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CATAFALQUE (Page 2:769)
CATAFALQUE, sub. m. (Hist. mod. & Peint.) échaffaud ou élevation: c'est une décoration d'Architecture, de Peinture, & de Sculpture, établie sur une bâtisse de charpente, pour l'appareil & la représentation d'un tombeau que l'on éleve pour les pompes funebres des princes & des rois. Ce mot vient de l'Italien catafalco, qui signifie proprement un échaffaud, & se trouve absolument consacré à l'usage que nous venons de rapporter. (R)
CATAPPAS (Page 2:769)
* CATAPPAS, (Hist. nat. bot.) c'est le nom d'une espece d'amandier qui croît communément aux Indes orientales, & sur - tout dans l'île de Java. Comme ses feuilles sont très - grandes, & fournissent beaucoup d'ombrage, les habitans du pays ont soin d'en planter autour de leurs jardins, pour les mettre à couvert des gros vents & des rayons brûlans du soleil. Cet arbre donne une fleur d'un blanc tirant sur le jaune; son fruit est verd au commencement, & contient un noyau oblong, d'une couleur blanche, qui ressemble à une grosse amande.
CATARACTAIRES (Page 2:769)
* CATARACTAIRES, s. m. plur. (Hist. anc.) il paroît que c'est ainsi qu'on appelloit anciennement les geoliers ou gardes - portes des prisons, & les gardes des prisonniers.
CATARACTE (Page 2:769)
CATARACTE D'EAU, (Physiq.) chûte ou précipice dans le canal ou lit d'une riviere, qui a pour cause des rochers ou autre chose qui arrête le courant, & fait tomber l'eau avec bruit & une grande impétuosité.
Ce mot vient du Grec
M. de Maupertuis, dans la relation curieuse & intéressante de son voyage au Nord, parle des cataractes du fleuve de Torneao, & de la maniere dont les gens du pays les franchissent dans des nacelles fort minces. On peut voir aussi dans le tome I. de l'histoire ancienne de M. Rollin, la description abrégée des cataractes du Nil, & de l'intrépidité avec laquelle les peuples du pays s'y exposent.
Strabon appelle aussi cataractes, ce qu'on appelle
aujourd'hui cascade; & ce que nous appellons présentement
cataracte, les anciens l'appelloient catadupes. Voyez
Dans presque tous les fleuves, dit M. de Buffon, la pente va en diminuant jusqu'à leur embouchûre d'une maniere assez insensible: mais il y en a dont la pente est très - brusque dans certains endroits, ce qui forme ce qu'on appelle une cataracte, qui n'est autre chose qu'une chûte d'eau plus vive que le courant ordinaire du fleuve. Le Rhin, par exemple, a deux cataractes; l'une à Bilefeld, & l'autre auprès de Schaffouse. Le Nil en a plusieurs, & entr'autres deux qui sont très - violentes & qui tombent de fort haut entre deux montagnes: la riviere Vologda, en Moscovie, a aussi deux cataractes auprès de Ladoga: le Zaïre, fleuve de Congo, commence par une forte cataracte qui tombe du haut d'une montagne: mais la plus fameuse cataracte est celle de la riviere Niagara, en Canada; elle tombe de cent cinquante - six piés de hauteur perpendiculaire comme un torrent prodigieux, & elle a plus d'un quart de lieue de largeur;
Il est certain que si on mesure sa hauteur par les trois montagnes qu'il faut franchir d'abord, il n'y a pas beaucoup à rabattre des six cents piés que lui donne la carte de M. de l'Isle, qui sans doute n'a avancé ce paradoxe que sur la foi du baron de la Hontan & du P. Hennepin: mais après que je fus arrivé au sommet de la troisieme montagne, j'observai que dans l'espace de trois lieues que je fis ensuite jusqu'à cette chûte d'eau, quoiqu'il faille quelquefois monter, il faut encore plus descendre, & c'est à quoi ces voyageurs paroissent n'avoir pas fait assez d'attention. Comme on ne peut approcher la cascade que de côté, ni la voir que de profil, il n'est pas aise d'en mesurer la hauteur avec les instrumens: on a voulu le faire avec une longue corde attachée à une longue parche, & après avoir souvent réiteré cette maniere, on n'a trouvé que cent quinze ou cent vingt piés de profondeur: mais il n'est pas possible de s'assûrer si la perche n'a pas été arrêtée par quelque rocher qui avançoit; car quoiqu'on l'eût - toûjours retirée mouillée aussi - bien qu'un bout de la corde à quoi elle étoit attachée, cela ne prouve rien, puisque l'eau qui se précipite de la montagne réjaillit fort haut en écumant. Pour moi, après l'avoir considérée de tous les endroits d'où on peut l'examiner à son aise, j'estime qu'on ne sauroit lui donner moins de cent quarante ou cent cinquante piés.
