ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"80"> percevoir outre le premier champart qui leur est dû. Les héritages chargés de ce droit sont déclarés tenus à champart & champartage. Ce droit dépend des titres Il consiste ordinairement dans un demi - champart. Il est seigneurial & imprescriptible comme le champart, quand il est dû sans aucun cens. Il en est parlé dans l'histoire de Dourdan, & dans le nouveau Ducange, au mot campartagium. Voyez aussi le tr. des fiefs de Guyot, tome IV. ch. du droit de champart, n. 3. & ses notes sur l'art. lv. de la coûtume de Mantes.

CHAMPARTEL (Page 3:80)

CHAMPARTEL, adj. m. (Jurisp.) terre champartelle, sujette au droit de champart. C'est ainsi que ces terres sont appellées dans les anciennes coûtumes de Beauvaisis par Beaumanoir, ch. lj. Voyez Champart & Champartir.

CHAMPARTER (Page 3:80)

CHAMPARTER, v. n. (Jurisp.) terme usité dans quelques coûtumes, pour dire, lever le droit de champart: telles sont celles de mantes, art. lv. Etampes, ch. iij. art. ljx.

CHAMPARTERESSE (Page 3:80)

CHAMPARTERESSE, adj. (Jurisprud.) grange champarteresse: est une grange seigneuriale où se mettent les fruits levés pour droit de champart. On l'appelle champarteresse, de même qu'on appelle grange dixmeresse celle où l'on met les dixmes inféodées du seigneur. Dans les coûtumes & seigneuries où le champart est seigneurial, & où il est dù in recognitionem dominii, comme le cens, les possesseurs d'héritages chargés de tel droit sont obligés de porter le champart en la grange champarteresse du seigneur. Il est parlé de grange champarteresse dans la coûtume d'Orléans, art. cxxxvij. Voyez Lalande sur cet artic. voyez aussi la coûtume d'Etampes, chap. iij. art. lix. voyez Champart.

On peut aussi donner la qualité de champarteresse, à une dame qui a droit de champart seigneurial, de même qu'on appelle seigneur décimateur celui qui a les dixmes inféodées.

CHAMPARTEUR (Page 3:80)

CHAMPARTEUR, s. m. (Jurisp.) est celui qui perçoit & leve le champart dans le champ. Le seigneur ou autre qui a droit de champart, peut le faire lever pour son compte directement par un commis, ou autre préposé dépendant de lui. Lorsque le champart est affermé, c'est le fermier ou receveur qui le leve pour son compte, soit par lui - même ou par ses domestiques, ouvriers & préposés. On peut aussi quelquefois donner la qualité de champarteur à celui qui a droit de champart, comme on appelle seigneur décimateur celui qui a droit de dixme.

CHAMPARTI (Page 3:80)

CHAMPARTI, terres champarties, voyez ci - après Champartir.

CHAMPARTIR (Page 3:80)

CHAMPARTIR, v. n. (Jurisprud.) se dit dans quelques coûtumes pour prendre & lever le champart. Telles sont les coûtumes de Nivernois, tit. 11. art. ij. Montargis, ch. iij. art. iij. c'est la même chose que ce qu'on appelle ailleurs champarter. Dans les anciennes coûtumes de Beauvaisis par Beaumanoir, ch. lj. les terres sujettes à terrage sont nommées terres champarties, ou terres champartelles. Voy. ci - devant Champart, Champarter, Champarteresse, Champarteur.

CHAMPAY (Page 3:80)

CHAMPAY, s. m. (Jurisp.) pascage des bestiaux dans les champs; terme formé des deux mots champ & paitre. Les auteurs des notes sur la coûtume d'Orléans s'en servent sur l'article cxlv pour exprimer le pascage des bestiaux. Voyez Pascage.

CHAMPAYER (Page 3:80)

CHAMPAYER, est la même chose que faire paître dans'les champs. La coûtume d'Orléans, article cxlviij. dit que nul ne peut mener pâturer & champayer son bestial en l'héritage d'autrui, sans la permission du seigneur d'icelui. Voy. ci - dev. Champay.

CHAMPÉAGE (Page 3:80)

CHAMPÉAGE, s. m. (Jurisprud.) terme usité en Mâconnois, pour exprimer le droit d'usage qui appartient à certaines personnes dans des bois taillis. Ce terme paroît convenir singulierement au droit de pascage que ces usagers ont dans les bois: c'est proprement le droit de faire paître leurs bestiaux dans les champs en général; & ce droit paroit être le même que les auteurs des notes sur la coûtume d'Orléans, art. cxlv. appellent champay. Voyez Pascage & Champay. (A)

CHAMPER (Page 3:80)

* CHAMPER, v. n. terme de Salines; c'est jetter le bois sur la grille dans le travail du sel de fontaine. Voyez Saline. On donne à l'ouvrier occupé de cette fonction le nom de champeur. Voyez Champeur.

CHAMPEUR (Page 3:80)

* CHAMPEUR, s. m. (Salines.) c'est ainsi qu'on appelle ceux des ouvriers qui travaillent dans les salines de Franche - Comté, qu'on employe à mettre le bois sur la grille, & à entretenir le feu sous les poêles.

