ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"675"> se couvrent, & des autres matieres qu'on y applique, soit pour le consolider, soit pour l'orner.

Carcasse (Page 2:675)

Carcasse. Voyèz Parquet.

Carcasse (Page 2:675)

Carcasse de navire, (Marine.) c'est le corps du vaisseau qui n'est point bordé, & dont toutes les pieces du dedans paroissent au côté, comme tous les os d'une carcasse. (Z)

Carcasse (Page 2:675)

Carcasse: les Artificiers appellent ainsi une machine ou espece de bombe, ovale, rarement sphérique, composée de deux cercles de fer passés l'un sur l'autre en croix, en forme d'ovale, avec un culot de fer, le tout presque de la même figure que sont certaines lanternes d'écurie. On dispose en - dedans, selon la capacité de la carcasse, de petits bouts de canon à mousquet, chargés de balles de plomb; de petites grenades chargées, du calibre de deux livres, & de la poudre grenée; on couvre le tout d'étoupe bien goudronée, & d'une toile forte & neuve par - dessus, à laquelle on fait un trou pour placer la fusée qui répond au fond de l'ame de la carcasse. On la jette avec un mortier, pour mettre feu aux maisons & pour produire d'autres pareils effets.

On a donné à cette machine le nom de carcasse, parce que les cercles qui la composent représentent en quelque sorte les côtes d'un cadavre humaln.

On prétend que les carcasses furent inventées vers l'an 1672, & que les François en firent usage dans la guerre qu'il y eut alors entre la France & la Hollande.

La carcasse pesoit environ 20 livres; elle avoit 12 pouces de hauteur & 10 pouces de diametre par le milieu. L'usage en est pour ainsi dire aboli, parce qu'on a remarqué qu'elle ne faisoit guere plus d'effet que la bombe, & qu'elle étoit d'une plus grande dépense. Voyez Bombe. (Q)

Carcasse (Page 2:675)

Carcasse, en terme de Marchand de modes, sont des branches de fil de fer, couvertes d'un cordonnet, & foútenues toutes par une traverse commune à laquelle elles aboutissent. Ces carcasses servent à monter les bonnets, à en tenir les papillons étendus, & à empêcher qu'ils ne se chiffonent.

CARCASSEN (Page 2:675)

CARCASSEN, (Géog.) ville d'Espagne, dans le royaume de Valence, dans la vallée de Xucar.

CARCASSEZ (Page 2:675)

CARCASSEZ (le) Géog. petit pays de France, au bas Languedoc, dont Carcassone est la capitale.

CARCASSONE (Page 2:675)

CARCASSONE, (Géog.) ville de France, en Languedoc: il y a beaucoup de manufactures de draps; elle est sur l'Aude. Longit. 20d. 0'. 49". lat. 43d. 10'. 51".

CARCHI (Page 2:675)

CARCHI, (Géog.) petite île très - fertile, dans la mer Méditerranée, près de celle de Rhodes.

CARCINOME (Page 2:675)

CARCINOME, s. m. KARKI/NWMA, terme de Medecine, synonyme à cancer. Ce mot vient de KARKI/NOS2, cancer, écrevisse. Voyez Cancer.

CARCUNAH (Page 2:675)

CARCUNAH, (Géog.) ville d'Afrique, dans la province de Berbera en Barbarle Éthiopique.

CARDAILLAC ou CARDILLAC (Page 2:675)

CARDAILLAC ou CARDILLAC, (Géog.) petite ville de France, dans le Quercy.

CARDAIRE (Page 2:675)

CARDAIRE, s. f. (Hist. nat. Ichth.) raia spinosa, poisson de mer du genre des raies: il est herissé d'aiguillons à peu près comme des cardes avec lesquelles on carde la laine, c'est pourquoi on lui a donné le nom de cardaire. Il a des aiguillons non - seulement sur les nageoires, comme la raie appellée ronce, mais encore sur les côtés de la tête, devant les yeux, sur le dos, &c. Rondelet. Voyez Raie. (I)

CARDAMINE (Page 2:675)

