ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"84"> la dyssenterie, l'évanonissement, une sueur froide, le hoquet, le tremblement de presque toutes les parties du corps, les convulsions, la gangrene, la mort.

Il y en a dont la seule odeur a produit l'épilepsie, ou une maladie des nerfs qui en approchoit, & même une mort subite, suivant Foreste, dans son des poisons, observat. ij. Il rapporte encore qu'une femme étoit tombée dans une cruelle maladie qui dégénéra en folie, pour avoir mangé des champignons venéneux. Rhasis parle d'un champignon de ce genre, dont il dit que la poudre mise sur un bouquet, empoisonne quand on le flaire. Mais je ne trouve pas vraissemblable le récit que fait Hildan (Cent. IV. obs. xxxv.) des cruels symptomes arrivés à un homme, pour avoir seulement tenu des champignons venimeux. Sans le savoir, il en avoit apparemment avalé la poussiere.

Il paroît que tous ces symptomes, produits si promptement sur les membranes & sur les fibres nerveuses de l'estomac & des intestins, viennent des particules salines, sulphureuses, subtiles, acres, & caustiques des mauvais champignons. Lorsque ceux de bonne espece sont secs & bien lavés dans plusieurs eaux, ils ne sont pas à la vérité nuisibles, parce que leurs particules acres ont été emportées. Quelques-uns prétendent les corriger encore davantage par le vinaigre ou l'huile, qui répriment & qui enveloppent leur sel volatil - urineux; & c'est - là en effet un des meilleurs correctifs de ce mets délicat. Mais quelqu'apprêt que l'on leur donne, à quelque sauce que nos Apicius les puissent mettre, ils ne sont bons réellement qu'à être renvoyés sur le fumier où ils naissent.

Si toutefois quelqu'un par ignorance, par gourmandise, par témérité, ou par peu de confiance en ces sages préceptes, avoit mangé des champignons empoisonnés, on demande quels remedes il faudroit employer pour le guérir. Ce cas indique sur le champ la nécessité des vomitifs, ensuite des minoratifs, des acides spiritueux, des savonneux, des adoucissans: mais ce malheur peut arriver dans des lieux où le Medecin est éloigné, où les remedes manquent, & néanmoins le mal exige un prompt secours qu'on ait sous la main; quel seroit - il? De l'eau tiede salée de quelque sel neutre, tel que de nitre pur, de nitre vitriolé, de sel de prunelle, de sel de glauber, & à leur défaut de sel marin: on fera boire au malade coup sur coup quantité de cette eau tiede, qui dissout le champignon, irrite l'estomac, & le provoque d'abord au vomissement.

Etant l'année passée dans nos terres, où le cuisinier s'empoisonna lui - même à souper par un champignon fort venéneux, qu'il croyoit de la bonne & délicate espece, de celle qu'on nomme oronge en Guienne, je fus à portée de le secourir assez promptement; cependant il avoit déjà une partie des symptomes dont j'ai parlé ci - dessus, oppression, suffocation, anxiété, cardialgie, tension du bas - ventre, tremblement, sueur froide: je vis de l'eau tiede toute prête dans un coquemar, avec du sel sur la table que je jettai dedans; le malade vomit à la seconde écuellée de cette eau, une partie du champignon réduit en mucilage; je réitérai cette boisson jusqu'à ce que l'estomac fût entierement vuidé: mais comme le ventre restoit tendu avec douleur, j'employai les fomentations émollientes, & je changeai ma boisson d'eau salée en eau fortement miellée, qui produisit une diarrhée abondante & facile. Je finis la cure sur la fin de la nuit par un remede adoucissant, quelques verres d'émulsions, & pour conclusion par un grain d'opium. Le lendemain le malade se trouva en aussi bonne santé qu'avant son empoisonnement. Cet articles est de le chevalier de Jaucourt.

