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CENT (Page 2:820)
CENT, (Commerce.) nous exprimons communément
les quantités, la proportion des choses, & les
profits qui se font dans le commerce, par cent; ils
exigent deux & demi par ou pour cent, pour remettre
de l'argent en telle ville: l'intérêt légitime de
l'argent est cinq pour cent. Voyez
Cent est aussi en usage en fait de mesure, pour fignifier certaine quantité ou nombre.
Les planches de sapin sont à six vingt le cent ou le grand cent, qui est de 112 livres.
Les lattes & les pieux de cinq piés sont à cinq fois
vingt, & ceux de trois à six fois vingt le cent, le
poids de cent ou le grand cent. Voyez
Cent signifie aussi la perte ou le profit qui se rencontre sur la vente de quelque marchandise: ainsi quand on dit qu'il y a eu dix pour cent de gain, ou dix pour cent de perte sur une marchandise, c'est - à - dire, que l'on y a profité ou perdu dix francs chaque fois.
Cent se dit encore par rapport aux traites & remises d'argent que l'on fait d'une place sur une autre place: ainsi l'on dit, il en coûtera deux & demi pour cent pour remettre en une telle ville.
Le tant pour cent qu'il en coûte pour les traites &
remises d'argent, est ce que l'on appelle le prix du
change. Voyez
Dans les écritures de marchands le tant pour cent se met ainsi en abregé (2. p. >) c'est - à - dire, deux pour cent. Dict. du Comm. (G)
CENTAURES (Page 2:820)
* CENTAURES, s. m. pl. (Myth.) monstres de
la fable moitié hommes & moitié chevaux: elle les a
fait naître d'Ixion & d'une nuée. Ceux qui prétendent
trouver un sens à toutes les visions de la crédule
antiquité, disent que les centaures étoient des peuples
qui habitoient la contrée de la Thessalie voisine du
mont Pélion, qu'ils dompterent les premiers chevaux;
& que comme avant eux l'on n'avoit point encore
vû d'homme à cheval, on prit l'homme & le cheval
sur lequel il étoit monté, pour un seul & même animal.
Quoi qu'il en soit de cette explication, il est certain que
le centaure Chiron, précepteur d'Achille, n'étoit qu'un
excellent écuyer. Ceux des centaures qui assisterent
aux noces de Pirithoüs & de Déidamie s'y querellerent
avec les Lapithes, qu'Hercule vengea en chassant
les centaures de la Thessalie. Y a - t - il eu vraiment
des centaures, ou ces monstres sont - ils fabuleux?
c'est ce qu'il n'est point facile de décider. Plutarque
dit qu'on en présenta un qui venoit de naître d'une
cavale, aux sept sages; Pline, qu'il en a vû un qu'on
avoit apporté d'Egypte à Rome, embaumé à la maniere
du pays; S. Jérome, que S. Antoine rencontra
un hippocentaure dans le desert, &c. Si l'on veut décider
la question par l'histoire naturelle, on trouvera
dans un grand nombre d'animaux qui proviennent
du mêlange de deux especes, des raisons suffisantes
pour admettre la possibilité des centaures, des faunes, &c. Quant à la maniere fabuleuse dont ils naquirent
d'Ixion & de la nuée, on la raconte de plusieurs
manieres différentes: les uns prétendent qu'Ixion devenu amoureux de Junon à la table de Jupiter, osa déclarer sa passion à la déesse; & que Jupiter loin de s'offenser de cette témérité, offrit aux embrassemens
d'Ixion une nuée formée à la ressemblance
de Junon, de laquelle naquit un centaure: d'autres
disent qu'Ixion ayant engagé par l'espoir de la récompense,
de jeunes Thessaliens d'un village voisin de la
montagne appellée Nephele ou Nuée, à combattre
des taureaux qui ravageoient la campagne autour
du mont Pélion, le nom de la montagne, & le succès
des jeunes gens contre les taureaux, donnerent lieu
à la fable d'Ixion & des centaures: enfin Tzetzes assûre
que le Jupiter dont Ixion aima la femme, étoit
un roi de Thessalie qui eut la condescendance pour
la passion d'Ixion, non de lui céder sa femme, mais
de lui substituer une de ses filles d'honneur appellée
Nephelé, de laquelle naquit un fils appelé Imbrus, &
surnommé dans la suite centaure, de
Centaure (Page 2:821)
Les étoiles de cette constellation sont au nombre de dix - neuf dans le catalogue de Ptolemée; au nombre de quatre, dans celui de Tycho, & au nombre de treize dans le catalogue Anglois.
CENTAURÉE (Page 2:821)
CENTAURÉE, (Grande) s. f. Hist. nat. bot. centaurium
majus, genre de plante dont la fleur est un
bouquet à plusieurs fleurons découpés, portés chacun
par un embryon, & soûtenus par un calice écailleux & sans épine: les embryons deviennent dans la
suite des semences garnies d'aigrettes. Ajoûtez aux
caracteres de ce genre la grandeur des fleurs qui le
rend différent de la jacée. Tournefort, Inst. rei herb.
