ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"196"> teur célebre qui ne lui ait attribué un grand nombre de propriétés medicinales, depuis qu'on a parlé pour la premiere fois de ses vertus, iy a environ 300 ans, selon une tradition rapportée par Pontedera, qui paroit fort persuadé que les anciens n'avoient pas connu l'usage medicinal de cette plante, puisqu'ils n'avoient pas vanté son ut dans un grand nombre de maladies, eux qui donnoient si cilement des éloges pompeux à tant de

En rapprochant les propr differens auteurs attribuent au chdon - benit, on qu'il est à la lettre un remede poly creste, une medecine universee; en effet on l'a loué comme vo, purgatif, diurétique, que, expectorant, emménagogue, alexite, cordial, stomachique, hépatique, antiapoplétique, antiépileptique, antipleurétique, fébrifuge, vermifuge, & même vulnèraire, employé tant extérieurement qu'intérieurement.

C'est le sue, la décoction, & l'exit de ses feuilles qu'on a principalement employé: sa semence a passé pour avoir des vertus à peu - près analogues à celles des feuilles; & enfin quelques auteurs les ont attribuées aussi, ces vertus, à son eau distillée, à son fel essentiel, & même à son sel lixiviel.

On peut raisonnablement conjecturer que cette grande célebrité du chardon - benit, dont nous venons de parler, ne lui a pas été acquise sans quelque fondement; son amertume, par exemple, annonce assez bien une vertu fébrifuge, stomachique, apéritive, peut - être même légerement emménagogue. La quantité de sel essentiel (apparemment nitreux) qu'elle contient, & qu'on en retire par le procédé ordinaire, (Voyez Sel essentiel) peut la faire regarder encore comme un bon diurétique, & comme propre dans les maladies inflammatoires de la poitrine; ce sont aussi ces vertus que confirme l'usage de son extrait, qui est presque la seule préparation utile employée parmi nous. L'expérience n'est pas si favorable à l'usage de son eau distillée que l'on prépare encore commumément dans nos boutiques, & que quelques Medecins ordonnent comme cordiale & sudorisique.

L'eau distillée du chardon - benit des Parisiens, cnicus attractilis, que la plûpart des Apoticaires de Paris préparent à la place de celle - ci, lui est infiniment préférable sans doute, puisque cette derniere plante contient une assez grande quantité de parties mobiles & actives qui s'élevent dans la distillation avec son eau, & qui lui donnent des vertus qu'on chercheroit envain dans l'eau distillée du chardon - benit ordinaire, qui est absolument insipide & sans odeur.

Les feuilles de chardon - benit entrent dans la composition de l'orviétan, dans celle de l'eau de lait alexitaire, dans l'huile de scorpion composée; les sommités de cette plante sont un des ingrédiens du decoctum amarum de la Pharmacopée de Paris; sa semence entre dans la poudre arthritique purgative de la même Pharmacopée, dans l'opiate de Salomon, dans la confection hyacinthe; son extrait entre dans la thériaque céleste, dans les pillules balsamiques de Stahl, & dans celles de Becher. (b)

Chardon à Bonnetier, (Page 3:196)

Chardon à Bonnetier, dipsacus, genre de plante dont les fleurs naissent dans des têtes, semblables en quelque maniere à des rayons de miel. Les têtes sont composées de plusieurs feuilles pliées ordinairement en gouttiere, posées par écailles & attachées à un pivot. Il sort des aisselles de ces feuilles des fleurons découpés & engagés par le bas dans la couronne des embryons, qui deviennent dans la suite des semences ordinairement cannelées. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* Ce chardon est d'une grande utilité aux manufacturiers d'étosses en laine. Voyez sur - tout l'article Drapier. Il est défendu, par les régens gen part. d'en sortir du royaume.

