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La coûtume de Bourbonnois, art. 192. & 203. fait mention d'un droit dû au seigneur par certains serfs, appellé les quatre deniers de chantells. M. de Lauriere, en son glossaire du Droit François, au mot chantelle, estime que ces deniers sont ainsi appellés, parce qu'ils sont dûs par les serfs de la châtellenie de Chantelle. Il agite ensuite si cette châtellenie n'auroit point été ainsi nommée à cause que les serfs qui y demeurent payent au seigneur quatre deniers de foco, loco, & chantello, comme ceux de Saint - Palais en Berri; mais il n'adopte pas cette opinion. Il ne paroît pas cependant que le droit de chantelle ait été ainsi nommé de la châtellenie de Chantelle, attendu qu'il se perçoit en bien d'autres endroits, ainsi que l'annonce la coûtume de Bourbonnois, qui porte qu'il y a plusieurs serfs audit pays, dont aucuns payent quatre deniers à cause de leur servitude, ce qui s'appelle les quatre deniers de chantelle; & plus loin il est dit, que tous ceux qui doivent quatre deniers de taille, que l'on appelle les quatre deniers de chantelle, & tous leurs descendans, ainsi qu'ils se trouvent écrits au terrier ou papier du prévôt desdits quatre deniers de chantelle, sont tous serfs, & de serve condition, de poursuite, & de mortemain. (A)
CHANTEPLEURE (Page 3:144)
CHANTEPLEURE, terme d'Architecture, barbacame ou ventouse qu'on fait aux murs de clôture, construits près de quelques eaux courantes, afin que dans leur débordement elles puissent entrer dans le clos & en sortir librement, sans endommager les murs. (P)
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CHANTER (Page 3:144)
CHANTER, c'est faire différentes inflexions de voix agréables à l'oreille, & toûjours correspondantes aux intervalles admis dans la Musique, & aux notes qui les expriment.
La premiere chose qu'on fait en apprenant à chanter, est de parcourir une gamme en montant par les
degrés diatoniques jusqu'à l'octave, & ensuite en
descendant par les mêmes notes. Après cela on
monte & l'on descend par de plus grands intervalles,
comme par tierces, par quartes, par quintes;
& l'on passe de cette maniere par toutes les notes,
& par tous les différens intervalles. V.
Quelques - uns prétendent qu'on apprendroit plus facilement à chanter, si au lieu de parcourir d'abord les degrés diatoniques, on commençoit par les consonnances, dont les rapports plus simples sont plus aisés à entonner. C'est ainsi, disent - ils, que les intonnations les plus aisées de la trompette & du cor sont d'abord les octaves, les quintes, & les autres consonnances, & qu'elles deviennent plus difficiles pour les tons & sémi - tons. L'expérience ne paroît pas s'accorder à ce raisonnement; car il est constant qu'un commençant entonne plus aisément l'intervalle d'un ton que celui d'une octave, quoique le rapport en soit bien plus composé: c'est que, si d'un côté le rapport est plus simple, de l'autre la modification de l'organe est moins grande. Chacun voit que si l'ouverture de la glotte, la longueur ou la tension des cordes gutturales est comme 8, il s'y fait un moindre changement pour les rendre comme 9, que pour les rendre comme 16.
Mais on ne sauroit disconvenir qu'il n'y ait dans
les degrés de l'octave, en commençant par ut, une
difficulté d'intonnation dans les trois tons de suite,
qui se trouvent du fa au si, laquelle donne la torture
aux éleves, & retarde la formation de leur
oreille. Voyez
On a fait un art du chant; c'est - à - dire que des observations
sur des voix sonores qui chantoient le plus
agréablement, on a composé des regles pour faciliter
& perfectionner l'usage de ce don naturel, Voy.
Sans son secours, tous les hommes chantent, bien ou mal, & il n'y en a point qui en donnant une suite d'inflexions différentes de la voix, ne chante; parce que quelque mauvais que soit l'organe, ou quelque peu agréable que soit le chant qu'il forme, l'action qui en r>sulte alors est toûjours un chant.
On chante sans articuler des mots, sans dessein formé, sans idée fixe, dans une distraction, pour dissiper l'ennui, pour adoucir les fatigues; c'est de toutes les actions de l'homme celle qui lui est la plus familiere, & à laquelle une volonté déterminée a le moins de part.
Un muet donne des sons, & forme par conséquent
des chants: ce qui prouve que le chant est une
expression distincte de la parole. Les sons que peut
former un muet peuvent exprimer les sensations de
douleur ou de plaisir. De - là il est évident que le
chant a son expression propre, indépendante de
celle de l'articulation des paroles. Voyez
La voix d'ailleurs est un instrument musical dont
tous les hommes peuvent se servir sans le secours de
maîtres, de principes ou de regles. Une voix sans
agrément & mal conduite distrait autant de son
propre ennui la personne qui chante, qu'une voix
sonore & brillante, formée par l'art & le goût.
Voyez
L'opéra est le lieu d'où la médiocrité, dans la maniere de chanter, devroit être bannie; parce que c'est le lieu où on ne devroit trouver que des modeles dans les différens genres de l'art. Tel est le but de son établissement, & le motif de son érection en académie royale de Musique.
Tous les sujets qui composent cette académie devroient
donc exceller dans le chant, & nous ne devrions
trouver entr'eux d'autres différences que celles
que la nature a pû répandre sur leurs divers organes.
Que l'art est cependant loin encore de cette
perfection! Il n'y a à l'opéra que très - peu de sujets
qui chantent d'une maniere parfaite; tous les autres,
par le défaut d'adresse, laissent dans leur maniere
de chanter une infinité de choses à desirer & à reprendre.
