ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"126"> de huit, de dix, de douze, de seize, de vingt, & même e vingt - quatre à la livre.

Travail des chandelles moulées. Les moules dans lesquels se font ces chandelles sont ou d'étain, ou de plob, ou de cuivre, ou de fer - blanc. Ceux d'étain sont les meilleurs & les moins communs, Ceux de plomb, les plus ordinaires & les plus mauvais. On n'y distingue que trois parties; a b, le collet, fig. 5. b c, la tige; c d, le culot. On donne le nom de collet à l'extrémité percée du moule: cc n'est point une partie qui en soit séparée; elle est arrondie en - dehors, & concave en - dedans, & ne forme qu'un tout avec la tige, qu'on peut considérer comme un cylindre creux, dont le diametre est d'autant plus grand que les chandelles qu'on veut jetter en moule sont plus grosses. On en moule depuis les quatre jusqu aux douze à la livre. Le culot est un véritable entonnoir qui s'ajuste à la partie supérieure de la tige, & dirige le suif dans sa cavité. Il a encore un autre usage; c'est de tendre & tenir la meche droite par le moyen de son crochet, sur le milieu de la tige. On donne le nom de crochet à la petite piece e f soudée au - dedans du culot, & s'avançant jusqu'au milieu de son ouverture.

La premiere opération du Chandelier, c'est de garnir tous les moules de meches: pour cet effet, il prend une longue aiguille qu'on appele aiguille à meches; son extrémité est en crochet; il fait passer ce crochet par l'ouverture du collet, ensorte que l'aiguille traverse toute la tige, & sort de dedans en - dehors par le trou du collet. Il y attache la meche par le moyen d'un fil qu'on appelle fil à meches; il tire l'aiguille, & la meche suit. Quand elle est arrivée au culot, il ôte le fil à meche du crochet de l'aiguille, & le passe sur le crochet du culot; il tire un peu la meche par en - bas, afin de la rendre bien dans la longueur de la tige, & place le moule dans la table à moules, qu'on voit fig. 6. Il y faut distinguer trois parties; 1 2, les semelles qui la soûtiennent; 2 3, deux grandes planches assemblées à tenons avec les semelles, inclinées l'une vers l'autre en gouttiere, & formant une grande auge; 4 5, le dessus assemblé pareillement avec les semelles, & percé d'un grand nombre de rangées de trous paralleles: ce dessus est épais de deux à trois pouces, large & long à volonté; c'est dans ces trous qu'on place les moules le plus verticalement qu'on peut: ils y sont retenus par le cordon qu'on a pratiqué à la tige du moule.

Lorsque la table est garnie d'autant de moules qu'elle en peut contenir, on tire du suif de la cuve dans la burette. La burette est un vaisseau tel que celui qu'on voit fig. 7. il est de fer - blanc; il a une anse par laquelle on le porte; un goulot qui prend d'enbas, & s'éleve obliquement jusqu'à la hauteur de ce vaisseau, par lequel on verse; & une espece de couvercle qui le ferme à moitié, qui empêche que le suif ne se refroidisse si promptement par l'action de l'air, & ne se renverse par - dessus les bords de ce vaisseau, quand on remplit les moules.

On les remplit donc avec ce vaisseau; on laisse refroidir les moules: quand ils sont bien froids, on tire le culot, & en même tems la chandelle qui y tient, par le moyen du fil à meche. On panche le culot; & quand le suif est bon, & qu'il n'a été versé ni trop chaud ni trop froid, ce que l'on reconnoît à la facilité avec laquelle les chandelles se tirent, la chandelle se rompt si net au ras du culot, qu'on ne la coupe point comme la chandelle plongée.

