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Lorsqu'on a besoin de beaucoup de coupelles,
l'on a recours aux cendres des végétaux pour faire
la cendrée: mais de peur que le sel dont ces cendres
sont chargées ne fasse vitrifier les coupelles, l'on a
soin de les préparer de la maniere suivante. On prend
une cendre de bois, blanche, légere, & tendre; on
la passe par un tamis, en versant de l'eau par - dessus
pour en séparer la poussiere de charbon qui pourroit
y être mêlée; sur la cendre qui a passé, l'on verse de
l'eau chaude, on remue la cendre avec un bâton;
on lui donne un peu de tems pour retomber au fond,
& l'on décante cette premiere eau, qui est toûjours
trouble; on reverse de nouvelle eau chaude sur la
cendre, que l'on décante encore apres avoir remué
& laissé retomber la cendre; on continue la même
chose jusqu'à ce que l'eau ne contracte plus ni couleur
ni goût. Quand les choses en sont à ce point,
l'on verse de nouvelle eau sur les cendres, on la remue,
& l'on décante l'eau toute trouble, en donnant
cependant le tems au sable & aux parties terrestres
qui y sont mêlées de retomber au fond: l'on
fait la même chose tant qu'il reste des cendres dans
le vaisseau où s'est faite l'édulcoration. Quand toute
la cendre sera passée, on la laissera reposer & tomber
au fond du nouveau vaisseau où on l'aura mise;
l'on en décante l'eau, & la cendre qui restera sera
dégagée de tout sel & de toute partie grasse, & invariable
au feu. Pour la rendre encore meilleure,
l'on en formera des boules que l'on fera calciner au
fourneau; on la lave ensuite de nouveau, & pour
lors elle devient d'une blancheur égale à celle des
os calcinés. L'on mêle cette cendre, ainsi préparée,
avec les os calcinés, pour en faire les coupelles. V.
l'article
Cendrée (Page 2:816)
CENDRIER (Page 2:816)
CENDRIER, s. m. (Chimie & Mètallurgie.) l'on nomme ainsi l'endroit d'un fourneau, qui est immédiatement sous le soyer, dont il n'est séparé que par une grille. Il est destiné à recevoir les cendres qui en tombent; il a une ouverture qui communique à l'in<cb->
CENDRURES (Page 2:816)
* CENDRURES, s. f. pl. mauvaise qualité de l'acier,
voyez l'article
CENE (Page 2:816)
CENE, s. f. (Hist. ecclés.) cérémonie usitée dans
l'église pour renouveller & perpétuer le souvenir de
celle où Jesus - Christ institua le sacrement adorable
de l'Eucharistie. C'est une grande question parmi les
théologiens, de savoir si dans cette derniere céne Jesus - Christ célébra la pâque; sur cela les sentimens
sont partagés: nous renvoyons à l'article
CENEDA (Page 2:816)
CENEDA, (Géog.) ville d'Italie, dans l'état de la république de Venise, dans la Marche Trévisane. Long. 29. 50. lat. 46.
CENEUS (Page 2:816)
CENEUS, (Myth.) surnom de Jupiter; il fut ainsi appellé du temple qu'Hercule lui éleva dans l'Eubée, sur le promontoire de Cenie, après avoir ravagé l'OEchalie.
