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On a entendu de nos jours un choeur très - harmonieux, qui peint le croassement des grenouilles, &
une imitation des différens cris des oiseaux à l'aspect
de l'oiseau de proie, qui forme dans Platée un
morceau de musique du plus grand genre. Voyez
Le chant naturel variant dans chaque nation selon
les divers caracteres des peuples & la température
différente des climats, il étoit indispensable que le
chant musical, dont on a fait un art long - tems après
que les langues ont été trouvées, suivît ces mêmes
différences; d'autant mieux que les mots qui forment
ces mêmes langues n'étant que l'expression
des sensations, ont dû nécessairement être plus ou
moins forts, doux, lourds, légers, &c. selon que
les peuples qui les ont formés ont été diversement
affectés, & que leurs organes ont été plus ou moins
déliés, roides, ou flexibles. En partant de ce point,
qui paroît incontestable, il est aisé de concilier les
différences qu'on trouve dans la Musique vocale des
diverses nations. Ainsi disputer sur cet article, &
prétendre par exemple que le chant Italien n'est point
dans la nature, parce que plusieurs traits de ce chant
paroissent étrangers à l'oreille, c'est comme si l'on
disoit que la langue Italienne n'est point dans la nature,
ou qu'un Italien a tort de parler sa langue.
Voyez
Les instrumens d'ailleurs n'ayant été inventés que pour imiter les sons de la voix, il s'ensuit aussi que la Musique instrumentale des différentes nations doit avoir nécessairement quelque air du pays où elle est composée: mais il en est de cette espece de productions de l'Art, comme de toutes les autres de la nature. Une vraiment belle femme, de quelque nation qu'elle soit, le doit paroître dans tous les pays où elle se trouve; parce que les belles proportions ne sont point arbitraires. Un concerto bien harmonieux d'un excellent maître d'Italie, un air de violon, une ouverture bien dessinée, un grand choeur de M. Rameau, le Venite exultemus de M. Mondonville, doivent de même affecter tous ceux qui les entendent. Le plus ou le moins d'impression que produisent & la belle femme de tous les pays, & la bonne musique de toutes les nations, ne vient jamais que de la conformation heureuse ou malheureuse des organes de ceux
Chant Ambrosien, Chant Grégorien; (Page 3:142)
Chant, (Page 3:142)
Chant, (Page 3:142)
Le chant royal suit les mêmes regles que la ballade, la même mesure de vers, le même mêlange [p. 143]
Chant, (Page 3:143)
CHANTABOUN
(Page 3:143)
CHANTABOUN, (Géog.) ville maritime d'Afie
au rovaume de Siam, sur une riviere qui porte
son même nom.
CHANTEAU
(Page 3:143)
CHANTEAU, s. m. (Jurispr.) dans quelques
coûtumes & anciens auteurs, signifie part ou plûtôt
partage: c'est en ce dernier sens qu'il y est dit
que le chanteau part le villain. La coûtume de la
Marche rédigée en 1521, porte, article 153. qu'entre
hommes tenant héritages serfs, ou mortaillables,
le chanteau part le villain; c'est - à - dire, continue
le même article, que quand deux ou plusieurs
desdits hommes, parens, ou autres qui par avant
étoient communs, font pain séparé par maniere de
déclaration de vouloir partir leurs meubles, ils sont
tenus & réputés divis & séparés quant aux meubles,
acquêts, conquêts, noms, dettes, & actions.
La coutume d'Auvergne, chap. xxvij. article 7.
porte que par ladite coûtume ne se peut dire ni juger
aucun partage, avoir été fait entre le conditionné
(c'est l'emphitéote main - mortable) & ses freres
au retrait lignager par la seule demeure, séparé
dudit conditionné & de ses autres freres ou parens,
par quelque laps de tems que ce soit, s'il n'y a partage
formel faît entre ledit conditionné & ses freres
ou lignagers, ou commencement de partage par le
partement du chanteau.