Champignon de mer, (Page 3:84)

Champignon de mer, (Hist. ) corps marin ainsi nommé parce qu'il ressemble beaucoup à un vrai champignon. Voyez Planche XXIII. sig. 1. Le champignon de mer est fort analogue à l'astroite & à l'illet de mer. Voy. Astroite, illet de mer. Ainsi il doit être mis au nombre des productions des insectes de mer, comme toutes les fausses plantes marines. M. Peyssonel a reconnu que ces prétendues plantes étcient formées par des insectes de mer, & principalement par des polypes. C'est un assemblage de cellules que l'on pourroit appeller polysier. Les champignons de mer sont de substance pierreuse, comme les madrépores; ils sont ordinairement applatis & arrondis, convexes d'un côté, & concaves de l'autre. Leur face convexe est feuilletée; leur forme varie; il y en a qui sont allongés: ils sont aussi de différentes grandeurs; les plus grands pourroient couvrir la tête: aussi les appelle - t - on bonnets de Neptune. Voyez Polypier, Plante marine. (I)

Champignon d'eau; (Page 3:84)

Champignon d'eau; c'est un bouillon qui sortant de sa tige, tombe dans une coupe élevée sur un pié en maniere de gros balustre, d'où il fait nappe dans le bassin d'en - bas. Quand il est composé de plusieurs coupes, il change de nom, & s'appelle pyramide. (K)

Champignon, (Page 3:84)

* Champignon, (OEcon. domest.) c'est co corps noir & à - peu - près sphérique, qui se forme à l'extrémité du lumignon, soit des lampes, soit des chandelles, quand on a négligé pendant quelque tems de les moucher: c'est proprement un charbon fait de la substance de la meche, de son humidité, de quelques parties du suif qui ne peuvent plus s'enfiammer, & peut - être de la vapeur de l'air, s'il est vrai que ce champignon se forme particuliérement dans les tems humides; ce qu'il faudroit observer. Quand les parties de ce champignon viennent à se séparer du lumignon, elles tombent au pié de la meche, font couler la chandelle, & quelquefois l'allument dans une partie de sa longueur; ce qui peut occasionner des incendies, sur - tout si cela arrive sur la table d'un homme de cabinet pendant son absence. On lui a donné le nom de champignon à cause de sa ressemblance.

CHAMPIGNY (Page 3:84)

CHAMPIGNY, (Géog. mod.) petite ville de France en Touraine.

CHAMPION (Page 3:84)

CHAMPION, s. m. (Hist. mod.) signifie proprement une personne qui entreprend un combat pour un autre, quoiqu'on applique aussi ce nom à celui qui combat pour sa propre cause. Voyez Combat.

Hottoman définit le champion; certator pro alio datus in duello, à campo dictus, qui circus erat, decertantibus definitus: de là vient aussi le mot de champ de bataille.

Du Cange observe que les champions dans la signification propre, étoient ceux qui se battoient pour d'autres; lesquels étant obligés selon la coûtume d'accepter le duel, avoient pourtant une excuse légitime pour s'en dispenser, comme de cadncité, de jeunesse, ou d'infirmité: il ajoûte, que c'étoit le plus souvent des mercénaires qu'on loüoit à prix d'argent, & qui dès - lors passoient pour infames.

Quelquefois cependant le vassal, en vertu de son fief & des conditions de l'hommage, devenoit champion de son seigneur, dès que ce dernier le demandoit.

Des auteurs soûtiennent que toutes personnes étoient reçues à servir de champions, excepté les parricides & ceux qui étoient accusés de crimestrès - odieux. Les clercs, les chanoines, les religieux, les femmes mêmes étoient obligées de fournir des champions pour prouver leur innocence.

Cette coûtume de décider les différends par un [p. 85] combat, est venue originairement du nord; elle passa de - là en Allemagne, les Saxons la porterent en Angleterre, & elle s'établit insensiblement dans le reste de l'Europe, sur - tout chez les nations militaires, & qui fuisoient leur principale occupation des armes. Voyez Duel.