CARDAMINE, sub. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante, dont la fleur est composée de quatre feuilles disposées en croix. Le pistil sort du calice & devient dans la suite un fruit ou une silique composée de deux lames ou panneaux appliqués sur les bords d'une cloison, qui divise la silique en deux loges remplies de quelques semences arrondies pour l'ordinaire. Ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les lames des siliques se recoquillent par une espece de ressort, se roulent en volute, & répandent les semences de part & d'autre avec assez de force. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

La cardamine offic. Germ. emac. 259. ressemble fort au cresson de fontaine, & en a à peu près les propriétés; elle est échauffante, & bonne contre le scorbut; elle se donne à la place du cresson de fontaine. On l'employe rarement dans les boutiques. Miller Bot. off. (N)

CARDAMOME (Page 2:675)

* CARDAMOME, s. m. (Hist. nat. bot.) cardamomum; le meilleur vient de Comagene, d'Arménie, & du Bosphore; il en croût aussi dans l'Inde & dans l'Arabie: il faut préférer celui qui est plein, bien ferme, & difficile à rompre; celui qui manque de ces qualités est vieux. Le bon cardamome doit avoir l'odeur forte, & le goût acre & un peu amer.

On en distingue de quatre especes; le cardamome proprement dit, dont nous venons de parler, le maximum, le majus, & le minus.

Le maximum, qu'on appelle aussi graine de paradis, a les grains quarrés, angulaires, d'un rouge brun, blancs en - dedans, d'une saveur chaude & mordicante, mais moins aromatique que le cardamome proprement dit: la cosse qui renferme les grains est à peu près sphérique; elle vient de Guinée: l'arbre qui la porte est inconnu. Les grains de cardamomum maximum, ou grains de paradis, sont chauds, dessiccatifs, & ont à peu près les mêmes qualités que le poivre.

Le majus ou grand cardamome a la cosse longue, à peu près triangulaire, le grain cornu, rouge, brun, chaud, & aromatique; il vient de l'île de Java. On n'en tire guere, parce qu'il n'est plus d'usage en Medecine.

Le minus, ou cardamome commun, a la cosse triangulaire, sur une tige courte, coriace, striée, & contenant des grains petits, angulaires, chauds, épicés. On l'apporte des Indes orientales: la plante qui le produit est inconnue.

On attribue à tous, mais sur - tout à ce dernier dont on fait beaucoup d'usage en Médecine, les propriétés d'échauffer, de fortifier, d'aider la digestion, d'être bienfaisant à l'estomac & aux visceres, de chasser les vents, de soulager dans les maux de nerfs & de tête, de provoquer les urines & les regles, & de dissiper la jaunisse.

CARDAN (Page 2:675)

CARDAN (Philosophie de). Jérome Cardan, Milanois, naquit le premier Octobre 1508; il fut professeur en Medecine dans presque toutes les Académies d'Italie. En 1570 il fut mis en prison; & en étant sorti il alla à Rome, où le pape lui donna une pension. On remarqua une étrange inégalité dans ses moeurs, & sa vie a été remplie de différentes aventures qu'il a écrites lui - même avec une simplicité ou une liberté qui n'est guere en usage parmi les gens de lettres. En effet il paroît n'avoir composé l'histoire de sa vie, que pour instruire le public qu'on peut être fou & avoir beaucoup de génie. Il avoue également ses bonnes & ses mauvaises qualités. Il semble avoir tout sacrifié au desir d'être sincere; & cette sincérité déplacée va toûjours à ternir sa réputation. Quoiqu'un auteur ne se tiompe guere quand il parle de ses moeurs & de ses sentimens, on est cependant assez disposé à contredire Cardan, & à lui refuser toute créance, tant il semble difficile que la nature ait pû former un caractere aussi capricieux & aussi inégal que le sien. Il se félicitoit de n'avoir aucun ami sur la terre, mais en revanche d'avoir un esprit aérien mi - parti de Saturne & de Mercure, qui le conduisoit sans relâche, & l'avertissoit de tous ses devoirs. Il nous apprend encore qu'il étoit si inégal dans son marcher, qu'on le prenoit sans doute pour un fou. Quelquefois il marchoit fort lentement, & en [p. 676] homme qui étoit dans une profonde méditation; & puis tout d'un coup il doubloit le pas avec des postures bisarres. Il se plaisoit dans Bologne à se promener fur un chariot à trois roues. Enfin on ne sauroit mieux représenter la singularité de ce Philosophe que par ces vers d'Horace, que Cardan avoue lui convenir très - bien.

