ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"176"> on, porte jusqu'à dix - huit de ces chaînes, les unes de gros diamans, les autres de perles, de rubis, & autres pierres précieuses. (G)

Chapelet des Turcs, (Page 3:176)

Chapelet des Turcs, (Hist. mod.) Il ne ft pas croire que les Catholiques soient les seuls qui se servent du chapelet dans quelques - unes de leurs prieres partioulieres; les Turcs en ont pareillement, is différens de ceux des Chrétiens. Le chevalier de la Magdelaine, qui a été long - tems leur esclave, marque quç ce chapelet, qu'ils ont toûjours ou le plus souvent, est composé de quatre - vingt - dix - neuf grains, sur lequel ils disent; Alla bismilla, hemdail illa: Alla hecher; ce qui veut dire, le nom de Dieu soit loüé à jamais; Dieu ést tout - puissant. Voyez le mirir de l'empire Ortoman, imprimé à Bále en 1677. Je sai que le pere Dandini Jésuite, dans son voyage du Levant, rapporte les paroles un peu différemment; mais le sens en est le même que de celles qui viennent d'être marquées. Ce pere dit même qu'aux quatre - vingts - dix - neuf grains les Tures en ont ajoûté un centieme; mais un grain de plus ou de moins dans un chapelet turc, ne doit point être un sujet de dispute. Je ne puis m'empêcher, au sujet de ce chapelet, de marquer deux singularités: le Tition, dans son admirable tableau des pellerins d'Emmaüs, s'est avisé de mettre un chapelet à la ceinture de l'un d'eux; & Raphaël, dans un tableau de S. Jean qui prêche au desert, donne un chapelet au saint précurseur: je ne crois pas néanmoins que ç'ait été, ni que ce soit l'usage des Juifs de se servir de chapelet pour les faire souvenir de prier Dieu. (a)

Chapelet, (Page 3:176)

Chapelet, (Jurispr.) est un signe particulier de justice, que les seigneurs des comtés & baronnies ont droit de faire mettre aux fourches patìbulaires de leur seigneurie. La coûtume d'Angoumois, ch. j. art. 4. dit que le seigneur châtelain peut avoir fourches patibulaires à quatre piliers; mais qu'en ces fourches il ne peut avoir chapelet, ce que toutefois peut avoir le baron. Voyez Vigier, sur l'article 1. de cette coûtume. (A)

Chapelet, (Page 3:176)

Chapelet, (Architect.) genre d'ornement en forme de patenôtres sphériques ou elliptiques rallon<-> ées, que l'on taille ordinairement sur les baguettes des architraves (Voyez Architrave. ), lorsque les entablemens ont leurs moulures enrichies d'ornemens, ainsi que se voyent celles de la cour du vieux Louvre, des Tuileries, &c. (P)

Chapelet, (Page 3:176)

Chapelet, en termes de Fonderie, est un morceau de fer rond & plat armé de trois tenons que l'on met à l'extrémité de l'ame d'une piece de canon, lorsqu'on en fait le moule pour assembler la piece avec la masse. Voyez Fonderie.

Chapelet, (Page 3:176)

Chapelet, (Hydr.) se dit d'une pompe qui va par le moyen d'une chaîne sans fin garnie de godets ou de clapets qui trempent dans l'eau d'un puits & se remplissent, avant que d'entrer dans un tuyau creux d'où ils sortent par l'autre bout, & se vuident dans le reservoir. Comme il est nécessaire que ces clapets ou godets entrent un peu juste dans le tuyau montant, il se fait plus de frottement dans ces pompes que dans toutes les autres. Cette chaîne doit être écartée dans son chemin, & pour entrer perpendiculairement dans le tuyau montant, & pour se vuider dans le reservoir. Il faut qu'elle tourne & s'accroche sur deux hérissons ou roüets à crocs placés à ses extrémités: son mouvement doit être plus accéléré qu'aux autres pompes, pour ne pas donner le tems à l'eau de descendre.

Cette pompe, ainsi que la vis d'Archimede, n'est propre qu'à dessécher des marais, ou des lieux destinés à bâtir; rarement s'en sert - on dans les eaux jaillissantes. On verra plusieurs de ces machines exécutées dans nos Planches. (K).

