ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Ce catheter est représenté Planche VIII. fig. 2. & la fig. 8. montre la cannelure & la construction ordinaire de la tête de cet instrument. La maniere de s'en servir est expliquée au mot Cathetérisme.

CATHETERISME (Page 2:777)

CATHETERISME, s. m. opération de Chirurgie, qui consiste à introduire une sonde dans la vessie, pour s'informer de l'état de ce viscere, tirer l'urine ou le pus qui y séjourne, ou pour y injecter quelque liqueur.

Les fondes avec lesquelles on pénetre dans la vessie se nomment algalies. Voyez Algalie.

Quand on sonde un malade pour la rétention d'urine, il faut le sonder dans son lit, couché sur le dos, la poitrine un peu élevée, les genoux un peu fléchis & écartés. Si on le sonde pour connoître s'il a la pierre, il faut, autant qu'il est possible, le sonder debout, afin que la pierre qui, dans cette attitude, tombe presque toûjours sur l'orifice de la vessie, étant entraînée avec l'urine, soit plus facilement rencontrée par le bout de l'algalie. Souvent on n'a pas reconnu la pierre faute de cette précaution. Si l'on n'a pû se dispenser de sonder le malade dans son lit, il faut quand la sonde sera dans la vessie, le faire tourner & asseoir sur le bord du lit, si son état lui permet de faire ces mouvemens.

La principale condition pour bien sonder est d'avoir une parfaite connoissance de la figure & de la courbure du canal de l'urethre; il faut en outre de l'adresse & de l'habitude pour y réussir.

Il y a deux manieres de sonder les hommes; l'une qu'on appelle par - dessus le ventre; & l'autre, par le tour de maître. Pour sonder par - dessus le ventre, le Chirurgien placé au côté gauche du malade, tenant le manche de l'algalie avec la main droite, introduit le bec de cet instrument dans l'urethre, la verge étant renversée sur le ventre, & tenue par la main gauche du Chirurgien. Dans ce cas, il ne s'agit que de suivre doucement la route du canal pour entrer dans la vessie en relevant le manche de la sonde, & baissant la verge lorsque l'extrémité antérieure, ou bec de l'instrument, doit passer sous l'os pubis: l'algalie doit être graissée d'huile afin de couler plus aisément dans l'urethre.

Pour sonder par le tour de maître. le dos de la sonde regarde le ventre, & son manche est tourné du côté des genoux du malade; le Chirurgien doit être placé à droite; il soutient la verge avec trois doigts de la main gauche à l'endroit de la couronne du gland, évitant de comprimer l'urethre, qui est placé sous le corps caverneux. Il prend sa sonde bien graissée, & l'ayant conduite doucement jusqu'à la racine de la verge, il lui fait faire un demi - tour en la penchant conjointement avec la verge vers l'aine droite, & en conduisant le manche sur le ventre; il le baisse ensuite pour que le bec puisse passer sous l'os pubis & pénétrer dans la vessie. Dans ces différens mouvemens, l'algalie doit être poussée dans la verge, & la verge doit être tirée sur l'algalie; il faut qu'il y ait un concert entre les deux mains du Chirurgien pour réussir à cette opération.

Si, la sonde étant prête d'entrer dans la vessie, on sent quelqu'obstacle, il ne faut rien forcer de crainte de faire de fausses routes, qui rendent ensuite l'introduction de la sonde fort difficile, & quelquefois même impossible: mais il faut retirer la sonde de la largeur d'un travers de doigt, & la repousser ensuite doucement pour tâcher de trouver la vraie route.

Si la difficulté de sonder venoit de l'inflammation, une ou deux saignées prépareroient efficacement à cette opération; je n'ai souvent réussi à sonder qu'après avoir usé de ce moyen. Si les obstacles sont insurmontables, on fait la ponction à la vessie. Voyez Ponction.

La difficulté d'introduire la sonde dans toute la continuité du canal de l'urethre est un signe d'obstacle dans ce conduit. Voyez Carnosité.

