ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Troisieme objection. Les prêtres ont dans le célibat plus de tems à donner aux fonctions de leur état, qu'ils n'en auroient sous le mariage.

Réponse (Page 2:806)

Réponse. Les ministres Protestans trouvent fort bien le tems d'avoir des enfans, de les élever, de gouverner leur famille, & de veiller sur leur paroisse. Ce seroit offenser nos ecclésiastiques, que de n'en pas présumer autant d'eux.

Quatrieme objection. De jeunes curés de trente ans auront cinq à six enfans; quelquefois peu d'acquit pour leur état, peu de fortune, & par conséquent beaucoup d'embarras.

Réponse (Page 2:806)

Réponse. Celui qui se présente aux ordres, est reconnu pour homme sage & habile; il est obligé d'avoir un patrimoine; il aura son bénéfice; la dot de sa femme peut être honnête. Il est d'expérience que ceux d'entre les curés qui retirent des parens pauvres, n'en sont pas pour cela plus à charge à l'Eglise ou à leur paroisse. D'ailleurs quelle nécessité qu'une partie des ecclésiastiques vive dans l'opulence, tandis que l'autre languit dans la misere? Ne seroit - il pas possible d'imaginer une meilleure distribution des revenus ecclésiastiques?

Cinquieme objection. Le concile de Trente regarde le célibat comme un état plus parfait que le mariage.

Réponse (Page 2:806)

Réponse. Il y a des équivoques à éviter dans les mots d'état, de parfait, d'obligation: pourquoi vouloir qu'un prêtre soit plus parfait que S. Pierre? l'objection prouve trop, & par conséquent ne prouve rien. Ma these, dit M. l'abbé de S. Pierre, est purement politique, & consiste en trois propositions: 1°. Le célibat est de pure discipline ecclésiastique que l'Eglise peut changer; 2°. il seroit avantageux aux états Catholiques Romains que cette discipline fût changée; 3°. en attendant un concile national ou général, il est convenable que la cour de Rome reçoive pour l'expédition de la dispense du célibat, une somme marquée payable par ceux qui la demanderont.

Tel est le système de M. l'abbé de S. Pierre que nous exposons, parce que le plan de notre ouvrage l'exige, & dont nous abandonnons le jugement à ceux à qui il appartient de juger de ces objets importans. Mais nous ne pouvons nous dispenser de remarquer en passant que ce philosophe citoyen ne s'est proposé que dans une édition de Hollande faite sur une mauvaise copie, une objection qui se présente très - naturellement, & qui n'est pas une des moins importantes: c'est l'inconvénient des bénéfices rendus héréditaires; inconvénient qui ne se fait déjà que trop sentir, & qui deviendroit bien plus général. Quoi donc faudra - t - il anéantir toute résignation & coadjutorerie, & renvoyer aux supérieurs la collation de tous les bénéfices? Cela ne seroit peut - être pas plus mal, & un évêque qui connoît son diocese & les bons sujets, est bien autant en état de nommer à une place vacante, qu'un ecclésiastique moribond, obsédé par une foule de parens ou d'amis intéressés: combien de simonies & de procès scandaleux prévenus!

