ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"784"> même trouvé des raisons assez plausibles de ce phénomene; car rien n'est plus facile que de rendre raison de tout avec des explication s vagues. Mais de plus grands physiciens ont trouvé depuis que le fait n'étoit pas vrai. Le moyen de s'en assûrer est de suspendre un thermometre dans une cave pendant toute une année, on trouvera que la cave est plus chaude en été qu'en hyver, mais qu'il n'y a pas une grande différence entre le plus grand chaud & le plus grand froid. Il s'ensuit de - là que, quoique les caves nous semblent être plus froides en été, elles ne le sont pourtant pas, & que cette apparence est trompeuse. Voici la raison qu'en donne M. Musschenbroek. En été notre corps se trouvant exposé au grand air devient fort chaud, le sang acquiert une chaleur de 92 ou 94 degrés; la chaleur du grand air est aussi alors de 70 à 80 degrés, au lieu que l'air qui se trouve dans ce tems - là renfermé dans les caves n'a qu'une chaleur de 45 à 50 degrés, de sorte qu'il est beaucoup plus froid que notre corps & que l'air extérieur: ainsi, dès qu'on entre dans une cave lorsqu'on a fort chaud, on y rencontre un air beaucoup plus froid que l'air extérieur, ce qui fait que la cave nous paroît alors froide. En hyver au contraire lorsqu'il gele, le froid de l'air extérieur est depuis o jusqu'à 32 degrés, au lieu que la chaleur de l'air de la cave se trouve encore de 45 degrés; ainsi nous trouvant d'abord exposés à l'air froid extérieur, qui fait impression sur notre corps & qui le refroidit en effet, nous n'entrons pas plûtôt dans une cave, que nous y sentons un air beaucoup plus chaud, qui ne manque pas de réchauffer aussi notre corps; ce qui est cause que l'air de la cave nous paroît alors chaud. Cependant nous ne pouvons pas savoir, ni juger par la seule. impression que l'air fait sur nous, s'il est effectivement alors plus chaud qu'en été; ce n'est qu'à l'aide du thermometre, que nous pouvons être assûrés si l'air est plus chaud en été qu'en hyver. Mussch. Ess. de Physique. (O)

Cave (Page 2:784)

Cave, adj. (Lune.) Chronol. On appelle lune cave un mois lunaire de 29 jours. V. Mois & Lune. (O)

Cave (Page 2:784)

Cave, en Anatomie, est le nom de deux grosses veines qui se déchargent dans l'oreillette droite du coeur; on dit ordinairement la veine - cave en général: alors on considere la réunion de ces deux veines comme une seule veine. Voyez Coeur & Oreillette.

La veine - cave se divise en ascendante & descendante: l'ascendante est celle qui vient des parties inférieures. Elle est ainsi appellée, parce que le sang qui vient au coeur par cette veine, monte: la descendante est celle qui vient des parties supérieures: elle est ainsi appellée, parce que le sang qu'elle apporte de la tête & autres parties supérieures, descend. Voyez Sang & Circulation.

Il y a des auteurs qui donnent le nom de veinecave supérieure à la descendante, & de veine - cave inférieure à l'ascendante.

La veine - cave supérieure est formée par la réunion des deux veines soûclavieres, environ vis - à - vis & derriere le cartilage de la premiere vraie côte du côté droit. Elle se porte ensuite obliquement vers la gauche, & entre dans le péricarde où elle est placée au côté droit de l'aorte, & occupe la longueur de deux doigts environ; après quoi, elle entre dans l'oreillette droite. Voyez Soûclaviere, Péricarde, &c.

La veine - cave inférieure, est cette grosse veine qui paroît formée de la réunion des deux veines iliaques; elle monte de la partie supérieure de l'os sacrum sur les vertebres des lombes; elle s'incline un peu à droite, vient passer derriere le foie par sa grande échancrure; elle perce le diaphragme, entre dans le péricarde, & après un trajet d'environ trois à quatre lignes, elle entre dans l'oreillette droite du coeur. Voyez. Iliaque, Diaphragme, Oreillette , &c.

