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Les crystaux de lune & la pierre infernale, composés
d'argent & d'esprit de nitre, deviennent caustiques par ce mêlange. Voyez
Caustique (Page 2:792)
Chaque courbe a ses deux caustiques; ce qui fait diviser les caustiques en catacaustiques & diacaustiques; les premieres sont formées par réflexion, & les autres par réfraction.
On attribue ordinairement l'invention des caustiques à M. Tschirnhausen; il les proposa à l'académie des Sciences en l'année 1682; elles ont cette propriété remarquable, que lorsque les courbes qui les produisent sont géométriques, elles sont toujours rectifiables.
Ainsi la caustique formée des rayons réflechis par
un quart de cercle, est égale aux 3/4 du diametre. Cette rectification des caustiques a été antérieure au calcul
de l'infini, qui nous a fourni celle de plusieurs
autres courbes. Voy.
Le mot caustique vient du Grec
Dans les miroirs sphériques d'une étendue de 20
à 30 degrés, la caustique des rayons paralleles à l'axe
est d'une très - petite étendue, ce qui rend les miroirs
sphériques & paraboliques capables de brûler. Voyez
Si plusieurs rayons partent d'un point, & tombent sur une surface plane, les rayons réfléchis prolongés se réuniront en un point; & pour trouver ce point, il n'y a qu'à mener du point d'où les rayons partent une perpendiculaire à la surface plane, prolonger
Cette proposition peut faire naître sur les caustiques une difficulté capable d'arrêter les commençans,
& qu'il est bon de lever ici. On sait que dans la Géométrie des infiniment petits, une portion de courbe
infiniment petite est regardée comme une ligne droite,
dont la tangente est le prolongement. Supposons
donc un petit côté de courbe prolongé en tangente,
& imaginons deux rayons infiniment proches, qui
tombent sur ce petit côté; il semble, d'après ce que
nous venons de dire, que pour trouver le point de
concours des rayons réflechis, il suffise de mener du
point d'où les rayons partent, une perpendiculaire à
cette tangente, & de prolonger cette perpendiculaire
d'une quantité égale. Cependant le calcul & la méthode
de M. de l'Hopital font voir que l'extrémité
de cette perpendiculaire n'est pas un point de la caustique. Comment donc accorder tout cela? le voici.
En considérant la petite portion de courbe comme
une ligne droite, il faudroit que les perpendiculaires
à la courbe, tirées aux deux extrémités du petit
côté, fussent exactement paralleles, comme elles le
seroient si la surface totale au lieu d'être courbe étoit
droite; or cela n'est pas: les perpendiculaires concourent
à une certaine distance, & forment par leur
concours ce qu'on appelle le rayon de la développle.
Voyez
CAUTE (Page 2:792)
CAUTE, (Géog.) riviere considérable de l'Amérique, dans l'île de Cuba, où il se trouve beaucoup de crocodiles.
CAUTELE (Page 2:792)
CAUTELE, s. f. dans quelques anciens Jurisconsultes, est synonyme à ruse ou finesse: mais il est vieilli en ce sens; on ne l'employe plus qu'en Droit canonique, où il est synonyme à précaution; c'est en ce sens qu'on dit une absolution à cautele, pour signifier une absolution provisoire qu'on donne à un prêtre appellant d'une sentence qui l'excommunie ou l'interdit, afin qu'il lui soit permis d'ester en jugement pour la poursuite de l'appel; encore conserve - t - on souvent l'expression Latine ad cantelam, sans la franciser: & l'on dit une absolution ad cautelam. (H)
CAUTEN (Page 2:792)
CAUTEN, (Géog.) cap & riviere de l'Amérique méridionale.
CAUTERE (Page 2:792)
CAUTERE, s. m. (Chirurgie.) médicament qui brûle, mange ou corrode quelque partie solide du corps.
Ce mot vient du grec
Il y en a de deux sortes; le cautere actuel, & le cautere potentiel.
Le cautere actuel est celui qui produit son effet en [p. 793]
Les cauteres actuels sont des instrumens composés
d'une tige de fer dont l'extrémité postérieure est une
mitte, du milieu de laquelle s'éleve une soie tournée
en vis, afin qu'un même manche de bois garni d'un
écrou puisse servir à monter des cauteres de différente
figure. Il y en a qui, par leur partie antérieure,
forment un bouton sphérique; d'autres l'ont olivaire,
les uns se terminent par une plaque quarrée, &c.
Voyez les
M. Homberg dit que la medecine des habitans de Java, & de la plûpart des autres peuples Orientaux, consiste en grande partie à brûler les chairs, ou à y appliquer des cauteres actuels; & qu'il y a peu de maladies que ces différens peuples ne guérissent par cette méthode.
Le cautere potentiel est une composition de remedes
caustiques, où entrent ordinairement de la chaux
vive, du savon & de la suie de cheminée. Voyez
Ambroise Paré enseigne la composition d'un caustique
qu'il nomme cautere de velours, ainsi appellé
parce que ce remede ne cause point de douleur, ou
parce qu'il avoit acheté le secret fort cher d'un Chimiste. L'auteur dit: . . .
