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CHAS (Page 3:224)
*CHAS, s. m. (Art méch.) ce terme a plusieurs acceptions
très - différentes: c'est chez les Amydonniers, une expression du grain amolli dans l'eau sous
la forme d'une colle; chez les Aiguilliers, c'est la
partie ouverte de l'aiguille; & chez les Tisserands,
c'est l'expression de grain des Amydonniers mise en
colle, & employée à coller les fils de la chaîne, afin
de leur donner un peu moins de flexibilité. Voyez à
l'article
CHASNADAR AGASI (Page 3:224)
CHASNADAR AGASI, s. m. (Hist. mod.) eunuque qui garde le thrésor de la validé ou sultane mere du grand - seigneur, & qui commande aux domestiques de sa chambre. Ricaut. Et comme les thrésors ne sont pas moins recherchés en Turquie que dans les autres cours, celui qui en est le dépositaire est en grande faveur auprès de la sultane mere, & peut beaucoup par son moyen, soit pour son avancecement, soit pour l'avancement de ceux qu'il protege. (G) (a)
Chasnadar bachi, (Page 3:224)
La chambre du thrésor est la seconde du serrail du grand - seigneur. La premiere qui se nomme la grand - chambre, est celle des favoris de sa hautesse. La chambre du thrésor, à la tête de laquelle est le chasnadar bachi, est composée de deux cents soixante officiers, qui sont gouvernés par un eunuque blanc qui est nommé oda baschi, chef ou lieutenant de la chambre. Ils sont formés dans tous les exercices d'usage à la porte Ottomane, & peuvent arriver à la grand - chambre quand il se trouve quelque place vacante, ou on leur donne d'autres emplois conformes à la faveur de ceux qui les conduisent. Le chevalier de la Magdelaine, miroir de l'empire Ottoman, pag. 144. (G) (a)
CHAS - ODA (Page 3:224)
* CHAS - ODA, s. f. (Hist. mod.) l'on donne ce nom à Constantinople à un des appartemens intérieurs du serrail du grand - seigneur, où se tiennent les pages & les officiers du serrail. Celui qui les commande est le grand - chambellan, ou un eunuque qu'on appelle chas - oda - bachi.
CHAS - ODA - BACHI (Page 3:224)
CHAS - ODA - BACHI, s. m. (Hist. mod.) nom d'un officier du grand - seigneur. C'est le grand chambellan qui commande tous les officiers de la chambre où couche le sultan. Son nom vient de chas - oda, qui signifie en turc chambre particuliere; & bachi, qui veut dire chef. Ricaut, de l'empire Ottoman. (G)
CHASSAKI (Page 3:224)
CHASSAKI, s. (Hist. mod.) nom qu'on donne à une odalisque, à qui le grand - seigneur à jetté le mou<cb->
CHASSE (Page 3:224)
* CHASSE, s. f. (OEcon. rust.) ce terme pris généralement pourroit s'étendre à l'a Vénerie, à la Fauconnerie, & à la Pêche, & désigner toutes les sortes de guerres que nous faisons aux animaux, aux oiseaux dans l'air, aux quadrupedes sur la terre, & aux poissons dans l'eau; mais son acception se restraint à la poursuite de toutes sortes d'animaux sauges, soit bêtes féroces & mordantes, comme lions, tigres, ours, loups, renards, &c. soit bêtes noires, par lesquelles on entend les cerfs, biches, daims, chevreuils; soit enfin le menu gibier, tant quadrupedes que volatiles, tels que les lievres, lapins, perdrix, bécasses, &c. La chasse aux poissons s'appelle péche.
On peut encore distribuer la chasse relativement
aux animaux avec lesquels elle se fait, sans aucun
égard à la nature de ceux à qui on la fait: si elle se
fait avec des chiens, elle s'appelle venerie; voy.
Les instrumens dont on se sert pour atteindre les animaux chassés, fourniroient une troisieme division de la chasse, la chasse aux chiens, aux oiseaux, aux armes offensives, & aux piéges. Celle aux chiens se sous-diviseroit selon les chiens qu'on employeroit, comme au limier, au chien courant, au chien couchant, &c. Celle aux armes offensives, selon les armes qu'on employe, comme le couteau de chasse, le fusil, &c. Celle aux piéges contiendroit toutes les ruses dont on se sert pour attraper les animaux, au nombre desquelles on mettroit les filets.
