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Quoique l'Astronomie ait été fort en honneur chez les Chaldéens, & qu'ils l'ayent cultivée avec beaucoup de soin, il ne paroît pourtant pas qu'elle eût fait parmi eux des progrès considérables. Quels Astronomes, que des gens qui croyoient que les éclipses de lune provenoient de ce que cet astre tournoit vers nous la partie de son disque qui étoit opaque? car ils croyoient l'autre lumineuse par elle - même, indépendamment du soleil: où avoient - ils pris aussi que le globe terrestre seroit consumé par les flammes, lors de la conjonction des astres dans le signe de l'Ecrevisse, & qu'il seroit inondé si cette conjonction arrivoit dans le signe du Capricorne? Cependant ces Chaldéens ont été estimés comme de grands Astronomes; & il n'y a pas même long - tems qu'on est revenu de cette admiration prodigieuse qu'on avoit conçue pour leur grand savoir dans l'Astronomie; admiration qui n'étoit fondée que sur ce qu'ils sont séparés de nous par une longue suite de siecles. Tout éloignement est en droit de nous en imposer.
L'envie de passer pour les plus anciens peuples du monde, est une manie qui a été commune à toutes les nations. On diroit qu'elles s'imaginent valoir d'autant mieux, qu'elles peuvent remonter plus haut dans l'antiquité. On ne sauroit croire combien
Après cela, qui ne riroit de voir les Chaldéens nous présenter gravement leurs observations astronomiques, & nous les apporter en preuve de leur grande antiquité; tandis que leurs propres auteurs leur donnent le démenti, en les renfermant dans un si court espace de tems? Ils ont apparemment cru, suivant la remarque de Lactance, qu'il leur étoit libre de mentir, en imaginant des observations de 470000 ans; parce qu'ils étoient bien sûrs qu'en s'enfonçant si fort dans l'antiquité, il ne seroit pas possible de les atteindre. Mais ils n'ont pas fait attention que tous ces calculs n'operent dans les esprits une vraie persuasion, qu'autant qu'on y attache des faits, dont la réalité ne soit point suspecte.
Toute chronologie qui ne tient point à des faits, n'est point historïque, & par conséquent ne prouve rien en faveur de l'antiquité d'une nation. Quand une fois le cours des astres m'est connu, je puis prévoir, en conséquence de leur marche assujettie à des mouvemens uniformes & réguliers, dans quel tems & de quelle maniere ils figureront ensemble, soit dans leur opposition, soit dans leur conjonction. Je puis également me replier sur les tems passés, ou m'avancer sur ceux qui ne sont pas encore arrivés; & franchissant les bornes du tems où le Créateur a renfermé le monde, marquer dans un tems imaginaire les instans précis où tels & tels astres seroient éclipsés. Je puis, à l'aide d'un calcul qui ne s'épuisera jamais, tant que mon esprit voudra le continuer, faire un système d'observations pour des tems qui n'ont jamais existé ou même qui n'existeront jamais. Mais de ce système d'observations, purement arbitraire, il n'en résultera jamais que le monde ait toûjours existé, ou qu'il doive toûjours durer. Tel est le cas où se trouvent par rapport à nous les an<pb-> [p. 23]
CHALDRON ou CHAUDRON (Page 3:23)
CHALDRON ou CHAUDRON, s. m. (Comm.)
mesure seche d'Angleterre, qui sert pour le charbon,
& qui contient trente - six boisseaux en monceau,
suivant l'étalon du boisseau qui est déposé à
la place de Guildhall à Londres. Voyez
Le chaldron doit peser 2000 à bord des vaisseaux.
Vingt - un chaldrons de charbon passent pour la vingtaine.
Voyez
CHALET (Page 3:23)
* CHALET, s. m. (OEconomie.) bâtiment plat répandu dans les montagnes de Griers, unïquement destiné à faire des fromages. Voyez Dictionnaire de Trévoux & du Commerce.
CHALEUR (Page 3:23)
CHALEUR, s. f. (Physiq.) est une des qualités
premieres des corps, & celle qui est opposée au
froid. Voyez
Quelques auteurs définissent la chaleur, un être physique dont on connoît la présence & dont on mesure le degré par la raréfaction de l'air, ou de quelque liqueur renfermée dans un thermometre.
La chaleur est proprement une sensation excitée
en nous par l'action du feu, ou bien c'est l'effet que
fait le feu sur nos organes. Voyez
D'où il s'ensuit que ce que nous appellons chaleur est une perception particuliere ou une modification
de notre ame, & non pas une chose qui
existe formellement dans le corps qui donne lieu
à cette sensation. La chaleur n'est pas plus dans le
feu qui brûle le doigt, que la douleur n'est dans
l'aiguille qui le pique: en effet, la chaleur dans le
corps qui la donne, n'est autre chose que le mouvement;
la chaleur dans l'ame qui la sent, n'est qu'une
sensation particuliere ou une disposition de l'ame.