CENIS (Page 2:816)
CENIS (
Cenis (Page 2:816)
Cenis (Page 2:816)
CENOBITE (Page 2:816)
CENOBITE, s. m. (Hist. ecclés.) religieux qui vit
dans un couvent ou en communauté sous une certaine
regle, différent en cela de l'hermite ou anachorete,
qui vit dans la solitude. Voyez
Ce mot vient du Grec
Cassien prétend que le couvent est différent du
monastere, en ce que ce dernier est l'habitation d'un
seul religieux; au lieu que couvent ne se peut dire
que de plusieurs religieux qui habitent ensemble &
qui vivent en communauté: mais on confond assez
ces deux mots. Voyez
L'abbé Piammon parle de trois différentes sortes
de moines qui se trouvoient en Egypte: les Cénobites, qui vivoient en communauté; les Anachoretes,
qui vivoient dans la solitude; & les Sarabaïtes, qui
n'étoient que de faux moines & des coureurs. Voyez
Il rapporte au tems des apôtres l'institution des
Cénobites, comme un reste ou une imitation de la vie
commune des premiers fideles de Jérusalem: S. Pacome passe cependant pour l'instituteur de la vie
cénobitique, parce que c'est le premier qui forma des
communautés reglées. Voyez
Dans le code Théodosien, Lib. XI. tit. xxx. de Appellat. leg. 57. les Cénobites sont appellés synoditoe, terme qui signifie proprement des hommes vivans en communauté, & non les domestiques des moines, comme l'ont imaginé faussement quelques glossateurs. Bingham, orig. ecclés. tom. III. lib. VII. c. ij. §. 3. (G)
CENOMANS (Page 2:816)
CENOMANS, s. m. pl. (Géog. & Hist. anc.) peu<pb-> [p. 817]
CENOTAPHE (Page 2:817)
CENOTAPHE, s. m. tombeau vuide ou monument
qui ne contient point de corps ni d'ossemens,
& dressé seulement pour honorer la mémoire de quelque
mort. Voyez
Ce mot est formé du Grec
CENS (Page 2:817)
CENS, census, s. m. (Hist. anc. & mod.) parmi les Romains c'étoit une déclaration authentique que les citoyens faisoient de leurs noms, biens, résidence, &c. pardevant des magistrats préposés pour les enregistrer, & qu'on nommoit à Rome censeurs, & censiteurs dans les provinces & les colonies.
Cette déclaration étoit accompagnée d'une énumération par écrit de tous les biens, terres, héritages qu'on possédoit, de leur étendue, situation, quantité, qualité, des femmes, enfans, métayers, domestiques, bestiaux, esclaves, &c. qui s'y trouvoient. Par un dénombrement si exact, l'état pouvoit connoître aisément ses forces & ses ressources.
Ce fut dans cette vûe que le roi Servius institua le cens, qui se perpétua sous le gouvernement républicain. On le renovelloit tous les cinq ans, & il embrassoit tous les ordres de l'état sous des noms différens. Celui du sénat sous le titre de lectio ou recollectio; celui des chevaliers qu'on appelloit recensio & recogni>io; à celui du peuple demeura le nom de census ou de lustrum, parce qu'on terminoit ce dénombrement par un sacrifice nommé lustrum, d'où la révolution de cinq ans fut aussi appellée lustre.
De - là le mot de census a été aussi en usage pour marquer une personne qui avoit fait sa déclaration aux censeurs, par opposition à incensus, c'est à - dire un citoyen qui n'a fait enregistrer ni son nom ni ses biens. Dans la loi Voconia, census signifie un homme dont les biens sont portés sur le registre des censeurs jusqu'à la valeur de cent mille sesterces. (G)
Quoique dans la démocratie, dit l'illustre auteur de l'Esprit des Lois, l'égalité soit l'ame de l'état, cependant comme il est presqu'impossible de l'établir, il suffit qu'on établisse un cens qui rédusse ou fixe les différences à un certain point; apres quoi c'est à des lois particulieres à tempérer cette inégalité, en chargeant les riches & soulageant les pauvres.
Le même auteur prouve, liv. XXX. ch. xv. qu'il n'y a jamais en de cens général dans l'ancienne monarchie Françoise, & que ce qu'on appelloit cens, étoit un droit particulier levé sur les serfs par les maîtres. (O)
Cens (Page 2:817)
Le cens, dans les premiers tems, égaloit presque la valeur des fruits de l'héritage donné à cens, comme font aujourd'hui nos rentes foncieres; de sorte que les censitaires n'étoient guere que les fermiers perpétuels des seigneurs, dont les revenus les plus considérables consistoient dans leurs censives. Ce qui en fait à présent la modicité, c'est l'altération des monnoies, qui lors de l'établissement des censives étoient d'une valeur toute autre.
