ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Louis XI. n'étant encore que dauphin, avoit son chancelier; mais on ne voit pas qu'il y en ait eu depuis, Il y a néanmoins toûjours une chancellerie particuliere près le parlement de Grenoble. Voyez du Tillet, des apanages des enfans de France, & les mém. de Valbonay; du Tillet, des rangs des grands de France.

Chancelier de Dombes, (Page 3:94)

Chancelier de Dombes, est le chef de la justice dans la principauté souveraine de Dombes; il réunit aussi la fonction de garde des sceaux du prince, & préside au conseil souverain que le prince a près de sa personne, où sont portées les requêtes en cassation contre les arrêts du parlement de Dombes, & autres affaires qui sont de nature à être traitées dans ce conseil, ou que le prince juge à propos d'y évoquer: c'est lui qui donne toutes les provisions des offices, lettres patentes, & qui rédige les reglemens: il prête serment entre les mains du prince de Dombes, & ses provisions sont présentées par un avocat en l'audience du parlement de Dombes, où elles sont lûes, publiées, & enregistrées, & le procureur général en envoye des copies collationnées aux requêtes du palais, & dans tous les bailliages, & autres jurisdictions inférieures de la souveraineté. Dans ses provisions & dans toutes les lettres qui lui sont adressées, le prince le traite de notre amé & féal, & lui denne le titre de chevalier.

L'institution de cet office rémonte probablement jusqu'au onzieme siecle, tems auquel la Dombes commença à former une souveraineté particuliere.

Le chancelier de Dombes réunit aussi la fonction de secrétaire d'état, & celle de contrôleur général des finances. Voyez l'hist. de Savoie & celle de Bresse, par Guichenon.

Chancelier de droit, (Page 3:94)

Chancelier de droit, voyez ci - devant Chancelier des Facultés de l'Université de Montpellier.

Chancelier dans les Échelles du Levant (Page 3:94)

Chancelier dans les Échelles du Levant et de Barbarie, voyez ci - devant Chancelier des consuls de France.

Chancelier de l'Échiquier (Page 3:94)

Chancelier de l'Échiquier ou Grand-chancelier de la cour de l'Échiquier, est un des juges de la cour des finances d'Angleterre, qu'on appelle aussi cour de l'échiquier. Le chancelier y siége après le grand - thrésorier; mais ces deux officiers s'y trouvent rarement. Voyez ci - devant Chancelier d'Angleterre, & ci - après Échiquier.

Chanceliers des Églises, (Page 3:94)

Chanceliers des Églises, sont des ecclésiastiques qui, dans certaines églises cathédrales & collégiales, ont l'inspection sur les écoles & études. En quelques églises, ils sont érigés en dignité; dans d'autres, ce n'est qu'un office: en quelques endroits, ils sont en même tems chanceliers de l'université.

Dans l'origine, ces chanceliers éroient les premiers scribes des églises qui étoient dépositaires du sceau particulier de leur église, dont ils scelloient les actes qui en étoient émanés: ils avoient l'inspection sur toutes les écoles & études, comme ils l'ont encore dans quelques endroits en tout ou partie; par exemple, dans l'église de Paris, le chancelier donne la bénédiction de licence dans l'université: le grand-chantre a l'inspection sur les petites écoles.

L'établissement de ces chanceliers doit être fort ancien, puisque dans le vj. concile général tenu en 680, art. 8. on trouve Etienne & Denis tous deux diacres & cancelliers: c'étoit dans l'église d'Orient, avant eux, qu'est nommé un autre ecclésiastique auquel on donne le titre de defensor navium, c'està - dire des nefs des églises; ce qui pourroit faire croire que l'office de chancelier d'église étoit opposé à celui de defensor navium, & que le chancelier étoit le maître du choeur appellé cancelli, & que l'on appelle encore en François chancel ou cancel, & qu'il fut appellé de - là cancellarius.

Il paroît néanmoins que l'opinion la plus commu<cb-> ne est que les chanceliers d'église ont emprunté ce no des chanceliers séculiers, qui chez les Romains, du tems du bas - empire, écrivoient inera cancellos; & que ceux qui écrivoient les actes des églises, furent nommés chanceliers à l'instar des premiers, soit qu'ils écrivissent aussi dans une enceinte fermée de barreaux, soit parce qu'ils faisoient pour les églises la fonction de notaires & de secrétaires, comme les chanceliers séculiers la faisoient pour l'empereur, ou pour différens magistrats.

Ceux qui sont préposés dans les églises pour avoir inspection sur les études, reçoivent différens noms: en quelques endroits on les appelle scholastiques ou maitres d'écoles, écolatres; en Gascogne, on les appelle capiscol, quasi caput schola, chef de l'école.

Les écolatres & chanceliers de plusieurs églises cathédrales, sont chanceliers nés de l'université du lieu; tels que le chancelier de l'église de Paris, ceux des églises d'Orléans & d'Angers.

En certaines églises, la dignité de chancelier est différente de celle d'écolatre; comme à Verdun, où l'office de chancelier a été érigé en dignité. Voyez l'hist. de Verdun.

