ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"42"> du chalut, où elles ont treize & quatorze lignes au plus en quarré.

CHALYBES (Page 3:42)

* CHALYBES, s. m. pl. (Géog. anc.) peuples qui habitoient une contrée d'Asie, située entre la Colchide & l'Arménie. Il y avoit encore un peuple du même nom dans la partie orientale de la Paphlagonie, sur le rivage méridional du Pont - Euxin; & un troisieme dans le Pont, entre les Moisynoeciens & les Tibériens. Les auteurs ne sont point d'accord sur ces peuples: les uns les confondent; d'autres prétendent être bien fondés à les distinguer. Pline donne encore le nom de Chalybes à un ancien peuple d'Afrique, habitant de la Troglodite; & Justin, à un ancien peuple d'Espagne, habitant des rives du fleuve Chalybs. Voyez Chalybs.

CHALYBS (Page 3:42)

* CHALYBS, (Géog. anc. & mod.) riviere d'Espagne, dont les eaux avoient la réputation de donner une trempe si excellente à l'acier, que les Latins désignoient l'acier du nom de cette riviere, qui s'appelle aujourd'hui cabe.

CHALYBES (Page 3:42)

CHALYBES, (Mat. med.) remedes chalybés ou martiaux; nom générique des remedes tirés du fer ou mars. Voyez Fer. (b)

CHAM, ou CHAN, ou KAN (Page 3:42)

CHAM, ou CHAN, ou KAN, s. m. (Hist. mod.) ce nom qui signifie prince ou souverain, n'est guere en usage que chez les Tartares, qui le donnent indifféremment à leurs princes régnans, de quelque médiocre étendue que soient leurs états. Quelques écrivains cependant ont voulu mettre de la distinction entre le titre de chaam & celui de cham, & ont prétendu que le premier marque une grande supériorité sur l'autre: mais l'on sait aujourd'hui que les Tartares ne connoissent point d'autre titre de souveraineté que celui de cham. Ainsi le prince des Calcha - Moungales, qui est sous la protection de l'empereur de la Chine, ne porte pas moins que lui le titre de cham; ce qui prouve évidemment que cette distinction est imaginaire.

Au reste il n'est permis chez les Tartares qu'au légitime successeur de prendre le nom de cham; & tous les princes de sa maison sont obligés de se contenter de celui de sultan qui leur est affecté. Leur état même & leurs apanages sont si sagement réglés, que si d'un côté on les met dans l'impuissance de cabaler & de troubler le repos public, de l'autre ils n'ont rien à craindre, ni pour leur vie, ni pour leur bien, de la part du gouvernement; & cette raison fait qu'on ne voit jamais chez les habitans du nord de l'Asie, ces sortes de catastrophes d'une politique barbare, si ordinaires dans les autres cours de l'orient, où un prince n'est pas plûtôt monté sur le thrône, que pour sa sûreté il commence par sacrifier ses freres & ses parens.

Le grand cham, ou le contaisch des Kalmoucs, est indépendant de tout autre prince, & il a sous lui beaucoup d'autres chams, qui sont ses vassaux ou ses tributaires. Il habite entre les 43 & 55e degrés de latitude septentrionale: tous les autres sont vassaux de quelques autres grands princes.

Le cham de la petite Tartarie ou de Crimée est soûmis au grand - seigneur, qui le dépose & l'exile quand il juge à propos. Cette supériorité oblige le cham de Crimée de se trouver avec un corps de troupes nationales, lorsque le grand - seigneur commande les armées en personne: leurs troupes, comme celles de tous les autres Tartares, ne consistent qu'en cavalerie. Mais lorsque le cham est à la tête de son armée, il est obligé d'envoyer son fils ainé à Constantinople, plus pour servir d'ôtage à la fidélité de son pere, que pour assûrer l'empire Ottoman dans la famille du cham; parce que dans les conventions faites entre la Porte & le cham des Tartares, ce dernier est appellé à la succession du grand<cb-> seigneur, au cas que la maison des Ottomans vienne à manquer d'héritiers mâles.

