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CERVEAU (Page 2:862)
CERVEAU, s. m. (Anatom.) ou ce qu'on appelle vulgairement la cervelle, est le nom qu'on a donné en général à toute la masse molle, en partie grisâtre, en partie blanchâtre, qui est renfermée dans le crane, laquelle est la source de nos sens, & où l'on
Quand on a ouvert le crane, on trouve une masse
qui en occupe toute la cavité, & qui est enveloppée
de différentes membranes: la premiere qui se présente
c'est la dure - mere, qui revêt les os en - dedans,
& leur sert de périoste: elle divise le cerveau en différentes
parties au moyen de ses différens replis,
dont les principaux sont la faux & la tente, &c. Sous
cette membrane il s'en trouve une autre qui s'enfonce
dans les anfractuosités du cerveau, & qu'on appelle
pie - mere. C'est dans les duplicatures qu'elle forme,
en s'enfonçant dans les anfractuosités, que sont renfermés
les vaisseaux du cerveau. Voyez
Ces membranes levées, on voit la substance du
cerveau, qui forme une infinité de plis profonds,
dont les circonvolutions imitent à peu - près celles des
intestins: si on coupe assez profondément quelques-uns
de ces plis, on observe qu'ils sont composés d'une
substance de deux couleurs différentes, dont la
partie externe est de couleur de cendre, & a été en
conséquence appellée substance cendrée ou substance
corticale; elle est glanduleuse suivant quelques auteurs;
mais l'analyse de ces parties est si difficile,
qu'on ne peut rien avancer là - dessus que de conjectural.
La partie interne des différens replis est blanchâtre,
& se nomme substance medullaire. Voyez l'article
On divise le cerveau en trois parties principales,
savoir, le cerveau strictement pris, le cervelet, & la
moelle allongée. Voyez
Le mot cerveau pris dans un sens plus particulier, signifie donc cette partie superficiellement grisâtre, qui occupe toute la portion supérieure de la cavité du crane, & dont la figure est une convexité ovalaire assez approchante de la moitié d'un oeuf qu'on auroit coupé en deux parties égales par le même diametre, sans les éloigner l'une de l'autre; la grosse extrémité de la convexité ovalaire est située postérieurement; la petite antérieurement.
La fissure dans laquelle rampent les arteres, longue,
plus profonde que les autres sillons du cerveau,
& qui s'appelle fissure de Sylvius, sépare le cerveau en
lobes antérieurs & postérieurs; mais comme le cerveau considéré dans sa partie inférieure, paroit de
chaque côté distingué en trois parties, on leur a donné
à chacune le nom de lobe. Voyez
En éloignant un peu ces deux portions du cerveau
l'une de l'autre, on observe la surface d'un corps
blanc nommé corps calleux. Voyez
Si on enleve adroitement de chaque portion tous
les sillons mêlangés de la substance tant cendrée que
médullaire, jusqu'à ce qu'on n'observe plus que la
médullaire, on formera sur les parties latérales du
corps calleux deux convexités médullaires de figure
ovalaire, qu'on nomme centre ovale: en coupant ces
convexités tout le long du corps calleux, & à quatre
ou cinq lignes de distance de ce même corps, on découvre
deux cavités, une de chaque côté, nommées
ventricules antérieurs, séparées l'une de l'autre par
une membrane médullaire qui regne tout le long de
la partie moyenne de la façe inférieure du corps calleux,
& à laquelle on a donné le nom de septum lucidum.
Voyez
Les deux lames médullaires dont le septum lucidum est formé, finissent antérieurement par deux productions qui sont fort près l'une de l'autre, & en arriere par deux autres plus sensibles qui s'écartent vers les côtés, en formant de petites bandelettes sur un corps qui a la figure d'un ver à soie en nymphe, & qui suit la corne inférieure des ventricules; on les nom<pb-> [p. 863]
Toute l'étendue du bord inférieur du septum lucidum, porte le nom de voute à trois piliers. Voy
La surface inférieure du plancher triangulaire formé par la voûte à trois piliers, est toute remplie de lignes médullaires, transverses & saillantes. Les anciens ont donné le nom de psalloïdes & de lyre à cet espace, à cause de ces fibres. Le plexus choroïde est sous la lyre, & suit les cornes d'ammon.