Lorsqu'on avoit choisi deux champions pour décider de la vérité ou de la fausseté d'une accusation, il falloit avant qu'ils en vinssent aux mains, qu'il intervint sentence pour autoriser le combat. Quand le juge l'avoit prononcée, l'accusé jettoit un gage (d'ordinaire c'étoit un gant); ce gage de bataille étoit relevé par l'accusateur: après quoi on les mettoit l'un & l'autre sous une garde sûre jusqu'au jour marqué pour le combat. Voy. Gage & Gantelet.

Si dans l'intervalle l'un des deux prenoit la fuite, il étoit déclaré infame, & convaincu d'avoir commis le crime qu'on lui imputoit; l'accusé, non plus que l'accusateur, n'obtenoit la permission de s'en tenir là, qu'en satisfaisant le seigneur pour la confiscation qu'il auroit dû avoir des effets du vaincu, si le combat avoit eu lieu.

Avant que les champions entrassent dans la lice, on leur rasoit la tête, & ils faisoient serment qu'ils croyoient que les personnes dont ils soûtenoient la cause, avoient raison, & qu'ils les défendroient de toutes leurs forces. Leurs armes étoient une épée & un bouclier. Quelques - uns disent qu'en Angleterre c'étoit le bâton & le bouclier. Lorsque les combats se faisoient à cheval, on armoit les combattans de toutes pieces; les armes étoient bénites par un prêtre avec beaucoup de cérémonies; chacun des combattans juroit qu'il n'avoit point de charmes sur lui; & pour s'animer, l'action commençoit par des injures réciproques; puis les champions en venoient aux mains au son des trompettes: après qu'ils s'étoient donnés le nombre de coups marqués dans le cartel, les juges du combat jettoient une baguette, pour avertir les champions que le combat étoit sini: s'il duroit jusqu'à la nuit, ou qu'il sinît avec un avantage égal des deux côtés, l'accusé étoit alors réputé vainqueur; la peine du vaincu étoit celle que les lois portoient contre le crime dont il étoit question: si le crime méritoit la mort, le vaincu étoit desarmé, traîné hors du champ, & exécuté aussi - tôt, ainsi que la partie dont il soûtenoit la cause: s'il avoit combattu pour une femme, on la brûloit. Voyez Duel. (G) (a)

C'est un spectacle curieux, dit l'illustre auteur de l'Esprit des Lois, de voir ce monstrueux usage du combat judiciaire réduit en principes, & de trouver le corps d'une jurisprudence si finguliere. Les hommes, dans le fond raisonnables, soûmettoient à des regles leurs préjugés même. Rien n'étoit plus contraire au bon sens que le combat judiciaire; mais ce point une fois posé, l'exécution s'en fit avec une certaine prudence. L'auteur célebre que nous venons de citer, entre à ce sujet dans un détail très curieux sur les regles de ces combats, qu'on pourroit appeller le code des horicides; mais ce qui est encore plus précieux, ce sont les réflexions philosophiques qu'il fait sur ce sujet. La loi Salique, ditil, n'admettoit point l'usage des preuves négatives, c'est - à - dire, qu'elle obligeoit également l'accusateur & l'accusé de prouver: aussi ne permettoit - elle pas le combat judiciaire. Au contraire, la loi des Francs ripuaires admettant l'usage des preuves négatives, il semble qu'il ne restoit d'autre ressource à un guerrier sur le point d'être confondu par une simple assertion ou négation, que d'offrir le combat à son adversaire pour venger son honneur.

L'auteur cherche dans les moeurs des anciens Germains la raison de cet usage si bisarre, qui fait dépendre l'innocence du hasard d'un combat. Chez ces peuples indépendans, les familles se faisoient guerre pour des meurtres, des vois, des injures, comme elles se la font encore ches les pouples libres du nouveau monde. On modi cotte co, un assujettissant cotte guerre Tacise dis chez les Germains les nations mêmes vuidoient souvent leurs querelles par des combats singuliers.