CHAMPIER (Page 3:80)

CHAMPIER, sub. m. (OEconom. rust.) est le nom que l'on donne en Dauphiné au messier ou garde des moissons qui sont encore dans les champs. Voyez les mémoires pour servir à l'histoire du Dauphiné, par M. de Valbonay, ch. xij. (A)

CHAMPIGNON (Page 3:80)

CHAMPIGNON, s. m. (Hist. nat.) fungus, genre de plante dont les especes ont un pédicule qui soûtient un chapiteau convexe en - dessus, concave en - dessous, ordinairement uni, & rarement cannelé sur la face convexe; feuilleté sur la face concave, ou fistuleux, c'est - à - dire garni de petits tuyaux. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Néron avoit coûtume d'appeller les champignons le ragoût des Dieux, parce que Claude, dont il fut le successeur, empoisonné par des champignons, fut mis après sa mort au nombre des Dieux.

C'est un mets dont les anciens gourmands étoient aussi curieux que le sont nos modernes.

L'expérience consécutive, journaliere, & repetée en tous lieux, en tous pays, des accidens arrivés par l'excès des champignons, ou par le mauvais choix qu'on en fait si souvent, ou par le doute dans lequel on se trouve quelquefois touchant la salubrité de ceux qu'on présente sur nos tables, n'ont pû ni nous guérir de notre sensualité pour cette espece d'aliment, ni devenir des motifs suffisans pour engager des Physiciens à en examiner sérieusement la nature.

Toutefois, indépendamment de ce motif, ce genre de plante auroit dû intéresser les amateurs de la Botanique en particulier, par son étendue, sa singularité, son caractere, la promptitude de sa végétation, &c.

Sa connoissance, suivant la remarque de M. de Jussieu, ne nous intéresse pas seulement par rapport à ce que ces plantes peuvent, ou nous servir d'aliment, ou flatter notre goût, ou ce qui vaut mieux, nous procurer des remedes efficaces, comme on l'éprouve de l'agaric, de la vesse - de - loup, &c. mais encore par les avantages que la physique de la Botanique, que la perfection de l'Agriculture, & que les arts même pourroient en tirer.

Sil'on cherche dans les classes des plantes un genre avec lequel les champignons ayent quelque ressemblance, & auquel on puisse les comparer, il ne s'en trouve guere d'autres que les lichens. (Voyez Lichen. ) Comme eux, les champignons sont dénués de tiges, de branches, & de feuilles; comme eux, ils naissent & se nourrissent sur des troncs d'arbres, sur des morceaux de bois pourri, & sur des parties de toutes sortes de plantes réduites en fumier: ils leur ressemblent par la promptitude avec laquelle ils croissent, & par la facilité que la plûpart ont à se sécher, & à reprendre ensuite leur premiere forme lorsqu'on les plonge dans l'eau: il y a enfin entre les uns & les autres une maniere presque uniforme de produire leur graine.

Cette analogie est d'autant plus importante pour la connoissance de la nature des champignons, que les auteurs anciens ne les ont point mis au rang des [p. 81] plantes, & que plusieurs modernes, parmi lesquels se trouvent Messieurs le comte de Marsigli & Lancisi, dans leur dissertation latine sur l'origine des champignons, imprimée à Rome en 1714 in - 8°. se sont persuadés que ceux que l'on voit sur des troncs ou des branches d'arbres, sont des maladies des plantes auxquelles ils sont attachés; semblables aux exostoses, dont le volume ne s'augmente que par le dérangement des fibres osseuses, qui donne lieu à une extravasation de leurs sucs nourriciers; & que ceux qui naissent à terre parmi des feuilles pourries, ou sur les fumiers, ne sont que, ou des expansions de quelques sibres de plantes pourries dont la terre est parsemée, ou des productions causéçs par la fermentation de certains sucs que ces auteurs disent être gras & huileux, qui restés dans les parties de ces plantes pourries, & mêlés avec une portion de sel de nitre, prennent la forme de globule, plus ordinaire qu'aucune autre aux champignons naissans.

Mais toutes ces idées sur la nature des champignons se détruisent aisément par un examen un peu attentif de leur substance, de leur organisation, de leur variété, & de leur maniere de se multiplier; car enfin tous ces noeuds, ces vessies, & ces autres tumeurs qui paroissent sur certaines parties des arbres, de même que sur le corps des animaux, comme des maladies auxquelles ils sont sujets, sont composés d'une matiere qui participe de la substance solide ou liquide de ces plantes & de ces animaux sur lesquels ils se rencontrent; au lieu que la substance des champignons qui s'attachent aux arbres, est non seulement toute différente de celle des plantes sur lesquelles ils naissent, mais même est semblable à celle des champignons qui sortent immédiatement de la terre.

Si d'ailleurs la singularité de l'organisation est dans les plantes un de ces caracteres qui les distinguent des autres productions de la nature, ce même caractere se fait reconnoître par une disposition particuliere d'organes dans les champignons.