Cette voûte étant levée avec le plexus choroïde,
on trouve quatre éminences dans les ventricules latéraux;
antérieurement on en voit deux en forme de
cone ou de larme de Hollande, on les nomme les
corps cannelés; les deux autres éminences sont les
couches des nerfs optiques; ces couches se touchent,
mais de façon qu'elles laissent un trou antérieurement
& postérieurement; l'antérieur a été appellé vulva,
& le postérieur, l'anus: en écartant les couches des
nerfs optiques, l'un & l'autre de ces deux trous disparoissent,
& on apperçoit dans le fond le troisieme
ventricule. Voyez
Derriere le troisieme ventricule se trouve un petit
corps glanduleux, nommé glande pinéale; & au - dessous de cette glande les tubercules quadri - jumeaux,
dont les supérieurs ont été appellés nates, & les inférieurs
testes. Voy.
Dans le troisieme ventricule est l'ouverture de l'infundibulum, ou de l'entonnoir qui va à la glande pituitaire;
postérieurement l'aquéduc de Sylvius, qui
aboutit au quatrieme ventricule, dans la partie inférieure
duquel est une scissure parallele à l'axe: sous
les nates & testes est la grande valvule du cerveau, qui
est de substance médullaire. V.
Quatre gros troncs d'arteres, les deux carotides
internes & les deux vertébrales, se distribuent au
cerveau, & font voir dans leur distribution, dans
leur direction, & par leurs fréquentes communications,
combien la nature a pris de mesures pour que
rien ne s'opposât à la séparation d'un fluide, que
les fonctions nobles auxquelles il est destiné font regarder
comme le plus subtil; c'est le suc nerveux.
Voyez
Le sang est rapporté du cerveau par des veines qui prennent naissance de plusieurs petites artérioles rouges du cerveau, & se réunissant en de plus gros rameaux enveloppés par la pie - mere, viennent s'ouvrir de différentes façons dans les sinus de la duremere, pour passer dans les jugulaires, & dans beaucoup d'autres petites veines qui s'y rendent de même.
Tous les Anatomistes en général conviennent que l'homme a plus de cerveau, proportion gardée, que tous les autres animaux, que le boeuf, le cheval, &c.
L'imagination voulant suppléer à ce qu'on ne pouvoit appercevoir, a enfanté divers systèmes sur la structure du cerveau, sur - tout celui de Malpighi & celui de Ruisch.
Malpighi croyoit que la substance corticale étoit composée de glandes, que la petitesse & la nature muqueuse & transparente du cerv> ont dérobées aux microscopes mêmes de Marthall, qu'il préféroit à tous ceux de Leuwenhoeck; & c'est par leur secours qu'il voyoit cette substance élevée en petites éminences. Quand on fait cuire un cerveau, sa substance s'éleve en molécules semblables à des glandes: on découvre, par le moyen de l'encre qu'on jette sur la substance corticale, de petites élévations séparées par de petites fentes. Le cerveau pétrifié présente une surface couverte de petits globules; il sort
Ruisch n'a cependant pas été convaincu par ces preuves que la substance corticale soit glanduleuse; il a cru au contraire que tout le cerveau n'est qu'une continuation des arteres qui se replient diversement, & qui vont ensuite former les nerfs par leurs extrémités.
Ces deux auteurs different donc en ceci: Malpighi
admet entre l'extrémité des vaisseaux qui forment
la substance corticale, & l'extrémité de ceux qui
forment la médullaire, des follicules glanduleux:
Ruisch au contraire prétend que les extrénutés des
vaisseaux de la substance corticale sont continues
aux extrémités des vaisseaux de la médullaire: mais
ni l'un ni l'autre système n'est appuyé d'assez fortes
raisons pour nous faire décider en faveur de l'un plûtôt
que de l'autre: nous renvoyons à l'article
Quoi qu'il en soit, les Philosophes regardent le cerveau comme l'organe de nos pensées. M. Astruc va plus loin: il prétend rendre raison des phénomenes du raisonnement & du jugement, par l'analogie qu'il suppose entre les fibres du cerveau & celles des instrumens de musique. Selon lui, c'est un axiome que chaque idée simple est produite par l'ébranlement d'une fibre déterminée; & que chaque idée composée est produite par des vibrations isochrones de plusieurs fibres; que le plus grand ou le moindre degré d'évidence fait le plus grand ou le moindre degré de force de l'ébranlement des fibres.