On donne aussi en Perse le titre de cham, kan, ou chan, aux principaux seigneurs & aux gouverneurs de provinces, qui sont obligés d'entretenir un certain nombre de troupes pour le service du sophi.

Sperlingius, dans sa Dissertation sur le titre de koning, qui dans la langue allemande & dans celles du nord signifie roi, croit que le nom de kan est dérivé de celui de koning, ou koing: mais ne pourroit - on pas dire au contraire, que comme les Tartares sont plus anciens que les peuples du nord, c'est de leur langue qu'on a tiré le titre de koing, c'est - à - dire roi sur les Tartares. Voyez la relation fort curieuse qui en a été imprimée à Amsterdam en 1737. (a)

Cham, (Page 3:42)

Cham, (Géog. mod.) contrée maritime d'Asie, du royaume de la Cochinchine.

CHAMADE (Page 3:42)

CHAMADE, s. f. terme d'Art milit. maniere de battre un tambour, ou espece de son de trompette que donne un ennemi pour signal qu'il a quelque proposition à faire au commandant, soit pour capituler, soit pour avoir permission de retirer des morts, faire une treve, ou quelque chose de semblable.

Ce terme ne s'employe guere que pour exprimer la demande que fait le commandant d'une place de traiter des conditions qu'il veut obtenir pour se rendre.

Ménage le dérive de l'italien chiamata, qui 2 été fait de clamare, crier.

On eleve aussi pour capituler un drapeau blanc sur le rempart: ainsi dire qu'une place a arboré le drapeau blanc, c'est dire qu'elle a demandé à capituler. Voyez Capitulation. (Q)

CHAMÆBUXUS (Page 3:42)

CHAMÆBUXUS, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur irréguliere, qui a toute l'apparence d'une fleur légumineuse: cependant elle n'est composée que de trois feuilles, dont les deux supérieures sont relevées, & représentent l'étendart: l'inférieure est creusée en gouttiere, terminée par une espece de cuillieron. Le pistil qui est renfermé dans cette gouttiere, devient un fruit plat, assez rond, tout semblable à celui de la polygala; car il est partagé en deux loges dans sa longueur, lesquelles s'ouvrent sur les bords, & renferment des graines oblongues. Tournefort, Mém. de l'Acad. royale des Scienc. ann. 1725. Voyez Plante. (l)

CHAMÆCERASUS (Page 3:42)

CHAMÆCERASUS, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs monopétales, soûtenues sur le calice. Ces fleurs naissent deux à deux sur le même pédicule: elles sont en forme de tuyau découpé à son ouverture en deux levres, dont la supérieure est recoupée en quelques parties. L'inférieure est taillée en forme de languette. Le calice devient dans la suite un fruit composé de deux baies molles, dans lesquelles sont contenues des semences applaties & arrondies. Tournefort, Inst. rei herbar. Voyez Plante. (I)

CHAMÆDRIS (Page 3:42)

CHAMÆDRIS, voyez Germandrée.

CHAMÆMELUM (Page 3:42)

CHAMÆMELUM, (Hist. nat. bot.) genre de plante qui ne differe de l'anthemis, qu'en ce que ses fleurons ou ses semences ne sont point séparées par de petites feuilles écailleuses. Micheli, nov. plant. gen. Voyez Plante & Anthemis. (I)

CHAMÆRODODENDROS (Page 3:42)

CHAMÆRODODENDROS, (Hist nat. bot.) genre de plante à fleur monopétale, tubulée, & presque en forme d'entonnoir. Le pistil sort du calice, & est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur. Il devient dans la suite un fruit oblong, qui est divisé en cinq loges, & qui s'ouvre en cinq capsules assemblées contre un pivot: chacune de ces capsules renferme de petites semences. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I) [p. 43]

CHAMARIER (Page 3:43)

