ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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CHACAL (Page 3:4)

* CHACAL, (Hist. nat. Zoolog.) animal dont quelques voyageurs racontent les particularités, & donnent la description suivante. Ils lui attribuent beaucoup de ressemblance avec le renard; ils prétendent seulement que le chacal est plus gros, & qu'il a le poil plus rude & plus épais; qu'il est commun dans les pays orientaux, mais sur - tout en Mingrelie, & dans les deserts de l'Arabie & de l'Assyrie; qu'il est si carnassier qu'il déterre les morts, dévore les autres animaux, & mange les petits enfans: qu'il a le cri perçant & traînant comme le chat; & que c'est l'hyene des anciens, & le dabuh des Africains. Chardin ajoûte qu'on l'appelle en latin crocuca, & en grec SU)/SISSA. Les voyageurs chargent encore leurs descriptions d'autres particularités si puériles, qu'on a cru devoir les omettre: telle est celle - ci, que quand ces animaux hurlent, ils s'entre - répondent en duo, l'un faisant la basse, & l'autre le dessus. Le chacal est, selon toute apparence, du nombre des animaux, ou qui sont désignés en histoire naturelle sous différens noms, ou quin'étant connus que sur le récit des voyageurs, ordinairement assez mauvais naturalistes, ne mériteroient guere de place dans un ouvrage où l'on ne voudroit insérer que des choses bien sûres.

CHACART (Page 3:4)

CHACART, s. m. (Manufact. & Comm.) toiles de coton à carreaux. Elles viennent particulierement de Surate. Il y en a de différentes couleurs.

CHACAINGA (Page 3:4)

CHACAINGA, (Géog. mod.) contrée de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Lia.

CHACHAPOYAS, ou S (Page 3:4)

CHACHAPOYAS, ou S. JEAN DE LA FRONTERA, (Géog. mod.) petite ville de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Lima.

CHACK (Page 3:4)

CHACK, (Géog. mod.) petite ville forte de la basse Hongrie, près de la Draw.

CHACO (Page 3:4)

CHACO, (Géog. mod.) grand pays de l'Amérique méridionale, sur la riviere du Paraguai, borné par le Pérou, la province de la Plata, le pays des Amazones. Il est habité par des nations sauvages, peu connues des Européens.

CHACONNE (Page 3:4)

CHACONNE, s. f. (Musique.) est une sorte de piece de musique faite pour la danse, dont le mouvement est modéré, & la mesure bien marquée. Autrefois il y avoit des chaconnes à deux tems & à trois: on n'en fait plus aujourd'hui qu'à cette derniere mesure. Ce sont pour l'ordinaire des chants qu'on appelle couplets, composés & variés de toutes les manieres, sur une basse contrainte de quatre en quatre mesures, commençant presque toûjours par le second tems. On s'affranchit insensiblement de cette contrainte de la basse, & l'on n'y a presque plus aucun égard. La beauté de la chaconne consiste à trouver des chants qui marquent bien la mesure, & comme elle est d'ordinaire fort longue, à varier tellement les couplets, qu'ils contrastent bien ensemble, & qu'ils réveillent sans cesse l'attention de l'auditeur. Pour cela on passe & repasse à volonté du majeur au mineur, sans quitter pourtant le ton par où l'on a commencé; & du grave au gai, ou du tendre au vif, sans presser ni rallentir jamais la mesure.

La chaconne est née en Italie, & elle y étoit autrefois fort en usage, de même qu'en Espagne: on ne la connoît plus aujourd'hui qu'en France, dans nos opéra. (S)

Les chaconnes de Lulli ont eu autrefois, & ont encore beaucoup de réputation. Nous en avons dans d'autres opéra plusieurs qui sont estimées: celle de Sémélé de Marais, & celle de Pyrame & Thisbé de MM. Rebel & Francoeur. Nous en avons trois admirables de M. Rameau; celle des Sauvages dans les Indes galantes, celle des Fêtes de Polymnie, & celle de Naïs, dont nous parlerons tout - à - l'heure. (O)

Chaconne, (Page 3:4)

Chaconne, s. f. (Danse.) elle tient de la danse haute, & de la danse terre - à - terre, & s'exécute sur une chaconne, ou sur un air de ce mouvement. Voy. Chaconne en Musique.

