ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"830"> dité du cone = 1/2 r X a X 1/3 m = 1/6 a m r2, mais 1/6 a m r2 = 1/2 r X m r X 1/3 a, ou le produit de la base du cone par le tiers de sa hauteur, ce qu'on sait d'ailleurs

Ce théorème si général & si beau sur le centre de gravité, peut être mis au nombre des plus curieuses découvertes qu'on ait faites en Géométrie. Il avoit été apperçû il y a long - tems par Pappus: mais le P. Guldin, Jésuite, est le premier qui l'ait mis dans tout son jour, & qui en ait montré l'usage dans un grand nombre d'exemples.

Plusieurs autres Géometres s'en sont servis aussi après Pappus & Guldin, pour mesurer les solides & les surfaces produites par une rotation autour d'un axe fixe, sur - tout avant qu'on eût les secours que le calcul intégral a fournis pour cela; & on peut l'employer encore à présent dans certains cas où le calcul intégral seroit plus difficile.

M. Leibnitz a observé que cette méthode seroit encore bonne, quand même l'axe ou le centre changeroit continuellement durant le mouvement.

M. Varignon a donné dans le volume de l'Académie de 1714. un mémoire qui a pour titre, Réflexions sur l'usage que la Méchanique peut avoir en Géométrie. Il y démontre la propriété du centre de gravité, dont nous avons parlé dans cet article, & plusieurs autres propriétés encore plus générales & aussi curieuses. On peut se servir utilement de ces propriétés pour résoudre avec plus de facilité certains problèmes de Méchanique. Par ex. si on demande quelle figure doit avoir une courbe G A H (fig. 25. Géom. n°. 2.) pour qu'en tournant autour de l'axe G H elle produise une surface courbe plus grande que celle que produiroit en tournant autour de G H toute autre ligne courbe qui passeroit par les mêmes points G, H, & qui seroit de la même longueur que la courbe qu'on cherche; on trouveroit sans aucun calcul, en se servant du théorème précédent, que la çourbe G A H qu'on demande doit être celle que prendroit une chaîne chargée d'une infinité de petits poids, & qu'on attacheroit aux points G & H: car une chaîne qui est ainsi attachée, doit se disposer de maniere que le centre de gravité des poids qui la composent, c'est - à - dire le centre de gravité de la courbe même, descende le plus bas qu'il est possible; d'où il s'ensuit que la courbe formée par cette chaîne aura son centre de gravité plus éloigné de l'horisontale G H que toute autre ligne courbe de la même longueur, & passant par les mêmes points: par conséquent le cercle décrit par le centre de gravité de la courbe formée par la chaîne, lorsque cette courbe tourne autour de G H, est plus grand que le cercle décrit par le centre de gravité de toute autre courbe de même longueur, & passant par les mêmes points G, H; donc la sur face du solide produit par la premiere courbe, est plus grande que toute autre. On voit donc que le probleme se réduit à trouver la courbe formée par la chaîne; courbe connue par les Géometres sous le nom de chaînette, & dont ils ont donné la construction il y a long - tems. Voyez Chaînette.

Le mot centrobarique est formé des mots KE/NTRON, centrum, centre, & BARO\S2, poids, pesanteur. (O)

CENTRINE (Page 2:830)

CENTRINE, poisson; voyez Porc.

CENT - SUISSES (Page 2:830)

