ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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trer. Lorsque la bouche du port est grande, elles
portent sur des piles placées d'espace en espace.
Chaîne
(Page 3:8)
Chaîne de vergues, (Marine.) ce sont de certaines
chaînes de fer qu'on tient dans la hune d'un
vaisseau, & dont on se sert dans le combat pour tenir
les vergues, lorsqu'il arrive que le canon en
coupe les cordes ou manoeuvres.
Chaînes
(Page 3:8)
Chaînes de chaudiere, (Marine.) ce sont des
chaînes de fer qui servent à tenir la chaudiere où
cuisent les vivres de l'équipage lorsqu'elle est sur
le feu. (Z)
Chaîne,
(Page 3:8)
* Chaîne, (Commerce.) mesure qui s'applique à
différentes sortes de marchandises, telles que le bois,
le grain en gerbes, le foin, & même aux chevaux
dont on veut prendre la hauteur. Cette mesure est
faite d'une petite chaîne de fer ou de laiton divisée
en différentes parties égales par des petits fils de
laiton ou de fer fixés sur sa longueur. Ces divisions
sont ou par piés & par pouces, ou par palmes, selon
l'usage des pays. La chaîne s'applique à Paris,
particulierement à la mesure du bois de compte:
l'étalon en est gardé au greffe du châtelet: il a quatre
piés de longueur; à l'un des bouts est un petit
anneau dans lequel peut être reçû un crochet qui
est à l'autre bout, & qu'on peut encore arrêter en
d'autres points de la chaîne. Comme il y a trois sortes
de bois de compte, dont la grosseur excede celle
du bois qui se mesure dans la membrure, il y a sur
la longueur de la chaîne, depuis le crochet, trois
divisions différentes distinguées par des S de fer, &
chacune de ces divisions marque la circonférence
du bois qui doit être admis ou rejetté de la mesure
de la chaîne. Pour savoir si une piece de bois doit
être membrée, ou mesurée à la chaîne, on lui applique
la portion de la chaîne comprise depuis le crochet
jusqu'à l'S, qui termine la longueur qui doit
lui servir de mesure: si cette portion est précisément
la mesure de la circonférence de la piece de
bois, cette piece est réputée de l'espece de bois de
compte désignée par la portion de chaîne qui lui a
été appliquée: si elle est lâche sur cette piece de
bois, cette piece est renvoyée à l'espece de bois de
compte qui est au - dessous de la mesure employée,
ou même elle est entierement rejettée. Au contraire
elle est réservée pour l'espece de bois de compte
qui est au - dessus, si la portion de chaîne qui lui est
appliquée étant trop petite pour l'embrasser, le crochet
ne peut pas entrer dans la bouclette de fer de
l'S qui termine cette portion de la chaîne. On a donne
quatre piés à la longueur de la chaîne, parce
qu'on peut l'appliquer par ce moven à toute autre
mesure de bois, soit neuf soit flotté; ces mesures ou
membrures devant porter quatre piés en quarré.
Voyez
Bois, Membrure.
Chaîne,
(Page 3:8)
* Chaîne, s. f. (Agricult.) c'est dans une charrue
un gros anneau de fer qui tient le timon avec le
paumillon. Le timon passe dans cet anneau, & y est
arrêté par une cheville. On avance ou on recule la
chaîne, en faisant monter ou descendre l'anneau sur
le timon, & en le fixant avec la cheville qu'on place
alors dans un trou plus haut ou plus bas, selon qu'on
se propose de tracer des sillons plus ou moins profonds.
Il est évident que selon qu'on descend l'anneau
plus ou moins bas sur le timon, le timon se
trouve plus ou moins parallele à l'horison; & que
formant avec le terrein un plus grand ou un plus petit
angle, le soc poussé par le labourcur enfonce en
terre plus ou moins facilement, plus ou moins profondement.
Chaînes,
(Page 3:8)
* Chaînes, mettre en chaînes, (Agricult.) se dit
dans la récolte du chanvre ou du lin, de la maniere
d'exposer à l'air & de faire sécher ces plantes. Ainsi
les chaînes de chanvre ou de lin, sont de longues files
de poignées assez grosses de ces plantes, dressées en
chevron les unes contre les autres, de maniere que
les têtes se croisent, & que les tiges soient écartées
en cone, & puissent recevoir de l'air par le bas. Voyez
les articles
Chanvre & Lin.
