ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"780"> des miroirs plans, & pratiquez dans les plans latéraux des trous ronds, à - travers lesquels vous puissiez regarder dans les cellules de la caisse; remplissez ces trous de verres plans; placez dans les cellules les différens objets dont vous voulez voir les images; & enfin couvrez le dessus de la caisse de quelque membrane fine ou transparente, ou de parchemin qui donne passage à la lumiere, & la machine sera achevée.

Car les lois de la reflexion enseignent que les images placées dans les angles d'un miroir sont multipliées, & doivent paroître les unes plus éloignées que les autres; d'où il s'ensuivra que les objets placés dans une cellule, paroîtront remplir plus d'espace que la caisse entiere: ainsi regardant par un des trous, on verra les objets de la cellule correspondante multipliés & répandus dans un espace beaucoup plus grand que la boîte entiere; & par conséquent chaque trou donnera un nouveau spectacle. Voyez Anamorphose & Miroir.

On rendra transparent le parchemin dont on doit couvrir la machine, en le lavant plusieurs fois dans une lessive fort claire, puis dans de belle eau, & en l'attachant bien serré, & l'exposant à l'air pour sécher. Si on vouloit jetter quelque couleur sur les objets, on en viendroit à bout en donnant cette couleur au parchemin. Zhan conseille le verd de gris mêlé dans du vinaigre, pour le verd; la décoction de bois de Bresil, pour le rouge: il ajoûte qu'il faut vernir le parchemin, si on veut donner de l'éclat aux objets. Wolf. élément de Catoptrique.

Maniere de faire une caisse captoptrique, qui représente les objets qu'on y aura placés, fort multipliés, & répandus dans un grand espace. Faites une boîte ou caisse polygone comme ci - dessus, mais sans diviser la cavité interne en plans, Planches d'Optiq. fig. 19. n°. 2. doublez les plans latéraux CBHI, BHLA, ALMF, de miroirs plans, &c. & dans les trous ou ouvertures, enlevez l'étain & le vif - argent qui couvre la surface intérieure du miroir, de façon que l'oeil puisse voir au - travers; mettez ensuite dans la caisse un objet, par exemple un oiseau en cage, &c.

L'oeil regardant par le trou hi, verra l'objet au fond prodigieusement multiplié, & ses images placées à une distance inégale les unes des autres. Si on pratiquoit donc dans le palais d'un prince une grande chambre polygone, qu'on tapissât de grandes glaces qui fussent ouvertes en quelques endroits, où on adapteroit des verres plans transparens pour lui donner du jour, il est évident que ces glaces y feroient voir une grande variété d'objets. Voyez Miroir, Reflexion, &c.

Comme les miroirs paralleles sont ceux de tous qui multiplient davantage les objets, la forme qui convient le plus à ces sortes d'appartemens, est la forme exagone; parce que les miroirs y seront tous paralleles deux à deux, & en assez grand nombre pour donner un spectacle agréable sans confusion: mais il faut avoir soin que les miroirs soient bien paralleles, & de plus que leur surface soit bien plane & bien unie; autrement le nombre réitéré de reflexions pourroit rendre les images difformes. On voit encore aujourd'hui dans plusieurs châteaux des salles ainsi remplies de glaces, qui produisent un très bel effet: c'est sur - tout la nuit aux lumieres, que ces sortes de spectacles forment le plus beau coup d'oeil. Tous ces phénomenes s'expliquent par les propriétés des miroirs plans combinés, que l'on peut voir à l'article Miroir. Wolf, ibid. (O)

CATOPTROMANCIE (Page 2:780)

CATOPTROMANCIE, s. f. divination dans laquelle on se servoit d'un miroir pour y lire les évenemens à venir.

Ce mot est formé de KA/TOW=TRON, speculam, miroir, & de MANTEI/A, divination.