* CENT - SUISSES, s. m. pl. (Hist. mod.) partie de la garde du Roi commandée par un capitaine qui a sous lui deux lieutenans, l'un François, & l'autre Suisse. Dans les jours de cérémonie leur capitaine marche devant le Roi, & le capitaine des gardes du corps derriere. Au sacre le capitaine & les lieutenans sont vêtus de satin blanc, avec de la toile d'argent dans les entaillures, & les suisses ont des casaques de velours. Cette milice a des juges de sa nation, & joüit des mêmes priviléges que les sujets nés du royaume: elle est exempte de toute imposition; & ce privilége s'étend aux enfans & aux veuves. Voici l'ordre de sa marche. 1. Le capitaine; 2. les deux lieutenans; 3. le premier sergent; 4. quatre trabans pour ladéfense particuliere du capitaine; 5. les caporaux; 6. les anspessades; 7. les tambours; 8. les mousquetaires; 9. deux trabans pour la défense de l'enseigne; 10. deux tambours; 11. l'enseigne; 12. les piquiers; 13. les mousquetaires de la seconde marche; 14. les sous - lieutenans à la queue de la compagnie; 15. les autres sergens sur les ailes. Ils sont appellés cent - suisses, parce qu'ils forment une compagnie de cent hommes. Le P. Daniel prétend que cette compagnie est une garde militaire du Roi. En effet, les cent - suisses vont à la tranchée dans les siéges que le Roi fait en personne: alors au lieu de la hallebarde, leur arme ordinaire, ils prennent le fusil. Les Suisses commencerent en 1481 à être à la solde du Roi, à la place des francs - archers établis par Charles VII. Louis XI. les retint à la recommandation de son pere, & en prit une compagnie pour la garde ordinaire de sa personne. Cette compagnie fut confirmée dans cette fonction par Charles VIII. en 1496: le capitaine qui la commande a le titre de capitaine - lieutenant. Voyez l'Etat de la France, l'Histoire de la Milice Françoise par le P. Daniel, & l'Abrégé chronologique de M. le président Hénaut.

CENTUMVIRAT (Page 2:830)

CENTUMVIRAT, s. m. (Hist. anc.) tribunal ou cour chez les Romains, ainsi nommée du nombre des cent magistrats qui la composoient, & qui décidoient les différends des particuliers. On les nommoit centumvirs, & leur dignité centumvirat. (G)

CENTURIATEURS (Page 2:830)

* CENTURIATEURS de Maldebourg. V. Centurie.

CENTURIE (Page 2:830)

CENTURIE, s. f. (Hist. anc.) ce mot signifie en général une distribution des parties d'un tout par centaine. Voyez Cent.

Dans les tems que le peuple Romain s'assembloit pour créer des magistrats, ou pour établir des lois, ou pour délibérer des affaires publiques, il étoit divisé par centuries; & afin que l'on pût recueillir plus facilement les suffrages, on opinoit par centuries: ces assemblées se faisoient dans le champ de Mars, & elles s'appelloient comitia centuriala.

Les cohortes de Rome étoient divisées par décuries, commandées par des décurions, & par centuries, commandées par des centurions: chaque cohorte étoit composée de six centuries; & une légion, de soixante centuries. Voyez Cohorte, Décurion, & Centurion . (G)

Centurie (Page 2:830)

Centurie ou siecle, en Chronologie, c'est l'espace de cent ans. L'Histoire ecclésia stique compte principalement par siecles, à commencer de l'incarnation de notre Seigneur. Voyez Siecle.

On dit dans ce sens la premiere centurie ou premier siecle. Mais ce mot, beaucoup plus usité en Anglois qu'en François, ne s'employe gueres que dans le cas suivant.

Centuries (Page 2:830)

Centuries de Magdebourg, (Hist. ecclés.) c'est un corps d'histoire ecclésiastique que quatre ministres de Magdebourg commencerent en l'année 1560. Ces quatre ministres sont Matthias Flaccius, surnommé Illyricus, Jean Wigand, Matthieu Lejudin, Basile Fabert, & auxquels quelques - uns ajoûtent Nicolas Gallus, & d'autres André Corvin. Illyricus étoit celui qui conduisoit l'ouvrage, & les autres travailloient sous lui. Il a été continué jusqu'au xiii. siecle. Chaque centurie contient toutes les choses remarquables dans un siecle, & est partagée en seize chapitres. Le premier est un sommaire de ce qui va être dit; le second est du lieu & de l'étendue de l'Eglise; le troisieme, de la persécution & de la paix de l'Eglise; le quatrieme, de la doctrine; le cinquieme, des hérésies; le sixieme, des cérémonies & des rits; le septieme, de la police & du gouvernement; le huitieme, du schisme; le neuvieme, des synodes; [p. 831] le dixieme, des vies des évêques des grands siéges; le onzieme, des hérétiques; le douzieme, des martyrs; le treizieme, des miracles; le quatorzieme, de ce qui regarde les Juifs; le quinzieme, des religions séparées de l'Eglise; le seizieme, des monumens & changemens politiques des états. Cet ouvrage est une compilation qui a demandé beaucoup de travail, mais qui ne peut point passer pour une histoire bien écrite, exacte, & parfaite. Le but que les centuriateurs semblent s'être proposé, étoit d'attaquer l'église Romaine, & d'établir la réforme; & le cardinal Baronius entreprit ses annales ecclésiastiques, pour les opposer aux centuries.