Il nous resteroit pour compléter cet article, à parler du célibat monastique: mais nous nous contenterons d'observer avec le célebre M. Melon, 1°. qu'il y auroit un avantage infini pour la société & pour les particuliers, que le prince usât strictement du pouvoir qu'il a de faire observer la loi qui défendroit l'état monastique avant l'âge de vingt - cinq ans; ou, pour me servir de l'idée & de l'expression de M. Melon, qui ne permettroit pas d'aliéner sa liberté avant l'âge où l'on peut aliéner son bien. Voyez le reste aux articles Mariage, Moine, Virginité, Voeux , &c. 2°. Nous ajoûterons avec un auteur moderne, qu'on ne peut ni trop lire, ni trop loüer, que le célibat pourroit devenir nuisible à proportion que le corps des célibataires seroit trop étendu, & que par conséquent celui des laïques ne le seroit pas assez. 3°. Que les lois humaines faites pour parler à l'esprit, doivent donner des préceptes & point de conseils; & que la religion faite pour parler au coeur, doit donner beaucoup de conseils, & peu de préceptes: que quand, par exemple, elle donne des regles, non pour le bien, mais pour le meilleur; non pour ce qui est bon, mais pour ce qui est parfait; il est convenable que ce soient des conseils, & non pas des lois; car la perfection ne regarde pas l'universalité des hommes ni des choses: que de plus, si ce sont des lois, il en faudra une infinité d'autres pour faire observer les premieres: que l'expérience a confirmé ces principes; que quand le célibat qui n'étoit qu'un conseil dans le Christianisme, y devint une loi expresse pour un certain ordre de citoyens, il en fallut chaque jour de nouvelles pour réduire les hommes à l'observation de celles - ci; & conséquemment, que le législateur se fatigua & fatigua la société, pour faire exécuter aux hommes par précepte, ce que ceux qui aiment la perfection auroient exécuté d'eux - mêmes comme conseil. 4°. Que par la nature de l'entendement humain, nous aimons en fait de religion tout ce qui suppose un effort, comme en matiere de morale nous aimons spéculativement tout ce qui porte le caractere de sévérité; & qu'ainsi le célibat a dû être, comme il est arrivé, plus agréable aux peuples à qui il sembloit convenir le moins, & pour qui il pouvoit avoir de plus fâcheuses suites; être retenu dans les contrées méridionales de l'Europe, où par la nature du climat, il étoit plus difficile à observer; être proscrit dans les pays du Nord, où les passions sont moins vives; être admis où il y a peu d'habitans, & être rejetté dans les endroits où il y en a beaucoup.

Ces observations sont si belles & si vraies, qu'elles ne peuvent se répéter en trop d'endroits. Je les ai tirées de l'excellent ouvrage de M. le président de M...; ce qui précéde est ou de M. Fleury, ou du pere Alexandre, ou du pere Thomassin; ajoûtez à cela ce que les Mémoires de l'académie des Inscriptions & les ouvrages politiques de M. l'abbé de S. Pierre & de M. Melon m'ont fourni, & à peine me restera - t - il de cet article que quelques phrases, encore sont - elles tirées d'un ouvrage dont on peut voir l'éloge dans le Journal de Trevoux, an. 1746. Fév. Malgré ces autorités, je ne serois pas étonné qu'il trouvât des critiques & des contradicteurs: mais il pourroit arriver aussi que, de même qu'au concile de Trente, ce furent, à ce qu'on dit, les jeunes ecclésiastiques qui rejetterent le plus opiniâtrément la proposition du mariage des prêtres, ce soient ceux d'entre les célibataires qui ont le plus besoin de femmes, & qui ont le moins lû les auteurs que je viens de citer, qui en blâmeront le plus hautement les principes.

CELICOLES (Page 2:806)

CELICOLES, s. m. pl. c'est - à - dire, adorateurs du ciel; (Hist. ecclés.) certains hérétiques que l'empereur Honorius, par des rescrits particuliers, condamna vers l'an 408 avec les payens & les hérétiques. Comme ils sont mis dans le code Théodosien sous le titre des Juifs, on croit qu'ils étoient des apostats, lesquels de la religion Chrétienne étoient passés dans le Judaïsme, sans en prendre le nom, qu'ils savoient être odieux à tout le monde. Ils n'étoient pas pourtant soûmis au pontife des Juifs: mais ils avoient des supérieurs qu'ils nommoient majeurs; & sans doute ils devoient avoir aussi des erreurs particulieres. Les Juifs avoient aussi été appellés célicoles, parce que quelques - uns d'entr'eux étant tombés dans l'idolatrie du tems des prophetes, ils adoroient les astres du ciel & les anges. C'est pour cela que S. Jérôme donne dans ce sentiment, étant consulté par Algasie sur le passage de S. Paul aux Colossiens, c. ij. v. 18. [p. 807] Que personnè ne vous séduise, en affectant de paroître humble, par un cte superstitieux des anges. Il répond que l'apôtre veut parler de cette erreur des Juifs, & prouve qu'elle étoit ancienne parmi eux, & que les prophetes l'avoient condamnée. Clément Alexandrin reproche les mêmes erreurs aux Juifs; & S. Epiphane dit que les Pharisiens croyoient que les cieux étoient animés, & les considéroient comme le corps des anges. l. XII. cod. Theod. v. 16. c. Just. de just. & coelic. Baronius, A. C. 408. Deuteronom. c. xvj. v. 3. IV. Liv. des Rois, c. xvij. v. 16. c. xxj. v. 3. & 5. &c. S. Jérôme, ep. 151. qu. 10. Clément Alexandrin, lib. VI. des Tapiss. S. Epiphane, lib. I. paneg. c. xvj. (G)