Chapelet, (Page 3:176)

Chapelet, me de Idanege; paire d'étrivieres garnies de leurs étriers, & ajustées au point du cavalier, qui les attache au pommeau de la selle par une espece de boucle de cuir qui les joint en - haut, & qu'on appelle la du chapelet; cela le dispense de les rallonger ou de les raccourcir quand il veut changer de cheval. (V)

Chapelet, (Page 3:176)

Chapelet, (Jardin.) est une contimuité de plusieurs desseins qui s'ensilent l'un l'autre, telles que sont plusieurs salles dans un bosquet.

On le dit encore dans un parterre, lorsque plusieurs petits ronds appellés puits se suivent, & quoique détachés, forment une espece de palmette ou de chaîne imitant les olives, les grelots, ou les grains d'un chapelet. (K)

Chapelet, (Page 3:176)

Chapelet, machine d'opéra; on appelle ainsi plusieurs petits chassis de formes différentes, peints en nuages, & enfilés à des cordes les uns apres les autres, qu'on descend ou remonte par le moyen du contrepoids. Cette machine est fort simple, & fait illusion.

Le moment où elle remonte, & où elle est prête à se perdre dans les plafonds, est celui où elle paroît le plus agréable. Lorsque la nuit fait place à l'aurore naissante dans le prologue de Zaïs, la machine qui s'éleve insensiblement & qui remonte, est composée de quatre chapelets de nuages.

Cette machine pourroit être fort utile à l'opéra, si elle y étoit employée avec soin, & qu'on eût surtout attention à la façon de peindre les différens petits chassis dont elle est composée. Voyez Char, (B)

Chapelet, (Page 3:176)

Chapelet, fiche à chapelet, (Serrurerie.) Voyez Fiche.

Chapelet, (Page 3:176)

Chapelet, (Distillat.) petit cercle de mousse qui paroît à la surface de l'eau - de - vie quand on la verse, diminue à mesure que l'eau - de - vie séjourne dans le verre, disparoît assez promptement, & marque l'excellence de cette liqueur.

CHAPELIER (Page 3:176)

* CHAPELIER, s. m. (Art méchan.) ce terme a deux acceptions: 1°. il se dit de celui qui a le droit de faire fabriquer, de fabriquer & de vendre des chapeaux, en qualité de membre de la communauté des Chapeliers. Cette communauté date son origine de 1578. Elle est gouvernée par quatre jurés, dont le premier a été pris dans le nombre des anciens jurés, & s'appelle grand - garde, & les trois autres, entre les maîtres de dixans de réception. Ils n'ont chacun que deux ans d'exercice. Pour être admis à la maîtrise, il faut avoir fait cinq ans d'apprentissage, quatre ans de compagnonage, & chef - d'oeuvre. Il n'y a que les fils de maîtres qui soient exempts de ces épreuves. Ce corps est divisé en marchands & en fabriquans; les marchands, en marchands en neuf, & marchands en vieux; & les fabriquans, en Chapeliers proprement dits, & en teinturiers. Les arracheurs, les coupeurs, les apprêteurs, & autres dont il est fait mention à l'article Chapeau, sont des ouvriers attachés à la fabrique des chapeaux, & soûmis aux visites des jurés Chapeliers. Voyez à l'article Chapeau, sur la fin, l'abregé des reglemens. Chapelier se dit 2°. d'un ouvrier, même compagnon, qui fabrique le chapeau.

CHAPELLE (Page 3:176)

CHAPELLE, sub. f. terme d'Architect. on entend sous ce nom la partie d'une église consacrée à quelque dévotion particuliere, telles que sont dans nos paroisses les chapelles de la Vierge, &c. décorées avec magnificence, comme celle de S. Sulpice à Paris; ou dans un palais, un lieu avec un autel où l'on dit la messe; ou enfin dans un hôtel, une piece destinée à cet usage. Il faut tâcher, autant qu'il est possible, de l'éloigner des appartemens de société, des ensilades principales, & des pieces destinées aux domestiques.