Chaînes.
(Page 3:8)
Chaînes. On dit de plusieurs tas ou meules de
foin, des chaînes de foin. (K)
Chaîne,
(Page 3:8)
* Chaîne, (Pêche.) la pêche à la chaîne se fait de
la maniere suivante. On cherche une greve un peit
spaticuse, où il n'y ait que trois ou quatre piés
d'eau: on prend une longue chaîne; on y attache
d'espace en espace des fagots d'épines avec des ficelles
longues d'un demi - pié ou envíron, de maniere
que ces fagots soient suspendus entre deux eaux:
cela fait, on étend au bas de la greve deux filets
tout proches l'un de l'autre; puis sans faire de bruit
on descend du haut de la greve en - bas, en entraînant
la chaîne tendue avec les fagots qui lui sont attachés.
Ces fagots chassent le poisson devant eux
jusqu'à l'endroit où sont les filets. Lorsqu'on est parvenu
à cet endroit, les tireurs de chaîne la levent de
toute leur force: le poisson effrayé veut plonger;
mais ceux qui veillent aux filets venant à les lever
en même tems, ils vont au - devant du poisson, qui
se précipite & qui se prend.
Chaînes,
(Page 3:8)
* Chaînes, (Salines.) se dit des barres de fer
dont le bout est rivé par - dessous la chaudiere avec
une clavette de fer, & dontl'extrémité supérieure est
rabattue de façon à entrer dans des anneaux attachés
à de grosses pieces de bois de sapin, appellées traversiers. Voyez Traversiers.
Chaîne,
(Page 3:8)
* Chaîne, outil de Charron. Cet outil est composé
de plusieurs gros chaînons quarrés, longs, & soudés;
à un de ses bouts est une grosse vis de fer retenue
au dernier chaînon par un anneau; à l'autre
bout est un morceau de fer quarré, creusé en long,
& fait en écrou, propre à recevoir la vis dont on
vient de parler. Les Charrons s'en servent pour approcher
les raies d'une roue, & pour les faire entrer
dans les mortoises des jantes: ce qu'ils exécutent
en entourant deux raies avec cette chaîne, &
les forçant de s'approcher par le moyen de l'écrou
& de la vis, qu'ils assemblent & qu'ils serrent avee
une clé à vis. Voyez les fig. 16. & 16. n°. 2. Pl. du
Charron. Voyez les articles
Roue, Raie, Jante.
Chaîne
(Page 3:8)
Chaîne de montre, (Horloger.) petite chaîne
d'acier fort ingénieusement construite, qui sert à
communiquer le mouvement du tambour ou barillet
à la fusée. Elle est composée de petites pieces ou
maillons tous semblables, & percés à leurs extrémités.
On en voit le plan dans la fig. 54. Plan. X. de
l'Horlogerie. Pour les assembler, on en prend deux,
A & B; entre eux on fait entrer par chaque bout
les extrémités des deux autres D & E, en telle sorte
que leurs trous se répondent; ensuite on les fait
tenir ensemble par des goupilles, qui passant à travers
ces trous, sont rivées sur le maillon de dessus
& sur celui de dessous; ce qui forme l'assemblage
L S, fig. 42. dont la répétition compose la chaîne
entiere. Ces maillons se font avec un poinçon, qui
les coupe & les perce d'un seul coup: à chaque bout
de la chaîne il y a un crochet; l'un, T, sert pour le
barillet; l'autre, F; pour la fusée.
On attribue communément l'invention de la chaîne à un nommé Gruet, Génevois, qui demeuroit à
Londres: ce qu'il y a de certain, c'est que les premieres
ont été faites en Angleterre, & que les meilleures
viennent encore aujourd'hui de ce pays - là.
Au reste, celui qui l'a imaginée, remédiant par - là
aux inconvéniens de la corde de boyau, a rendu un
très - grand service à l'horlogerie. Voyez là - dessus l'article Montre. Voyez
Fusee, Barillet,
&c. (T)
Chaîne,
(Page 3:8)
Chaîne, (Maréchall.) voyez Mesure.
