ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"122"> tion sur les droits du sceau, & sur la maniere dont ces émolumens se partagent entre le roi, les notaires & secrétaires, le chauffe - cire, selon la nature des lettres, à simple ou double queue: on y distingue les lettres de France de celles de Champagnc, des lettres pour les Lombards, pour les Juifs, pour le royaume de Navarre; le tarif & le partage est différent pour chaque sorte de lettres.

Il est dit que des lettres pour chasseurs, on n'a point accoûtumé de rien prendre; mais qu'ils font présent de leur chasse aux audiencier & contrôleur; que cela est toutefois de civilité.

Que pour les priviléges des villes & villages, le sceau est arbitraire; néanmoins qu'on s'en rapporte à l'avis d'un homme d'honneur & expert, qui juge en conscience.

Qu'il y a plusieurs personnes qui ne payent rien au sceau; savoir, les reines, les enfans de rois, les chanceliers, les chambellans ordinaires, les quatre premiers clercs & maîtres des requêtes de l'hôtel du roi, qu'on appelle suivans; les quatre premiers maîtres & clercs de la chambre des comptes; les maîtres de la chambre aux deniers; tous les secrétaires & notaires ordinaires, à quelqu'état qu'ils soient parvenus, & les chauffes - cire.

Que le bouteiller & le grand chambellan ne doivent rien au sceau pour le droit du roi; mais qu'ils payent le droit des compagnons & celui des chauffescire.

Enfin que dans la distribution des bourses des compagnons, qui étoient alors au nombre de soixante - sept, les quatre premiers clercs de la chambre des comptes, & les maîtres de la chambre aux deniers, ne prennent rien, si ce n'est pour les chartes de France.

Les choses sont bien changées depuis cette instruction, soit pour les formalités, soit pour le tarif & émolument du sceau, & pour le partage qui s'en fait entre les officiers de la chancellerie, soit enfin par rapport à différentes exemptions. Voyez ci - devant l'art. Chancellerie, & Chancellerie (Bourse de), & à l'article de chacun des officiers qui peuvent avoir des priviléges, comme Chancelier, Maître des requêtes, Secrétaire du Roi, &c.

Chancellerie (Page 3:122)

Chancellerie (Style de la), est un recueil des formules usitées pour les lettres de chancellerie qui s'expédient, tant au grand qu'au petit sceau.

Chancellerie de Toulouse, (Page 3:122)

Chancellerie de Toulouse, qu'on appelle aussi chancellerie de Languedoc, est la seconde des petites chancelleries: il paroît qu'elle étoit établie dès l'an 1482, suivant l'édit de Louis XI. du mois de Novembre de ladite année, où ce prince parle de ses chancelleries au plurier; ce qui fait connoître que l'on avoit distribué des notaires - secrétaires du roi pour faire le service près le parlement de Toulouse, de même qu'il y en avoit déjà depuis long - tems au parlement. Cette chancellerie de Toulouse ne put commencer à prendre forme que depuis 1443, tems auquel le parlement de Toulouse fut enfin fixé dans cette ville.

Le premier réglement que l'on trouve concernant la chancellerie de Toulouse, ce sont des lettres patentes du 22 Juillet 1490, portant pouvoir aux quatre chauffes - cire de France de commettre telle personne capable que bon leur sembleroit, pour exercer en leur nom l'office de chauffe - cire en la chancellerie qui se tenoit ou se tiendroit à Toulouse, ou ailleurs au pays de Languedoc.