Quant à sa figure, elle est en fer à cheval, & elle a environ quatre cents pas de circonférence, mais précisément dans son milieu elle est partagée en deux par une île fort étroite & d'un demi - quart de lieue de long, qui y aboutit. Il est vrai que ces deux parties ne tardent pas à se rejoindre; celle qui étoit de mon côté, & qu'on ne voyoit que de profil, a plusieurs pointes qui avancent: mais celle que je découvrois en face me parut fort unie. Le baron de la Hontan y ajoûte un torrent qui vient de l'ouest: il faut que dans la fonte des neiges les eaux sauvages viennent se décharger là par quelque ravine, &c.».
Il y a, continue M. de Buffon, une cataracte à trois lieues d'Albanie, dans la nouvelle Yorck, qui a environ cinquante piés de hauteur; & de cette chûte d'eau il s'éleve aussi un brouillard dans lequel on apperçoit un léger arc - en - ciel, qui change de place à mesure qu'on s'en éloigne ou qu'on s'en approche. Voyez Trans. phil. abr. vol. VI. pag. 119.
En général dans tous les pays où le nombre d'hommes n'est pas assez considérable pour former des sociétés policées, les terrains sont plus irréguliers & le lit des fleuves plus étendu, moins égal, & rempli de cataractes. Il a fallu des fiecles pour rendre le Rhône & la Loire navigables; c'est en contenant les eaux, en les dirigeant & en nettoyant le fond des fleuves qu'on leur donne un cours assûré. Dans tôutes les terres où il y a peu d'habitans, la nature est brute & quelquefois difforme. Hist. nat. de MM. de Buffon & Daubenton, tom. I. [p. 770]
Il est dit dans la Genese, à l'occasion du déluge, que les cataractes du ciel furent ouvertes. Il y a apparence que le mot de cataractes en cet endroit, signifie un grand réservoir d'eau.
M. Newton a donné le nom de cataracte à la courbe
que décrivent, selon lui, les particules d'un fluide
qui s'échappe d'un vase par un trou horisontal. Voy.
Cataracte (Page 2:770)
Cataracte (Page 2:770)
Cataracte (Page 2:770)
Ils croyent que la cataracte est formée par la condensation
des parties les plus visqueuses de l'humeur
aqueuse entre la tunique uvée & le crystallin; quoique
quelques - uns pensent que cette pellicule est détachée
du crystallin même, qui n'est qu'un composé
de plusieurs petites pellicules appliquées les unes sur
les autres. Voyez
Il y a deux sortes de cataractes, la vraie & la fausse: la vraie a plusieurs degrés & plusieurs noms différens: d'abord le malade voit des especes de brouillards, d'atomes, de mouches, &c. sur les objets exposés à sa vûe. Jusques - là la cataracte est appellée imaginaire, parce qu'il n'y a encore à l'oeil aucun changement sensible dont d'autres personnes que le malade puissent s'appercevoir. A mesure que la suffusion augmente, la prunelle commence à prendre une couleur de verd de mer, ou quelquefois celle d'un air rempli de brouillards; & alors la cataracte s'appelle chûte d'eau. Lorsque le mal est arrivé à son plus haut période, & que la matiere est suffisamment coagulée, le malade perd tout - à - fait la vûe; la prunelle cesse d'être transparente, mais devient blanche ou brune, ou de quelqu'autre couleur; & c'est en cet état que le nom de cataracte convient proprement à cette maladie.