Les cauteres se font communément à la nuque, entre la premiere & la seconde vertebre du cou; à la partie superieure du bras, dans une petite cavité qui se forme entre le muscle deltoide & le biceps; & à la partie interne du genou, un peu au - dessous de l'attache des fléchisseurs de la jambe.
Pour bien appliquer un cautere, on commence par faire un emplâtre rond de la grandeur d'un écu, & troué par le milieu; il doit être fort emplastique afin qu'il s'attache fortement à la peau, pour empêcher que l'escarre ne fasse plus de progrès qu'on ne le desire. On met cet emplâtre sur l'endroit destiné au cautere; on applique une pierre à cautere sur la peau qui est découverte au centre de l'emplâtre; on la recouvre d'une autre emplâtre plus grand que celui qui est percé; on applique ensuite une compresse & un bandage circulaire qu'on serre un peu afin que l'appareil ne change pas de place.
Il faut que le Chirurgien connoisse l'activité du caustique dont il se sert, pour ne le laisser qu'un tems suffisant pour faire escarre à la peau; on pense l'escarre, on en procure la chûte par l'usage des remedes suppuratifs, & on entretient ensuite la suppuration de l'ulcere, en tenant un pois dedans, qu'on a soin de renouveller tous les jours.
Les cauteres sont d'une grande utilité dans nombre de maladies. Il y en a même plusieurs qu'on ne sauroit guérir sans cautere lorsqu'elles sont enracinées ou obstinées: telles sont l'ophthalmie, les anciens
CAUTÉRISATION (Page 2:793)
CAUTÉRISATION, s. f. terme de Chirurgie, application
d'un fer rougi au feu, sur les parties du corps.
On appelle cauteres actuels les instrumens qui y servent.
Voyez
L'usage des cauteres actuels est de consumer la carie
des os, d'empêcher la vermoulure que cette maladie
peut occasionner en faisant des progrès. L'application des cauteres, en desséchant l'humidité ou
la sanie qui exude des os cariés, procure l'exfoliation,
& fait obtenir une guérison solide de l'ulcere,
par une bonne cicatrice. Voyez
Pour faire l'application des cauteres actuels, on fait rougir leur extrémité antérieure dans un feu ardent. Pour garantir les levres de la plaie de l'action du feu, quelques auteurs conseillent de les cacher avec deux petites plaques de fer fort mince qu'on fait tenir par deux serviteurs. Je crois qu'on doit préférer la méthode que décrit M. Petit dans son Traité des maladies des os, à l'article de la carie. Il conseille de garnir les chairs voisines de la carie avec des linges mouillés pour les garantir du feu. Il faut que ces linges soient bien exprimés, parce que l'eau qui en découleroit, refroidiroit les cauteres, qui doivent être le plus rouges qu'on pourra, afin qu'ils puissent brûler, quoiqu'on les applique légerement.
Lorsqu'on a cautérisé tout ce qu'on se proposoit, ce qu'il est expédient de faire quelquefois à plusieurs reprises; on panse la carie avec la charpie séche. Si le malade sentoit beaucoup de chaleur, on imbiberoit la charpie d'esprit - de - vin: le reste de l'ulcere se panse à l'ordinaire.
La carie profonde demande une application plus
forte des cauteres, qu'une carie superficielle; parcé
que pour en tirer le fruit qu'on en attend, il faut brûler
jusqu'aux parties saines, afin de dessécher & tarir
les vaisseaux d'où viennent les sérosités rongeantes.
Voyez
Les anciens cautérisoient les parties molles pour
les fortifier ou pour procurer un égoût aux matieres
impures de la masse du sang: mais l'horreur que fait
cette opération l'a fait rejetter depuis long - tems. V.
CAUTION (Page 2:793)
CAUTION, s. f. en Droit, sûreté que l'on donne
pour l'exécution de quelque engagement: en ce sens
il est synonyme à cautionnement. Voyez
Caution signifie aussi la personne même qui cautionne;
& en ce second sens, il est synonyme à pleige, qui est moins usité. Voyez
Par l'ancien droit Romain, le créancier pouvoit
s'adresser directement à la caution, & lui faire payer
le total de la dette, sans être obligé à faire aucunes
poursuites contre le débiteur; & s'il y avoit plusieurs
cautions, elles étoient toutes obligées solidairement.
Mais l'empereur Adrien leur accorda premierement
le bénéfice de division, & dans la suite Justinien leur
accorda celui d'ordre ou de discussion. Voyez
La caution ne peut pas être obligée à plus que le principal obligé ou débiteur: mais elle peut être obligée plus étroitement; ainsi l'obligation de la caution subsiste, quoique celle du principal obligé mineur soit éteinte par la restitution en entier. De même la caution peut hypothéquer ses immeubles, quoique le débiteur n'ait pas obligé les siens.
Les cautions entr'elles, n'ont aucune action l'une
contre l'autre; de sorte que s'il y avoit plusieurs cautions, & que l'une en conséquence de l'insolvabilité
du débiteur paye le tout, la caution qui a été obligéé
de payer n'a aucun recours contre les autres, si elle
n'a pas eu la précaution d'obliger le créancier à lui
céder ses droits, >ce que les cautions n'ont pas
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