CELL (Page 2:807)

CELL, (Géog.) petite riviere d'Allemagne, en Souabe, qui se jette dans le Danube,

Cell (Page 2:807)

Cell, (Géog.) petite ville d'Allemagne, dans l'électorat de Treves, sur la Mosele.

CELLAMARE (Page 2:807)

CELLAMARE, (Géog.) petit pays d'Italie, au royaume de Naples.

CELLERAGE (Page 2:807)

CELLERAGE, s. m. (Jurisprud.) droit seigneurial qui se leve sur le vin lorsqu'il est dans le cellier. En quelques endroits on l'appelle chantelage, à cause des chantiers sur lesquels on place les tonneaux & pieces de vin dans les caves & celliers. Dictionn. de Commerce. (G)

CELLERFELD (Page 2:807)

CELLERFELD, (Géog.) ville d'Allemagne, dans le Hartz, sur la riviere d'Inner, près de Goslar, remarquable par ses fonderies & ses mines.

CELLERIER (Page 2:807)

CELLERIER, s. m. (terme d'office dans les ordres monastiques.) c'est un religieux qui prend soin du temporel de l'abbaye, & qui a sous lui d'autres officiers qui partagent ses fonctions. Voyez Dish.

CELLES ou SELLES (Page 2:807)

CELLES ou SELLES en Berry, (Géog.) ville & abbaye de France, aux confins du Blaisois, sur le Cher. Long. 19. 15. lat. 47. 15.

CELLIER (Page 2:807)

CELLIER, sub. m. (en Architecture.) c'est un lieu voûté dans l'étage soûterrain, composé de plusieurs caves, qui étant destinées à serrer le vin, se nomme cellier, du Latin cella vinaria.

On entend par cellier plus communément un lieu moitié sous terre & moitié hors terre, qui n'est point voûté, mais qui est formé par un plancher avec solives apparentes, & sert indistinctement à divers usages; en Latin cellarium. (P)

CELLITES (Page 2:807)

* CELLITES, s. m. pl. (Hist. ecclés) nom que l'on donne aux religieux d'un ordre dont il y a des maisons, sur - tout en Allemagne & dans les Pays - Bas. Leur fondateur étoit un Romain nommé Meccio, c'est pourquoi les Italiens les appellent Mecciens. Ils suivent la regle de S. Augustin, & leur institut fut approuvé par le pape Pie II. qui leur accorda une bulle. Ils s'occupent à soigner les infirmes, sur - tout ceux qui sont attaqués de maladies contagieuses, comme la peste, &c. à enterrer les morts, & à servir les fous: ils ont beaucoup derapport à nos Freres de la Charité.

CELLULAIRE (Page 2:807)

CELLULAIRE, adj. (en Anatomie.) se dit d'un tissu composé de plusieurs loges plus ou moins distinctes, qui paroît sérer toutes les parties du corps humain jusque dans leurs plus petits élémens. Voyez Élément.