Ces chandelles se font fort vîte, & sont beaucoup plus belles en apparence que les plongées. On acheve de les embellir en les blanchissant: pour cet effet on les expose pendant huit à dix jours, enfilées sur des baguettes & suspendues sur des tretaux, dans des jardins à la rosée & au soleil levant. Il faut avoir le soin, lorsque la chaleur du jour commence à devenir grande, lorsque le tems est mauvais & menace de pluie, quand il fait un vent poudreux, de les tenir couvertes avec des toiles. Puisqu est la rosée qui donne la blancheur à la chande, il s'ensuit que le printems est la saison la plus propre pour en mouler.

On distingue cncore les chandelles par quelques noms particuliers. On appelle chandelle de Cordonniers, l'assemblage de deux grosses chandelles des quatre à la livre, qu'on fait prendre selon toute leur longueur en les approchant l'une de l'autre, lorsqu'elles viennent d'être plongées & mises prêtes, & que le suif qui les enduit n'est pas encore figé, & en les replongeant, pour qu'elles tiennent mieux, une fois ou deux, après qu'elles sont prises. On appelle chandelle à Carrier, de petites chandelles des vingt ou vingt - quatre à la livre, dont les Carriers se servent dans leurs soûterrains: chandelle des rois, des chandelles cannelées en relief que les Chandeliers travaillent dans des moules cannelés en creux & dont ils font présent en étrennes à leurs pratiques; elles sont dites des rois du tems où elles se donnent. Des chandelles de noix, c'est une espece de chandelles qui se font au Mirebalais avec le marc de la noix pressurée. Des chandelles de rousine, c'est une autre espece qui est d'usage en Anjou, & qu'on fabrique avec de mauvais suif & de la poix - résine.

Les chandelles étoient d'usage chez les anciens: la meche en étoit de fil, de papier, ou de jonc; elle étoit revêtue de poix, de suif, ou de cire. Il n'y avoit que les personnes d'un rang distingué qui brûlassent de ces dernieres. On portoit aux funérailles des gens du peuple de petites chandelles de poix ou de suif.

Des couronnes & des iris des chandelles. Quelques personnes apperçoivent autour de la lumiere des chandelles des iris & des couronnes: on attribue ces phénomenes à des irrégularités constantes du crystallin & de la cornée, dans ceux qui les voyent toûjours; & dans ceux qui ne les voyent qu'en certain tems, à quelque changement instantané des mêmes parties (comme lorsqu'on s'est comprimé long - tems avec la main la partie supérieure de l'oeil).

Lorsque les superficies des humeurs sont irrégulieres, il arrive qu'à certaine distance les deux foyers font qu'il se peint sur la rétine un cercle lumineux & foible autour du point où il se ramasse plus de rayons; & c'est ce cercle qui produit l'apparence des couronnes autour des objets lumineux pendant la nuit. Si l'irrégularité des superficies des humeurs n'est pas fort considérable, on appercevra seulement un cercle clair sans couleurs; mais si elle est fort grande, il y aura une réfraction considérable qui donnera des couleurs.

On confirmera cette explication, en faisant passer un objet noir au - devant de la prunelle & proche de l'oeil. Lorsque la moitié de la prunelle en sera couverte, la moitié du cercle lumineux disparoîtra d'un côté ou de l'autre, suivant la disposition & la nature de l'oeil; & cet effet arrivera toûjours, si l'on met l'objet noir fort proche de l'oeil, quand le corps lumineux est fort grand. Si le corps lumineux est petit, l'objet noir pourra s'interposer à quelque distance; mais le cercle paroîtra moins lumineux, quand la lumiere sera petite.

