ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"200"> d'un fossé ou vuidange, nécessaire pour l'écoulement'des eaux de tout un canton: 3°. les charges de police, telles que l'obligation de faire balayer les rues, chacun au - devant de sa maison, ou de les arroser dans les chaleurs, d'allumer les lanternes, la fonction de collecteur, celle de commissaire des pauvres, de marguillier, le devoir de guet & de garde, le logement des gens de guerre: on pourroit aussi comprendre dans cette classe la fonction de prevôt des marchands, celle d'échevin, & autres semblables, mais que l'on connoît mieux sous le titre de charges municipales: 4°. on appelle aussi charges publiques, certains engagemens que chacun est obligé de remplir dans sa famille, comme l'acceptation de la tutele ou curatele de ses parens, voisins, & amis.

Chacun peut être contraint par exécution de ses biens d'acquitter toutes ces différentes charges, lorsqu'il y a lieu, sous peine même d'amende pécuniaire pour certaines charges de police, telles que celles de faire balayer ou arroser les rues, allumer les lanternes.

Charges réelles (Page 3:200)

Charges réelles ou foncieres, sont celles qui sont imposées en la tradition d'un fonds, & qui suivent la chose en quelques mains qu'elle passe. Voyez ci - devant Charges foncieres; & Loyseau, tr. du déguerpissement.

Charges d'une succession, donation (Page 3:200)

Charges d'une succession, donation ou testament, (Jurispr.) sont les obligations imposées à l'héritier, donataire, ou légataire, les sommes ou autres choses dûes sur les biens, & qu'il doit acquitter, comme de payer les dettes, acquitter les fondations faites par le donateur ou testateur, faire délivrance des legs universels ou particuliers; comme aussi l'obligation de supporter ou acquitter un douaire, don mutuel, ou autre usufruit, de payer une rente viagere, souffrir une servitude en faveur d'une tierce personne, & autres engagemens de différente nature, plus ou moins étendus, selon les conditions imposées par le donateur ou testateur, ou les droits & actions qui se trouvent à prendre sur les biens de la succession, donation, ou testament. Comme il y a des charges pour la succession en général, il y en a aussi de communes à l'héritier, & au légataire ou donataire universel, telles que les dettes, auxquelles chacun d'eux contribue à proportion de l'émolument. Il y a aussi des charges propres au donataire & légataire particulier; ce qui dépend des droits qui se trouvent affectés sur les biens donnés ou légués, & des conditions imposées par le donateur ou testateur.

Charges universelles, (Page 3:200)

Charges universelles, sont celles qui affectent toute une masse de biens, & non pas une certaine chose en particulier; telles sont les dettes d'une succession, qui affectent toute la masse des biens, de maniere qu'il n'est point censé y avoir aucun bien dans la succession que toutes ces charges ne soient déduites. Loyseau, tr. du déguerpissement, liv. l. ch. xj. & liv. IV. & VI. traite au long de la nature de ces charges universelles, & explique en quoi elles different des rentes foncieres. (A)

Charge, (Page 3:200)

* Charge, (Arts méch. Comm. &c.) On donne ce nom à différentes fonctions honorables auxquelles on éleve certains particuliers, dans les corps & communautés de marchands & d'artisans. Voyez aux articles Grand - juge, Juré, Syndic, Doyen, Consul, &c. les prérogatives de ces charges.

Charge, (Page 3:200)

Charge, terme d'Architecture; c'est une maçonnerie d'une épaisseur reglée, qu'on met sur les solives & ais d'entrevous, ou sur le hourdi d'un plancher, pour recevoir l'aire de plâtre ou le carreau. Voyez Aire. (P)

Charge, (Page 3:200)

Charge, terme d'Architecture; c'est, selon la coûtume de Paris, art. 197. l'obligation de payer de la part de - celui qui bâtit sur & contre un mur mitoyen pour sa convenance, de six toises une, lorsqu'il éleve le mur de dix piés au - dessus du rez - de - chaussée, & qu'il approfondit les fondations au - dessous de quatre piés du sol. (P)

Charge, (Page 3:200)

Charge, en terme d'Artillerie, est ordinairement la quantìté de poudre que l'on introduit dans un canon, un fusil, ou un mortier, &c. pour en chasser le boulet, la balle, ou la bombe. Voyez Canon, Mortier, & Fusil.

On charge le canon en introduisant d'abord au fond de l'ame de la piece une quantité de poudre du poids du tiers ou de la moitié de la pesanteur du boulet: elle se met avec un instrument appellé lanterne. Voyez Lanterne. C'est une espece de cueillere de cuivre rouge, montée sur un long bâton, qu'on nomme hampe. On met sur la poudre un bouchon de foin qu'on presse ou refoule fortement avec le refouloir. Sur ce foin on pose immédiatement le boulet; & pour qu'il y soit arrêté fixement, on le couvre d'un autre bouchon de foin bien bourré, ou refoulé avec le refouloir. On remplit ensuite de poudre la lumiere de la piece, & on en met une petite traînée sur sa partie supérieure, qu'on fait communiquer avec celle de la lumiere. L'objet de cette traînée est d'empêcher que l'effort de la poudre de la lumiere, en agissant immédiatement sur l'instrument avec lequel on met le feu à la piece, ne le fasse sauter des mains de celui qui est chargé de cette opération: inconvénient que l'on évite en mettant le feu à l'extrémité de la traînée. Dans les nouvelles pieces, pour empêcher que le vent ne chasse ou enleve cette traînée, on pratique une espece de rigole ou petit canal d'une ligne de profondeur, & de six de largeur; il s'étend depuis la lumiere de la piece jusqu'à l'écu des armes du Roi. On prétend que M. du Brocard, tué à la bataille de Fontenoy où il commandoit l'artillerie, est l'auteur de cette petite addition au canon.

