ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"838"> ceaux à un tonneau, une ouve. Voyez Cercle & Cerceau.

CERCOPES (Page 2:838)

* CERCOPES, s. m. pl. (Mythologie.) peuple de de l'île Pithecuse, qu'Ovide dit avoir été transformés en singes par Jupiter, pour les punir de leurs débauches.

CERCOPITHIQUE (Page 2:838)

* CERCOPITHIQUE, (Myth.) espece de singe auquel les Egyptiens rendoient les honneurs divins: on le représentoit avec un croissant sur la tête, & un gobelet à la main.

CERCURE (Page 2:838)

* CERCURE, s. m. (Hist. anc.) petit vaisseau de pirate, inventé par les Cypriots: on croit que c'étoit la même chose que ce qu'on appelloit l'hemioli. Voy. Hemioli.

CERDAGNE (Page 2:838)

CERDAGNE (la), Géog. petite province d'Espagne, dans la Catalogne, séparée du Roussillon par les Pyrénées; une partie appartient à la France.

CERDEMPORUS (Page 2:838)

* CERDEMPORUS, (Myth.) surnom de Mercute; il fut ainsi appellé de E/)MW=OROS2, commerçant, parce qu'il étoit le dieu des commerçans.

CERDONIENS (Page 2:838)

CERDONIENS, sub. m. pl. (Hist. ecclés.) hérétiques qui parurent dans le second siecle, & qui soûtenoient les erreurs de Cerdon leur maître, qui les avoit empruntées de Simonle magicien.

Ce Cerdon, natif de Syrie, vint à Rome sous le pape Hygin, & y séjournalong - tems, enseignant ses erreurs tantôt en cachette, tantôt ouvertement. Il feignit même de se réunir à l'Eglise, & de faire pénitence: mais il en fut enfin absolument chassé. Il admettoit deux principes, l'un bon, & l'autre mauvais: ce dernier, selon lui, avoit créé le monde, & étoit l'auteur de l'ancienne loi: l'autre qu'il appelloit le principe inconnu, étoit le pere de Jesus - Christ. Cerdon ajoûtoit que Jesus - Christ n'étoit point né d'une vierge, & qu'il n'avoit point souffert réellement. Il admettoit la résurrection de l'ame, & non celle de la chair; rejettoit tous les livres de l'ancien Testament, & de ceux du nouveau; il ne recevoit qu'une partie de l'évangile de S. Luc. Tel étoit le patriarche des Cerdoniens, dont les dogmes furent adoptés par son disciple Marcion. Voyez Marcionites. (G)

CEREALIA (Page 2:838)

CEREALIA, (Hist. anc.) fêtes de Cerès, instituées par Triptoleme, fils de Celéus, roi d'Eleusine, dans l'Attique, en reconnoissance de ce que Cerès, qu'on croyoit avoir été sa nourrice, lui avoit appris l'art de cultiver le blé & d'en faire du pain.

On célebroit à Athenes deux fêtes de cette déesse; l'une nommée Eleusines, & l'autre Thesmophories. Voyez Eleusines & Thesmophories.

Toutes deux, & en général toutes les solennités de Cerès avoient cela de commun, qu'on les célebroit avec beaucoup de religion & de tempérance, jusques - là qu'on s'abstenoit du vin & de tout commerce avec les femmes pendant ce tems - là, pour ho<-> rer une divinité qui s'étoit distinguée par sa chasteté & sa sobriété. Quelques critiques ont même prétendu qu'en memoire de ces deux vertus, on n'offroit point de vin à la déesse dans ses sacrifices, & que les libations s'y faisoient seulement avec du mulsum, sorte de mixtion de vin & de miel bouillis ensemble; & que c'est ce que Virgile appelle miti bactho, du vin adouci: cependant Caton assûre expressément qu'on s'y servoit de vin: d'autres croyent que Cerès seule n'étoit pas honorée dans ces fêtes, qu'on y révéroit encore Bacchus & Hercule, en leur sacrifiant des porcs ou des truies avec du mulsum, à cause que ces animaux causent beaucoup de degât aux biens de la terre, dont Cerès & Bacchus étoient regardés comme les divinités tutélaires.