Chardon etoilé, (Page 3:196)

Chardon etoilé, ou Chautrape, (Hist. n. bot.) plante qui doit être rapporté au genre appellé simplement chardon. Voyez Chardon. (I)

Chardon - rolland, (Page 3:196)

Chardon - rolland, s. m. (Hist. bo) panic, eryngium, genre de plante eurs, en dispesées en ombelle, & composées de plusieurs p ta rangées en rond, recourb pour l'ordinaire vers le centre de la flour, & so pas le cali c, qui devient an fruit composé de deux semences garnies de seuilles; dans quelques especes, plates, & ovales dan d'autres; quelquefoil elles quittent leur onveloppe, & elles ressemblent à des grains de froment. Ajoûtez au caractere de ce geme, qu'il y a une couronne de fouilles placées à la base du bouqu de fleurs. Tournefort, inst. rel herb. V. Plant (I)

Chardon - rolland. (Page 3:196)

Chardon - rolland. (Matiere médicale & Pharmacle.) La racine de chardon - rolland, qui est unedes cinq racines apéritives mineures, est la partie de cette plante employée en Medecine; elle est apéritive & diurétique, incisive, toque, & emménagogue; elle passe aussi pour légerement aphrodisiaque. On l'employe fraîche dans les bouillons, les aposemes, & les apéritives.

La préparation de cette raeine confiste à la nettoyer, & à la monder de sa corde, ou de la partie ligneuse qui se trouve dans son milieu, & à en faire enfuite un condit ou une conserve. C'est sous l'une de ces deux formes qu'on la garde dans les boutiques, parce qu'étant sechée elle se gâte très - facilement, & perd ainsi toute sa vertu. Voyez Condit & Dessication.

Cette racine entre dans le syrop de guimauve composé, le decoctum rubrum de la Pharmacopée de Pa<-> dans les electuaires de saeyrium de plusieurs auteurs, & dans presque toutes les prépations officinales propres à rév eiller l'appétit vénérien, qui se trouvent décrites dans les différens dispensaires. (b)

Chardon, (Page 3:196)

Chardon, (Architecture & Serruterie.) Ce sont des pointes de fet en forme de dards, qu'on met sur le haut d'une grille, ou sur le chaperon d'un mur, pour empêcher de le franchir. (P)

Chardon (Page 3:196)

Chardon ou No'tre - Dame de Chardon, (Hist. mod.) ordre militaire institué en 1369 par Louis II. dit le Bon, troisieme duc de Bourbon. Il étoit composé de vingt - six chevaliers sans reproche, renommés en noblesse & en valeur, dont le prince & ses successeurs devoient être chefs, pour la défense du pays. Mais il n'est parlé de cet ordre qui s'est anéanti, que dans quelques - unes de nos histoires. C'est sur quoi on doit voir Favin dans son théatre d'honneur & de chevalerie, aussi - bien que la Colombiere dans un grand ouvrage sous le même titre. (a)

Chardon (Page 3:196)

Chardon ou Saint - André du Chardon, ordre de chevalerie en Ecosse, qui à ces mots pour devise: Nemo me impunè lacesset, personne ne m'attaquera impunément. On l'attribue à un roi d'Ecosse nommé Anchaius, qui vivoit sur la fin du huitieme siecle. Mais l'origine de ces sortes d'ordres est apocryphe, dès qu'on la fait remonter à ces anciens tems. Il vaut bien mieux la rapporter au regne de Jacques I. roi d'Ecosse, qui commença l'an 1423. Mais si on en fait honneur à Jacques IV. en suivant l'opinion de quelques auteurs, elle sera de la fin du quinzieme siecle; car Jacques IV. ne commença son regne qu'en 1488. L'infortuné Jacques VII. d'Ecosse, ou II. d'Angleterre, le voulut remettre en vigueur; mais son éclat dura peu, & il subsiste foiblement. Ce qu'il en reste de plus considérable, est la dévotion des Ecossois Catholiques qui sont en petit nombre, pour l'apôtre saint André, qui est peu fêté par les prétendus Réformés, dont la religion est la dominante d'E<pb-> [p. 197] cosse, qui de royaume est devenue d'A<-> gleterre en 1707. ()

CHARDONNER ou LAINER (Page 3:197)

* CHARDONNER ou LAINER, (Manusai.) c'est tirer l'étoffe au chardon, Cette opération n'a lieu qu'aux onvrages ealaine, Voyez en qu elle consiste à l'article Drap.