Le canon étant dirigé vers l'endroit où on veut faire porter le boulet, on met le feu à la traînée de poudre; elle le communique à celle de la lumiere, & celle ci à la poudre dont le canon est chargé: cette poudre, en s'enflammant, fait effort en se raréfiant pour s'échapper ou sortir de la piece; & comme le boulet lui oppose une moindre résistance que les parois de l'ame du canon, elle le pousse devant elle avec toute la force dont elle est capable, & elle lui donne ainsi ce mouvement violent & prompt dont tout le monde connoît les effets.

Nos anciens artilleurs pensoient qu'en chargeant beaucoup les pieces, on faisoit aller le boulet plus loin; & leur usage étoit de les charger du poids des deux tiers, & même de celui du boulet entier, pour lui donner le mouvement le plus violent.

Mais on a reconnu depuis, du moins en France, que la moitié ou le tiers de la pesanteur du boulet étoit la charge de poudre la plus convenable pour le canon.

Si toute la poudre dont le canon est chargé pouvoit prendre feu dans le même instant, il est clair que plus il y en auroit, & plus elle imprimeroit de force au boulet: mais quoique le tems de son inflammation soit fort court, on peut le concevoir partagé en plusieurs instans: dès le premier la poudre commence à se dilater, & à pousser le boulet devant elle; & si elle a assez de force pour le chasser du canon avant qu'elle soit entierement enflammée, ce qui s'enflamme ou se brûle ensuite ne produit absolument aucun effet sur le boulet. Ainsi une charge d'une force extraordinaire n'augmente point le mouvement du boulet, & le canon doit seulement être chargé de la quantité de poudre qui peut s'enflammer pendant que le boulet parcourt la longueur de [p. 201] l'ame du canon. On ne peut déterminer cette quantité que par l'expérience, encore ne peut - elle même la donner avec une exacte précision, à cause de la variation de la force de la poudre, dont les effets, quoique produits avec des quantités égales de la même poudre, ont souvent des différences assez sensibles: c'est pourquoi on ne doit regarder les expériences faites à cette occasion, que comme des moyens de connoître à - peu - près la quantité de poudre qu'on veut fixer. Suivant les expériences des écoles de la Fere, faites au mois d'Octobre 1739, les pieces de vingt - quatre, de feize, de douze, & de huit, doivent seulement être chargées du tiers de la pesanteur du boulet, pour qu'il fasse le plus grand effet dont il est capable; ou bien les pieces de vingt - quatre, de neuf livres de poudre; celles de seize, de six livres; celles de douze, de cinq livres; & celles de huit, de trois livres; de plus fortes charges n'ont point augmenté l'étendue des portées. A l'égard de la piece de quatre, sa véritable charge a été trouvée de deux livres, c'est - à - dire la moitié du poids de son boulet. Tr. d'artill. par M. Leblond.

Pour charger une piece de canon, il faut deux canoniers, dont l'un soit à la droite de la piece, & l'autre à la gauche: il faut de plus six soldats.

Le canonier porté à la droite de la piece doit avoir un fourniment toûjours rempli de poudre, avec deux dégorgeoirs: c'est à lui d'amorcer la piece, & d'introduire la poudre dans l'ame du canon pour le charger: celui de la gauche a soin d'avoir de la poudre dans un sac de cuir, qu'il met dans la lanterne que tient son camarade, après quoi il met le sac à l'abri du feu: il a soin que son boutefeu soit toûjours en état de mettre le feu à la piece au premier commandement.

Les six soldats sont aussi partagés à la droite & à la gauche de la piece, c'est - à - dire qu'il y en a trois de chaque côté, dont les deux premiers ont soin de refouler & écouvillonner la piece: le refouloir & l'écouvillon doivent être mis à gauche, & la lanterne à droite. Après avoir refoulé huit ou dix coups sur le fourrage de la poudre, & quatre sur celui du boulet, ils prennent chacun un levier pour passer dans les rais du devant de la roue, les bouts desquels passent sous la tête de l'affut pour faire tourner les roues, en pesant à l'autre bout du levier du côté de l'embrasure.

Le second soldat de la droite doit avoir soin de faire provision de fourrage, & d'en mettre des bouchons sur la poudre & sur le boulet: son camarade de la gauche doit faire provision de boulets, & chaque fois qu'on veut charger la piece, en apporter un dans le tems qu'on refoule la poudre de la charge: ensuie ils prennent ensemble chacun un levier, qu'ils passent sous le derriere de la roue pour la pousseren batterie.