Elle reçoit dans tout ce trajet les veines sacrées, les veines lombaires, les veines spermatiques, les veines rénales, les veines adipeuses, les veines hépatiques, les veines diaphragmatiques inférieures, ou veines phréniques. Voyez Spermatique, Adipeux, Hépatique , &c. (L)

Cave (Page 2:784)

Cave, (parmi les Confiseurs) est une piece portative, en maniere de caisse faite de fer blanc, avec quatre ou six pots de même métal, tenant chacun une pinte, & qui s'emboîtent toûjours dans la caisse; ils sont retenus par un petit rebord qui est au fond. On s'en sert pour glacer toutes sortes d'eaux & de crêmes. Voyez Glace, & la Pl. du Confiseur. La figure 4. représente le corps de la cave qui contient les pots; 3 est le couvercle général; 2 est le couvercle d'un des pots qui sont dans la cave. On entoure les pots de glace pêle - mêle avec du sel ammoniac, au défaut de sel ordinaire; on couvre aussi de ce mêlange les couvercles des pots & le couvercle de la cave: ce qui produit un froid si grand, que les liqueurs contenues dans les pots sont glacées en peu de tems.

On donne le même nom de cave, à un coffret au - dedans duquel on a pratiqué soit en marqueterie, soit en carton & velours, ou autrement, des loges où sont placés des flacons pleins de différentes eaux odoriférantes.

Cave (Page 2:784)

Cave, (Géog.) une des îles Orcades, au nord de l'Ecosse.

CAVEA (Page 2:784)

* CAVEA, s. f. (Hist. anc.) c'est ainsi qu'on appelloit les loges souterraines où l'on gardoit les bêtes de l'amphithéatre; l'amphithéatre même s'appella cavea; & l'on désigna aussi par le même terme les plus hauts degrés du théatre que le peuple occupoit. Voyez Amphithéatre & Théatre.

CAVEAU (Page 2:784)

CAVEAU, crypta, s. m. (Hist. anc. & mod.) espece de voûte soûterraine, construite principalement sous une église, & destinée à la sépulture de quelques familles ou personnes particulieres. Voyez Tombe.

Ce mot se dit en Latin crypta, qui est formé du Grec KRU/PTW, abscondo, je cache; d'où est venu le mot KRUPTH\, crypta.

S. Ciampini, dans la description qu'il nous a donnée des dehors du Vatican, parle des caveaux ou catacombes de S. André, de S. Paul. Voyez Catacombe.

Vitruve se sert du mot crypta, pour exprimer la partie d'un bâtiment qui répond à notre cellier: Juvenal s'en sert pour exprimer une cloaque.

De - là est venu crypto - porticus, qui signifie un lieu soûterrain vouté, qui sert comme d'une espece de mine ou de passage dans les vieux murs. Le même mot se dit encore d'une décoration mise à l'entrée d'une grotte. Voyez Grotte.

Crypta, est aussi en usage chez quelques - uns de nos anciens écrivains, pour signifier une chapelle, ou un oratoire sous terre. (P)

CAVEÇON (Page 2:784)

CAVEÇON, s. m. (terme de Manége.) espece de bride ou de muserolle qu'on met sur le nez du cheval, qui le serre, le contraint, & sert à le dompter, le dresser, & le gouverner. Ce mot vient de l'Espagnol cabeca, tête.

Les caveçons qui servent à dresser les jeunes chevaux, sont ordinairement de fer, & faits en demi-cercle de deux ou trois pieces assemblées par des charnieres. Il y en a de tors & de plats, d'autres creux dans le milieu & dentelés comme des scies, qu'on appelle mordans; mais ces derniers sont aujourd'hui absolument bannis des académies. Les ca - [p. 785] veçons de corde & de cuir, servent à faire passer les chevaux entre deux piliers.