On a porté fort loin de nos jours ce genre de danse. Le fameux M. Dupré n'en a guere exécuté d'autre.

Comme les chaconnes sont composées de divers couplets; que dans ceux du majeur on met ordinairement des traits de symphonie forts & fiers, & dans ceux du mineur, des traits doux, tendres, & voluptueux, ce danseur trouvoit dans cette variété les moyens de déveloper sa précision & ses graces.

Il y a une chaconne en action dans le premier acte de Naïs. Sur ce grand air de violons, on dispute les prix de la lutte, du ceste, & de la course. M. Dupré joüoit dans ce ballet le rôle principal: il recevoit des mains de Naïs le prix du vainqueur, & de celles du parterre les applaudissemens que mérite le plus grand talent en ce genre qu'on ait encore vû en Europe. (B)

CHACOS (Page 3:4)

* CHACOS, (Hist. nat. bot.) arbrisseau du Pérou, dont la feuille est ronde, mince, & d'un beau verd; & le fruit rond d'un côté, applati de l'autre, d'une couleur cendrée, & contenant une graine fort menue, à laquelle on attribue la propriété lythontriptique & diurétique.

CHACRILLE (Page 3:4)

* CHACRILLE, voyez Cascarille.

CHADER (Page 3:4)

CHADER, (Géog. mod.) île considérable d'Asie, formée par le Tigre & l'Euphrate, au - dessus de leur confluent.

CHAFAUDIER (Page 3:4)

* CHAFAUDIER, s. m. (Pêche.) c'est ainsi qu'on appelle sur les vaisseaux Bretons qui vont à la pêche de la morue, ceux de l'équipage dont la fonction est de dresser les échafauds sur lesquels on met sécher le poisson. MS. de M. Masson du Parc.

CHAFERCONNÉES (Page 3:4)

* CHAFERCONNÉES, s. m. pl. (Manuf. Com.) toiles peintes qui se fabriquent dans le Mogol. Voyez Toiles peintes.

CHAFFE (Page 3:4)

CHAFFE, s. f. terme d'Amydonniers; c'est ainsi que ces ouvriers appellent le son ou l'écorce du grain qui reste dans leurs sacs, après qu'ils en ont exprimé avec de l'eau toute la fleur du froment. Voyez Amydon, Amydonniers.

CHAGNI (Page 3:4)

CHAGNI, (Géog. mod.) petite ville de France en Bourgogne, au Châlonnois, sur la Duesne.

CHAGRA (Page 3:4)

CHAGRA, (Géog. mod.) riviere de l'Amérique méridionale, qui la sépare d'avec la septentrionale, & qui tombe dans la mer près de Porto - Bello.

CHAGRIN (Page 3:4)

* CHAGRIN, s. m. (Morale.) c'est un mouvement desagréable de l'ame, occasionné par l'attention qu'elle donne à l'absence d'un bien dont elle auroit pû joüir pendant plus long - tems, ou à la présence d'un mal dont elle desire l'absence. Si la perte du bien que vous regrettez étoit indépendante de vous, disoient les Stoïciens, le chagrin que vous en ressentez est une opposition extravagante au cours général des événemens: si vous pouviez la prévenir, & que vous ne l'ayez pas fait, votre chagrin n'en est pas plus raisonnable, puisque toute la douleur possible ne réparera rien. En un mot, le bien qui vous manque, le mal qui vous est présent, sont - ils dans l'ordre physique? cet ordre est antérieur à vous; il est au - dessus de vous; il est indépendant de vous; il sera postérieur à vous: laissez - le donc aller sans vous en embarrasser: sont - ils dans l'ordre moral? le passé n'étant plus, & le présent étant la seule chose qui soit en votre puissance, pourquoi vous assliger sur un tems où vous n'êtes plus, au lieu de vous rendre meilleur pour le tems où vous êtes, & pour celui où vous pourrez être? Il n'y a aucune philosophie, disoit Epictete, à accuser les autres d'un mal qu'on a fait; c'est en être au premier pas de la philosophie, que de s'en accuser soi - même; c'est [p. 5] avoir fait le dernier pas, que de ne s'en accuser ni soi - même ni les autres. Il faut convenir que cette insensibilité est assez conforme au bonheur d'une vie, telle que nous sommes condamnés à la mener, où la somme des biens ne compense pas à beaucoup près celle des maux: mais dépend - elle beaucoup de nous? & est - il permis au moraliste de supposer le coeur de l'homme tel qu'il n'est pas? Ne nous arrive - t - il pas à tout moment de n'avoir rien à répondre à tous les argumens que nous opposons à nos peines même d'esprit ou de coeur, & de n'en souffrir ni plus ni moins? Si c'est la perte d'un bien qu'on regrette,