Il est plus facile de sonder les femmes, que les hommes, parce que le conduit de l'urine est plus large, fort court & presque droit; il faut écarter les levres & les nymphes, & introduire la sonde à femme dans l'orifice de l'urethre; le bout qui est légerement recourbé étant tourné du côté du pubis, on la pousse doucement dans la vessie. J'ai eu occasion pendant mon séjour à l'hôpital de la Salpêtriere, de son der un grand nombre de femmes, où j'ai observé quelques difficultés. La plus commune vient de la descente de matrice: pour peu que cet organe soit un peu plus bas qu'il ne doit être naturellement, la vessie entraînée par son adhérence au vagin, forme un pli qui empêche l'introduction de la sonde; il ne faut dans ce cas qu'étendre un peu les parties en introduisant le doigt index de la main gauche dans le vagin; la sonde entre alors avec facilité. C'est une petite attention sans laquelle néanmoins on peut se trouver dans l'impossibilité de ne soulager une personne qui souffre cruellement, qu'en employant des moyens douloureux tels que la ponction. (Y)

CATHOLICITÉ (Page 2:777)

CATHOLICITÉ, s. f. (Théologie.) est un des caracteres de la vraie Eglise, c'est - à - dire son universalité à tous les tems, à tous les lieux, & à toutes sortes de personnes.

La catholicité de l'Eglise se tire, selon nos Théologiens, de quatre chefs principaux: 1°. de l'universalité des lieux dans lesquels l'Eglise est répandue: 2°. de l'universalité des tems dans lesquels elle a subsiste, & de ceux où elle subsistera: 3°. de l'universalité de la doctrine qu'elle a enseignée sans mêlange & sans altération: 4°. enfin de l'universalité des personnes de tout sexe, de tout âge, de toute condition, qui sont entrées dans son sein.

On a prouvé contre les Protestans, que l'Eglise Romaine avoit toûjours eu ces quatre marques. Cependant lorsqu'on parle de sa catholicité ou de son universalité en tous lieux & à toutes sortes de personnes, on convient que ce terme ne doit pas s'entendre d'une universalité physique & absolue, mais d'une universalité morale & relative, ensorte que la société des Catholiques Romains a toûjours contenu & contient encore infiniment plus de personnes, & s'étend en beaucoup plus de lieux qu'aucune des sectes qui se sont séparées d'elle.

Catholicité (Page 2:777)

Catholicité se prend aussi quelquefois pour la doctrine catholique & l'attachement d'une personne à cette doctrine. Un véritable fidele doit toûjours être prêt à donner des preuves non suspectes de sa catholicité. Voyez Orthodoxie. (G)

CATHOLICON (Page 2:777)

CATHOLICON (Pharmacie.) épithete de certains électuaires anciens qu'on regardoit comme universels, ou comme purgeant toutes les humeurs. Voyez Électuaire.

On trouve dans les auteurs différentes descriptions de ces électuaires: voici celui dont on donne la description dans la Pharmacopée de Paris, sous le nom de catholicon double de rhubarbe, qu'on appelle ordinairement de Nicolas. Prenez racine de polypode de chêne coupée par petits morceaux, une demi-livre; racine de chicorée, deux onces; semence de fenouil, une once & demie; feuilles d'aigremoine & de scolopendre, de chacune trois onces.

Faites bouillir à petit feu dans huit livres d'eau commune réduites à moitié, passez en pressant, & faites cuire le tout en consistance d'électuaire: retirez - le du feu & y ajoûtez ensuite pulpe de casse & de tamarins, de chacune quatre onces. Joignez ensuite peu à peu la poudre de rhubarbe à la quantité de quatre onces; de feuilles de sené mondé, de se<pb-> [p. 778] mences de violette, de chacune deux onces; de racine de réglisse ratissée, une once; des quatre semences froides, une demi - once. Faites du tout un électuaire selon l'art.