CAVELAN (Page 2:785)

CAVELAN, (Géog.) royaume d'Asie dans les Indes, tributaire de celui de Pégu.

CAVELIN (Page 2:785)

CAVELIN, s. m. (Commerce.) on nomme ainsi à Amsterdam ce que nous appellons en France un lot en termes de commerce.

Dans les ventes au bassin qui se font à Amsterdam, c'est - à - dire, dans les ventes publiques où les marchandises se crient en présence des vendu - meesters ou commissaires députés des bourguemestres; il y a certaines sortes de marchandises dont le vendeur fait les cavelins aussi grands ou aussi petits qu'il le juge - à - propos, par rapport ou à leur valeur ou à la quantité qu'il en veut vendre; & d'autres dont les cavelins sont reglés par l'ordonnance du bourguemestre.

De la premiere sorte sont la cochenille, les soies, l'indigo, le poivre, le caffé, le sucre de Bresil, les prunes, & plusieurs autres: de la seconde sont les vins, les eaux - de - vie, le vinaigre. Ces cavelins se reglent par balles, caisses, serons, pieces, demi-pieces; & ceux des liqueurs, par tonneaux, bariques, bottes, pipes, aams, avec tant de plokpenin, c'est - à - dire de denier à Dieu, par cavelin. Voyez - en le détail dans le Dictionn. du commerce, tome II. page 135. (G)

CAVENTENIER (Page 2:785)

CAVENTENIER, s. m. (terme de Corderie.) est une petite corde composée de six, neuf, douze, ou dix - huit fils: cette sorte de aussiere se fabrique à trois torons; par exemple, si on veut faire un caventenier de douze fils, on en forme trois torons de quatre fils chacun; on leur donne au moyen du roüet le tors convenable, & ensuite on commet ensemble les trois torons.

CAVER (Page 2:785)

CAVER, verb. neut. (en Escrime.) est le contraire d'opposer. Voyez Opposition. C'est par conséquent s'exposer à recevoir un coup d'épée dans le même tems qu'on le porte.

On appelle improprement quarte sur les armes, l'action de caver dehors & sur les armes; car pour caver, il faut porter une estocade de tierce, avant le bras & la main droite placés & tournés comme pour parer en quarte, ou porter une estocade de quarte, ayant le bras & la main droite placés & tournés comme pour parer en tierce.

CAVERNE (Page 2:785)

CAVERNE, s. f. (Hist. nat. & Physiq.) réduit obscur & soûterrain d'une certaine étendue.

Les cavernes se trouvent dans les montagnes, & peu ou point du tout dans les plaines: il y en a beaucoup dans les îles de l'Archipel, & dans plusieurs autres îles; & cela parce que les îles ne sont en général que des dessus de montagnes. Les cavernes se forment, comme les précipices, par l'affaissement des rochers, ou comme les abysmes, par l'action du feu; car pour faire d'un précipice ou d'un abysme une caverne, il ne faut qu'imaginer des rochers contrebutés & faisant voûte par - dessus; ce qui doit arriver très - souvent lorsqu'ils viennent à être ébranlés & déracinés. Les cavernes peuvent être produites par les mêmes causes qui produisent les ouvertures, les ébranlemens, & les affaissemens des terres; & ces causes sont les explosions des volcans, l'action des vapeurs soûterraines, & les tremblemens de terre; car ils font des bouleversemens & des éboulemens qui doivent nécessairement former des cavernes & des ouvertures de toute espece. Voyez Volcan, &c.