Une si douce fantaisie Toûjours revient; En songeant qu'il faut qu'on l'oublie, On s'en souvient. M. Moncrif.

S'il s'agit d'émousser la pointe d'un mal, c'est en vain que j'appelle à mon secours, dit Chaulieu: Raison, philosophie; Je n'en reçois, hélas, aucun soulagement! A leurs belles leçons, insensé qui se fie; Elles ne peuvent rien contre le sentiment. Raison me dit que vainement Je m'afflige d'un mal qui n'a point de remede: Mais je verse des pleurs dans ce même moment, Et sens qu'à ma douleur il vaut mieux que je cede.

Chagrin, (Page 3:5)

* Chagrin, s. m. (Manuf. & Comm.) espece de cuir grainé ou couvert de papilles rondes, serré, solide, qu'on tire de Constantinople, de Tauris, d'Alger, de Tripoli, de quelques endroits de la Syrie, & même de quelques cantons de la Pologne, & que les Gaîniers particulierement employent à couvrir leurs ouvrages les plus précieux.

Il n'y a point d'animal appellé chagrin, comme quelques - uns l'ont crû, les cuirs qui portent ce nom se font avec les peaux de la croupe des chevaux & des mulets. On les tanne & passe bien; on les rend le plus mince qu'il est possible; on les expose à l'air; on les amollit ensuite; on les étend fortement; puis on répand dessus de la graine de moutarde la plus fine; on les laisse encore exposées à l'air pendant quelque tems; & on finit par les tenir serrées fortement dans une presse: quand la graine prend bien, les peaux sont belles; sinon il y reste des endroits unis, qu'on appelle miroirs: ces miroirs sont un grand défaut. Voilà tout ce que nous savons de la fabrique du chagrin. Nous devons ce petit détail, selon toute apparence assez inexact, à M. Jaugeon. Voyez les Mémoires de l'Académie des Sciences, ann. 1709.

Le chagrin est très - dur, quand il est sec; mais il s'amollit dans l'eau; ce qui en facilite l'emploi aux ouvriers. On lui donne par la teinture toute sorte de couleur. On distingue le vrai chagrin de celui qui se contrefait avec le maroquin, en ce que celui - ci s'écorche, ce qui n'arrive pas à l'autre. Le gris passe pour le meilleur; & le blanc ou sale, pour le moins bon.

Chagrin, (Page 3:5)

* Chagrin, s. m. (Manuf. & Comm.) espece de taffetas moucheté, appellé chagrin, parce que les mouches exécutées à la surface de ce chagrin taffetas ont une ressemblance éloignée avec les grains ou papilles du chagrin cuir. Voyez plus haut.

CHA - HUANT, ou CHAT - HUANT (Page 3:5)

CHA - HUANT, ou CHAT - HUANT, s. m. (Hist. nat. Ornith.) On a donné ce nom à plusieurs oiséaux de nuit, comme le duc, le hibou, &c. parce qu'ils prennent des rats comme des chats, & parce qu'ils ont un cri assez semblable à celui qu'on fait en huant. On appelle chat - huants cornus, ceux de ces oiseaux qui ont sur la tête des plumes qui s'élevent en forme de cornes; tels sont les ducs. Voyez Duc, Hibou. (I)

CHAIBAR (Page 3:5)

CHAIBAR, (Géog. mod.) riviere de l'Arabie heureuse, dans le territoire de la Mecque, qui se jette dans la mer Roge.