Charles VIII. par son ordonnance de Moulins du mois de Décembre 1490, fit quelques réglemens pour cette chancellerie. L'art. lxjv. porte que pour donner ordre au fait de la chancellerie de Toulouse . . . . . deux conseillers de ce parlement, ou autres notables personnages, si le parlement n'y pouvoit en<cb-> tendre, seront toûjours assistans à ladite chancellerie avec le garde - scel, par le conseil desquels se dépêcheront les lettres; & qu'il y aura deux clés au coffre de ce scel, dont les conseillers en garderont une, & que le scel ne sera ouvert qu'en leur présence; que ces conseillers seront commis par le chancelier. Et dans l'art. lxv. il est dit que pour pourvoir aux plaintes de la taxe des sceaux, il a été avisé que les ordonnances anciennes touchant le taux dudit scel, seront publiées & gardées entierement; que si les secrétaires suivans ladite chancellerie arbitroient injustement les sceaux qui sont arbitraires, en ce cas on aura recours auxdits gardes & assistans audit scel, pour faire la taxation modérée, auxquels par le chancelier sera ainsi ordonné de le faire.

Peu de tems après il fut établi de semblables chancelleries aux parlemens de Bordeaux, Dijon, & l'échiquier de Normandie, en Bretagne, Dauphiné, & ailleurs.

Les réglemens qui concernent cette chancellerie étant la plûpart communs aux chancelleries des autres parlemens, voyez ci - devant Chancelleries près les Parlemens.

Chancellerie de Tournai, (Page 3:122)

Chancellerie de Tournai, fut créée par édit du mois de Décembre 1680, près le tonseil souverain qui avoit été établi dans cette ville par Louis XIV. en 1668. Il ordonna que la charge de garde - scel seroit pour toûjours attachée à celle de premier président du conseil souverain. Il y a eu plusieurs réglemens pour cette chancellerie, des 17 Mai & 12 Juin 1681, & 19 Juin 1703: ce dernier accorde aux officiers le droit de survivance. Voyez Tessereau, hist. de la chancellerie, tome II. (A)

CHANCHA (Page 3:122)

CHANCHA, (Géog.) ville considérable d'Afrique en Egypte, près du Caire, à l'entrée d'un desert.

CHANCHEU (Page 3:122)

CHANCHEU, (Géog.) grande ville d'Asie à la Chine, dans la province de Fokien, sur la riviere de Chanes. Long. 131. 39. lat. 24. 42.

CHANCI (Page 3:122)

* CHANCI, s. m. (Salines.) c'est ainsi qu'on appelle dans les salines de Franche - Comté, les charbons qui s'éteignent sous les poêles, & qu'on en tire après la salinaison. Voyez l'art. Salines.

CHANCIR (Page 3:122)

* CHANCIR, v. n. (Confis.) c'est commencer à moisir: on dit que la confiture est chancie, lorsqu'elle est couverte d'une pellicule blanchâtre; on dit qu'elle est moisie, quand il s'éleve de cette pellicule blanchâtre une efflorescence en mousse blanchâtre ou verdâtre. La confiture trop cuite candit; celle qui ne l'est pas assez, ou qui manque de sucre, chancit. Voyez Candir & Moisir.

Chancir, (Page 3:122)

* Chancir, (OEconom. rustiq.) se dit aussi du fumier, lorsqu'après avoir été fort desséché, la surface en commence à blanchir: il prend alors une odeur particuliere, qui ne laisse aucun doute que ce qu'on appelle chancir dans le fumier, ne soit la même chose que moisir. Le même terme, chancir, se dit aussi des fruits & de la moisissure qui se forme à leur surface; on en regarde les filamens comme des commencemens de champignons.

CHANCRE (Page 3:122)

CHANCRE, s. m. terme de Chirurgie, est un ulcere malin qui ronge & mange les chairs: il tient de la nature du carcinome. Voyez Carcinome.

On appelle communément chancres, des petits ulceres qui viennent au - dedans de la bouche: ils sont simples, scorbutiques, ou vénériens; les simples ne sont point différens des aphthes. V. Aphthes.

Les chancres scorbutiques attaquent particulierement les gencives qui sont dures, élevées, gorgées d'un sang noir; les racines des dents sont déchaussées, &c. Voyez Scorbut.