La caverne de saint Patrice en Irlande n'est pas aussi considérable qu'elle est fameuse; il en est de même de la grotte du chien près de Naples, & de celle qui jette du feu dans la montagne de Beni - guazeval, au royaume de Fez. Dans la province de Darby en Angleterre, il y a une grande caverne, fort considérable, & beaucoup plus grande que la fameuse caverne de Bauman auprès de la forêt Noire, dans le pays de Brunswick. On a appris par une personne aussi respectable par son mérite que par son nom (Mylord comte de Morton) que cette grande caverne, appellée Devil's - hole (trou du diable) présente d'abord une ouverture fort considérable, comme celle d'une très grande porte d'église; que par cette ouverture il coule un gros ruisseau; qu'en avançant, la voûte de la caverne se rabaisse si fort, qu'en un certain endroit on est obligé, pour continuer sa route, de se mettre sur l'eau du ruisseau dans des bacquets fort plats, où on se couche pour passer sous la voûte de la caverne, qui est abaissée dans cet endroit au point, que l'eau touche presqu'à la voûte: mais, après avoir passé cet endroit, la voûte se releve, & on voyage encore sur la riviere jusqu'à ce que la voûte se rabaisse de nouveau, & touche à la superficie de l'eau; & c'est - là le fond de la caverne, & la source du ruisseau qui en sort. Il grossit considérablement dans de certains tems, & il amene & amoncelle beaucoup de sable dans un endroit de la caverne qui forme comme un cul - de - sac, dont la direction est différente de celle de la caverne principale.

Dans la Carniole, il y a une caverne auprès de Potpechio, qui est fort spacieuse, & dans laquelle on trouve un grand lac soûterrain. Près d'Adelsperg, il y a une caverne dans laquelle on peut faire deux milles d'Allemagne de chemin, & où on trouve des précipices très - profonds. Voyez Act. erud. Lips. an. 1689. page 558. Il y a aussi de grandes cavernes & de belles grottes sous les montagnes de Mendipp, dans la principauté de Galles; on trouve des mines de plomb auprès de ces cavernes, & des chênes enterrés à 15 brasses de profondeur. Dans la province de Glocester, il y a une très - grande caverne qu'on appelle Penpark - hole, au fond de laquelle on trouve de l'eau à 32 bràsses de profondeur; on y trouve aussi des filons de mine de plomb.

On voit bien que la caverne de Devil's - hole, & les autres dont il sort de grosses fontaines ou des ruisseaux, ont été creusées & formées par les eaux qui ont emporté les sables & les matieres divisées, qu'on trouve entre les rochers & les pierres; & on auroit tort de rapporter l'origine de ces cavernes aux éboulemens & aux tremblemens de terre.

Une des plus singulieres & des plus grandes cavernes que l'on connoisse, est celle d'Antiparos, dont M. de Tournefort nous a donné une ample description. On trouve d'abord une caverne rustique d'environ 30 pas de largeur, partagée par quelques piliers naturels; entre les deux piliers qui sont sur la droite, il y a un terrein en pente douce, & ensuite jusqu'au fond de la même caverne une pente plus rude d'environ 20 pas de longueur: c'est le passage pour aller à la grotte ou caverne intérieure; & ce passage n'est qu'un trou fort obscur, par lequel on ne sauroit entrer qu'en se baissant, & au secours des flambeaux. On descend d'abord dans un précipice horrible, à l'aide d'un cable que l'on prend la précaution d'attacher tout à l'entrée; on se coule dans un autre bien plus effroyable, dont les bords sont fort glissans, & répondent sur la gauche à des abysmes profonds. On place sur les bords de ces gouffres une échelle, au moyen de laquelle on franchit, en tremblant, un rocher tout - à - fait coupé à plomb; on continue à glisser par des endroits un peu moins dangereux: mais dans le tems qu'on se croit en pays praticable, le pas le plus affreux vous arrête tout court, & on s'y casseroit la tête, si on n'étoit averti ou arrêté par ses guides. Pour le franchir, il faut se couler sur le dos le long d'un gros rocher, & descendre une échelle qu'il faut porter exprès; quand on est arrivé au bas de l'échelle, on se roule quelque tems encore sur des rochers, & enfin on arrive dans la grotte. On compte

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