Le cens est la premiere redevance qui est imposée par le seigneur direct, dans la concession qu'il fait de son héritage. Toutes les autres charges imposées depuis n'ont pas le privilége du cens.
Le cens reçoit diverses dénominations, comme de champart, terrage, agrier, avenage, carpot, complant, & autres; droits qui tous, quelque nom qu'ils
La plûpart des coûtumes prononcent une amende
faute de payement du cens, au jour & lieu qu'il est
dû, sans préjudice de la saisie que le seigneur peut
faire des fruits pendans sur l'héritage redevable du
cens, qu'on appelle arrét ou brandon. Voyez
Les héritages situés dans la ville & banlieue de
Paris sont exempts de cette amende: mais le seigneur,
faute de payement du cens, peut procéder
sur les meubles, étant en iceux par voie de saisiegagerie,
pour trois années ou moins; car s'il a laissé
amasser plus de trois années, il n'a que la voie ordinaire
de l'action. Voyez
CENSAL (Page 2:817)
CENSAL, s. m. (Commerce.) terme en usage sur
les côtes de Provence & dans les échelles du Levant.
Il signifie la même chose que courtier. V.
Les marchands & négocians payent ordinairement
un demi pour cent au censal pour son droit de censerie
ou de courtage. Voyez
La plûpart des censals du Levant, mais particulierement ceux qui font la censerie ou courtage au grand Caire, sont Arabes de nation. Dans les négociations qui se font entre les marchands Européens & ceux du pays, ou pour l'achat ou la vente des marchandises, tout se passe en mines & en grimaces; & c'est sur - tout une comédie quand le censal veut obliger le marchand Européen de payer la marchandise de son compatriote à son premier mot, ou du moins de n'en guere rabattre.
Lorsque l'Européen a fait son offre, toûjours au - dessous de ce que le vendeur en demande, le censal Arabe fait femblant de se mettre en colere, hurle & crie comme un furieux, s'avance comme pour étranglet le marchand étranger, sans pourtant lui toucher. Si cette premiere scene ne réussit pas, il s'en prend à lui - même, déchire ses habits, se frappe la poitrine à grands coups de poing, se roule à terre, & crie comme un desesperé, qu'on insulte un marchand d'honneur, que sa marchandise n'a point été volée pour en mesoffrir si extraordinairement. Enfin le négociant d'Europe accoûtumé à cette burlesque négociation, restant tranquile & n'offrant rien de plus, le censal reprend aussi sa tranquillité, lui tend la main, & l'embrasse étroitement en signe de marché conclu, & finit la piece par ces mots halla quebar, halla quebir, Dieu est grand & très - grand, qu'il prononce avec autant de sens - froid qu'il a marqué auparavant de véhemence & d'agitation. Dictionn. du Comm. (G)
CENSE (Page 2:817)
CENSE, s. f. (Jurisprud.) est une petite métairie qu'on donne à ferme, & quelquefois à rente; ce qui s'appelle acenser une métairie. (H)
CENSERIE (Page 2:817)
CENSERIE, s. f. (Commerce.) se dit de tout ce
qui signifie courtage, & quelquefois de la profession
même du censal, & du droit qui lui est dû. Voyez
CENSEUR (Page 2:817)
CENSEUR, s. m. (Hist. anc.) l'un des premiers magistrats de l'ancienne Rome, qui étoit charge de faire le dénombrement du peuple, & la répartition des taxes pour chaque citoyen. Ses fonctions avoient encore pour objet la police, & la réform tion des moeurs dans tous les ordres de la république.
Le nom de censeur vient de censere, estimer, évaluer, parce que cet officier évaluoit les biens de chacun, enregistroit leurs noms, & distribuoit le peuple par centuries. Selon quelques auteurs, ce terme est dérivé de l'inspection que les censeurs avoient sur les moeurs & sur la police.
Il y avoit à Rome deux censeurs. Les premiers furent
créés en 311, c'étoient Papirius & Sempronius:
Le sènat qui voyoit que les consuls étoient assez oc<pb->
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