CENTURION (Page 2:831)

CENTURION, s. m. (Hist. anc.) parmi les Romains, officier d'infanterie qui commandoit une centurie ou cent hommes. Voyez Centurie.

Le premier centurion de la premiere cohorte de chaque légion s'appelloit primipilus, primopilus, ou primi - pili - centurio, & quelquefois primus centurio. Il n'étoit sous le commandement d'aucun tribun, à la différence des autres, & il commandoit quatre centuries. Il gardoit l'étendart & l'aigle de la légion. C'est de - là qu'on l'appelloit primi - pilus.

CEP (Page 2:831)

CEP, s. m. (Agricult.) se dit d'un pié de vigne. Voyez Vigne.

Cep (Page 2:831)

Cep ou Ceb, (Hist. nat. Zoolog.) on appelle de ce nom les singes qui ont des queues, & qui sont de plusieurs couleurs. Voyez Singe. (I)

CEPEAU (Page 2:831)

CEPEAU, s. m. (Monnoyage.) c'étoit le billot dans lequel étoit arrêtée la pelle ou matrice d'écusson, lorsqu'on frappoit les monnoies au marteau. Voyez Monnoyage.

CEPÉES (Page 2:831)

* CEPÉES, s. f. pl. (Commerce & exploitation des bois.) ce terme désigne quelquefois une certaine étendue de buissons, mais plus souvent ce qui repousse des souches d'un bois taillis: l'ordonnance défend de les abattre, soit à la serpe soit à la scie, mais seulement à la coignée. Cepées se dit aussi des souches mêmes. La coupe des têtes & des cepées des saules, marsaux, frênes, aulnes, appartient au fermier actuel, lorsque c'étoient des fruits réglés dont le fermier précédent joüissoit, à moins que le propriétaire ne se la soit reservée.

CENTUSSIS (Page 2:831)

* CENTUSSIS, (Antiquité.) c'était d'abord autant que centum asses: mais as & libra étant synonymes, le centussis valoit cent livres de cuivre, évaluées en argent à dix deniers. Dans la suite le centussis ne fut plus compté que pour cent sextans, puis pour cent onces, & enfin pour cent demi - onces. Voy. Monnoies anciennes.

CEPENDANT, POURTANT (Page 2:831)

* CEPENDANT, POURTANT, NÉANMOINS, TOUTEFOIS, synonymes, (Gramm.) M. l'abbé Girard dit que pourtant a plus d'énergie, affirme avec plus de fermeté; que cependant est moins absolu, & affirme seulement contre les apparences; que néanmoins indique deux choses opposées, dont l'on affirme l'une sans nier l'autre; & que toutefois marque une exception à une regle assez générale: ce qu'il confirme par les exemples suivans, ou d'autres semblables. Que tous les critiques s'élevent contre un ouvrage, qu'ils le poursuivent avec toute l'injustice & la mauvaise volonté possible, ils n'empêcheront pourtant pas le public d'être équitable, & de l'acheter s'il est bon. Quelques écrivains ont répandu dans leurs ouvrages les maximes les plus opposées à la morale chrétienne; d'autres ont publié les systèmes les plus contraires à ses dogmes; cependant les uns & les autres ont été bons parens, bons amis, bons citoyens même, si on leur pardonne la faute qu'ils ont commise en qualité d'auteurs. Bourdaloue a de la sécheresse; néanmoins il fut célebre parmi les orateurs de son tems? On dit que certains journalistes ne louent que ce qu'ils font; toutefois ils ont loüé l'Histoire naturelle, & d'autres excellens ouvrages qu'ils n'ont pas faits.