CHAMARIER, s. m. (Hist. eccl.) du latin camerarius, est le nom que l'on donne dans certains chapitres à une dignité ou office, que l'on appelle plus communément ailleurs, chambrier. Le chamarier est la premiere dignité de l'église collégiale de S. Paul de Lyon. Le chamarier ou chambrier a été ainsi nommé, parce que dans l'origine c'étoit lui qui présoit à une chambre ou chapitre particulier, dans lequel on régloit la dépense & autres menues affaires de la maison. Voyez ci - après Chambrier. (A)

CHAMARES (Page 3:43)

* CHAMARES, s. m. pl. (Géog. anc.) peuples anciens de la Germanie inférieure. Ils posséderent le pays que les Tubantes & les Usipiens habiterent après eux. On les trouve ensuite unis & contigus aux Angrivariens. Ils n'étoient séparés des Bructeres que par l'Ems. Ils se rapprocherent dans la sùite du Rhin dont ils s'étoient écartés: alors ils se joignirent aux Francs, & il n'en fut plus question.

CHAMB (Page 3:43)

CHAMB, (Géog. mod.) petite ville d'Allemagne au cercle de Baviere, capitale d'un comté de même nom, sur la riviere de Chamb. Long. 30. 30. lat. 49. 14.

CHAMBELLAGE, CHAMBELLENAGE (Page 3:43)

CHAMBELLAGE, CHAMBELLENAGE, ou CHAMBRELAGE, s. m. (Jurisprud.) terme usité dans plusieurs coûtumes. C'est un droit ou profit de fief dû au seigneur dominant, pour chaque mutation de vassal.

Le terme de chambellage vient de ce qu'autrefois le chambellan, dont l'office est de veiller sur ce qui se passe dans la chambre du roi, assistoit à la cérémonie de la foi & hommage des vassaux du roi, & recevoit d'eux à cette occasion quelque libéralité; ce qui fut depuis converti en un droit; tellement que par arrêt de l'année 1262, il fut ordonné que les chambellans auroient droit de prendre de ous vassaux qui relevoient du roi, 20 sous pour un fief de cinquante livres de rente & au - dessous; cinquante sous pour un fief de cent livres de revenu; & cinq livres, le tout parisis, pour un fief de cinq cens livres de revenu & au - dessus; ce que l'on trouve rapporté dans le Registre de S. Just. Voyez aussi Pasquier, en ses Recherches, liv. IV. ch. xxxiij.

Les seigneurs particuliers avoient aussi autrefois la plûpart leurs chambellans, lesquels, à l'imitation du chambellan du roi, exigeoient un droit des vassaux du seigneur, pour les introduire dans sa chambre lorsqu'ils venoient faire la foi & hommage; droit que les seigneurs ont appliqué à leur profit, depuis qu'ils ont cessé d'avoir des chambellans en titre.

Les coûtumes de Hainaut & de Cambrai appellent ce droit chambrelage; & celle de Bretagne, chambellenage.

Le chambellage n'est pas de droit commun: il n'a pas lieu dans la coûtume de Paris, ni dans la plûpart des coûtumes: celles où il est usité sont Meaux, Mantes, Senlis, Clermont, Châlons, Saint - Omer, Chauni, Saint - Quentin, Ribemont, Doulenois, Artois, Amiens, Montreüil, Beauquesne, Saint - Riquier, Péronne, Saint - Paul, Poitou, Valois, Noyon, Laon, Ponthieu, Cambrai, Aire, Hesdin, Hainaut, Tournai, Bretagne, & quelques autres.

Le droit de chambellage est réglé différemment par les coûtumes, tant pour la quotité du droit, que pour la qualité de ceux qui le doivent, & les cas où il est dû.

Dans la coûtume de Mantes il est d'un écu - sol, qui est dû au seigneur par le fils ou autre ascendant en ligne directe, auquel le fief est avenu par succession, quand il vaut cinquante livres de revenue & plus.

Dans la coûtume de Poitou il est de dix sous pour chaque hommage lige, & de cinq sous pour les hommages pleins.