Les chancres vénériens qui viennent dans la bouche affectent plus particulierement les glandes amyg<pb-> [p. 123] dales & le voile du palais. Il y a souvent carie de l'os propre du palais & de la voûte palatine. Ces chancres sont des symptomes de la vérole. Voyéz Vérole. La guérison de ces chancres exige, après l'exfoliation des os du palais, l'usage d'un instrument qui supplée aux os. Voyez Obturateur.

Il survient des chancres ou ulceres vénériens aux parties naturelles de l'un & l'autre sexe, à la suite d'un commerce impur: le bon ou le mauvais traitement de ces sortes d'ulceres décide souvent du sort du malade. On peut quelquefois les guérir radicalement par un traitement méthodique, sans que la vérole se manifeste. Quclques praticiens prétendent qu'un chancre vénérien est une preuve de vérole confirmée, & que le traitement du vice local de l'administration de quelques anti - vénériens, ne dispense pas de passer par les grands remedes. Sur tout cela il faut que le Chirurgien se guide par les accidens, & que le malade soit guidé par un habile Chirurgien. (Y)

Chancre, (Page 3:123)

Chancre, (Jardinage.) est une maladie assez ordinaire aux arbres: c'est un défaut dans la séve, qui se porte dans une partie de la tige avec trop d'abondance, & qui y cause une pourriture qui s'étend, & qui dépouille enfin toute l'écorce.

Le vrai moyen de guérir cette maladie, est de couper jusqu'au vif toute la partie atteinte de ce mal, & de remplir la plaie avec de la bouse de vache, qu'on fait tenir avec du linge lié au corps de l'arbre chancreux. (K)

CHANDEGRI (Page 3:123)

CHANDEGRI, (Géog.) ville d'Asie dans l'Inde, en - deçà du Gange, dans le royaume de Narsing, dont elle est capitale. Quelques - uns croyent que c'est la même chose que Bisnagar.

CHANDELEUR (Page 3:123)

CHANDELEUR, s. f. (Théolog.) fête qu'on célebre dans l'église Romaine, le deux de Février, en mémoire de la présentation de Jesus. Christ au temple, & de la purification de la sainte Vierge.

Elle tire son nom des cierges allumés qu'on y benit, & que le clergé & le peuple y portent à la procession, comme des symboles de Jesus - Christ, la véritable lumiere qui venoit éclaiter les Gentils, comme il est dit dans le cantique de Siméon, qu'on chante à cette cérémonie.

Les Grecs lui donnoient le nom d'IPAPAGTI, c'est - à - dire rencontre, en mémoire de celle que firent le viellard Siméon & la prophétesse Anne, de Jesus - Christ présenté au temple par sa sainte mere.

Quelques - uns prétendent que cette fête fut instituée par le pape Gelase, qui tenoit le siége de Rome en 492, pour l'opposer aux lupercales des payens; & qu'en allant processionnellement autour des champs avec des cierges allumés, on y faisoit des exorcismes. Ils se fondent sur ces paroles du vénérable Bede: « L'Eglise a changé heureusement les lustrations des payens, qui se faisoient au mois de Février autour des champs, en des processions où l'on porte des chandelles ardentes, en mémoire de cette divine lumiere dont Jesus - Christ a éclairé le monde, & qui l'a fait nommer par Siméon la lumiere pour la révélation des Gentils.» D'autres en attribuent l'institution au pape Vigile en 536, & veulent qu'elle ait été substituée à la fête de Proserpine, que les payens célebroient avec des torches ardentes au commencement de Février. Mais ces opinions paroissent sans fondement quant à la substitution de la chandeleur à ces cérémonies du paganisme. L'Eglise, en instituant cette fête & d'autres, n'a eu en vûe que d'honorer les mysteres de Jesus - Christ & de la inte Vierge. (G)

CHANDELIER (Page 3:123)