Il paroît par les anciens, qu'il y avoit diverses sortes de catoptromancie. Spartien rapporte de Didius Julianus, qui ayant succédé à Pertinax par la brigue des Prétoriens, de qui il acheta l'empire, ne régna que deux mois & cinq jours; que dans toutes les occasions importantes il consultoit les magiciens; & qu'une fois entr'autres, après des enchantemens & des sacrifices magiques, il usa de la divination où l'on se sert d'un miroir, qu'on présente, non pas devant les yeux, mais derriere la tête d'un enfant à qui l'on a bandé les yeux; & l'on raconte, ajoûtet - il, que l'enfant vit dans le miroir que Julien descendoit du throne, & que Severe y montoit.

Pausanias, dans ses Achaïques, parle d'une autre espece de catoptromancie. Il y avoit, dit - il, à Patras devant le temple de Cerès, une fontaine séparée du temple par une muraille; & là étoit un oracle véridique, non pour tous les évenemens, mais seulement pour les maladies. Ceux qui en étoient attaqués & en péril, faisoient descendre dans la fontaine un miroir suspendu à un fil, ensorte qu'il ne touchât que par sa base la surface de l'eau. Après avoir prié la déesse & brûlé des parfums, ils se regardoient dans ce miroir; & selon qu'ils se trouvoient le visage havre & défiguré, ou de l'embonpoint, ils en concluoient que la maladie étoit mortelle, ou qu'ils en réchapperoient.

On se servoit encore des verres & des miroirs pour connoître l'avenir, mais d'une autre maniere, qu'on nommoit gastromancie. Voyez Gastromancie. (G)

CATOTÉRIQUES (Page 2:780)

CATOTÉRIQUES, adj. (Med.) c'est ainsi qu'on appelle les remedes évacuans, destinés à purger les reins, le foie, la vessie: tels sont le sirop de pomme composé, & le sirop de rose pâle. Lemery, Pharmacop. (N)

CATRACA (Page 2:780)

* CATRACA, (Hist. nat. Zoologie.) oiseau de l'Amérique, très - commun sur - tout dans les petites îles desertes du golfe de Mexique. Il est de la grosseur d'une poule, mais beaucoup plus élevé sur ses pattes: son cou est long, sa tête petite, son bec de moyenne grandeur, & l'oeil vif; le plumage du cou est d'un bleu tirant sur l'ardoise; celui du reste du corps est gris mêlé d'un peu de plumes noires. Cet oiseau se tient sur les bords de la mer & dans des rochers escarpés, d'où on l'entend faire son cri de catraca, qui lui a fait donner son nom. Sa chair est délicate & très - bonne à manger à différentes sauces: elle a beaucoup de rapport avec celle du faisan.

CATRUMNA (Page 2:780)

CATRUMNA, (Géog.) ville d'Asie dans l'île de Ceylan.

CATTARO (Page 2:780)

CATTARO, (Géog.) ville de Dalmatie sur le golfe de même nom, près des frontieres de l'Albanie aux Vénitiens.

CATTEGAT (Page 2:780)

CATTEGAT, (la) Géog. golfe de la mer Baltique, entre les côtes orientales du Jutland & la côte de Suede. On l'appelle aussi Schager - Rack.

CATTEROLLES (Page 2:780)

CATTEROLLES, s. f. (Chasse.) c'est ainsi qu'on appelle les lieux soûterreins où les lapines font leurs petits; & qu'on dit qu'elles rebouchent tous les jours jusqu'à leur premiere sortie.

CATTU - SCHIRAGAM (Page 2:780)

* CATTU - SCHIRAGAM, (Hist. nat. bot.) arbrisseau qui croît au Malabar; il est de la hauteur de l'homme. On le trouve dans les lieux brûlés du soleil. Sa racine est courte, petite, & amere au goût; son tronc rond & d'un pouce de diametre; son écorce d'un verd d'eau; son bois rouge; sa feuille longue, étroite, très - pointue, & amere au goût; sa fleur petite, serrée en bouquet, d'une couleur de pourpre pâle sans odeur; & sa semence contenue en grande quantité dans des têtes feuillues, oblongue, cannelée, & pointue par sa partie inférieure qui s'insere dans la base de sa tête, garnie au sommet d'une touffe de filamens blanchâtres, jaunâtres [p. 781] & longs, du milieu desquels sort une petite fleur sur un pédicule verdâtre. Cet arbrisseau porte du fruit une fois l'an. On lui attribue beaucoup de propriétés medicinales: on dit que broyé & bouilli dans l'huile, il est bon en fomentations pour les pustules; que son suc exprimé calme les fievres bilieuses de ceux à qui on en frotte la tête; & que sa graine pulvérisée & prise dans l'eau chaude, guérit la toux, chasse les vents, tue les vers, provoque les urines, appaise la colique; & que les fomentations qu'on en fait, soulagent dans les rhûmatismes & la goutte.