L'on voit en France de ces dernieres placées avec [p. 177] trop de négligence, contre toute idée de bienséance. Dans le nombre de celles qui méritent quelque considération, & qui font partie de la magnificence de nos palais, celles du château de Fresne, de Choisi, & de Sceaux, tiennent le premier rang, après celles de Versailles & de Fontainebleau, &c.

Il faut éviter de placer ces chapelles dans des lieux trop écartés; mais aussi il convient de ne pas faire parade dans l'extérieur de l'usage intérieur de ces sortes de pieces, comme au Luxembourg à Paris; du moins il faut se garder, comme on a fait dans ce palais, de le désigner par des symboles relatifs au Christianisme, qui se trouvant confondus avec des ornemens profanes, présentent un ensemble contraire à l'ordonnance qui doit régner dans un édifice de cette espece. (P)

Chapelle, (Page 3:177)

Chapelle, (Jurispr.) ce terme a différentes significations, même en matiere eccléfiastique.

Il signifie quelquefois une église particuliere, qui n'est ni cathédrale, ni collégiale, ni paroisse, ni abbaye, ni prieuré: ces sortes de chapelles sont celles que les canonistes appellent sub dio, c'est - à - dire, qui sont détachées & séparées de toute autre église.

On appelle aussi chapelle, une partie d'une grande église, soit cathédrale ou collégiale, ou autre, dans laquelle il y a un autel, & où l'on dit la messe. Les canonistes appellent celles - ci des chapelles sub tecto, c'est - à - dire renfermées sous le toict d'une plus grande église. En françois on les appelle ordinairement chapellenies, pour les distinguer des chapelles proprement dites, qui forment seules une église particuliere.

Il y a aussi des chapelles domestiques dans l'intérieur des monasteres, hôpitaux, communautés, dans les palais des princes, châteaux, & autres maisons particulieres; celles - ci ne sont proprement que des oratoires privés, même celles pour lesquelles on a obtenu permission d'y faire dire la messe. Le canon 21 d concile d'Agde, tenu en 506, permet aux particuliers d'avoir des chapelles dans leurs maisons, avec défenses aux clercs d'y célébrer sans la permission de l'évêque.

Le terme de chapelle se prend encore pour le bénéfice fondé ou attaché à la chapelle: on donne cependant aussi à un tel bénéfice le nom de chapellenie.

Pour posséder une chapelle ou chapellenie formant un titre de bénéfice, il suffit, suivant le droit commun, d'avoir sept ans, & d'avoir la tonsure, à moins que la chapelle ne soit sacerdotale à fundatione, auquel cas il faut avoir vingt - cinq ans commencés, & les autres qualités requises: mais il faut observer que l'obligation de faire célébrer des messes ne rend pas seule une chapelle sacerdotale, parce que le chapelain les peut faire acquitter par un autre. Voyez Bénéfice.

Une chapelle n'est point régulierement réputée bénéfice, si on ne rapporte le titre d'érection faite par l'évêque. Fevret, liv. III. ch. j. n. 2. & Cabassut, lib. II. tit. j. n. 2. Néanmoins comme titre ancien d'érection peut être perdu, il suffit, suivant Guypape, décis. 187. que la chapelle ait été conférée trois fois par l'évêque en titre de bénéfice. Ferrérius, sur Guypape, prétend même qu'une seule collation suffit; ce qui paroît avoir été adopté par un arrêt du parlement de Metz, du 4 Mars 1694. Augeard, tome I. ch. xxxiij.

Une chapelle ou chapellenie en titre est différente d'une simple prestimonie, ou commission qui est donnée à un prêtre pour acquitter habituellement des messes dans une chapelle. Voyez Prestimonie.

Une chapelle étant en patronage mixte, ne peut être résignée sans le consentement des patrons mixtes. Arrêt du 27 Mai 1671. Journ, des aud.

Deux chapelles sub tecto, ne peuvent être tenues par une même personne, quelque modique qu'en soit le revenu. Arrét du 3 Août 1658. Desmaisons, au mot chapelle, p. 59.