Descartes attribuoit les mêmes apparences à des plis ou rides circulaires sur les surfaces des humeurs; mais il ne paroît pas qu'on ait jamais rien observé de pareil dans aucun oeil. Cependant Descartes expliquant très - bien les iris & couronnes en conséquence des rides circulaires, il ne seroit pas mal fondé à prétendre que ces rides ne sont pas assez considérables pour être observées. [p. 127]

Chandelle éteinte. (Page 3:127)

Chandelle éteinte. (Jurispr.) Les adjudications à l'extinction de la chandelle, qui se pratiquent en certains cas, sont un usage fort ancien. Il en est parlé dans des priviléges accordés à la ville de Caylus - de - Bonnette en Languedoc par Louis duc d'Anjou, lieutenant général pour le roi en ladite province, au mois de Mars 1368, & confirmés par Charles V. par des lettres du mois d'Avril 1370. Ces lettres donnent aux consuls de cette ville les droits d'encan & de ban, qui n'étoient pas affermés ad extinctum candela, plus de cent sous tournois par an.

Quelques coûtumes ont adopté cet usage pour les adjudications qui se font en justice. La plus ancienne est celle de Ponthieu, article 169. laquelle fut rédigée en 1495. Il en est aussi parlé dans l'article 15. de l'ancien style de la sénéchaussée de Boulenois, qui est à - peu - près du même tems, & dans plusieurs autres coûtumes du seizieme siecle, qui sont les coûtumes de Mons, chap. xij. Lille, art. 160. 164. Cambrai, tit. xxv. art. 16. & 43. Bretagne, 579. 728. la coûtume locale de Seclin sous Lille & celle de Lannoy. Il en est aussi fait mention dans plusieurs ordonnances, savoir dans celle de Louis XII. de l'an 1508. art. 20. dans l'édit de 1516, pour les encheres des ventes de forêts du roi; dans celle d'Henri II. du mois de Décembre 1553, & autres; & dans les ordonnances du duc de Bouillon, art. 531.

Cette ancienne forme de faire les adjudications en justice à l'extinction de la chandelle, est encore observée dans l'adjudication des fermes du roi & des choses publiques; mais elle a été défendue pour les ventes & baux des biens des particuliers. Les adjudications doivent en être faites publiquement à l'audience, les plaids tenant, de vive voix. Il y en a un arrêt de reglement rendu aux grands jours de Poitiers le 28 Septembre 1579.

Le motif de ce changement est que l'adjudication à l'extinction de la chandelle est sujette à deux fraudes.

L'une, est que les enchérisseurs affectent de faire languir les encheres jusqu'à ce que la chandelle soit beaucoup diminuée; au moyen dequoi les heritages ne sont jamais vendus ou affermés leur uste valeur.

L'autre fraude est que quand la chandelle est à l'extrémité, & que la flamme en est chancelante, il se trouve quelquefois des gens qui l'éteignent par une toux affectée.

C'est pour éviter ces inconvéniens, que dans le Cambrésis l'adjudication des héritages ne se fait plus à l'extinction de la chandelle, mais à trois coups de bâton, suivant la remarque de M. Desjaunaux. Voyez Hering, de fide juss. cap. vj. n°. 18. & 19. pag. 97. Le gloss. de Lauriere, au mot Chandelle allumée & Chandelle éteinte; Boucheul sur Poitou, article 444. n°. 16.

A Rome & dans quelques autres endroits, les excommunications se prononcent en éteignant une chandelle ou un cierge. Voy. Excommunication.

Chandelles des rois. (Page 3:127)

Chandelles des rois. (Jurisprud.) Une sentence de police du 29 Décembre 1745, en ordonnant l'exécution de l'article 9 des statuts des Chandeliers de Paris, a défendu aux maîtres Chandeliers d'en faire ou faire fabriquer à peine de vingt livres d'amende, & aux garçons & autres de les porter, à peine de prison. Ce reglement fut réaffiché au mois de Janvier 1748. (A)

Chandelle, (Page 3:127)

Chandelle, (Pharmacie.) voyez Oiselet de Chypre.

Chandelle, (Page 3:127)

Chandelle, c'est ainsi qu'on appelle en Charpenteri, un poteau qu'on place debout à - plomb, sous une poutre ou sous une autre piece, pour la soûtenir horisontale.