Le tissu cellulaire est composé de fibres & de lames toutes solides, sans cavité, & qui ne sont point vasculeuses, quoiqu'il soit coloré par les vaisseaux qui s'y distribuent. Voici quelles sont ses variétés principales: dans un endroit il est lâche, composé de lames longues & distinctes les unes des autres; dans un autre il est mince & composé de fibres courtes; il est très - court entre la sclérotique & la choroïde; entre la membrane arachnoide du cerveau & la piemere, il est délicat, mais cependant plus sensible entre chacune des deux membranes voisines des intestins, de l'estomac, de la vessie, des ureteres, sous la peau de la verge, du front, dans le poumon où on l'appelle vésicule. Celui qui sous le nom de gaîne suit la distribution des vaisseaux dans les visceres, & sur - tout dans le foie & dans les poumons, est encore composé de fibres plus longues; son usage principal est de réunir les membranes & les fibres voisines, en leur laissant toutefois la liberté de se mouvoir suivant leur destination. Ce tissu cellulaire ne contient presque jamais de graisse: mais il est arrosé par une vapeur aqueuse, gélatineuse, & graisseuse, qui s'exhale des arteres, & qui est reprise par les veines. On s'assûre de ce fait par une injection faite avec l'eau, la colle de poisson, l'huile, dans toutes les parties du corps. Cette vapeur étant détruite, les fibrilles se réunissent, & les membranes voisines s'irritent avec perte de mouvement. Le tissu cellulaire qui sépare les fibres musculaires & les distingue jusque dans leurs derniers élémens, est lâche & paroît plûtôt composé de petites lames que de fibres. Le tissu cellulaire qui accompagne librement les vaisseaux & les enchaîne, & celui qui se trouve dans les cavités des os, & qui est composé pareillement de lames osseuses & membraneuses, sont un peu plus lâches: & enfin le tissu cellulaire placé sur la superficie du corps entre les muscles & la peau, est le plus lâche de tous. Les petites aires vuides de ce tissu sont d'abord presque toutes remplies dans le foetus d'une humeur gélatineuse, & à mesure que le corps croît, elles se remplissent d'une graisse grumeleuse, qui enfin se réunit en masse liquide, insipide, inflammable, qui exposée à l'air froid prend quelque consistance, & se coagule. Elle se trouve sur - tout aux environs des reins des animaux qui vivent de végétaux; & elle est en moindre quantité dans d'autres parties, & dans les animaux qui vivent de chair, pendant la vie desquels ce liquide approche plus de la nature du fluide.

Les vaisseaux sanguins rampent & se divisent partout dans le tissu cellulaire, & les extrémités des artérioles y déposent de la graisse, qui est repompée par les veines; le chemin des arteres aux cellules adipeuses est si proche & si facile, qu'il est nécessaire qu'il y ait de plus grandes ouvertures par où puissent être introduits le mercure, l'air, l'eau, l'humeur gélatineuse & l'huile, qui dans l'animal vivant est toûjours dans l'inaction. Cette graisse n'est pas séparée par quelque long conduit particulier: mais elle découle de toute part dans toute l'étendue de l'artere, de sorte qu'il ne se trouve aucune partie du tissu cellulaire qui l'environne, qui ne soit humectée. Lorsqu'on remplit l'artere d'eau, il s'en fait promptement un amas, comme on peut l'observer dans l'embompoint que l'on reprend en peu de tems après les maladies aiguës: mais nous savons qu'elle est repompée par les veines au moyen du mouvement musculaire, qui est si propre à diminuer la graisse, sur - tout dans les animaux dans lesquels elle se trouve en trop grande quantité, comme on le voit par les fievres qui consument la graisse, par la guérison de l'hydropisie, dans laquelle l'eau est répandue dans le tissu cellulaire & par le canal des intestins, comme si elle en avoit été repompée; & enfin par l'écoulement qui se fait à travers la veine, après qu'on l'a remplie d'une injection d'huile ou d'eau. Les nerfs se distribuent - ils dans les cellules adipeuses? Il est certain qu'ils y passent & qu'ils s'y distribuent partout en des filamens si petits, qu'il n'est pas possible de les suivre plus loin par la dissection. Mais pourquoi, demande - t - on, la graisse est - elle insensible?

Les intervalles des lames du tissu cellulaire sont ouverts de tous côtés, & les cellules communiquent toutes les unes avec les autres, dans toutes les parties du corps: c'est ce que nous font voir les Bouchers qui, en infinuant de l'air par une ouverture

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