Voilà la théorie commune sur les cataractes, à laquelle quelques Medecins & Chirurgiens modernes, tels que Heister, Brisseau, Maître - Jan, &c. en opposent & en substituent une nouvelle. Ils pensent que la membrane ou pellicule qui s'oppose au passage des rayons de la lumiere, n'est autre chose que le crystallin même qui a été ainsi condensé, & qui a perdu se transparence, & qu'alors au lieu de servir d'instrument à la vision, il y sert d'obstacle, en empêchant les rayons de pénétrer jusqu'à la rétine. Cette altération dans sa transparence est accompagnée
La principale preuve qu'on ait apportée en faveur de cette seconde hypothese, à l'académie royale des Sciences où elle a été proposée, est qu'après qu'on a abaissé la cataracte, la personne ne peut plus voir qu'à l'aide d'un verre lenticulaire. Or si on n'avoit rien fait qu'enlever une pellicule de devant le crystallin, il seroit après l'opération dans le même état qu'avant la formation de la cataracte, & feroit les mêmes réfractions; & il ne seroit pas besoin de verre lenticulaire: au lieu qu'en supposant que c'est le crystallin qui a été enlevé, on conçoit qu'il faut un verre lenticulaire pour suppléer à sa fonction.
A cela on répond, qu'il y a eu des personnes qui ont vû après l'opération sans le secours d'aucun verre; & il est du moins très - constant, qu'immédiatement après l'opération, bien des personnes ont vû très - distinctement; & quoiqu'il ait fallu bientôt après un verre lenticulaire, les premiers instans pendant lesquels la personne a pu s'en passer, suffisent pour prouver que ce n'étoit point le crystallin qu'on avoit rangé.
M. de la Hire, en preuve de l'ancien système,
apporte pour raison de la nécessité du verre lenticulaire
après l'opération, que le vice qui a produit la
cataracte est encore subsistant dans l'humeur aqueuse,
qui étant trouble & épaisse, ne laisse passer que peu
de rayons; inconvénient à quoi on remédie par le
verre lenticulaire qui en réunit un plus grand nombre
sur la rétine. Il ajoûte quelques expériences faites
sur des yeux de boeufs, d'où il résulte que le
crystallin ne sauroit être rangé entierement au fond
de l'oeil, mais qu'il en reste toûjours assez pour empêcher
le passage d'une grande partie des rayons,
tant à cause de son volume, que parce qu'il est soûtenu
par l'humeur aqueuse & vitrée. Il observe de
plus que dans l'opération de la cataracte, l'aiguille
pourroit égratigner la surface antérieure du crystallin,
& ouvrir la membrane qui lui sert d'enveloppe;
d'où s'ensuivroient des rides qui rendroient les réfractions
irrégulieres, & changeroient la direction
des rayons qui se rencontreroient tous au même
point; au moyen de quoi la représentation des objets
se feroit d'une maniere imparfaite. Il prétend
enfin que si c'étoit le crystallin qui fût dérangé, la
personne ne verroit plus du tout, parce que les réfractions
nécessaires pour la vision, ne pourroient
plus se faire du tout. Voyez
M. Antoine rapporte, en faveur du sentiment opposé,
qu'en disséquant le corps d'une personne à qui on
avoit fait l'opération de la cataracte aux deux yeux,
il avoit trouvé les deux crystallins actuellement couchés
& rangés au fond, entre l'humeur vitrée & la
tunique uvée, où l'aiguille les avoit laissés, & que la
personne néanmoins après cette opération, n'avoit
pas laissé de voir; d'où il infere que le dérangement
du crystallin est pratiquable, & peut ne pas détruire
la vision. En effet, on peut supposer que l'humeur
vitrée & aqueuse, après qu'on a écarté le crystallin,
est venue remplir la cavité, qu'elle a pris la forme
de son moule, & a produit les réfractions que l'humeur
crystalline produisoit elle - même; car il est
constant par l'expérience que l'une & l'autre de ces
deux humeurs produit les mêmes réfractions. Voyez
Cependant pour faire voir qu'il y a des cataractes
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