Mais toutes ces choses sont si peu démontrées, qu'il paroît inutile de s'y arrêter: il n'en est cependant pas moins vrai que ce qu'on peut entrevoir dans les nerfs & dans la structure du cerveau, nous présente par - tout une industrie merveilleuse. Je ne craindrai donc point de déplaire à mon lecteur, en ajoûtant ici l'explication des différens phénomenes qui sont liés au détail que nous allons donner sur les vûes de la nature.
1°. Le cerveau & le cervelet sont les reservoirs où se filtre la matiere qui porte le mouvement par tous nos membres; & voici des expériences qui prouvent que le sentiment & le mouvement ont leur principe dans la substance médullaire.
1°. La moelle du cerveau comprimée par quelque cause que ce puisse être, par le sang, par la sérosité, par des hydatides, par l'applatissement méchanique des os du crane, par la concussion, par la commotion, &c. on tombe en apoplexie; 2°. la moelle du cerveau piquée, déchirée, donne des convulsions horribles; 3°. la moelle du cerveau & celle de l'épine produisent la paralysie des parties qui leur sont inférieures, soit que ces substances soient blessées, coupées ou comprimées; par conséquent il étoit de nécessité absolue qu'il n'arrivât point de compression dans ces endroits; c'est pour cela que le cerveau est divisé en deux parties, qui sont soûtenues par la faux, quand nous sommes couchés, & quand la tête reçoit quelque mouvement latéral; de même les lobes postérieurs sont soûtenus par la fente, afin qu'ils ne tombent point sur le cervelet. Les ventricules servent encore à empêcher les compressions; le cerveau pressé d'un côté, peut céder du côté de ces cavités qui sont toûjours arrosées d'une liqueur qui se filtre dans le plexus coroïde: la nature, dans cette vûe, a formé une boîte ronde pour enfermer le cerveau; cette figure fait que le crâne ne peut s'enson<pb-> [p. 864]
2°. Les veines n'accompagnent point les arteres, de peur qu'elles ne soient comprimées par ces arteres lorsqu'elles se gonflent dans les grands mouvemens. Les réservoirs veineux sont d'une structure singuliere, & leur section présente en général une figure curviligne: ils sont formés & creusés entre les deux lames de la dure - mere, qui leur donne une forte gaine; ils sont outre cela renforcés par différens moyens: c'est ainsi qu'il y a dans leur cavité des fibres transversales qui font l'office de poutres, joignent les parties opposées, & résistent à leur distension. Voyez combien de précautions la nature a prises pour que les veines du cerveau ne se rompissent point toutes les fois que le sang s'arrête, comme en retenant son haleine, en faisant de grands efforts, en toussant, en éternuant, en riant, &c. Les arteres & les veines du cerveau ont des directions différentes, & communiquent toutes les unes avec les autres, les arteres avec les arteres, les veines avec les veines, un nombre infini de fois; parce que dans le premier cas il eût été dangereux qu'elles ne se formassent un obstacle mutuel en passant par le même trou; & dans le second, que le sang ne pût trouver d'issue, sa route directe étant embarrassée.
3°. Les nerfs qui sortent du côté gauche, vont ou paroissent aller du côté droit, & ceux qui sortent du côté droit, se distribuent ou paroissent se distribuer au côté gauche; & ce n'est que par ce moyen qu'on peut expliquer pourquoi le cerveau étant vivement affecté d'un côté, les parties de l'autre côté correspondantes à celles auxquelles les nerfs de cette pertie affectée du cerveau se distribuent, se trouvent paralytiques.