Ces fêtes passerent des Grecs aux Romains, qui les célebroient pendant huit jours, à compter depuis le cinquieme des ides d'Avril. Les dames seules vêtues de blanc, y faisoient l'office de prêtresses; & les hommes habillés de la même couleur, celui de sim<cb-> ples spectateurs. Toute personne en deuil ou qui avoit assisté à des funérailles, étoit exclue de cette solennité: & après la bataille de Cannes, comme toute la ville étoit dans un deuil universel, on fut obligé de remettre à une autre année les fêtes de Cerès: entre les autres cérémonies, celle - ci étoit remarquable, on ne mangeoit que le soïr après soleil couché, parce que Cerès en avoit fait de même en cherchant sa fille Proserpine enlevée par Pluton. On y couroit encore çà & là avec des flambeaux, pour représenter les courses inquietes de cette mere alarmée. On y portoit en pompe, selon Macrobe, un oeuf, ovum in cerealis pompoe apparatu numerabatur primum; & cet oeuf, dit - on représentoit le monde ou la terre, que Cerès avoit enrichie par le blé. Au sacrifice succédoient des festins, suivis de combats de gladiateurs, & de courses de chariots dans le cirque. Les prêtres de Cerès chez les Grecs étoient nommés Eumolpides, d'Eumolpe fils de Triptoleme; on les appelloit encore taciti mystoe, parce qu'il ne leur étoit pas permis de divulguer les mysteres de la déesse. (G)

CEREIBA (Page 2:838)

* CEREIBA, (Hist. nat. bot.) petit arbre du Brésil, semblable au saule: on dit que quand le soleil donne sur ses feuilles, il s'y amasse un sel qui se dissout en rosée pendant la nuit, ou lorsqu'il y a du brouillard. Si cette propriété est particuliere au cereiba, & qu'elle soit bien réelle, voilà un arbrisseau suffisamment désigné. On n'attribue au cereiba aucune propriété medicinale.

CEREMONIAL (Page 2:838)

CEREMONIAL, s. m. (Police.) c'est l'assemblage des regles introduites dans l'usage de la vie, & auxquelles l'on est obligé de se conformer pour l'extérieur, le maintien, les discours, les habillemens, &c.

On peut prendre ce mot dans un sens plus étroit, & entendre par - là les usages introduits, ou par des ordres des supérieurs, ou tellement établis par une longue coûtume, que l'on est obligé de les regarder comme des lois, & les respecter: dans ce sens l'on trouve que chez toutes les nations du monde on a pratiqué de certaines cérémonies, tant pour le culte de la divinité que pour les affaires civiles, dans les mariages, enterremens, &c. Voyez Céremonie.

L'on entend en troisieme lieu par cérémonial, la maniere dont les souverains ou leurs ambassadeurs ont coûtume d'en user les uns envers les autres; ce qui n'est qu'une convention ou reglement établi entre les princes, ex pacto, consuetudine & possessione, suivant lequel ces princes, ou leurs représentans, doivent se conduire les uns envers les autres lorsqu'ils se trouvent ensemble, afin que l'on ne donne à chacun ni trop ni trop peu.

Il y a des gens qui prennent le cérémonial dans un sens encore plus étendu, & comptent trois occasions où le cérémonial estnécessaire; 1°. lorsque les souverains s'assemblent en personne; 2°. lorsqu'ils s'écrivent; 3°. lorsqu'ils s'envoyent des ambassadeurs les uns aux autres. Cette espece de cérémonial vient de l'ambition, & de la supériorité que l'un a cru avoir sur un autre; on lui a donné le nom de prérogative ou de préséance: c'est une source inépuisable de disputes entre les souverains, qui ne sont point dans la disposition de céder les uns aux autres; & quoique souvent on ait travaillé à assigner à chacun un rang dont il pût être content, l'on n'a jamais pû y parvenir, sur - tout en Allemagne.