Sur les chapelles des religieux, voyez les decréales, liv. III. tit. xxxvij. Et in sexto, liv. III. tit. xviij. Sur les autres chapelles domestiques, voyez la novel. 58. Les novelles 4. & 15. de Léon. Pinson, tie. de fundatione ecclesiarum. Francisc. Marc. tome I. qu. 1007. & 1010. La biblioe. canon. tome I. p. 218. & tome II. p. 397. Tournet, lett. C. quest. 25. Praxis bencior. cap. xx. n. 27. Journ. des aud. tome I. liv. I. chap. xlviij. & lxxj. Bardet, tome I. liv. II. ch. lx.

On appelle saintes chapelles, celles qui sont éta<-> dans les palais des rois, comme la jainte Chapelle de Paris, celles de Dijon, de Bourges, & autres semblables. Sur les priviléges de ces saintes chapelles, voyez les réglemens indiqués dans le diction. des arréts, au mot chapelle, n. 13. (A)

Chapelle, (Page 3:177)

Chapelle, (droit de) Jurispr. est une rétribution en argent que les magistrats, avocats, procureurs, & autres officiers, payent lors de leur réception pour l'entretien de la chapelle commune qui est dans l'enceinte du tribunal. (A)

Chapelle, (Page 3:177)

Chapelle, faire chapelle, (Marine.) « c'est un revirement inopiné du vaisseau. Faire chapelle, est virer malgré soi; ce qui arrive lorsque par le mauvais gouvernement du timonier, le vaisseau est venu trop au vent, ou que le vent saute tout d'un coup & se range de l'avant. Les courans font encore faire chapelle. Quand on a fait chapelle, il faut reprendre le vent, & remettre le vaisseau en route. Supposé que la route soit nord & le vent nord - est, & qu'ayant trop serré le vent & mis le cap au nord quart de nord - est, on ait fait chapelle & viré malgré soi; alors on cargue l'artimon, on largue un demi - pié du bras du grand hunier sous le vent, & on hale tant soit peu sur le bras qui est au vent: ce qui remet le vaisseau & fait porter à route ».

Chapelle, (Page 3:177)

Chapelle, (la) est le coffre dans lequel sont gardés les ornemens qui servent pour dire la messe dans les vaisseaux. L'aumônier est chargé du soin de la chapelle.

Chapelle de compas, (Page 3:177)

Chapelle de compas, est un petit cone concave de laiton, qui est placé au milieu de la rose, dans lequel entre le pivot qui supporte la rose de la boussole. Voyez Boussole. (Z)

Chapelle, (Page 3:177)

Chapelle, (Chimie.) vaisseau distillatoire, appellé auss, par quelques artistes, rosaire; parce qu'ils ne s'n servoient communément qu'à la distillation des roses: c'est une espece d'alembic dont la cucurbite est basse, cylindrique, & à fond exactement plat ou plan, & le chapiteau conique & très - élevé. On chauffe ordinairement cet alembic en le posant sur des cendres chaudes.

Chapelle, (Page 3:177)

Chapelle, (Boulang.) c'est ainsi que les Boulangers appellent la voûte de leur four. Il est tems d'enfourner, quand la chapelle est blanche. Voyez l'article Pain.

CHAPELLENIE (Page 3:177)

CHAPELLENIE, s. f. (Jurispr.) selon Rebuffe & quelques autres canonistes, signifie une chapelle sub tecto, érigée en titre de bénéfice. Panorme est d'avis contraire; c'est - à - dire que chapellenie, selon lui, signifie une chapelle sub dìo. Quelques autres, comme M. Chastelain, disent que chapellenie est le titre du bénéfice, & chapelle, l'autel où il est desservi. Le sens le plus ordinaire dans lequel on employe ce terme, est pour exprimer le titre d'un bénéfice desservi à l'autel d'une chapelle sub tecto. Voyez ci - devant Chapelle. (A)

CHAPERON (Page 3:177)

CHAPERON, s. m. (Hist. mod.) ancienne coëssure ordinaire en France, qui a duré jusqu'aux regnes de Charles V. VI. & VII. sous lesquels on portoit des chaperons à queue, que les docteurs & bacheliers

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