4°. Si l'on comprime le cerveau, ou qu'on le coupe jusqu'à sa substance médullaire, l'action volontaire des muscles est interrompue, la mémoire & le sentiment s'éteignent, mais la respiration & le mouvement du coeur subsistent. Quant au cervelet, si l'on fait la même chose, la respiration & le mouvement du coeur cessent: de - là il s'ensuit que les nerfs destinés au mouvement volon>aire partent du cerveau, & que les nerfs d'où dépendent les mouvemens spontanés sortent du cervelet: il est donc en fûreté de toutes parts, de même que les arteres vertébrales qui lui fournissent du sang, parce qu'elles montent par les trous des apophyses transverses du cou.
5°. Les maladies de la tête dépendent toutes de la
compression & de l'irritation: la douleur de la tête
est causée par le sang qui ne peut passer librement,
& qui par - là cause un grand battement dans les arteres;
aussi trouve - t - on dans les dissections des cadavres
de ceux qui ont été sujets à ces maux, les
vaisseaux extrèmement distendus, & remplis d'un
sang noirâtre: si le gonflement s'augmente jusqu'à
causer une grande compression, l'apoplexie surviendra;
car alors le suc nerveux ne pourra plus être
poussé dans les nerfs qui servent au mouvement volontaire;
tandis que cette pression ne s'étendra plus
jusqu'au cervelet, la respiration & le mouvement
du coeur subsisteront. Pour l'épilepsie, elle ne differe
dans sa cause de l'apoplexie, qu'en ce que la prefsion
ne se fait pas de même: supposons qu'une artere forme
un anévrisme, cette artere gonflée battra extraordinairement,
& par ses battemens fera couler avec
force le suc dans les nerfs; il surviendra donc des
convulsions extraordinaires. La même chose peut
arriver par des varices; car ces varices comprimeront
les arteres voisines, qui par - là se gonfleront,
& battront fortement. On voit de - là que l'apoplexie
pourra succéder à l'épilepsie. La paralysie suit
souvent les maladies dont nous venons de parler:
mais elle peut avoir encore d'autres causes, comme
on le peut voir à l'article
6°. Dans ceux qui sont morts de ces maladies, on trouve beaucoup de sérosité extravasée dans le cerveau.
7°. On voit que les nerfs qui sont les canaux du cerveau, se distribuent dans les muscles pour y porter le mouvement; mais il y a plus de branches à proportion dans les plexus qui suivent les arteres, parce qu'ils ont besoin d'un grand mouvement pour pousser le sang.
8°. Enfin, les nerfs sont les seuls corps sensibles:
mais d'où vient que le cerveau dont ils sortent ne l'est
point, ou ne l'est que très - peu? Comme cela dépend
des lois de l'union de l'ame avec le corps, on n'en
peut donner aucune raison. Voyez
Quant au siége de l'ame, les auteurs se sont accordés à la placer dans une seule partie du cerveau, de peur qu'un siége à chaque lobe ne supposât une double sensation: ainsi les uns ont mis l'ame, c'est - à - dire, le premier principe de nos sensations & de nos pensées, dans la cloison transparente; Deseartes & ses sectateurs ont voulu qu'elle habitât la glande pinéale; Lancisi l'a placée dans le corps calleux; Vieussens a adopté cette opinion; Possidonius parmi les anciens, Willis chez les modernes, ont distribué les diverses facultés de l'ame en différentes parties du cerveau propres à chacune: mais rien jusqu'ici n'a pû nous découvrir où sont ces prétendus départemens. Le cerveau qui peut être considérablement blessé, sans beaucoup perdre de l'usage des sens, montre bien quelle est l'étendue du sensorium commune.