Dans celles où la dignité de chancelier est plus ancienne que le partage des prébendes, le chancelier est ordinairement du corps du chapitre, & chanoine. Dans les églises où cette dignité a été créée depuis le partage des prébendes, il ne peut être du corps du chapitre qu'en possédant une prébende ou canonicat.

On peut appliquer aux chanceliers des églises plusieurs dispositions des conciles qui concernent les scholastiques ou écolatres, & qui sont communes aux chanceliers.

Le concile de Tours, tenu en 1583, charge nommément les scholastiques & les chanceliers des églises cathédrales, d'instruire ceux qui doivent lire & chanter dans les divins offices, & de leur faire observer les points & les accens.

Il y a encore des chanceliers dans plusieurs églises cathédrales & collégiales: dans quelques - unes cet office a été supprimé.

Il seroit trop long de parler ici en détail de tous les chanceliers des différentes églises; nous parlerons seulement des plus remarquables dans les articles suivans.

Sur les chanceliers d'église, voyez le P. Thomassin, discip. ecclesiast. le Gloss. de Ducange; Fuet, tr. des mat. benef. liv. II. ch. vj. & ce qui est dit ci - apres aux articles des Chanceliers de l'église de Paris, de l'église Romaine, de sainte Génevieve, de l'église de Vienne, & Chancelier dans les ordres religieux.

Chancelier de l'église de Paris, (Page 3:94)

Chancelier de l'église de Paris, ou de Notre - Dame, & de l'Université, est une des dignités de l'église cathédrale de Paris, qui réunit l'office de chancelier de cette église, & celui de chancelier de l'université. Sa fonction comme chancelier de l'église de Paris, est d'avoir inspection sur les colléges; il y a aussi lieu de croire qu'il avoit anciennement la garde du sceau de cette église, & que c'est de - là qu'il a été nommé chancelier. Sa fonction, comme chancelier de l'université, est de donner la bénédiction de licence de l'autorité apostolique, & le pouvoir d'enseigner à Paris & ailleurs; mais ce n'est point lui qui donne les lettres, ni qui les scelle: elles sont données dans chaque faculté par le greffier, qui est dépositaire du sceau de l'université.

Il y avoit à Paris des le tems de la premiere & de la seconde race de nos rois, plusieurs écoles publiques; une entr'autres, qui étoit au parvis de Notre - Dame dans un grand édifice bâti expres, & attaché à la maison épiscopale: l'évêque avoit l'inspection sur ces écoles, & préposoit quelqu'un pour. [p. 95] en avoir sous lui la direction, qui donnoit des lettres à ceux qui étoient reçûs maîtres dans quelque science, & auxquels on donnoit pouvoir d'enseigner. Celui qui scelloit leurs lettres fut appellé chancelier à l'instar du chancelier de France, qui scelloit les lettres du roi.

L'institution du chancelier de l'église de Paris doit être fort ancienne, puisque dès le tems d'Imbert, évêque de Paris en 1030, un nommé Durand est qualifié cancellarius ecclesia Parisiensis. Raynald prenoit le même titre en 1032; & l'on connoît tous ceux qui ont depuis rempli cette place.

Lorsque les maîtres & régens des différentes écoles de Paris commencerent à former un corps, que l'on appella université, ce qui n'arriva qu'au commencement du xiij. siecle; alors le chancelier de l'église de Paris prit aussi le titre de chancelier de l'université.

Innocent IV. par deux bulles, l'une datée de la seconde année de son pontificat (c'étoit en 1244), l'autre datée de sept ans après, mande au chancelier de l'église de Paris de faire taxer le loüage des maisons où demeuroient les régens.

Grégoire X. ordonna que le chancelier élû préteroit serment entre les mains de l'évêque & du chapitre.

Suivant une lettre de Nicolas III. qui est <-> cond volume du répertoire des chartes de Paris, sol. 34. ce pape ayant cassé l'élection qui avoit été faite d'Odon de Saint - Denis, chanoine de Paris, pour évêque de la même église, conféra cet évêché à frere Jean de Allodio, de l'ordre des Freres - Prêcheurs, qui étoit alors chancelier de l'église de Paris; lequel refusa cet évêché, voulant demeurer ferme dans l'état qu'il avoit embrassé.

La place de chancelier de l'université étoit regardée comme si importante, que Boniface VIII. dans le tems de ses démêlés avec Philippe - le - Bel, réserva pour lui - même cette place, afin d'avoir plus d'autorité dans l'université, & principalement fur les docteurs en Théologie, auxquels le chancelier de l'université donne le degré de docteur & la bénédiction, & commission de prêcher par tout le monde.

Mais après la mort de Boniface, l'universite ayant desiré de ravoir cet office, Benoît XI. le lui rendit; & l'on tient que ce fut pour éviter à l'avenir une semblable usurpation, que cet office fut attaché à un chanoine de l'église de Paris: ce que l'on induit d'une bulle de ce pape, qui est dans les registres de l'église de Paris, dans ceux de sainte Génevieve, & dans le livre du recteur, où il y a encore une autre bulle de Grégoire XI. à ce sujet.