Voyez
Le centaurium majus folio helenü incano, Tourn. Inst. 443. a la racine dessiccative, astringente, apéritive, fortifiante: on en fait usage dans la cure des plaies. Elle doit son nom, selon Pline, au centaure Chiron, qui se guérit par son usage d'une blessure qu'il avoit reçûe d'une des fleches d'Hercule. On en fait peu d'usage. (N)
Centaurée (Page 2:821)
La petite centaurée est très - amere au goût; elle est apéritive, détérsive; elle leve les obstructions du foie & de la rate, provoque les regles & les urines, soulage dans la jaunisse & dans les fievres intermittentes, fortifie l'estomac, & tue les vers. On s'en sert à l'extérieur en fomentation dans les enflures.
L'extrait que l'on en tire est la seule préparation officinale qu'elle fournisse.
La vertu fébrifuge de cette plante vient d'un sel amer, analogue à celui de la terre; il est mêlé avec du soufre & de la terre, de façon que le sel ammoniac y est plus dégagé que les autres principes: ainsi la petite centaurée a beaucoup de rapport avec l'aloès, le quinquina, & l'ipecacuanha.
Dans les fievres on peut ordonner son infusion dans du vin blanc: mais comme elle est fort amere, il est plus à propos de joindre l'extrait de petite centaurée avec autant de quinquina en poudre. L'usage de l'infusion de fleurs de petite centaurée prise en guise de
CENTENIERS (Page 2:821)
CENTENIERS, s. m. pl. (Hist. mod.) officiers de l'ancienne monarchie Françoise subordonnés aux comtes, & chargés de mener à la guerre les hommes libres du bourg, ou leurs centaines. Voyez Esp. des Lois, liv. XXX. chap. xvij. (O)
CENTIEME - DENIER (Page 2:821)
CENTIEME - DENIER, est un droit que le Roi s'est attribué par l'édit du mois de Décembre 1703, sur tous acquéreurs d'immeubles à quelque titre que ce soit: c'est la centieme partie du prix de l'acquisition. (H)
CENTOBRIGUES (Page 2:821)
* CENTOBRIGUES, s. m. pl. (Géog.) ancienne ville des Celtibériens en Espagne. Les machines de Métellus qui l'assiégeoient ayant renversé un pan de muraille, les habitans exposerent sur la breche les enfans de Réthogene qui s'étoit rendu dans son camp: Métellus aima mieux lever le siége, que de faire périr la famille du brave Celtibérien, qui exhortoit à continuer l'attaque. Cette action toucha tellement les assiégés, qu'ils ouvrirent leurs portes aux Romains.
CENTON (Page 2:821)
CENTON, s. m. en Poësie, piece de vers composée on entier de vers ou de passages pris de côtés & d'autres, soit dans le même auteur, soit dans différens écrivains, & disposés seulement dans une nouvelle forme ou un nouvel ordre qui compose un ouvrage, & donne à ces lambeaux un sens tout différent de celui qu'ils ont dans l'original.
Ce mot est Latin, cento, & signifie à la lettre un
manteau fait de pieces rapportées: il vient du Grec
Ausone a donné des regles de la composition des centons; & lui - même en a fait un très - obscene tiré des vers de Virgile: il faut prendre, dit - il, des morceaux détachés du même poëte, ou de plusieurs: en peut prendre les vers entiers, ou les partager en deux, & lier une moitié empruntée d'un poëte à la moitié qu'un autre aura fournie: mais il n'est pas permis d'insérer deux vers de suite, ni d'en prendre moins que la moitié d'un.
Proba Falconia a écrit la vie de Jefus - Christ en centons tirés de Virgile, aussi bien qu'Alexandre Rosso, & Etienne de Pleurre chanoine régulier de Saint - Victor de Paris. Voici un exemple de ces centons dans l'adoration des Mages. V. Chamb. & le Dict. de Trév.
Adoratio Magorum . Matth. 2. VI. AEneïd. v. 255. Ecce autem primi sub lumina solis, & ortus, II. AEneïd. v. 694. Stella facem ducens, multà cum luce cucurrit. V. AEneïd. v. 526. Signavitque viam * coeli in regione serenâ: VIII. AEneïd. v. 528. VIII. AEneïd. v. 330. Tum reges * (credo quioe sit divinitus illis I. Georg. v. 415. I. Georg. v. 416. Ingenium & rerum fato prudentia major) VII. AEneïd. v. 98. Externi veniunt * quoe cuique est copia, coeti, V. AEneïd. v. 100. II. AEneïd. v. 333. Munera portantes * molles sua thura Saboei I. Georg. v. 57. III. AEneïd. v. 464. Dona dehinc auro gravia * myrrhaque madentes, XII. AEneïd. v. 100. IX. AEneïd. v. 659. Agnovere Deum regem * regumque parentem. VI. AEneïd. v. 548. I. Georg. v. 418. Mutavere vias *; perfectisque ordine votis, X. AEneïd. v. 548. VI. AEneïd. v. 16. Insuetum per iter * spatia in sua quisque recessit. XII. AEneïd. v. 126.
CENTONAIRES (Page 2:821)
CENTONAIRES, s. m. pl. (Hist. anc.) officiers dans les armées Romaines, qui avoient soin de fournir les étoffes que l'on appelloit centones, & qui servoient à couvrir les tours & les autres machines de guerre dans les siéges, pour les défendre des traits ou du feu des ennemis. Vegece, liv. IV. parlant d'u<cb->
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