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CAUSTIQUE (Page 2:791)
CAUSTIQUE, adj. pris subst. (Chimie.) Ce nom
a été donné a certains dissolvans, dont on a évaluê
l'action par leur effet sur le corps animal, qu'ils assectent
à peu - près de la même façon que le feu, ou
les corps actuellement ignés ou brûlans. Cette action
est une vraie dissolution (Voyez
Quelques sucs résineux, comme ceux de quelques convolvulus, du toxicodendron, des tithymales, & quelques baumes très - visqueux, comme la poix de Bourgogne, les huiles essentielles vives, ne sont pas des caustiques proprement dits. Ces substances n'agissent sur l'animal vivant que par irritation; elles peuvent enflammer les parties, les mortifier même assez rapidement: mais c'est comme sensibles que ces parties sont alors affectées, & non pas comme solubles.
C'est appliquer un cautere sur une jambe de bois, dit - on communément pour exprimer l'inutilité d'un secours dont on essaye. Un medecin diroit tout aussi volontiers, & plus savamment, sur la jambe d'un cadavre, puisque la bonne doctrine sur l'action des remedes est fondée sur le jeu des parties, sur leur mobilité, leur sensibilité, leur vie; les remedes n'opéreroient rien sur le cadavre, disent la plûpart des auteurs de matiere médicale. Ces auteurs ont raison pour plusieurs remedes; pour la plûpart même: mais ils se trompent pour les vrais caustiques. On feroit aussi - bien une escarre sur un cadavre que sur un corps vivant.
L'opération par laquelle on prépare ou tane les cuirs, n'est autre chose que l'application d'un caustique léger à une partie morte, dont il dissout & enleve les sucs lymphatiques, les humeurs, en épargnant les fibres ou parties solides; mais qui détruiroit ces solides même à la longue, ou si on augmentoit la dose, ou l'intensité du dissolvant.
La préparation des mumies d'Egypte ne différoit de celle de nos cuirs, que par le dissolvant que les embaumeurs Egyptiens employoient. Nos Taneurs se servent de la chaux; c'étoit le natron qui étoit en usage chez les Egyptiens. Voyez l'extrait du Mémoire de M. Rouelle sur les mumies, lû à l'assemblée publique de l'Académie des Sciences du mois de Novembre 1750. dans le Mercure de Janvier 1751. [Cet article est de M. Venel.]
L'usage des caustiques, en Medecine, est de manger les chairs fongneuses & baveuses; ils penétrent même dans les corps durs & calleux, fondent les humeurs, & sont d'un usage particulier dans les abscès & les apostumes, pour consumer la matiere qui est en suppuration, & y donner une issue; & servent aussi quelquefois à faire une ouverture aux parties, dans les cas ou l'incision seroit difficile à pratiquer ou dangereuse.
Les principaux médicamens de cette classe sont l'alun brûlé, l'éponge, les cantharides & autres vésicatoires, l'orpiment, la chaux - vive, le vitriol, les [p. 792]
Les crystaux de lune & la pierre infernale, composés
d'argent & d'esprit de nitre, deviennent caustiques par ce mêlange. Voyez
Caustique (Page 2:792)
Chaque courbe a ses deux caustiques; ce qui fait diviser les caustiques en catacaustiques & diacaustiques; les premieres sont formées par réflexion, & les autres par réfraction.
On attribue ordinairement l'invention des caustiques à M. Tschirnhausen; il les proposa à l'académie des Sciences en l'année 1682; elles ont cette propriété remarquable, que lorsque les courbes qui les produisent sont géométriques, elles sont toujours rectifiables.
Ainsi la caustique formée des rayons réflechis par
un quart de cercle, est égale aux 3/4 du diametre. Cette rectification des caustiques a été antérieure au calcul
de l'infini, qui nous a fourni celle de plusieurs
autres courbes. Voy.
Le mot caustique vient du Grec
Dans les miroirs sphériques d'une étendue de 20
à 30 degrés, la caustique des rayons paralleles à l'axe
est d'une très - petite étendue, ce qui rend les miroirs
sphériques & paraboliques capables de brûler. Voyez
Si plusieurs rayons partent d'un point, & tombent sur une surface plane, les rayons réfléchis prolongés se réuniront en un point; & pour trouver ce point, il n'y a qu'à mener du point d'où les rayons partent une perpendiculaire à la surface plane, prolonger
Cette proposition peut faire naître sur les caustiques une difficulté capable d'arrêter les commençans,
& qu'il est bon de lever ici. On sait que dans la Géométrie des infiniment petits, une portion de courbe
infiniment petite est regardée comme une ligne droite,
dont la tangente est le prolongement. Supposons
donc un petit côté de courbe prolongé en tangente,
& imaginons deux rayons infiniment proches, qui
tombent sur ce petit côté; il semble, d'après ce que
nous venons de dire, que pour trouver le point de
concours des rayons réflechis, il suffise de mener du
point d'où les rayons partent, une perpendiculaire à
cette tangente, & de prolonger cette perpendiculaire
d'une quantité égale. Cependant le calcul & la méthode
de M. de l'Hopital font voir que l'extrémité
de cette perpendiculaire n'est pas un point de la caustique. Comment donc accorder tout cela? le voici.
En considérant la petite portion de courbe comme
une ligne droite, il faudroit que les perpendiculaires
à la courbe, tirées aux deux extrémités du petit
côté, fussent exactement paralleles, comme elles le
seroient si la surface totale au lieu d'être courbe étoit
droite; or cela n'est pas: les perpendiculaires concourent
à une certaine distance, & forment par leur
concours ce qu'on appelle le rayon de la développle.
Voyez
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