Les moyens d'accommodement qui ont été proposés, sont l'arbitrage & le compromis: mais ils ont été souvent inutiles: la possession & la force ont toûjours prévalu. ( - )

CEREMONIES (Page 2:838)

* CEREMONIES, s. f. pl. (Hist. civ. & ecclés.) les cerémonies sont en général des démonstrations extérieures & symboliques, qui sont partie des usages de la police & du culte d'une société. Voyez Police & [p. 839] Culte. Laissant à d'autres le soin de chercher la véritable étymologie du mot ceremonia, & de décide s'il vient de Cereris mia, ou de Care munia, ou du verbe Grec XERN, nous observerons d'abord qu'il y a, selon notre définition, trois sortes de cérémonies; des cérémonies politiques, telles que le couronnement d'un prince, l'introduction d'un ambassadeur, &c. des cérémonies religieuses, telles que l'ordination d'un prêtre, le sacre d'un évêque, le baptême ou la bénédiction d'une cloche, &c. des cérémonies politice - religieuses, c'est - à - dire, où les usages du peuple se trouvent mêlés avec la discipline de l'Eglise, telles que la cérémonie du mariage prise dans toute son étendue.

Il y a deux choses principales à examiner sur les cérémonies; leur origine, soit dans la société, soit dans la religion, & leur nécessité dans la religion: quant au premier point, il paroît que chaque cérémonie dans la société a son origine particuliere, relative à quelque fait primitif & aux circonstances de ce fait, & qu'il en est de même de l'origine de chaque cérémonie dans la religion; avec cette différence qu'on peut rechercher ce qui a donné lieu à celles - ci, qui forment tantôt un systeme sage & raisonné, ou qui ne sont d'autres fois qu'un assemblage d'extravagances, d'absurdités & de petitesses, sans motif, sans liaison, sans autorité.

Il est donc à propos dans cette recherche de distribuer les cérémonies religieuses en deux classes; en cérémonies pieuses & saintes, & en cérémonies superstitieuses & abominables.

Il n'y a eu de cérémonies religieuses pieuses & saintes sur la surface de la terre, 1°. que le petit nombre de celles qui accompagnerent le culte naturel que les premiers hommes rendirent à Dieu en pleine campagne, dans la simplicité de leur coeur & l'innocence de leurs moeurs, n'ayant d'autre temple que l'univers, d'autre autel qu'une touffe de gason, d'autre offrande qu'une gerbe, d'autre victime qu'un agneau, & d'autres sacrificateurs qu'eux - mêmes, & qui ont duré depuis Adam jusqu'à Moyse; 2°. les cérémonies qu'il plût à Dieu de prescrire au peuple Juif, par sa propre bouche ou par celle de ses pontifes & de ses prophetes, qui commencerent à Moyse, & que Jesus - Christ a abolies; 3°. les cérémonies de la religion Chrétienne, que son divin instituteur a indiquées, que ses apôtres & leurs successeurs ont instituées, qui sont toûjours sanctifiées par l'esprit des ministres qui les exécutent, & des fideles qui y assistent, & qui dureront jusqu'à la fin des siecles.

L'origine de ces cérémonies est fondée sur l'Histoire, & nous est transinise par des livres sur l'authenticité desquels il n'y a point de doute. Elles furent chez les premiers hommes des mouvemens de la nature inspirée; chez les Juifs, une portion des lois d'un gouvernement théocratique; chez les Chrétiens, des symboles de foi, d'espérance, & de charité; & il ne peut y avoir sur elles deux sentimens. Loin donc de nous les idées de Marsham & de Spencer; c'est presqu'un blasphème que de déduire les cérémonies du Lévitique, des rites Egyptiens.

Mais il n'en est pas de même des cérémonies superstitieuses: il semble qu'à l'exception de ce que les saintes Ecritures nous en apprennent, le reste soit entierement abandonné aux disputes de la Philosophie; & voici en peu de mots ce qu'elle nous suggere de plus raisonnable. Elle réduit les causes de l'idolatrie à la flatterie, à l'admiration, à la tendresse, à la crainte, à l'espérance, mal entendues; voyez Idolatrie: conséquemment il paroît que toutes les cérémonies superstitieuses ne sont que des expressions de ces différens sentimens, variées selon l'intérêt, le caprice, & la méchanceté des prêtres idolatres. Faites une combinaison des passions qui ont donné naissance aux idoles, avec celles de leurs ministres, & tous les monstres d'abomination & de cruauté qui noircissent les volumes de nos historiens & de nos voyageurs; vous les en verrez sortir, sans avoir recours aux conjectures d'Huet, de Bochart, de Vossius, & de Dickinson, où l'on remarque quelquefois plus de zele que de vraissemblance.

