nommoiont ocrea, & qui revenoient à nos bottines: toutes ces chaussures s'attachoient sur le pié avec des courroies, imantes. Chez les Lacédémoniens les jeunes gens ne portoient des chaussures qu'à l'âge ou ils prenoient les armes, soit pour la guerre, soit pour la chasse. Les Philosophes n'avoient que des semelles; Pythagore avoit ordonné à ses disciples de les faire d'écorce d'arbre: on dit que celles d'Empedocle étoient de cuivre; & qu'un certain Philetas de Cos étoit si maigre & si foible, qu'il en fit faire de plomb; conte ridicule; les souliers lourds ne sont guere qu'à l'usage des personnes vigoureuses.

La chaussure des Romains différoit peu de celle des Grecs; celle des hommes étoit noire, celle des femmes blanche: il étoit deshonnête pour les hommes de la porter blanche ou rouge: il y en avoit qui alloient jusqu'à mi - jambe, & on les appelloit calcei uncinati; elles étoient seulement à l'usage des personnes de qualité: on pouvoit les distribuer en deux sortes; celles qui couvroient entierement le pié, comme le calceus, le mullaus, le pero, & le phoecasium; celles dont la semelle simple ou double se fixoit sous le pié par des bandes ou courroies qui s'attachoient dessus, & qui laissoient une partie de dessus le pié découverte, comme le caliga, le solea, le crepida, le bacca, & le sandalium.

Le calceus & le mullas ne différoient du pero, qu'en ce que ce dernier étoit fait de peaux de bêtes non tannées, & que les deux autres étoient de peaux préparées. La chaussure de cuir non préparé passe pour avoir été commune à toutes les conditions; le mullaus qui étoit de cuir aluné & rouge, étoit une chaussure à lunule. Voyez Lunule. Dans les tems de simplicité il n'étoit guere porté que par les patriciens, les sénateurs, les édiles. On dit que cette chaussure avoit passé des rois d'Albe à ceux de Romo, & de ceux - ci aux principaux magistrats de la république,

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