La dose de cet électuaire est d'une demi - once dans quelque véhicule approprié.

On s'en sert sur - tout dans les diarrhées, & après les dyssenteries, lorsque l'inflammation des visceres est calmée.

Nota. Que les anciens nommoient ainsi les médicamens purgatifs qu'ils croyoient capables de purger toutes les humeurs ensemble, parce qu'ils pensoient que les uns purgeoient le phlegme, les autres la bile, d'autres enfin l'humeur mélancholique, &c. ce qu'ils jugeoient par la couleur des selles du malade: mais on est, avec raison, revenu de ces sortes de préjugés.

Le catholicon qu'on employe pour les clysteres, differe de celui dont j'ai donné ci - dessus la description, en ce qu'il n'y entre point de rhubarbe, & qu'au lieu de sucre, on se sert de miel commun. (N)

Catholicon (Page 2:778)

Catholicon, s. m. c'est, en terme de Layetier, en général une boîte de quinze pouces de long, dix de large, & huit à neuf de haut.

CATHOLIQUE (Page 2:778)

CATHOLIQUE, adj. (Théolog.) universel On attribue à l'Eglise le nom de Catholique, pour marquer qu'elle est répandue par toute la terre; & c'est un de ses caracteres distinctifs pour la discerner des sectes qui se sont séparées d'elle. V. Catholicité.

Quelques auteurs ont prétendu que Théodose le grand avoit le premier introduit ce terme dans l'Eglise, ordonnant par un édit qu'on attribuât par prééminence le titre de Catholiques aux églises qui adhéroient au concile de Nicée. Vossius pense que ce mot n'a été ajoûté au symbole que dans le troisieme siecle: mais l'une & l'autre prétention est également insoûtenable; car dans la lettre des fideles de Smyrne rapportée par Eusebe, lib. IV. chap. xv. il est fait mention de l'Eglise catholique, & des prieres que fit S. Polycarpe pour toute l'église catholique; & M. de Valois dans ses notes sur le VII. livre de l'histoire ecclésiastique d'Eusebe, remarque que le nom de Catholique a été donné à l'Eglise dès les tems les plus voisins de ceux des apôtres, pour la distinguer des sociétés hérétiques qui s'étoient séparées d'elle. Avant même S. Polycarpe, S. Ignace avoit dit dans son épître à ceux de Smyrne, Ubi fuerit Jesus - Christus, ibi est ecclesia catholica. Théodose a pû désigner avec raison les églises attachées à la foi de Nicée par le nom de Catholiques, sans avoir été l'inventeur de ce titre déjà usité près de 200 ans avant lui. S. Cyrille & S. Augustin observent que les hérétiques & les schismatiques mêmes donnoient ce nom à la véritable église dont ils s'étoient séparés, & les orthodoxes ne la distinguoient que par le nom de catholique tout seul, catholiea.

On a aussi anciehnement donné le nom de Catholiques à des magistrats ou officiers, qui avoient soin de faire payer & de recevoir les tributs dans les provinces de l'empire, comme il paroît par Eusebe, Théodoret, & l'histoire Byzantine. Les patriarches ou primats d'orient ont encore pris le titre de Catholiques; on disoit le Catholique d'Arménie, pour désigner le patriarche d'Arménie; titre qui revenoit à celui d'oecuménique, qu'avoient pris les patriarches de Constantinople. Voyez OEcuménique.

Les rois d'Espagne ont pris le titre de Roi Catholique ou Majesté Catholique. Mariana prétend que le roi Reccarede après avoir détruit l'Arianisme dans son royaume, reçut ce titre, & qu'il se trouve dans le concile de Tolede de l'an 589. Vascé en fixe l'origine à Alphonse en 738, & les Bollandistes prétendent qu'Alexandre VI. en le donnant à Ferdinand & Habelle, ne fit que renouveller une prérogative acquise aux anciens rois Visigoths qui avoient dominé en Espagne. L'opinion commune est que les souverains de cette partie de l'Europe n'ont commencé à le porter que sur la sin du xv. siecle, après que Ferdinand & Isabelle en eurent entierement chassé les Maures. Froissart rapporte que les ecclésiastiques donnerent le même titre à Philippe de Valois, pour avoir défendu les droits de l'Eglise. (G)