CEPHALALGIE (Page 2:831)

CEPHALALGIE, s. f. (Medecine.) douleur de tête violente. Ce mot vient du Grec KEFKLH\, tête, & d'A)LGO\S2, douleur.

Cette espece de douleur a des causes différentes dans différens sujets: les diffections de personnes mortes à la suite de cette maladie, nous en indiquent deux principales; savoir, 1°. l'engorgement des vaisseaux des membranes qui servent d'enveloppes au cerveau, que l'on nomme la dure & la pie - mere; 2°. le dépôt d'une lymphe acre épanchée sur la substance même du cerveau, ou sur les parties nerveuses de la tête, qui y occasionnent une irritation & une douleur violente. Lorsque cette douleur est permanente & sans interruption, elle prend un autre nom, & on l'appelle céphalée: alors les symptomes sont bien plus violens; ce n'est plus, comme dans la céphalalgie, un mal léger, & qui n'occupe qu'une partie de la tête; il devient durable, & difficile à guérir; le malade a peine à supporter le moindre bruit; la lumiere lui devient insupportable; toutes les membranes & les parties nerveuses sont dans une tension si violente, que la douleur occupe toute la tête.

On peut encore diviser la céphalalgie en migraine, que les Latins ont appellée hemicrania, parce qu'il n'y a qu'un côté de la tête d'affecté; & en clou, clavus, état dans lequel le mal n'excede pas la largeur de la tête d'un clou, & où il semble à la personne malade que ce soit un clou qu'on lui ait planté dans quelque partie, mais sur - tout au sommet de la tête: cet accident arrive particulierement aux femmes hystériques. Voyez Passion hystérique.

Les causes éloignées de la céphalalgie sont, comme on le peut voir par les symptomes qui l'accompagnent, la trop grande abondance du sang, qui ne pouvant par cette raison circuler avec facilité dans les vaisseaux, s'arrête dans les capillaires du cerveau, distend & occasionne une sensation douloureuse dans toute l'étendue de la tête, ou dans certaines parties seulement.

Le sang qui abondera en sérosité acre, occasionnera aussi par l'irritation des parties nerveuses la céphalalgie: enfin tout ce qui peut altérer la lvmphe, comme la vérole, le scorbut, & autres maladies de cette espece, sont autant de causes de cet accident, qu'on vient à bout de détruire en corrigeant la cause: elle cedera donc aux remedes mercuriels, lorsqu'elle sera produite par la vérole, & aux antiscorbutiques, lorsque le scorbut y aura donné lieu.

L'excès dans le commerce des femmes, dans l'étude & le travail, dans les évacuations, soit par les saignées, les vomissemens, les purgations, sont autant de causes de la céphalalgie, qui est aussi produite assez souvent par un amas de crudités dans l'estomac, d'où provient un chyle de mauvaise qualité; par des sueurs trop abondantes; enfin par une trop grande transpiration, ou par la transpiration même supprimée tout - à - coup.

Le pronostic que l'on peut tirer de la céphalalgie, c'est qu'elle n'est jamais sans danger: si les membranes du cerveau sont le fiége de cette maladie, il y a lieu de craindre la frénésie; lorsqu'elle est occasionnée par un embatras dans les parties internes, qu'elle est accompagnée de tintemens d'oreille, de fievre, de perte d'appétit, & d'une pulsation violente dans les vaisseaux de la tête, elle dégénere facilement en manie, sur - tout dans les hypocondriaques: lorsque la céphalalgie est suivie de foiblesse dans les articulations, d'étourdissemens, d'embarras dans la langue & dans la prononciation, on doit la regarder comme l'avant - coureur de l'apoplexie & de la paralysie: enfin lorsque les jeunes gens sont sujets à la céphalalgie, ils sont menacés d'accès de goutte.

Il est aisé de voir par la différence des causes de la céphalalgie, qu'elle doit être traitée de diverses ma<pb->

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