CHANÉE (Page 3:127)

* CHANÉE, s. f. (Mafact. en soie.) cannelure pratiquée à l'ensuple qui sert au métier de l'étoffe de soie. Voyez Ensuple.

Cette cannelure de l'ensuple est de trois quarts de pouce environ de large, de deux piés & demi de long, de la profondeur d'un pouce: elle sert à recevoir dans sa cavité le composteur (voyez Composteur), & à fixer & arrêter le commencement de l'étoffe ou de la chaîne, quand on la plie sur l'ensuple.

CHANGANAR (Page 3:127)

CHANGANAR, (Géog.) royaume de l'Inde dans la presqu'île du Malabar, sur les frontieres de l'état du Naïque de Maduré.

CHANGANOR (Page 3:127)

CHANGANOR, (Géog.) ville considérable d'Asie dans l'Inde, capitale du pays de même nom dans le Malabar.

CHANGÉE (Page 3:127)

CHANGÉE, (Géog.) ville de la Chine dans la province de Chansi. Lat. 37. 8.

CHANGCHEU (Page 3:127)

CHANGCHEU, (Géog) grande ville de la Chine dans la province de Nankin. Il y a encore deux villes de ce nom à la Chine, l'une dans la province de Kiansi, & l'autre dans celle de Fokien.

CHANGEING (Page 3:127)

CHANGEING, (Géog.) ville de la Chine dans la province de Xantung. Lat. 36. 56.

CHANGE (Page 3:127)

* CHANGE, s. m. (Gramm. Synon. & Comm.) action ou convention par laquelle on cede une chose pour une autre: il y a le troc, l'échange, & la permutation. M. l'abbé Girard prétend, dans ses Synonymes, que change non - seulement n'exprime pas, mais exclut toute idée de rapport: ce qui ne me paroît pas exact; car changer est un mot relatif, dont le correlatif est de persister dans la possession. On ne peut entendre le terme change sans avoir l'idée de la chose qu'on a, & celle de la chose pour laquelle on la cede. Il désigne l'action de donner & de recevoir. Il y a peu de changes où la bonne - foi soit entiere: il arrive même communément que les deux contractans pensent s'attraper l'un l'autre. S'il y a une inégalité convenue entre les choses qu'on change, la compensation de cette inégalité s'appelle écharge. Qu'avez - vous donné en échange? Echange est cependant aussi synonyme à change; mais il ne s'applique qu'aux charges, aux terres, & aux personnes: on dit faire un échange d'état, de biens, & de prisonniers. Si le change est de meubles, d'ustensiles, ou d'animaux, il se nomme troc: on treque des bijoux & des chevaux. Quant à la permutation, elle n'a lieu que dans le change des dignités ecclésiastiques: on permute sa cure, son canonicat avec un autre bénéfice. Voyez les Syn. de M. l'abbé Girard.

Le mot change a un grand nombre d'autres acceptions différentes. Il y a celui qu'on appelle menu, ou pur, ou naturel, ou commun: il consiste à prendre des monnoies ou défectueuses, ou étrangeres, ou hors de cours, pour des monnoies du pays & courantes. Cette fonction est exercée dans toutes les villes par des changeurs, moyennant un bénéfice prescrit par le roi. Ce bénéfice s'appelle aussi change. Voyez Changeurs. Change se dit de l'intérêt pour trois mois qu'exige un marchand qui prete à un autre: il se dit de l'escompte d'un billet; du profit qu'on retire d'avances faites dans le commerce; de la différence qu'il y a entre l'argent de banque & l'argent courant; du lieu où se fait le commerce du change dans une ville, voy. l'artic. Change, Archilecture; du revenu usuraire qu'on tire d'un argent prété sans aliénation & sans risque du fond. La suite de cet article, où le mot change est considéré dans son acception la plus importante, la plus étendue, & la plus diffiile à examiner, nous a été communiquée par M V. D. F.

Il n'y a (Page 3:127)

Il n'y a que deux especes de changes permis da le commerce.

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