Chaînes
(Page 3:8)
* Chaînes d'étui de pieces, &c. en terme de Metteur en auvre, est une chaîne couverte de diamans,
[p. 9]
moins longue que celle d'une montre, ayant à ses
côtés deux oeufs. Voyez
oeufs & Etui de pieces.
C'est à cette chaîne que l'étui est suspendu.
Chaîne,
(Page 3:9)
* Chaîne, s. f. terme commun à tous les ouvriers
qui ourdissent le fil, la laine, le lin, le coton, le
crin, la soie, &c. C'est des matieres qui entrent dans
la fabrique des ouvrages d'ourdissage, la partie qui
est tendue sur les ensuples, ou ce qui en tient lieu,
distribuée entre les dents du peigne, & divisée en
portions qui se baissent, se levent, se croisent, &
embrassent une autre partie des matieres qui entrent
dans la fabrique des mêmes ouvrages, & qu'on appelle
la trame. Voyez Trame.
D'où il s'ensuit que les chaînes varient, soit chez
le Tisserand, le Rubanier, le Manufacturier en soie;
soit chez le Drapier, le Gazier, & les autres ouvriers
de la même espece, relativement à la matiere,
qui peut être ou fil, ou laine, ou coton, ou soie,
ou fil & laine, ou fil & coton, ou fil & soie, & ainsi
des autres matieres & des combinaisons qu'on en
peut faire; à la quantité des fils qui peut être plus ou
moins grande en total; au nombre des parties dans
lesquelles on peut la diviser, & qu'on appelle portées,
ces portées pouvant être en plus ou moins grand
nombre, & chacune pouvant contenir un nombre
de fils plus ou moins grand (Voyez Portée); à la
longueur qui peut aussi varier. Toutes ces différences
influent sur la nature des étoffes, leur qualité,
leur largeur & leur longueur. Je dis toutes ces différences,
sans en excepter le nombre des lisses & leur jeu.
Voyez Lisses.
Les réglemens ont statué sur toutes: par exemple,
ils ont ordonné que dans certaines provinces les
burats petits à petits grains auroient à la chaíne trente
portées; que chaque portée seroit de vingt - huit fils;
que les fils seroient distribués dans des rots ou peignes
de deux pans & trois quarts de largeur, pour
revenir après la foule à deux pans un tiers, & que
les pieces auroient quarante cannes de longueur; que
les burats doubles auroient à la chaîne trente - sept
portées; que chaque portée seroit de seize fils, y
compris les lisieres; qu'ils seroient travaillés sur des
rots ou peignes de trois pans de large, pour revenir
du foulon à deux pans & demi, & que les pieces
auroient de longueur trente - deux à trente - trois cannes;
ainsi des burats grenés à petits grains, des burats
demi - doubles & communs, des cordelats à fil fin, des
cordelats à gros fil, des cadis, des serges, des razes
passe - communes & communes, des draps de toute espece,
& de toutes les étoffes en soie. Voyez ces étoffes
à leurs articles. Voyez aussi les réglemens pour les Manufactures.
Comme il est difficile de discerner, quand l'étoffe
est foulée, si la chaîne a le nombre de fils prescrits,
il est aussi enjoint par les réglemens sur plusieurs
étoffes, de laisser à la tète de chaque piece un bout
de chaîne non tramée, dont on puisse connoître les
portées & compter les fils.
Les chaînes se préparent sur l'ourdissoir. Voyez à
l'article Ourdir, la maniere dont ce préliminaire
s'exécute. Il faut que la matiere en soit bonne: les
jurés ont droit de les visiter; il faut qu'elles soient
bandées convenablement sur les ensuples. Il est ordonné
pour toutes les étoffes de laine, que les fils
de la chaîne soient de même qualité & de même filure,
& qu'ils soient bien collés ou empesés, soit avec
de la colle de Flandre, soit avec de la raclure de
parchemin bien apprêtée. Voyez dans les régl. génér.
des Manuf. celui du mois d'Aout 1669. Il est défendu
aux Manufacturiers de Lyon & de Tours de faire
ourdir leurs chaînes ailleurs que chez eux, ou
chez les maîtres ou veuves de leur communauté.