Les caracteres de l'organisation ne se trouvent pas moins multipliés dans cette plante, qu'ils le sont dans tous les genres de classes de plantes; ils y sont constans, en quelque pays & dans quelque année qu'on les observe; ce qui doit se faire par le moyen d'une reproduction annuelle d'especes, qui ne peut se comprendre sans la supposition d'une semence qui les perpétue & les multiplie.

Cette supposition de semences n'est point imaginaire; elles se font sentir au toucher en maniere de farine dans les champignons, dont la tête est feuilletée en - dessous, lors sur - tout qu'ils commencent à se pourrir; on les apperçoit aisément à la faveur de la loupe dans ceux dont les feuillets sont noirs à leur marge; on lès trouve sous la forme d'une poussiere dans ceux qu'on appelle vesses - de - loup; elles paroissent en assez gros grains sur le champignon de Malthe; elles sont placées dans des loges destinées à les contenir dans l'agaric noir digité de Boerhaave.

Quelque peine qu'on ait communément à se convaincre que ce sont de véritables graines, les Botanistes accoûtumés à en voir de pareilles dans d'autres plantes, les reconnoissent aisément dans celle - ci, & ne peuvent plus douter que les champignons ne soient d'une classe particuliere de plantes, lorsqu'en comparant les observations faites en différens pays, avec les figures & les descriptions de ceux qui ont été gravés, ils apperçoivent chacun chez eux les mêmes genres & les mêmes especes.

L'établissement de la classe nouvelle à former, pour la perfection de la méthode, doit donc se tirer de quelques caracteres qui ne soient pas moins essentiels que ceux des autres classes, & qui les différencient.

Et quels seront les caracteres de ces sortes de plantes? sinon d'être dans toutes leurs parties d'une substance uniforme, mollsses locsqu'elles sont dans leur état de fraîcheur, charnues, faciles à se rompre, aussi promptes à venir qu'elles sont de p de durée, & capables, lorsqu'elles sont seches, de repndre leur forme & leur volume naturel, si on les trempe dans quelque liqueur dont elles s'; caracteres qui tous pourroient se comprendre sous le nom de plan fenguenses: d'ailleurs elles se sont connoître à l'extérieur par une figure si singuliere, que n'ayant ni branches, ni seuilles, ni flecus pour la plûpart, elles ne ressemblent ni à aucuse herbe, ni à aucun arbre.

On pourroit diviser les plantes fengueuses en deux sections générales; l'une renfermerout les lychen, & l'autre les champignons: la section des chempignons seroit susceptible de deux divisions considérables, dont l'une comprendroit les champignons qui nportent que des graines, & l'autre ceux qui ont des raines & des fleurs.

Les genres de la premiere de ces divisions seroient le champignon proprement dit, le poreux, l'hérissé, la morille, les fungoide, la vesse - de - loup, les agarics, les coralle - fungus, & les truffes.

Les genres de la seconde de ces soûdivisions seroient le typhoides, & l'hypoxylon.

Il ne resteroit plus qu'à faire une application particuliere des caracteres de tous les genres qui se rapportent aux différentes divisions de la classe générale, à donner le dénombrement des especes, avec une concordance des descriptions des auteurs, conforme aux figures qu'ils en ont fait graver.

Telles sont les remarques & le projet qu'avoit conçû M. de suffieu en 1728, pour former l'histoire botanique des champignons; mais comme par malheur il ne l'a point exécuté, personne n'a osé se charger d'une entreprise que cet illustre académicien sembloit s'être réservée, & qu'il pouvoit consommer avec gloire.

Il faut donc nous contenter jusqu'à ce jour des ouvrages que nous avons cités sur cette matiere; & quoiqu'ils ne remplissent point nos desirs, ils suffisent néanmoins pour nous mettre sur la voie, pour nous fournir une connoissance générale des divers genres de champignons, & pour nous prouver qu'il n'y a guere de plantes qui produisent plus de variétés en grosseur, en hauteur, en étendue & en différence de couleur des cannelures & du chapiteau, que le fait celle - ci.

Voilà sans doute l'origine des faussetés qu'on lit dans Clusius, Matthiole, Ferrantes Imperati, & autres écrivains, sur la grosseur rme de quelques champignons. Pour moi, lorsque j'entends Clusius parler d'un champignon qui pouvoit nourrir plus d'un jour toute une famille; Matthiole prétendre qu'il en a vû du poids de trente livres; Ferrantes Imperati pousser l'exagération jusqu'à dire qu'il y en a qui pesent plus de cent livres; enfin d'autres rapporter que sur les confins de la Hongrie de la Croatie, il en croît de si gros qu'un seul feroit la charge d'un charriot: je ne trouve pour cuire de si monstrueux champignons, que le pot de la fable de la Fontaine, qui étoit auni grand qu'une église.

Il ne faut pas porter le même jugement sur les faits qui regardent les malheurs causés par des champignons pernicieux; & c'est la certitude des histoires qu'on en cite, qui a engagé divers auteurs modernes à former d'après Dioscoride, la division générale de la classe des champignons, en nuisibles, & en bons à manger. On met au nombre des premiers la vesse - de - loup (voyez ce mot); & au rang des derniers le champignon ordinaire qui vient sur couche,

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.