Celles de Senlis, Valois, le fixent à vingt sous.

La coûtume de Noyon donne le choix de payer vingt sous ou une piece d'or, à la volonté du vassal. Celle de Saint - Quentin veut que cette piece d'or vaille un demi - écu ou au - dessus, à la discrétion du vassal, pourvû que le fief soit de vingt livres de rente; car s'il vaut moins, il n'est dû que cinq sous.

Dans la coûtume de Montdidier, Roye, & Péronne, l'origine de ce droit est de douze livres dix sous, si le fief vaut cent livres par an & au - dessus; s'il vaut moins, il n'est dû que vingt - cinq sous.

Il y a encore plusieurs autres différences entre les coûtumes par rapport à ce droit, mais qu'il seroit trop long de rapporter. Voyez le Glossaire de M. de Lauriere, au mot chamellage, & les commentateurs des coûtumes où ce droit est usité. (A)

Chambellage (Page 3:43)

Chambellage étoit aussi un droit que les évêques, archevêques, abbés, & autres prélats du royaume payoient au roi en lui prêtant serment de fidélité. Ce droit dû à cause des offices de grand-maître, de grand sénéchal de France, que le roi tenoit en ses mains, dénote qu'il étoit dû anciennement à ceux qui possédoient ces offices. Philippe IV. dit le bel, ordonna au mois de Mars 1309 que tout l'argent qui proviendroit du droit de chambellage payé par les évêques, abbés, abbesses, & autres prélats, seroit mis entre les mains du grandaumônier, pour être employé à marier de pauvres filles nobles. Ce droit étoit alors de la somme de dix livres. Présentement les évêques & archevêques, avant de prêter leur serment de fidélité, sont obligés de payer la somme de trente - trois livres entre les mains du thrésorier des aumônes & bonnes oeuvres du Roi. (A)

Chambellage, (Page 3:43)

Chambellage, s. m. (Jurisp.) est encore un droit que la chambre des comptes taxe à la réception d'un vassal en foi & hommage. Il tire son origine des libéralités que l'on faisoit anciennement au grand chambellan pour être introduit dans la chambre du roi, lorsqu'il recevoit lui - même la foi & hommage de ses vassaux. Ces libéralités passerent tellement en coûtume, qu'elles devinrent un droit autorisé par le prince. En effet, au registre de S. Just. fol. 15. v°. il y a une ordonnance de Philippe le hardi de 1272, que quiconque fera hommage, payera au chambellan, savoir, le plus pauvre homme, vingt sous parisis; ceux de cent livres de terre, cinquante sous parisis; ceux de six cens livres de terre, cent sous parisis; les barons, évêques ou archevêques, dix livres parisis. Le roi s'étant déchargé sur la chambre des comptes du soin de recevoir la foi & hommage de ses vassaux, le premier huissier qui les introduit en la chambre, & qui représente en cette partie le chambellan, joüit du même droit, qui est d'un ou plusieurs écus d'or, selon le revenue du fief. Voyez les recherches de Pasquier, liv. IV. ch. xxxiij. le Glossaire de Lauriere, au mot Chambellage; & ce qui est dit du chambellage en l'article précédent pour les évêques. (A)

CHAMBELLAN (Page 3:43)

CHAMBELLAN, s. m. (Hist.) officier de la cour d'un souverain, dont la charge concerne principalement la chambre du prince, mais dont les fonctions varient suivant l'étiquette & le cérémonial des différentes cours. Il y en avoit autrefois plusieurs à la cour de nos rois, & dans les cours étrangeres; mais on leur a substitué les gentilshommes ordinaires de la chambre, ou simplement gentilshommes ordinaires. Ce fut François I. qui les établit. Voyez Gentilshommes ordinaires.

Les rois de Perse avoient leur chambellan; & il est mention dans les actes des apôtres d'un chambellan d'Hérode. Les empereurs Romains du haut & du bas empire, avoient aussi de semblables officiers, sous le titre de prapositi cubiculi; & les derniers em<pb->

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