ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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CHAUDERET
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CHAUDERET, sub. m. en terme de Batteur d'or;
c'est un livre contenant huit cens cinquante feuilles
de boyaux de boeuf, non compris un cent d'emplures.
Voyez Emplures. Le chauderet, ainsi que le cocher
& la moule, est partagé en deux; chaque partie
a cinquante emplures, vingt - cinq dessus & vingt - cinq
dessous. Les deux premieres de quelque côté
où elles se trouvent, sont toujours une fois plus fortes
que les autres. Cette division de ces outils en
deux parties égales, se fait afin que, quand on a
battu d'un côté, on puisse retourner l'instrument de
l'autre. Le chauderet commence à donner la perfection,
& la moule acheve. Voyez Moule.
Quoique ce ne soient pas les Batteurs d'or qui
fassent leurs outils, nous ne laisserons pas de parler
de leur fabrique à leur article; parce que ceux qui
s'occupent à les faire, n'ont point de nom qui ait
rapport à leur art. Les chauderets & les moules sont
composés, comme nous l'avons dit, de boyaux de
boeuf, ou de baudruche, qui n'est autre chose qu'une
peau très - fine, tirée de dessus le gros boyau du
boeuf. On marie deux de ces peaux par le moyen de
l'eau dont elles sont trempées, en les étendant sur
un chassis ou planche de bois, le plus qu'il est possible.
Elles ne se détachent jamais, quand elles sont
bien séchées à l'air. On les dégraisse ensuite, en les
enfermant dans des livres de papier blanc, dans lequel
on les bat jusqu'à deux fois, en changeant de
papier à chaque reprise. On leur donne le fond, voy.
Fond. On les fait sécher sur des toiles neuves. Les
vieilles ayant toujours un duvet auqel les feuilles
imbibées de la liqueur s'attacheroient, on remet ces
feuilles dans un autre livre de papier humidié avec
du vin blanc pour les unir; ensuite on les détire à
deux par les quatre coins, & on n'y laisse aucun senard
ou pli, parce qu'ils empêcheroient l'or de couler
ou de marcher sous le marteau. De - là les feuilles
sont emplies dans une plaine, voyez Plaine; c'est un outil de feuilles de vélin qui ne sert
qu'à cela, pour y être battues jusqu'à ce qu'elles
soient bien seches; on les quadre sur une mesure de
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toile ou de fer blanc de cinq pouces en tous sens.
On les met l'une sur l'autre, & on les bat à sec,
c'est - à - dire sans être enfermées dans aucun outil,
pour les sécher parfaitement; on les brunit avec
une patte de lievre & une poudre grise tirée d'un
gips qu'on a calciné & passé à plusieurs reprises dans
des tamis de plus en plus fins. Cette poudre se nomme
brun; enfin on presse les feuilles pour leur ôter
le reste d'humidité qu'elles auroient pû conserver.
Voyez
Batteur d'or.
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