Voyez
La chaleur, en tant qu'elle est la sensation ou l'effet que produit en nous un corps chaud, ne doit être considérée que relativement à l'organe du toucher, puisqu'il n'y a point d'objet qui nous paroisse chaud, à moins que sa chaleur n'excede celle de notre corps; de sorte qu'une même chose peut paroître chaude & froide à différentes personnes, ou à la même personne en différens tems. Ainsi la sensation de chaleur est proprement une sensation relative.
Les Philosophes ne sont pas d'accord sur la chaleur telle qu'elle existe dans le corps chaud; c'est - à - dire, en tant qu'elle constitue & fait appeller un corps chaud, & qu'elle le met en état de nous faire sentir la sensation de chaleur. Les uns prétendent que c'est une qualité; d'autres, que c'est une substance; & quelques - uns, que c'est une affection méchanique.
Aristote & les Péripatétîciens définissent la chaleur, une qualité ou un accident qui réunit ou rassemble des choses homogenes, c'est - à - dire, de la même nature & espece, & qui desunit ou sépare des choses hétérogenes, ou de différente nature: c'est ainsi, dit Aristote, que la même chaleur qui unit & réduit dans une seule masse différentes particules d'or, qui étoient auparavant séparées les unes des autres, desunit & sépare les particules de deux métaux différens, qui étoient auparavant unis & mêlés ensemble. Il y a de l'erreur non - seule<cb->
Pour produire le même effet sur différens corps,
il faut différens degrés de chaleur: pour meler de
l'or & de l'argent, il faut un degré médiocre de
chaleur; mais pour mêler du mercure & du soufre,
il faut le plus haut degré de chaleur qu'on puisse
donner au feu. Voyez
Les Epicuriens & autres Corpusculaires ne regardent point la chaleur comme un accident du feu, mais comme un pouvoir essentiel ou une propriété du feu, qui dans le fond est le feu même, & n'en est distinguée que relativement à notre façon de concevoir. Suivant ces Philosophes, la chaleur n'est autre chose que la substance volatile du feu même, réduite en atomes & émanée des corps ignés par un écoulement continuel; de sorte que non - seulement elle échausse les objets qui sont à sa portée, mais aussi qu'elle les allume quand ils sont de nature combustible; & qu'après les avoir réduit en feu, elle s'en sert à exciter la flamme.
En effet, disent - ils, ces corpuscules s'échappant du corps ignée, & restant quelque tems enfermés dans la sphere de sa flamme, constituent le feu par leur mouvement; mais après qu'ils sont sortis de cette sphcre & dispersés en différens endroits, de sorte qu'ils ne tombent plus sous les yeux, & ne sont plus perceptibles qu'au tact, ils acquierent le nom de chaleur en tant qu'ils excitent encore en nous cette sensation.
Nos derniers & meilleurs auteurs en Philosophie méchanique, expérimentale, & chimique, pensent fort diversement sur la chaleur. La principale question qu'ils se proposent, consiste à savoir si la chaleur est une propriété particuliere d'un certain corps immuable appellé feu; ou si elle peut être produite mechaniquement dans d'autres corps en altérant leurs parties.
La premiere opinion, qui est aussi ancienne que
Démocrite & le système des atomes, & qui a frayé
le chemin à celle des Cartésiens & autres Méchanistes, a été renouvellée avec succès, & expliquée
par quelques auteurs modernes, & en particulier
par MM. Homberg, Lémery, Gravesande, & surtout
par le savant & ingénieux Boerhaave, dans un
cours de leçons qu'il a donné sur le feu, & dont
on trouvera le résultat à l'article
Selon cet auteur, ce que nous appellons feu est un corps par lui - même, sui generis, qui a été créé tel dès le commencement, qui ne peut être altéré en sa nature ni en ses propriétés, qui ne peut être produit de nouveau par aucun autre corps, & qui ne peut être changé en aucun autre, ni cesser d'être feu.
Il prétend que ce feu est répandu également par tout, & qu'il existe en quantité égale dans toutes les parties de l'espace: mais qu'il est parfaitement caché & imperceptible, & ne se découvre que par certains effets qu'il produit, & qui tombent sous nos sens.
Ces effets sont la chaleur, la lumîere, les couleurs,
la raréfaction & la brûlure, qui sont autant de signes
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