CATURI, CATHURI (Page 2:781)

CATURI, CATHURI, (Marine.) voyez Almadie.

CATURS (Page 2:781)

* CATURS, (Hist. mod.) nom que les habitans du royaume de Bantam en Asie donnent à leurs vaisseaux de guerre, dont la proue est recourbée & pointue, & les voiles sont faites d'herbes & de feuillages entrelacés.

CATZENELLEBOGEN (Page 2:781)

CATZENELLEBOGEN, (Géog.) comté d'Allemagne dans le pays de Hesse; il se divise en haut & bas, & est partagé par l'électorat de Mayence. Sa capitale porte le même nom, & est située sur la Lohn.

CAVA (Page 2:781)

CAVA, (Géog.) ville d'Italie au royaume de Naples dans la princité citérieure.

CAVACHI (Page 2:781)

CAVACHI, (Géog.) province du Japon dans l'ile de Niphon, entre le golfe de Méaco & les provinces de Jamato, Idumi, & Vomi. La capitale porte le même nom.

CAVADA (Page 2:781)

* CAVADA, (Commerce.) mesure usitée en Por, tugal. La cavada contient quatre quartas ou livres, & fait la douzieme partie d'un almuda. Six cavadas font un alquier ou un cantaro.

CAVADO (Page 2:781)

CAVADO, (le) Géog. riviere de Portugal qui a sa source aux frontieres de Galice.

CAVAILLON (Page 2:781)

CAVAILLON, (Géog.) petite ville de France au comtat Venaissin sur la Durance, à quatre lieues d'Avignon.

CA - VA - LA - HAUT (Page 2:781)

CA - VA - LA - HAUT, (Chasse.) maniere de parler aux chiens quand ils chassent.

CAVALCADE (Page 2:781)

CAVALCADE, s. f. (Hist. mod.) marche pompeuse de cavaliers, d'équipages, &c. qu'on fait ou pour se montrer, ou dans une cérémonie, ou pour orner un triomphe, dans une entrée publique, ou dans d'autres occasions semblables. Voyez Carousel, Tournoi, Quadrille , &c. (G)

CAVALCADOUR; (Page 2:781)

CAVALCADOUR; voyez Ecuyer.

CAVALERISSE (Page 2:781)

CAVALERISSE, s. f. (Manege.) ce mot est dérivé de l'Italien: il fut employé en François pour signifier une personne savante dans l'art de dresser & de gouverner les chevaux; il fut d'autant plus expressif, que le mot écuyer a une signification toute différente en France: mais il n'est plus d'usage. (V)

CAVALERIE (Page 2:781)

CAVALERIE, s. f. (Art. milit.) corps de gens de guerre destinés à combattre à cheval, equitatus.

La cavalerie Françoise est distinguée en compagnies d'ordonnance, comme gardes du corps, gendarmes, chevaux - legers, &c. & enégimens qui sont commandés par des mestres de camp. Ce sont ces régimens qui forment ce qu'on appelle la cavalerie - legere.

Les compagnies d'ordonnance tiennent lieu de ce qu'on appelloit autrefois en France la gendarmerie, qui étoit composée du corps de la noblesse armée de pieden - cap, & les regimens de cavalerie des gens de cheval amés à la légere, dont on se servoit pour poursuivre l'ennemi, lorsqu'il avoit été rompu par les gendarmes, & l'empêcher de se rallier. Cette distinction ne peut aujourd'hui avoir lieu; les compagnies d'ordonnance & les régimens sont armés, & combattent de la même maniere.