Presque jamais les sons ne sont donnés ni avec
la justesse, ni avec l'aisance, ni avec les agrémens
dont ils sont susceptibles. On voit par - tout l'effort;
& toutes les fois que l'effort se montre, l'agrément
disparoît. Voyez
Le poëme entier d'un opéra doit être chanté; il
faut donc que les vers, le fond, la coupe d'un ouvrage
de ce genre, soient lyriques. Voyez
CHANTERELLA (Page 3:145)
* CHANTERELLA, s. f. (Bot.) M. Tournefort
comprend sous cette dénomination tous les champignons
qui ont la tête solide, c'est - à - dire qui ne
l'ont ni laminée, ni poreuse, ni treillissée, quisont
sans pi>uans, & qui ne se tournent point en poussiere
en mûrissant. Voyez
CHANTERELLE (Page 3:145)
* CHANTERELLE, s. f. (Luth. & musiq. instr.) c'est ainsi qu'on appelle la corde la plus aigue du violon & autres instrumens à corde.
Chanterelle, (Page 3:145)
Chanterelle, (Page 3:145)
Chanterelle, (Page 3:145)
CHANTEUR, EUSE (Page 3:145)
CHANTEUR, EUSE, s. (Musicien.) acteur de l'opéra, qui récite, exécute, joue les rôles, ou qui chante dans les choeurs des tragédies, & des ballets mis en musique.
Les chanteurs de l'opéra sont donc divisés en récitans
& en choristes, & les uns & les autres sont
distingués par la partie qu'ils exécutent; il y a des
chanteurs hautes - contres, tailles, basses - tailles; des
chanteuses premiers & seconds - dessus. Voyez tous ces
différens mots, & l'article
Parmi ceux qui exécutent les rôles, il y a encore une très - grande différence entre les premiers chanteurs, & ceux qui en leur absence (par maladie ou défaut de zele) les remplacent, & qu'on nomme doubles.
Les chanteurs qui jouent les premiers rôles sont pour l'ordinaire les favoris du public; les doubles en sont les objets de déplaisance. On dit communément: cet opéra n'ira pas loin, il est en double.
L'opéra de Paris est composé actuellement de dixsept
chanteurs ou chanteuses récitans, & de plus de
cinquante chanteurs & chanteuses pour les choeurs.
Voyez
Nous jouissons de nos jours d'un chanteur & d'une
chanteuse qui ont porté le goût, la précision, l'expression,
& la légereté du chant, à un point de perfection
qu'avant eux on n'avoit ni prévû ni crû
possible. L'art leur est redevable de ses plus grands
progrès; car c'est sans doute aux possibilités que M.
Rameau a pressenties dans leurs voix flexibles &
brillantes, que l'opéra doit ces morceaux saillans,
dont cetillustre compositeur a enrichi le chant François. Les petits Musiciens se sont d'abord élevés contre;
plusieurs admirateurs du chant ancien, parce
qu'ils n'en connoissoient point d'autre, ont été revoltés,
en voyant adapter une partie des traits difficiles
& brillans des Italiens, à une langue qu'on n'en
croyoit pas susceptible; des gens d'un esprit étroit,
que toutes les nouveautés allarment, & qui pensent
orgueilleusement que l'étendue très - bornée de leurs
connoissances est le nec plus ultrà des efforts de l'art,
ont tremblé pour le goût de la nation. Elle a ri de
leurs craintes, & dédaigné leurs foibles cris: entraînée
par le plaisir, elle a écouté avec transport, &
son enthousiasme a partagé ses applaudissemens entre
le compositeur & les exécutans. Les talens des
Rameau, des Jeliote, & des Fel, sont bien dignes en
effet d'être unis ensemble. Il y a apparence que la
postérité ne s'entretiendra guere du premier, sans
parler des deux autres. Voyez
En conformité des lettres - parentes du 28 Juin 1669,
par lesquelles l'académie royale de Musique a été
créée, & des neuvelles lettres données le mois de Mars
1671, les chanteurs & chanteuses de l'opéra ne dérogent
point. Lorsqu'ils sont d'extraction noble, ils
continuent à jouir des priviléges & de tous les droits
de la noblesse. Voyez
Les chanteurs & les chanteuses qui exécutent les concerts chez le Roi & chez la Reine, sont appellés ordinaires de la Musique de la chambre du Roi. Lorsque Louis XIV. donnoit des fêtes sur l'eau, il disoit, avant qu'on commençât le concert: je permets à mes Musiciens de se couvrir, mais seulement à ceux qui chantent.
Il y a à la chapelle du Roi plusieurs castrati qu'on
tire de bonne heure des écoles d'Italie, & qui chantent dans les motets les parties de dessus. Louis XIV.
avoit des bontés particulieres pour eux; il leur permettoit
la chasse dans ses capitaineries, & leur parloit
quelquefois avec humanité. Ce grand roi prenoit
plaisir à consoler ces malheureux de la barbarie
de leurs peres. Voyez
Chanteur, (Page 3:145)
CHANTIÉES (Page 3:145)
CHANTIÉES, (Jurispruden.) voyez ci - devant
CHANTIER (Page 3:145)
* CHANTIER s. m. ce mot a plusieurs acceptions, dont quelques - unes n'ont aucun rapport avec les autres.
Les Menuisiers, les Charpentiers, les Constructeurs de vaisseaux, les Marchands de bois, les Constructeurs de trains, les Cordiers, les Tonneliers, &c. ont leurs chantiers.
Chantier, (Page 3:145)
Le chantier proprement dit est l'endroit où l'on
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