Quant à la question de la nécessité des cérémonies pour un culte, sa solution dépend d'une autre; savoir, si la religion est faite pour le seul philosophe, ou pour le philosophe & le peuple: dans le premier cas, on pourroit peut - être soûtenir que les cérémonies sont superflues, puisqu'elles n'ont d'autre but que de nous rappeller les objets de notre foi & de nos devoirs, dont le philosophe se souvient bien sans le secours des fignes sensibles: mais la religion est faite indistinctement pour tous les hommes, comme il en faut convenir; donc, comme les prodiges de la nature ramenent sans cesse le philosophe à l'existence d'un Dieu créateur; dans la religion Chrétienne, par exemple, les cérémonies rameneront sans cesse le chrétien à la loi d'un Dieu crucifié. Les représentations sensibles, de quelque nature qu'elles soient, ont une force prodigieuse sur l'imagination du commun des hommes: jamais l'éloquence d'Antoine n'eût fait ce que fit la robe de César. Quod litteratis est scripture, hoc idiotis prastat picture, dit saint Grégoire le grand, liv. IX. épît. ix.

CERENZA (Page 2:839)

CERENZA, (Géog.) ville d'Italie au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure. Long. 34. 50. lat. 39. 23.

CERES (Page 2:839)

* CERES, (Myth.) fille de Saturne & de Cybele, & déesse de l'agriculture. Lorsque Pluton eut enlevé sa fille Proserpine, elle se mit à la chercher nuit & jour: cependant la disette de grains désoloit la terre privée de ses dons. Les dieux étoient très - inquiets de son absence, lorsque Pan la découvrit. Les Parques députées par Jupiter l'attendrirent, & la ramenerent en Sicile, où elle rendit à la terre sa fertilité. On la représente avec beaucoup de gorge, la tête couronnée d'épis, & des pavots dans la main, ou entre deux petits enfans tenant chacun une corne d'abondance. On lui donne un char attelé de serpens ailés, avec une torche allumée. Le myrte & la narcisse étoient les seules fleurs dont en se couronnât dans ses sêtes. On lui attribue une aventure dont la fin est assez scandaleuse. On dit que pour éviter les poursuites amoureuses de Neptune son frere, elle se métamorphosa en jument; ce qui n'empêcha pas le dieu de se satisfaire sous la forme d'un cheval; il en eut Arion & un cheval. Les Phigaliens adorerent une Cerès à tête & criniere de jument, d'où sorroient des dragons & d'autres monstres. Cette statue ayant été incendiée par accident, les Phigaliens oublierent le culte de la décsse, qui s'en vangea par une grande secheresse qui les auroit conduits jusqu'à manger leurs propres enfans, s'ils ne l'avoient arrêtée en rétablissant le culte de Cerès la noire, car c'est ainsi que leur Cerès s'appelloit. Quoi qu'il en soit de toutes ces extravagances, les Mythologistes prétendent que Cerès fut une reine de Sicile qui mérita des autels, par l'invention de l'agriculture qu'elle communiqua à ses peuples. Voyez le Dict. de Myth.

CERET (Page 2:839)

CERET, (Géog.) petite ville de France dans le Roussillon, sur la riviere de Tec. Long. 20. 21. lat. 42. 23.

CERF (Page 2:839)

CERF, cervulus, (Hist. anc. & mod.) espece de jeu usité parmi les payens, & dont l'usage s'étoit autrefois introduit parmi les Chrétiens: il consistoit à se travestir au nouvel an sous la forme de divers animaux. Les ecclésiastiques se déchaînerent avec raison contre un abus si indigne du Christianisme; & ce ne fut point sans peine qu'ils parvinrent à le déraciner. Voyez le Gloss. de Ducange.

Cerf (Page 2:839)

* Cerf, s. m. (Hist. nat. & Ven.) cervus, animal

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