CATHURS (Page 2:778)

CATHURS, s. m. (Marine.) ce sont des vaisseaux de guerre de Bantam, qui sont courbés & aigus par les bouts, & qui portent une voile tissue d'herbes & de feuilles d'arbres. (Z)

CATI, ou CATTI (Page 2:778)

CATI, ou CATTI, s. m. (Commerce.) poids de la Chine, particulierement en usage du côté de Canton.

Le cati se divise en seize taels, chaque tael faisant une once deux gros de France; de maniere que le cati revient à une livre quatre onces poids de marc. Il faut cent catis pour faire un pic, qui est un gros poids de la Chine, semblable à cent vingt livres de Paris, d'Amsterdam, de Strasbourg, & de Besançon. Voyez Pic, Dictionn. du Commerce, tome II. page 132.

Cati, est aussi le seul poids du Japon: on s'en sert pourtant à Batavia & dans d'autres endroits des Indes, où il pese plus ou moins, selon qu'il contient plus ou moins de taels; le cati, par exemple de Java, valant jusqu'à vingt taels, & celui de Cambaye jusqu'à vingt sept. Dic. du commerce, ibid. Voy. Tael.

Cati, est encore un petit poids dont les Lapidaires de l'Orient se servent pour peser les émeraudes: ce cati ne pese que trois grains. Idem. ibid. (G)

CATICHE (Page 2:778)

* CATICHE, s. f. (Hist. nat) c'est ainsi qu'on appelle les cavernes ou trous pratiqués, soit dans les eaux, soit aux bords des rivieres & étangs par des animaux amphibies: ainsi on dit les catiches du loutre. Voyez Loutre. Cet animal les établit sous les crones où il a occasion de faire un grand dégât de poissons. Voyez Crones.

CATIF (Page 2:778)

CATIF, (Géog.) ville d'Asie dans l'Arabie heureuse, près du golfe Persique.

CATILINETTES (Page 2:778)

CATILINETTES, s. f. (Jard.) leucanthemum, fleurs qu'on appelle aussi marguerites d'Espagne; elles jettent une tige qui se partage en plusieurs branches chargées de boutons marquetés, qui étant ouverts présentent de petites boules rouges. Ces fleurs demandent un grand soleil, une bonne terre, & beaucoup d'eau. (K)

CATIMARON (Page 2:778)

CATIMARON, voyez Cantimaron.

CATIN (Page 2:778)

CATIN, s. m. (Chimie.) est une espece de bassin situé au pié du fourneau où l'on fond les mines.

Il y a le grand & le petit catin: le grand est un peu plus élevé que le petit. Le grand catin sert à recevoir d'abord la mine fondue qui coule du fourneau; & le petit catin qui communique avec le grand par une rigole, reçoit le métal fondu qui coule du grand catin, dans lequel restent les scories.

Ces catins sont garnis en - dedans d'une espece de mortier composé de terre à four & de charbon en poudre, délayés ensemble avec de l'eau. (M)

CATIR (Page 2:778)

CATIR, v. act. Les Tondeurs se servent de ce terme pour signifier une sorte d'apprêt qu'ils donnent aux étoffes de laine sous une presse, pour les rendre plus fermes & leur donner un plus bel oeil.

Il y a deux manieres de catir les étoffes; l'une à froid, & l'autre à chaud.

La premiere maniere de catir les étoffes qu'on appelle à froid, se fait de cette sorte. Après que l'étoffe a eu toutes ses façons, on la plie quarrément par plis égaux, en observant de mettre entre chaque pli une feuille de vélin ou de carton bien fin, ou bien lisse, & par - dessus le tout un plateau ou une planche quarrée; puis on la place sous une presse que

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