Les deux autres soldats avec leurs leviers doivent être au côté du bout de l'affut, pour le detourner à droite ou à gauche, suivant l'orde de l'officier pointeur; & dans cet état ils doivent la pousser tous ensemble en batterie. Le dernier soldat de la gauche doit encore avoir soin de boucher la lumiere avec le doigt pendant qu'on charge la piece.

Le canonier de la droite doit avoir un levier prêt pour arrêter la piece au bout de son recul, en la traversant sous le devant des roues, pour empêcher qu'elle ne retourne en batterie avant que d'être rechargée.

Récapitulation des diffèrences fonctions des Canoniers & fold servant une piece de 24.
   Canonier de la gauche.       anonter de la droite.
 Fait les boucho de four - Fait les bouchons de fourrage.
                              rage.

 Vachercher la poudre dans             Va chercher la poudre avec
un sac, & la met dans la lan - la lanterne, lorsque le canonterne,
que le canonier de la          nier de la gauche  la lui apdroite 
tient sous la bouche de        porte pas dans un 
la piece.                               Met la poudre dans la piece.
 A morce.                              Ro la  dans se
 Prend & souffle le boute - place.
feu.                                    Pointe.
 Met le feu, & montre au               Observe son coup.
second servant de la gauche à
le mettre.
 Premier servant de la gauche.  Premier servant de la dro.
 Ecouv                              Ecouvillonne.
 Remet l'écouvillon en sa              Refoule le bouchon de la
place.                                poudre.
 Refoule sur le bouchon de             Remet le resouloir d
la poudre.                            l'embrasure.
 Remet le refouloir dans               Refoule le bouchon du
l'embrasure.                          boulet.
 Resoule sur le bouchon du             Embarre dans les rais du
boulet.                               devant de la roue.
 Met le refouloir en sa place.         Remet son levier en sa pla 
Embarre dans les rais du            ce.
devanc de la roue.                      Met la masse sous la roue
 Remet son levier dans sa            pour empêcher la plece de
place.                                retomber en batterie.
 Met la masse sur la roue              Ote la masse quand la piece
pour empêcher la piece de             est rechargée, & qu'on la reretomber 
en batterie.                 met en batterie.
 Ote la masse quand la piece
est rechargée, & qu'on la met
en batterie.
 Second servant de la gauche.   Second servant de la droue.
 Met le boulet.                        Met le fourrage sur la pou 
Met son levier sous le der - dre.
riere de la roue.                       Met le fourrage sur le bou 
Met son levier au bouton            let.
ou au premier renfort.                  Met son levier sur le der 
Leve ou baisse la piece.            riere de la roue.
 Remet son levier en sa pla - Met son levier au bouton
ce.                                   ou au premier renfort.
 Met le seu quand le cano - Leve ou baisse la piece.
nier de la gauche est occupé            Remet son levier en sa plaailleurs.
                            ce.
Troisieme servant de la gauche.  Troisieme servant de la droite.
 Bouche la lumiere pendant             Balaye la plate - forme.
qu'on écouvillonne, & qu'on             Passe le levier lour l'entrerefoule.
                             toise de lunette.
 Passe le levier sous l'entre - Demeure au flasque
toise de lune.                     son levier, pendant que 
 Demeure au flasque avec             pointe.
son levier, pendant que l'on            Donne du flasque.
pointe.                                 Remet son levier en place.
 Donne du flasque, remet
de levier en sa place.

Mémoires d'Artillerie de Saint - Remy, troisi édition.

Pour mettre le canon, après qu'il est chargé, dans la situation convenable, afin que le boulet porte dans l'endroit désigné, voyez Pointer. (Q)

Charge, (Page 3:201)

* Charge, (Forges.) c'est la quantité de mines, de charbon & de fondans, qu'on jette à chaque fois dans le fourneau. Voyez l'article Forge.

Charge, (Page 3:201)

Charge, se dit, en Hydraulique, de l'action entere d'un volume d'eau, considéré eu égard à sa base & à sa hauteur, & renfermé dans un réservoir ou dans un canal, sous une conduite d'eau. Voyez Jetd'eau. (K)

Charge (Page 3:201)

Charge d'un appui. Voyez Appui & Lovter.

Charge, (Page 3:201)

Charge, en termes de Maréchallerie, est un cataplâme, appareil, ou onguent fait de miel, de graisse, & de térébenthine; on l'appelle alors quand on y ajoûte la lie de vin & autres dro ou l'appelle remolade. Ces deux especes de cataplâmes servent à guerir les foulures, les enflûres, & les tres maladies des chevaux, qui proviennent de quelque travail considérable, on de quelque effort violent. On applique ces cataplàmes sur les parties o fensées, ou on les en frotte. Les Maréchaux confo dent les noms de charge, d'emmiélure, & de remolad & les prennent l'un pour l'autre.

Charge, (Page 3:201)

* Charge, (Peinture & Belles - Lettr.) c'est la re<pb->

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