Nil aquale homini fuit illi: soepe velut qui Currebat fugiens hostem, persoepe velut qui Junonis sacra ferret: habebat soepe ducentos, Soepe decem servos, &c.

Quand la nature ne lui faisoit pas sentir quelque douleur, il se procuroit lui - même ce sentiment desagréable, en se mordant les levres, & en se tiraillant les doigts jusqu'à ce qu'il en pleurât. Il n'en usoit ainsi, disoit - il, que pour tempérer des saillies ou des impétuosités d'esprit si violentes, qu'elles lui étoient plus insupportables que la douleur même, & pour mieux goûter ensuite le plaisir de la santé. Enfin Cardan assûre qu'il étoit vindicatif, envieux, traître, sorcier, médisant, calomniateur, abandonné aux plus sales & plus exécrables excès que l'on puisse imaginer. D'un autre côté, il n'y a jamais eu personne qui ait eû si bonne opinion de soi - même, & qui se soit tant loüé que Cardan. Voici quelques - uns des éloges qu'il se donne. « Nous avons été admirés de plusieurs peuples. On a écrit une infinité de choses à ma loüange, tant en vers qu'en prose. Je suis né pour délivrer le monde d'une infinité d'erreurs. Ce que j'ai inventé n'a pû être trouvé par aucun de mes contemporains, ni par ceux qui ont vécu avant moi; c'est pourquoi ceux qui crivent quelque chose digne d'être dans la mémoire des hommes, n'ont pas honte d'avoüer qu'ils le tiennent de moi. J'ai fait un livre de dialectique où il n'y a pas une lettre de superflue, & où il n'en manque aucune. Je l'ai achevé dans sept jours, ce qui semble un prodige. A peine se trouvera - t - il quelqu'un qui puisse se vanter de l'avoir bien entendu dans un an; & celui qui l'aura compris semblera avoir été instruit par un démon familier. Natura mea in extremitate humanoe substantioe conditionisque, & in confinio immortalium posita».

Si l'on considere dans Cardan les qualités d'esprit, on ne sauroit nier qu'il ne fût orné de toutes sortes de connoissances, & qu'il n'eût fait plus de progrès dans la Philosophie, dans la Medecine, dans l'Astronomie, dans les Mathématiques, &c. que la plûpart de ceux mêmes qui de son tems ne s'étoient appliqués qu'à une seule de ces sciences. Scaliger, qui a écrit contre Cardan avec beaucoup de chaleur, avoue qu'il avoit un esprit très - profond, très - heureux, & même incomparable; de sorte qu'on ne peut s'empêcher de convenir que son ame ne fût d'une trempe singuliere. Voyez Algebre.

Quelques - uns l'ont accusé d'impiété, & même d'athéisme: en effet, dans son livre de Subtilitate, il rapporte quelques dogmes de diverses religions, avec les argumens dont on les appuie; il propose les raisons des Payens, des Juifs, des Mahométans, & des Chrétiens; mais celles des Chrétiens sont toûjours les moins fortes: cependant en lisant le livre que Cardan a composé de Vitâ propriâ, on y trouve plus le caractere d'un homme superstitieux, que celui d'un esprit fort. Il est vrai qu'il avoue qu'il n'étoit guere dévot, parum pius; mais il assûre aussi qu'encore que naturellement il fût très - vindicatif, il négligeoit de se vanger quand l'occasion s'en présentoit; il le négligeoit, dis - je, par respect pour Dieu, Dei ob venerationem. Il n'y a point de priere, dit - il, qui vaille le culte que l'on rend à Dieu, en obéissant à sa loi contre le plus fort penchant de la nature. Il se vante d'avoir refusé d'Edouard, roi d'Angleterre, une som<cb-> me considérable que ce prince lui offroit, à condition qu'il lui donneroit les titres que le pape lui avoit ôtés. Enfin on ne peut rien voir de plus solide ni de plus sage que les réflexions qu'il fait dans son chapitre xxij. où il expose sa religion. La raison de son goût pour la solitude sent - elle l'impie? Quand je suis seul, disoit - il, je suis plus qu'en tout autre tems avec ceux que j'aime, Dieu & mon bon ange.