La disposition de cette coûtume fait connoître
que le terme de chanteau ne signifie pas toûjours un
partage de tous les biens communs, mais que le
chanteau, c'est - à - dire une portion de quelque espece
de ces biens qui est possédée séparément par un
des mortaillables ou autres communiers, fait cesser
la communauté qui étoit entre eux, tant pour ces
biens que pour tous les autres qu'ils possedent par
indivis.
Le terme de chanteau peut aussi être pris pour
pain séparé, car chanteau en général est une portion
d'une chose ronde; & comme les pains sont ordinairement
ronds, le vulgaire appelle une piece de
pain, chanteau; & de - là dans le sens figuré, on a
Il résulte de ces différentes explications que cette
façon de parler, le chanteau part le villain, fignisie
que le moindre commencement de partage entre
communiers fait cesser la communauté, quoiqu'ils
possedent encore d'autres biens par indivis. Voyez
la pratique de Masuer, tit. xxxij. art. 20. Le gloss. de
M. de Lauriere, au mot Chanteau. (A)
Chanteau,
(Page 3:143)
Chanteau,
(Page 3:143)
CHANTEL - LE - CHASTEL
(Page 3:143)
CHANTEL - LE - CHASTEL, (Géog.) petite ville
> France dans le Bourbonnois, sur la riviere de
Boule. Long. 20. 35. lat. 46. 10.
CHANTELAGE
(Page 3:143)
CHANTELAGE, s. m. (Jurispr.) est un droit dû
au seigneur pour le vin vendu en gros ou à broche
sur les chantiers de la cave ou du cellier, situés da>s
l'étendue de sa seigneurie. Il en est parlé dans les
statuts de la prevôté & échevinage de la ville de
Paris, & au livre ancien qui enseigne la maniere de
procéder en courlaye, où il est dit que le chantelage
est un droit que l'on prend pour les chantiers qui
sont assis sur les fonds du seigneur. Voyez Chopin,
sur le chap. vüj. de la coûtunee d'Anjou, à la fin. Le
droit de chantelage se payoit aussi anciennement,
pour avoir la permission d'ôter le chantel du tonneau
& en vuider la lie dans les villes; c'est ce que l'on
voit dans le registre des péages de Paris. Chantelage,
dit ce registre, est une coûtume a>ise anciennement,
par laquelle il fut établi qu'il loisoit à tous ceux qui
le chantelage payent, d'ôter le chantel de leur tonneau,
& vuider la lie; & parce qu'il sembloit que
ceux qui demeurent à Paris n'achetoient du vi> que
pour le revendre, & quand il étoit vendu ôter le
chantel de leur lonneau, & ôter leur lie, pour ce
fut mis le chantelage sur les demeurans & bourgeois
de Paris. Voyez l'indice de Ragueau; & Lauriere,
ibid. au mot chantelage. Dans des lettres d> 9 Août
1359, accordées par Charles régent du royaume,
les Arbalêtriers de la ville de Paris sont exemptés,
pour leurs denrées, vivres, ou marchandises qu'ils
font venir à Paris ou ailleurs, de tous droits de gabelles,
travers, chantiées, &c. Ce mot chantiées signifie
en cet endroit la même chose que chantelage:
car dans des lettres du mois de Février 1615, accordées
à ces mêmes Arbalêtriers, le terme de chantelage se trouve substitué à celui de chantiées. Voyez le
recueil des ordonnances de la troisieme race, tome III.
pag. 361. & la note de M. Secousse, ibid. (A)
CHANTELLE
(Page 3:143)
CHANTELLE, s. f. (Jurisprud.) en quelques
provinces est une taille personnelle dûe au seigneur
par ses mortaillables à cause de leur servitude. Elle
paroît avoir été ainsi nommée de chantel, qui signifie
la même chose que lieu ou habitation, parce
qu'elle se paye au seigneur par les serfs, pour la
permission de demeurer dans sa seigneurie, & d'y
posséder certains héritages; par exemple, suivant
une charte de l'an 1279, les habitans de Saint - Palais en Berri payent douze de>rs à leur seigneur,
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