CHARDONNERET (Page 3:197)

CHARDONNERET. s. m. cerduelis, (Hist. nat, Ornithalog,) oiseau plus petit que le moineau domestique; il pese une onoe & demie, il a environ cinq pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue; l'envergure est d'environ neuf pouces; la tête est assez grosse à proportion du reste du corps. Le cou est court, le bec est blanchâtre, à l'exception de la pointe qui est noire dans quelques oiseaux de ce genre; il est court, il n'a guere qu'un demi - pouce de longueur; il est épais à sa racime & terminé en pointe, & fait en forme de cone. La langue est pointue, l'iris des yeux est de couleur de noisette; la ase du bec est entourée d'une belle couleur d'écarlate, à l'exception d'une marque noire qui s'étend de chaque côté depuis l'oeil jusqu'au bec. Les côtés de la tête sont blancs, le dessus est noir, & le derriere est blanc; il y a une large bande noire qui descend de chaque côté, depuis le sommet de la tête jusqu'au cou, & qui se trouve entre le blanc du deriere de la tête & celui des côtés, Le cou & le dos sont d'une couleur rousse - cendrée; le croupion, la poitrine, & les côtés sont d'une couleur rousse moins foncée. Le ventre est blanc. Il y a dans chaque aîle dix - huit grandes plumes qui sont noires, & qui ont toutes la pointe blanchâtre, à l'exception de la premiere qui est entierement noire. L'aîle est traversée par une bande d'une belle couleur jaune: cette bande est formée par les barbes extérieures de chaque plume, qui sont d'un beau jaune depuis la base jnsqu'à leur milieu, à l'exception de la premiere plume que nous avons dit être entierement noire, & des deux dernieres, dont les bords extériewrs sont noits comme les bords intérieurs. Toutes les petites plumes de l'aîle qui recouvrent le grandes, sont noires, à l'exception des dernieres du premier rang qui sont jaunes. La queue est composée de douze plumes noires avec des taches blanches. Les deux plumes extérieures de chaque côté ont une large marque blanche un peu au - dessous de la pointe au côté intérieur, les autres ont seulement la pointe blanche. Les pattes de cet oiseau sont courtes; le doigt de derriere est fort & garni d'un ongle plus long que ceux des au doigts. L'extérieur tient à celui du milieu à sa naissance. On distingue la femelle par sa voix qui est moins forte que celle du mâle, par son chant qui ne dure pas si long - tems, & par les plumes qui couvrent la côte de l'aîle, qui sont cendrées ou brunes; au lieu que ces mêmes plumes sont d'un beau noir dans le mâle. Aldrovande donne cette marque comme la plus sûre & la plus constante pour distinguer le soxe de cet oiseau.

Les chardonnerets vont en troupe, & vivent plusieurs ensemble. On en fait cas pour la beauté des couleurs de leurs plumes, & sur - tout pour leur chant qui est fort agréable. Cet oiseau n'est point farouche. Au moment qu'il vient de perdre sa liberté, il mange & il boit tranquillement. Il ne fail point de vains efforts comme la plûpart des autres oiseaux, pour sortir de sa cage; au contraire il y en a qui ne veulent plus en sortir, lorsqu'ils y ont été long - tems. Cet oiseau se nourrit pondant l'hyver de semences de chardon; c'est de - là qu'est venu son nom. Il mange aussi les graines du chardon à Bonnetier, du chanvre, de la bardane, du pavot, de la rue, &c. Il niche dans les épines & sur les arbres: la femelle fait, selon Gesner, sept ceufs; & solon Belon, huit. Aldrovande fait mention des variations qui se trouvent quelquefois dans les couleurs de cet ciseau, & qui viennent de l'age ou dusexe, ou qui sont cansées par d' accidens. Les jeunes chards n'ont point de rouge sur la tête. Il y en a qui ont les cils blancs. On en a vû qui étoient blancs, & qui a la t rouge; & d'autre qui étoient blanch & qui avoient un peu de rouge sur le dev ant de la & à Pdroit du menton. Willughby, Or Oiseau. (I)