Cette preuve par le combat avoit quelque raison fondée sur l'expérience. Dans une nation uniquement guerriere, la poltronnerie suppose d'autres vices qui l'accompagnent ordinairement, comme la fourberie & la fraude.

La jurisprudence du combat judiciaire, & en général des épreuves, ne demandant pas beaucoup d'étude, fut une des causes de l'oubli des lois saliques, des lois Romaines, & des lois capitulaires: elle est aussi l'origine du point d'honneur & de la fureur de notre nation pour les duels, de l'ancienne chevalerie, & de la galanterie. Voyez l'ouv que nous abrégeons, liv. XXVIII. ch. xiij. & suiv. (O)

Champion (Page 3:85)

Champion du Roi, (Hist. mod. d'Angl.) chevalier qui, après le couronnement du roi d'Angleterre, entre à cheval, armé de toutes pieces, dans la salle de Westminster, jette le gant par terre, & présente un cartel à quiconque oseroit nier que le nouveau prince soit légitime roi d'Angleterre.

C'est en 1377, dans la cérémonie du couronnement de Richard II. ce prince déposé dans la suite pour avoir voulu se mettre au - dessus des lois, que l'histoire d'Angleterre fait mention pour la premiere fois d'un champion qui alla se présenter, armé de toutes pieces, dans la salle de Westminster où le roi mangeoit: & qui ayant jetté son gantelet terre, désia tous ceux qui voudroient disputer au roi ses justes droits sur la couronne.

On ignore l'origine de cotte coûtume, qui s'est conservée jusqu'à présent; mais il est certain qu'elle est plus ancienne que le couronnement de Richard II. puisque le chevalier Jean Dimmock, qui sit alors l'office de champion, y fut admis en vertu d'un droit attaché à une terre qu'il possédoit dans le comté de Lincoln, savoir le manoir de Scrivelby, qu'il avoit du chef de sa femme. Voyez Rapin, tom. III. Walsingham, & Froissard. Cet article est de M. le chevalier de Jaucourt.

CHAMP - LEVER (Page 3:85)

CHAMP - LEVER, v. act. & neut. en termes de Bijoutier; c'est surbaisser avec une chape le champ d'une piece, & le réduire à la hauteur précise où il doit rester, soit pour y incruster quelques pierreries, soit pour y placer des émaux. Voyez Émailler. Dans ce dernier cas, les fonds qu'on a champlevés, doivent être flinqués, c'est - à - dire piqués avec un burin, tel que la rape de Menuisier.

Champ - lever, (Page 3:85)

Champ - lever, en termes de Fourbisseur & de Ciseleur; c'est l'action de creuser & de découvrir au burin, sur un morceau d'acier, les figures qu'on y a dessinées & tracées, & qu'on doit mettre en basrelief.

CHAMPLITE ou CHANNITE (Page 3:85)

CHAMPLITE ou CHANNITE, (Géog.) petite ville de France en Franche Comté.

CHAMPLURE (Page 3:85)

* CHAMPLURE, s. f. (OEcon. rustiq.) c'est l nom qu'on donne à la campagne à une gélée légere qui a endommagé les vignes. Cette gélée est dangereuse. Lorsque la vigne en a souffert, on dit qu'elle est champlée.

CHAMPSAUR (Page 3:85)

CHAMPSAUR, (Géog.) petit pays de France, avec titre de duché, dans le Dauphiné; la capitale est Saint - Bonnet.

CHAMPTOCEAUX (Page 3:85)

CHAMPTOCEAUX, (Géog.) petite ville de France en Anjou.

CHAMYNA (Page 3:85)

* CHAMYNA, ad. f. (Mythol.) surnom sous le quel Cérès étoit adorée à Pise. Elle avoit un temple dans cette ville, au même endroit où l'on croyoit

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