* CHANDELIER, s. m. (Art. méch.) ustensile qui sert à porter les cierges, bougies, & chandelles destinées à éclairer. Il y a des chandeliers d'église, des chandeliers de ménage, & des chandeliers d'atte<cb-> liers. Les premiers sont fort grands, ont un pié qui les soûtient, une branche droite qui est solide avec le pié ou qui s'envisse avec lui, une coupe qui forme la partie supérienre du chandelier, & qui est ou envissée ou solide avec la partie supérieure de la branche ou tige; & au milieu de cette coupe une fiche pointue solide avec la coupe, qui est reçûe dans le trou conique du cierge, & le tient droit & solide. Voyez Cierge. Ces chandeliers peuvent être tout d'une piece. Les chandeliers de ménage ne different guere de ceux d'église, qu'en ce qu'ils sont moins grands, & qu'au lieu d'être terminés par une coupe & par une fiche, on y a pratiqué une cavité qu'on appelle la bobeche; c'est dans cette cavité qu'on place la bougie ou la chandelle. L'usage de la coupe dans les chandeliets d'église, c'est de recevoir la cire qui tombe fluide du cierge tandis qu'il brûle. Cette piece est suppléée dans les chandeliers domestiques, qu'on appelle flambeaux, par un instrument appellé binct: le binet n'est autre chose qu'une petite coupe percée dans le milieu, & à l'ouverture de laquelle on a adapté ou soudé en - dessous, ou vers la partie convexe, une douille mince; cette douille entre dans la bobeche du chandelier; la bougie ou chandelle dans la douille du binet; & la cire ou le suif qui tombe fluide de la chandelle ou de la bougie, est reçu dans la partie concave de la coupe du binet. Il y a des chandeliers d'atteliers d'une infinité de façons, la chandelle entiere est renfermée dans quelques - uns, son extrémité inférieure entre dans un binet caché au fond de la branche du chandelier, & mobile le long de cette branche, par le moyen d'une queue qui traverse la branche du chandelier, & qui peut glisser de bas en - haut & de haut en - bas, dans une fente pratiquée exprès le long de la branche du chandelier. Celui des Tailleurs, qu'on voit Planche de ces ouvriers, est un branche de bois garnie par un de ses bouts d'une bobeche, & divisée à l'autre bout en quatre entailles, qui reçoivent la croisiere des quatre divisions de la cassette où ils mettent leur fil, & qui lui sert de pié. Les Orfévres, les Fondeurs, les Chaudronniers, les Ferblantiers, & autres ouvriers, font des chandeliers. Il y en a de bois, de terre, de fayence, de. verre, de porcelaine, d'étain, de cuivre, d'argent, & d'or. Ceux de métal qui sont de plusieurs pieces qui s'envissent les unes dans les autres, sont de mauvais usage; la vis & l'écrou s'usent, & l'assemblage cesse d'être solide. La maniere dont on les travaille, soit qu'on les fonde, soit qu'on les construise autrement, n'a rien de particulier. Il n'y a point d'ouvrier en métal, quel qu'il soit, & même en bois, qui ne puisse faire, soit au marteau & à la lime, soit au tour, un chandelier. Les chandeliers des anciens ne différoient en rien des nôtres: on ne sait si nous avons emprunté ceux de nos églises des temples des payens ou des synagogues des Juifs; ce qu'il y a de certain, c'est que dans des tems où le Christianisme récent n'auroit pû avoir sans scandale le moindre ornement commun avec le paganisme, quelques peres de l'Eglise rejetterent l'usage des chandeliers, par la raison seule que les Pavens s'en servoient.

Chandelier d'or à sept branches. (Page 3:123)

* Chandelier d'or à sept branches. (Hist. ecclésiast.) Il est fait mention de deux chandeliers de cette espece dans les livres de l'ancien testament; l'un réel, & l'autre mystérieux: Moyse ordonna le premier pour le tabernacle; il fut battu d'or; il pesoit un talent, son pié étoit aussi d'or, & il partoit de sa tige sept branches circulaires, terminées chacune par une lampe à bec. Le Saint, l'autel des parfums, & la table des pains de proposition, n'étoient éclairés que par ces lampes qu'on allumoit le soir & qu'on éteignoit le matin. Le chandelier étoit placé vers le midi: Salomon en fit fondre dix pareils dont

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