CHARENCON (Page 3:197)

CHARENCON, s. m. clie. (Hist. net.) petit insecte auquel on a aussi do de & de chatepel M. Li met dans la des insecter qui ont de sauffes , & dont le bouche est fo par des machoires; c'est un qui vient d'un ves. Il a la bouche & le go grands; c'est pourquoi on l'a nomand cur gulio, & lorsqu'il est sous la forme d'un ver, qu'il est parvenu à celle de scarabé; il rouge le froment & les feves. Voyez Insecte. (I)

CHARENTE (Page 3:197)

CHARENTE, (la) Géog. rivie de France qui prend sa source dans le Limosin, & se je d céan, vis - à - vis l'île d'Ole.

CHARGE, FARDEAU, POIDS, FAIX (Page 3:197)

* CHARGE, FARDEAU, POIDS, FAIX, (Gram. Synon.) termes qui sont tons relatifs à l'impression des corps sur nous, & à l'action opposée de nos forces sur eux, soit pour soût, soit pour vaincre leur pesanteur. S'il y a une pensation bien faite entre la pesanteur de la la force du corps, on n'est ni trop ni trop pe chargé: si la est grande, & qu'elle employe les forcets du corps; si l'on y fait encore entrer l'idée effrayante du volume, on aura celle du fardcan: si le fa excede les forces & qu'on y succombe, on rendra cette circonstance par faix. Le poids a moins de rapport à l'emploi des forces, qu à la comparaison des corps entr'eux & à l'évaluation que nous fai ou que nous avons faite de leur pesanteur pa pl applications de nos forces à d'autres corps. On dira donc: il en a sa harge: son fardean est gros & leard: il sera accabll sous le faix; il e faus cette marchamdise au ids.

Le mot chargen été transporté de tout ce qui donnoit lieu à l'exercice des forces du corps, à tout ce qui donne lieu a l'exercice des facultés de l'ame. Voyez dans la'suits de cet article différentes acceptions de ce terme, tant an simple qu'au figuré. Le mot charu ge, dans l'un & l'autre cas, emporte presque toûjours avec lui l'idée de contrainte.

Charge, (Page 3:197)

Charge, s. f. (Jurisprud.) ce terme a dans cette matiere plusieurs acceptions différentes; il signifie en général tout ce qui est dû sur une chose mobiliaire ou immobiliaire, ou sur une masse de biens; quelquefois il signifie condition, servitude, dommage ou incommodité. C'est en ce dernier sens qu'on dit communément qu'il faut prendre le bénéfice avec les charges: quem sequtur commoda, debeme sequi & incommoda. Charge se prend aussi quelquefois pour une fonction publique & pour un titre d'office. (A)

* Avant que de passer aux différens articles quinaissent de ces distinctions, nous allons exposer en peu de mots le sentiment de l'auteur de l'esprit des lois, sur la vénalieé des charges, prises dans le dernier lens de la division qui précede. L'illustre auteur que nous venons de citer, observe d'abord que Platon ne peut souffrir cette vénalité dans sa république; « c'est, dit ce sage de l'antiquité, comme si dans un vaisseau on faisoit quelqu'un pilote pour son argent: seroit - il possible que la regle fût meu vaise dans quelque emploi que ce fût de la vie, & bonne seulement pourconduireunerépu blique »? 2°. Il prénd que les charges ne doivent point être vénales dans un état despotique: il semble qu'il faudroit distinguer entre un état où l'on se propose d'établir le despotisme, & un état où le despotî est tout établi. Il est évident que la vénalité des charges seroit contraire aux vûes d'un souverain qui tendroit à la tyrannie;

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