CHAIDEUR (Page 3:5)

* CHAIDEUR, s. m. (Minéralog.) nom que l'on donne dans les mines aux ouvriers qui pilent la mine à bras.

CHAIE ou BELANDRE (Page 3:5)

CHAIE ou BELANDRE, (Marine.) voyez Belandre. (Z)

CHAIER (Page 3:5)

CHAIER, s. m. (Commer.) petite monnoie d'argent qui se fabrique & qui a cours en Perse: elle est ronde, & porte pour écusson le nom des douze imans révérés dans la secte d'Ali, & pour effigie celle du prince régnant, avec des légendes & autres marques relatives à la ville où elle a été fabriquée, & à la croyance du pays. Le chaïer vaut quatre sous sept deniers un tiers argent de France.

CHAIFUNG (Page 3:5)

CHAIFUNG, (Géog. mod.) ville de la Chine, capitale de la province de Honnang.

CHAINE (Page 3:5)

* CHAINE, s. f. (Art méchan.) c'est un assemblage de plusieurs pieces de métal appellées chaînons ou anneaux, (Voyez Chaînons) engagés les uns dans les autres, de maniere que l'assemblage entier en est flexible dans toute sa longueur, comme une corde dont il a les mêmes usages en plusieurs occasions, & que les chaînons qui en forment les différentes parties ne peuvent se séparer que par la rupture. On fait de ces assemblages de chaînons, appellés chaînes, avec l'or, l'argent, l'étain, le cuivre, &c. il y en a de ronds, de plats, de quarrés, de doubles, de simples, &c. Ils prennent différens noms, selon les différens usages auxquels on les employe. C'étoit aux maîtres Chaînetiers à qui il appartenoit, privativement à tous autres ouvriers, de les travailler & de les vendre: mais les Orfévres, Metteurs en oeuvre, Jouailliers, se sont arrogé le droit de faire celles d'or & d'argent; ils ont été imités par d'autres ouvriers, & la communauté des Chaînetiers s'est presqu'éteinte. Voyez Chaînetiers.

L'art de faire des chaînes est assez peu de chose en lui - même; mais il suppose d'autres arts très - importans, tels que celui de tirer les métaux en fils ronds de toute sorte de grosseur. Nous n'expliquerons pas la maniere de fabriquer toutes sortes de chaînes; nous en allons seulement parcourir quelques especes, d'après lesquelles on pourra juger du travail & du tissu des autres.

Entre les différentes especes de chaînes, une des principales & des plus anciennes est celle qu'on appelle chaîne à la Catalogne: elle est composée de différens anneaux ronds ou elliptiques, enfermés les uns dans les autres, de maniere que chaque anneau en enferme deux, dont les plans sont nécessairement perpendiculaires au sien, si l'on prend la portion de chaîne composée de trois anneaux, & qu'on la laisse pendre librement. Ces anneaux sont soudés, & paroissent d'une seule piece: ce sont eux qui constituent la grosseur de la chaîne. On les appelle mailles, ou maillons. On fait ces chaînes plus ou moins grosses, selon l'usage auquel on les destine. Si les maillons sont ronds, la chaîne s'appelle chaîne à la Catalogne ronde; s'ils sont elliptiques, elle s'appelle chaîne à la Catalogne longue. Voyez Pl. du Chaînetier, fig. 1. & 2.

Une autre sorte de chaîne composée aussi d'anneaux soudés, & dont on s'est beaucoup servi autrefois pour suspendre les clés des montres à la boîte, est un tissu auquel on a donné le nom de chaîne quarrée. Les anneaux de cette chaîne ne sont point enlacés les uns dans les autres avant que d'être soudés: on commence par les former d'une figure elliptique; on les ploye en deux; & dans l'anse que fait un anneau ployé en cet état, on en fait passer un autre ployé de même, dans ce second un troisieme, & ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on ait donné à la chaî -

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