Certaines observations semblent laisser en doute si le cerveau est une partie absolument nécessaire à la vie. Il y a plusieurs exemples anatomiques d'animaux qui ont survécu à la perte de cette partie. Nous avons l'histoire d'un enfant qui naquit à terme dans la ville de Paris, qui n'avoit ni cerveau ni tête, & au lieu de ces deux parties il avoit une masse de chair de couleur semblable au foie. M. Denys rapporte un autre exemple d'un enfant qui naquit en 1573, qui étoit assez bien formé, à l'exception de la tête qui n'avoit ni cervelle, ni cervelet, ni moelle allongée, ni aucune cavité propre à les contenir: le crane, si on peut l'appeller ainsi, étoit solide, & n'avoit aucune liaison avec les vertebres; de sorte que la moelle de l'épine n'avoit aucune communication avec la tête. M. Leduc donne un troisieme exemple en 1695, d'un sujet qui fut trouvé sans cerveau, sans cervelet, sans moelle allongée, & même sans moelle de l'épine; la cavité qui auroit dû les contenir étant extrèmement petite, & remplie d'une substance livide, blanchâtre, & semblable à du sang coagulé: il ajoûte que c'est le troisieme sujet qu'il avoit trouvé de cette façon. M. Duverney croit que cette substance étoit une moelle de l'épine, quoiqu'elle n'en eût point la consistance: en un mot il la regarde comme un cerveau même, semblable à celui qui est dans le crane, plus nécessaire à la vie, & plus sensible que le cerveau & le cervelet; puisqu'une blessure ou une compression dans la moelle épiniere est toûjours mortelle, & qu'il n'en est pas de même du cerveau, comme il paroît par les observations rapportées par MM. Duverney & Chirac; le premier desquels ôta le cerveau & le cervelet d'un pigeon, qui malgré cela vécut, che>ha sa nourriture, & s'acquitta de toutes ses fonctions. M. Chirac a ôté la cervelle de la tête d'un chien, qui vécut, mais qui mourut dès qu'on lui eut ôté le cervelet: cependant il remarque qu'en soufflant dans les poumons de l'animal, il le fit vivre pendant une heure après la perte de cette derniere partie. Le même observe qu'après avoir séparé la moelle allongée de la moelle épiniere d'un autre chien, & après lui avoir ôté la cervelle & le cervelet, l'animal vécut en lui soufflant dans les [p. 865]
Le cerveau a différentes proportions dans divers animaux. Il n'est pas grand dans les oiseaux à proportion du corps: cette proportion est beaucoup plus petite dans le boeuf & dans le cheval. Le singe, animal rusé & adroit, a un grand cerveau. Les animaux ruminans en ont moins que l'homme, mais plus que les autres brutes; comme on le voit en comparant les cerveaux de la chevre, de l'élan, avec ceux du lion & du linx. Il est petit dans les animaux qui se battent; car ils ont des muscles temporaux fort épais qui étrécissent leur crane, en comprimant sous la forme d'un plan incliné & cave, les côtés que nous avons ronds & saillans en - dehors. On a donc raison de dire qu'un petit cerveau est la marque non de l'imbécillité, mais de la férocité. Ce viscere est beaucoup plus petit dans les poissons que dans les quadrupedes; le requin qui pese trois cents livres, n'a pas trois onces de cervelle: elle est copieuse dans les especes qui paroissent plus rusées, telle que le veau marin. C'est si peu de chose dans les insectes, qu'on ne peut savoir ce qui fait le cerveau: on ne voit que la moelle de l'épine seule, qui paroît dégénérer uniquement dans les nerfs optiques: dans l'éphémere, l'escarbot, l'abeille, le cerveau n'est au plus qu'une petite particule pas plus grosse qu'un ganglion de la moelle épiniere, comme dans la chenille, dans l'hermite, dans les vers à soie. L'homme le plus prudent des animaux a le plus grand cerveau; ensuite les animaux que l'homme peut instruire; & enfin ceux qui ont très - peu d'idées & des actions de la plus grande simplicité, ont le plus petit cerveau. Mais est - on robuste, eu égard à la quantité du cervelet? cela est vraissemblable: l'expérience nous manque cependant ici; ce qu'il y a de certain, c'est que l'homme fait pour avoir tant d'idées, n'eût pû les contenir dans un plus petit cerveau. (L)
Cerveau (Page 2:865)
La largeur du cerveau dépend de la longueur du
diametre de la cloche. La regle est de lui donner
sept bords & demi de diametre, c'est - à - dire la moitié
du diametre de l'ouverture inférieure de la cloche.
A l'égard de son épaisseur, elle est ordinairement
d'un corps ou d'un tiers de l'épaisseur du bord.
Mais afin que les anses soient plus solides, on fortifie
le cerveau par une augmentation de matiere, qui
a aussi un corps d'épaisseur, & qu'on appelle l'onde
ou la calotte. Voyez la
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