Voyez les réglemens pour ces manufactures de 1667.
Voilà ce qu'il y a de plus général sur les chaînes:
on trouvera les particularités aux différens articles
des étoffes.
CHAINETIER
(Page 3:9)
* CHAINETIER, s. m. ouvrier qui sair faire des
chaînes, & qui a acquis le droit de les vendre. Les
chaînes ne sont pas les seuls ouvrages des Chainetiers;
ils font encore en concurrence avec les Epingliers,
des hameçons, des couvre - poêles, des sourricieres,
des instrumens de pénitence, & toutes sortes
de tissus de fil - de - fer & de laiton. Leur communauté,
autrefois nombreuse, n'est presque plus
rien. Elle avoit des statuts avant Charles IX. Ils
s'appelloient sous le regne de ce prince, Haubergeniers, du haubert ou de la cotte de maille;
Tréfliers, d'un ornement en treffle placé au bas des
demi - ceints; & demi - Ceintiers, des demi - ceints. Il
n'y a plus de chef - d'oeuvre parmi eux; le consentement
des maîtres suffit à un aspirant pour être reçû,
présenté au procureur du Roi du châtelet, & muni
de lettres. Il ne leur reste de leur discipline ancienne,
qui consistoit en une élection annuelle de quatre
jurés, un apprentissage de quatre années, un
chef - d'oeuvre, le droit de lottissage dans les affaires
communes avec les maîtres épingliers, & celui de
quinze sous par botte de fil de fer entrant dans Paris; que l'élection d'un juré de deux en deux ans,
qui présente l'aspirant au procureur du Roi du châtelet,
quand il s'agit d'obtenir des lettres de maîtrise.
Voyez les anciens régl. de la communauté des Chaînetiers.
CHAINETTE
(Page 3:9)
* CHAINETTE, s. f. diminutif de chaîne, voyez
Chaîne. Voyez aussi dans les articles suivans les différentes
acceptions que ce terme a dans les Sciences &
dans les Arts.
Chaînette,
(Page 3:9)
Chaînette, s. f. dans la Géométrie transcendante,
ligne courbe, dont une chaîne ou une corde prend
la figure par son propre poids lorsqu'elle est suspendue
librement par ses deux extrémités, soit que ces
deux extrémités soient de niveau dans une même
ligne horisontale, ou qu'elles soient placées dans
une ligne oblique à l'horison.
Pour concevoir la nature de cette courbe, supposons
une ligne pesante & flexible (Voyez Pl. de
Géom. fig. 25. n.°2.) dont les deux extrémités soient
fixées aux points G, H, elle se fléchira par son propre
poids en une courbe G A H, qu'on nomme la
chaînette, ou catenaria.
Voici comment le pere Reyneau, dans son Analyse démontrée, trouve l'équation de cette courbe:
soit A le sommet de la courbe ou son point le plus
bas; que B D & b d soient paralleles à l'horison,
f D perpendiculaire à BD, BD perpendiculaire à
AB; & soient les points B, b, & les lignes B D, b d,
infiniment près l'un de l'autre; les lois de la méchanique
nous apprennent que trois puissances qui
se font mutuellement équilibre sont entre elles comme
des paralleles aux lignes de leurs directions, terminées
par leur concours mutuel; par conséquent
les lignes D f & d f, seront entre elles comme les
forces verticales & horisontales qui tendent à mettre
la particule D d dans la situation D d: or la premiere
de ces forces est le poids de la portion A D
de la chaîne, & eile est représentée par A D: l'autre
force est une force constante, n'étant autre chose
que la résistance du point A: nommant done A B,
x, B D, y, l'arc A D ou son poids c, & la force
constante a, on aura dx. dy :: c. a, & [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
Donc [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
Il semble que cette solution, quoiqu'assez simple,
laisse encore de l'obscurité dans l'esprit; mais ce même
problême a été résolu de différentes manieres:
les plus élégantes sont celles que l'on trouve dans
l'essai de M. Bernoulli sur la manoeuvre des vais<pb->
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