RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
CASTRATION (Page 2:755)
CASTRATION, s. f. terme de Chirurgie, est l'action
de châtrer, ou l'opération par laquelle on ampute
& retranche les testicules d'un animal mâle,
qui devient par - là incapable d'engendrer. Voyez
La castration se pratique communément en Asie,
spécialement chez les Turcs, qui châtrent tous ceux
de leurs esclaves qu'ils employent à la garde de leurs
femmes, & à qui ils coupent non - seulement les testicules,
mais souvent même la verge. La castration
se pratique aussi en Italie sur les musiciens dont on
veut que la voix se conserve. Cette castration n'est
point une opération de Chirurgie, puisqu'elle n'a
pas le rétablissement de la santé pour objet. Voyez
La castration est aussi une opération medicinale, [p. 756]
La castration peut aussi se pratiquer sur les femmes. Athenée dit que le roi Andramiris fut le premier qui fit châtrer des femmes. Hesychius & Suidas rapportent que Gyges fit la même chose. Galien observe qu'on ne les peut châtrer sans les mettre en danger de la vie. Dalechamp, sur le passage d'Athenée que nous venons de citer, dit qu'il ne faut pas entendre là châtrer à la lettre, que ce n'étoit que boucler.
Pour faire l'opération de la castration dans les maladies
du testicule, qui n'ont pû se guérir par les différens
secours qu'elles indiquoient, on fait coucher
le malade sur le dos; on lui fait assujettir les jambes
& les mains par des aides. Le Chirurgien pince la
peau du scrotum sur la tumeur à l'endroit de l'anneau,
avec les pouces & les doigts indicateurs de ses
deux mains; un aide prend le pli de peau que tenoient
les doigts de la main droite; l'opérateur prend alors
un bistouri droit avec lequel il fend ce pli. Il continue
l'incision jusqu'à la partie inférieure au moyen
d'une sonde cannelée & du bistouri. Il sépare tout le
tissu cellulaire qui entoure le testicule, soit en le coupant,
soit en le déchirant. On fend le muscle cremaster
suivant sa longueur, pour mettre le cordon
spermatique à nud. On passe par - dessous une aiguille
courbe, enfilée de quelques brins de fil ciré, afin
d'en faire la ligature. Voyez
L'artere de la cloison du scrotum donne quelquefois du sang: dans ce cas, on peut en faire la ligature, ou appliquer sur l'embouchûre un petit bourdonnet trempé dans l'essence de rabel.
Après avoir extirpé le testicule, on retranche avec
le bistouri les levres de la poche que forme le scrotum.
On panse la plaie avec de la charpie seche,
soûtenue d'une compresse en fer à cheval, & le tout
contenu par un suspensoire. Voyez
Il ne faut lever l'appareil qu'au bout de trois ou quatre jours, lorsque la suppuration le détache: on peut seulement dès le lendemain humecter la charpie avec l'huile d'hypericum.
Les pansemens doivent être simples, & ne demandent
pas d'autres attentions que la cure des ulceres.
Voyez
Il est à propos de faire saigner le malade, & de lui faire sur le bas - ventre des embrocations avec les huiles émollientes, pour relâcher le tissu de toutes les parties, & prévenir l'inflammation. (Y)
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.