La cavalerie - legere Françoise n'étoit guere estimée; c'étoit la gendarmerie qui faisoit toute la force de l'armée, tant par la bonté de ses armes, que par la force de ses chevaux, qui étoient des destriers, dextra - rii; c'est - à - dire, des chevaux de bataille. Une ancienne chronique dit que cent hommes de gendarmerie suffisoient pour battre mille autres cavaliers non armés, c'est - à - dire, armés à la légere; parce que les armes des gendarmes étoient presque impénétrables, & que leurs grands & forts chevaux culbutoient des le premier choc ceux de cette cavalerie légere.

La cavalerie - légere de France a été composée de différentes especes de troupes qu'on n'y trouve plus aujourd'hui, comme des estradiots, ou stradiots, des argoulets, des carabins, &c.

Les estradiots furent une milice dont les François n'eurent connoissance que durant les guerres d'Italie sous Charles VIII. comme Comines le remarque. Leur nom est Grec, & stradiot vient de S2RATIO/THS2, qui signifie soldat. Aussi étoient - ils Grecs ou des environs de la Grece. On les appelloit aussi cavalerie Albanoise, la plûpart étant de l'Albanie, & des places que les Vénitiens possédoient dans la Morée. Ils combattoient à pié & à cheval; & leur principale arme offensive étoit l'arzegaye, sorte de long bâton ferré par les deux bouts, & qui avoit environ dix à douze piés de long: un de leurs principaux exercices étoit de bien se servir de cette arme, & à toutes mains, en donnant tantôt d'une pointe, & tantôt d'une autre.

Pour les argoulets, voici comment en parle M. de Montgommery: « Les argoulets, dit - il, étoient armés de même que les estradiots, excepté la tête où ils mettoient un cabazet qui ne les empêchoit point de coucher en joue. Leurs armes offensives étoient l'épée au côté, la masse à l'arçon gauche, & à droite une arquebuse de deux piés & demi de long dans un fourreau de cuir bouilli, &c.». On regardoit ces troupes comme la partie la moins considérable de la cavalerie légere.

Les carabins ne faisoient point un corps séparé dans les troupes de France sous le regne d'Henri IV. un certain nombre étoit comme incorporé dans une compagnie de chevau - légers, ou plûtôt y étoit joint sans être du corps: leurs armes défensives étoient une cuirasse échancrée à l'épaule droite, afin de mieux coucher en joue; un gantelet à coude pour la main de la bride; un cabazet en tête: & pour armes offensives, une longue escopette de trois piés & demi pour le moins, & un pistolet.

Leur maniere de combattre étoit de former un petit escadron plus profond que large, à la gauche de l'escadron de la compagnie des chevau - légers; d'avancer au signal du capitaine jusqu'à deux cens pas d'un escadron de lances de l'ennemi, & à cent, si c'étoit un escadron de cuirassiers; de faire leur décharge rang à rang l'un après l'autre, & de se retirer à la queue de leur escadron: si les ennemis avoient aussi des carabins, ils devoient les attaquer, non pas en gros, mais en les escarmouchant, pour les empêcher de faire feu sur les chevau - légers dans le tems que ceux - ci marchoient pour charger. Ils étoient institués, ajoûte l'auteur, pour entamer le combat, pour les retraites, & pour les escarmouches.

Il en est souvent parlé dans l'histoire du regne d'Henri IV. mais il y en avoit avant le regne de ce prince.

Il en est parlé dans l'Extraordinaire des guerres dès le tems d'Henri II. L'historien Dupleix pretend que ceux qu'on appelloit carabins de son tems, étoient ceux - là même auxquels sous le regne d'Henri II. on donnoit le nom d'argoulets; & Daubigné dit que ce ne fut que sous Henri III. que le nom de carabin commença à être bien en usage pour cette espece de milice. Missar, dit - il, commandoit dans les carabins de Mets, desquels le nom a été depuis plus familier: ce qu'il y a de certain, c'est que le service des argoulets & des carabins étoit fort semblable.

Cette milice subsistoit du tems de Louis XIII. com

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