Il est néanmoins certain que présentement il n'y a point de canonicat annexé à la dignité de chancelier; il est membre de l'église sans être du chapitre, à moins qu'il ne fût déjà chanoine, ou qu'il ne le devienne dans la suite; ce qui est assez ordinaire.

Comme il ne tenoit anciennement son pouvoir que de l'évêque, il ne donnoit la faculté d'exercer & d'enseigner que dans l'étendue de l'évêché. L'abbé de sainte Genevieve qui avoit la direction des écoles publiques du territoire particulier, dont il étoit seigneur spirituel & temporel, avoit son chancelier qui donnoit des licences pour toutes les facultés; & comme il relevoit immédiatement du saint - siége, le pape lui accorda le privilége de donner à ceux qu'il licentieroit, la faculté d'enseigner par toute la terre. Le chancelier de Notre Dame obtint un semblable pouvoir de Benoît XI. dans le xjv. siecle.

Il étoit quelquefois du nombre de ceux que l'on nommoit pour tenir le parlement. On voit qu'il y étoit le 21 Mai 1375, lorsqu'on y publia l'ordonnance de Charles V. qui fixe la majorité des Rois à quatorze ans.

Le célebre Gerson, qui fut nommé chancelier de l'université en 1395, fut l'un des plus grands hommes de son tems, & employé dans les négociations les plus importantes.

Le chancelier de l'université fut appellé à sa réformation par les cardinaux de Saint - Mars & de Saint - Martin - aux - Monts, & à celle que fit le cardinal d'Etouteville, légat en France, où il permit au chancelier de l'église de Paris d'absoudre du lien de l'excommunication à l'article de la mort.

Le ministere du chancelier devoit être purement gratuit; tellement que le 6 Février 1529, l'université vint se plaindre au parlement de ce que son chancelier prenoit de l'argent pour faire des maîtres - ès - arts ou docteurs.

La dignité de chancelier est à la nomination du chapitre.

Le recteur de l'université assiste au chapitre de Notre - Dame à l'installation du chancelier.

Il donne présentement seul la bénédiction de licence dans les facultés de Théologie & de Medecine: par rapport au degré de maître - ès - arts, par un ancien accord fait entre le chancelier de Notre - Dame & celui de sainte Génevieve, les colléges sont divisés en deux lots, qu'on appelle premier & second lot. Le chancelier de Notre - Dame & celui de sainte Génevieve ont chacun leur lot, & chacun d'eux donne la licence aux bacheliers ès arts venans des colléges de son lot; & comme ces lots ne se trouvent plus parfaitement égaux, à cause des révolutions arrivées dans quelques colléges, ils changent de lot tous les deux ans. Ils font entre eux bourse commune pour les droits de réception.

Lorsque la licence des chéologiens & des étudians en Medecine est finie, ils sont présentés au chancelier de Notre - Dame en la salle de l'officialité; & quelques jours aprs, il leur donne dans la chapelle de l'archevêché la bénédiction & la dimission ou licence d'enseigner. Il donne aussi en même tems le bonnet de docteur aux théologiens; ce qui est précédé d'une these qu'on nomme aulique, parce qu'elle se soûtient dans la grande salle de l'archevêché. La cérémonie commence par un discours du chancelier à celui qui doit être reçû docteur: à la fin de ce discours, il lui donne le bonnet. Aussi - tôt le nouveau docteur préside à l'aulique où il argumente le premier, & ensuite le chancelier, &c. L'aulique étant finie, le chancelier & les docteurs accompagnés des bedeaux, menent le nouveau docteur à Notre - Dame, où il fait serment devant l'autel de saint Denis, autrefois de saint Sebastien, qu'il défendra la vérité jusqu'à l'effusion de son sang. Ce serment se fait à genoux; la seule distinction que l'on observe pour les princes, est qu'on leur présente un carreau pour s'agenouiller.

A l'égard des licentiés en Medecine, après avoir reçu de lui la bénédiction de licence, ils reçoivent ensuite le bonnet de docteur dans leurs écoles, par les mains d'un medecin.

On trouve des lettres de Philippe VI. dit de Valois, du mois d'Août 1331, par lesquelles, en confirmant quelques usages observés de tems immémorial dans la faculté de Medecine, il ordonne que les écoliers en Medecine qui auront fait leur cours, & voudront être maîtres, seront présentés par les ma<-> tres au chancelier de l'église de Paris, qui doit les examiner chacun à part; & que s'ils se trouvent capa<-> bles, ils soient licentiés.

Il intervint encore au mois de Juin 1540, un arrêt de reglement à leur sujet; par lequel, faisant droit sur la requête des licentiandes en la faculté de Medecine, il fut dit que dorénavant, au tems de la mi - carême, la faculte de Medecine s'assemblert en la salle de l'éveché de Paris, où l'on à accoûtumé de faire les docteurs en Théologie, que le chancelier l'université en l'église de Paris s'y trouvera

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