Cardan avoit un esprit vaste & déréglé, plus hardi que judicieux, plus amoureux de l'abondance que du choix. La même bisarrerie qu'il avoit dans sa conduite paroît dans la composition de ses ouvrages. Nous avons de cet auteur une multitude d'écrits, où l'obscurité & les digressions arrêtent le lecteur à chaque pas. On trouve dans son arithmétique plusieurs discours sur le mouvement des planetes, sur la création, sur la tour de Babel. Il y a dans sa dialectique un jugement sur les historiens, & sur ceux qui ont composé des lettres. Il avoue qu'il faisoit des digressions afin de remplir plûtôt la feuille; car son marché avec le libraire étoit à tant par feuille; & il ne travailloit pas moins pour avoir du pain que pour acquérir de la gloire. C'est lui qui a réveillé dans ces derniers siecles toute cette philosophie secrete de la cabale & des cabalistes, qui remplissoit le monde d'esprits, auxquels Cardan prétendoit qu'on pouvoit devenir semblable, en se purifiant par la Philosophie. Voyez Cabale.

Cardan avoit pris cette belle devise, tempus mea possessio, tempus ager meus; le tems est ma richesse, c'est le champ que je cultive. Voyez Bayle, d'où l'on a tiré quelques traits de la vie de ce philosophe. (C)

CARDANO (Page 2:676)

CARDANO, (Géog.) petite ville d'Italie au duché de Milan, sur l'Arne:

CARDASSE (Page 2:676)

CARDASSE, voyez Raquette.

CARDE (Page 2:676)

CARDE, s. f. en terme de Cardeur de laine, est un instrument ou une espece de peigne composé de morceaux de fils de fer aigus, courbés, & attachés par le pié l'un contre l'autre, & par rangées fort pressées, Voyez à l'article Cardier la maniere dont on les fait, avec leurs différentes especes; & à l'article Laine & Draperie, leur usage.

CARDEA (Page 2:676)

* CARDEA, s. f. (Myth.) déesse qui présidoit chez les Romains aux gonds des portes. On dit que Janus lui donna cette intendance en réparation d'une injure qu'il lui avoit faite.

CARDÉE (Page 2:676)

CARDÉE, s. f. les Cardeurs appellent ainsi la quantité de laine ou de coton qu'on a levé à chaque fois de dessus les deux cardes, après qu'on les a tirées & passées à plusieurs reprises l'une sur l'autre.

CARDER (Page 2:676)

CARDER, terme de Cardeur, signifie l'action de préparer la laine, en la faisant passer entre les pointes de fer de deux instrumens qu'on nomme cardes, pour la peigner, en démêler le poil, & la mettre en état d'être filée, ou employée à divers ouvrages qu'on se propose d'en faire. Voyez Laine & Draperie.

CARDER (Page 2:676)

CARDER, (Géog.) petite ville de l'Ecosse méridionale, dans la province de Lothian.

CARDES (Page 2:676)

CARDES, s. f. pl. (Hist. nat. & Jard.) beta; il y a deux sortes de cardes, celles d'artichaut, & les cardes poirées.

Les cardes d'artichauts ne sont autres que les côtes ou feuilles de l'artichaut que l'on enveloppe de paille ou de vieux fumier dans toute leur longueur, excepté le bout d'en - haut: lorsqu'elles sont blanchies elles perdent leur amertume. On choisit les vieux piés qu'on veut ruiner, & on les tient enveloppés bien droit de peur qu'ils ne crevent sur un des côtés. Il y a des Jardiniers qui pour les mieux assûrer contre le vent, les buttent entierement comme le celeri.

Les cardes poirées se replantent au mois d'Avril & de Mai: ce ne sont que les piés de poirée replantés en planche, qui poussent de grandes fanes, ayant

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