La chasse prend quelquefois différens noms, selon
les animaux chassés. On va à la passée de la bécasse.
Selon le tems; si c'est de grand matin, elle s'appelle
rentrée; voyez
Nous nous bornerons dans cet article à parler de
la Chasse en général: on en trouvera les détails aux
différens articles; les différentes chasses, comme du
cerf, du daim, du chevreuil, du loup, &c. aux articles
de ces animaux; les instrumens, aux articles
La Chasse est un des plus anciens exercices. Les fables des Poëtes qui nous peignent l'homme en troupeau avant que de nous le représenter en societé, lui mettent les armes à la main, & ne lui supposent [p. 225]
Voilà ce que la Mythologie & l'Histoire sainte, c'est - à - dire le mensonge & la vérité, nous racontent de l'ancienneté de la Chasse. Voici ce que le bon sens suggere sur son origine. Il fallut garantir les troupeaux des loups & autres animaux carnaciers; il fallut empêcher tous les animaux sauvages de ravager les moissons: on trouva dans la chair de quelques-uns un aliment sain; dans les peaux de presque tous une ressource très - prompte pour le vêtement: on fut intéressé de plus d'une maniere à la destruction des bêtes malfaisantes: on n'examina guere quel droit on avoit sur les autres; & on les tua toutes indistinctement, excepté celles dont on espéra de grands services en les conservant.
L'homme devint donc un animal très - redoutable pour tous les autres animaux. Les especes se dévorerent les unes les autres, après que le péché d'Adam eut répandu entre elles les semences de la dissention. L'homme les dévora toutes. Il étudia leur maniere de vivre, pour les surprendre plus facilement; il varia ses embûches, selon la variété de leur caractere & de leurs allures; il instruisit le chien, il monta sur le cheval, il s'arma du dard, il aiguisa la fleche; & bientòt il fit tomber sous ses coups le lion, le tigre, l'ours, le léopard: il perça de sa main depuis l'animal terrible qui rugit dans les forêts, jusqu'à celui qui fait retentir les airs de ses chants innocens; & l'art de les détruire fut un art très - étendu, très - exercé, très - utile, & par conséquent fort honoré.
Nous ne suivrons pas les progrès de cet art depuis les premiers tems jusqu'aux nôtres; les mémoires nous manquent; & ce qu'ils nous apprendroient, quand nous en aurions, ne feroit pas assez d'honneur au genre humain pour le regretter. On voit en général que l'exercice de la Chasse a été dans tous les siecles & chez toutes les nations d'autant plus commun, qu'elles étoient moins civilisées. Nos peres beaucoup plus ignorans que nous, étoient beaucoup plus grands chasseurs.
Les anciens ont eu la chasse aux quadrupedes & la chasse aux oiseaux; ils ont fait l'une & l'autre avec l'arme, le chien, & le faucon. Ils surprenoient des animaux dans des embûches, ils en forçoient à la course, ils en tuoient avec la fleche & le dard; ils alloient au fond des forêts chercher les plus farouches, ils en enfermoient dans des parcs, & ils en poursuivoient dans les campagnes & les plaines. On voit dans les antiques, des empereurs même le venabulum à la main. Le venabulum étoit une espece de pique. Ils dressoient des chiens avec soin; ils en faisoient venir de toutes les contrées, qu'ils appliquoient à différentes chasses, selon leurs différentes aptitudes naturelles. L'ardeur de la proie établit entre le chien, l'homme, le cheval, & levautour, une espece de société, qui a commencé de très - bonne heure, qui n'a jamais cessé, & qui durera toûjours.
Nous ne chassons plus guere que des animaux
Chasse, (Page 3:225)
Le droit civil de chaque nation apporta quelques restrictions à cette liberté indéfinie.
Solon voyant que le peuple d'Athenes négligeoit les arts méchaniques pour s'adouner à la chasse, la défendit au peuple, défense qui fut depuis méprisée.
Chez les Romains, chacun pouvoit chasser, soit
dans son fonds, soit dans celui d'autrui; mais il
étoit libre au propriétaire de chaque héritage d'empêcher
qu'un autre particulier n'entrât dans son
fonds, soit pour chasser, ou autrement. Instit. Lib.
II. tit. 1. >. xij.
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