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Les cartilages n'ont point de cavités qui contiennent de moelle, ni de nerfs ou de membranes qui les rendent susceptibles de sensations. Leur usage est d'empêcher les os de s'offenser ou de se blesser par un froissement continuel, de les joindre l'un à l'autre par synchondrose, de contribuer à la conformation de certaines parties, comme le nez, les oreilles, la trachée, les paupieres, &c. (L)
CARTILAGINEUX, EUSE (Page 2:727)
CARTILAGINEUX, EUSE, adj. qui est de la nature du cartilage, qui est composé de cartilage: ligament cartilagineux; symphise cartilagineuse.
CARTISANNE (Page 2:727)
* CARTISANNE, en terme de Boutonnier, de Passementier, de Rubanier, &c. c'est un ornement composé
d'un fond de vélin ou de veau, recouvert de
soie, de milanoise, d'or ou d'argent, &c. on coupe
d'abord son vélin ou son veau, tantôt par bandes
plus ou moins étroites, tantôt en pic, en sabot, en
pompons, avec l'emporte - piece; voyez
CARTON (Page 2:727)
* CARTON, f. m. (Art méchaniq.) le carton est un corps qui a beaucoup de surface & peu d'épaisseur, composé par art avec des rognures de cartes, des rognures de reliures, & de mauvais papier, à l'usage d'un grand nombre d'ouvriers; mais sur - tout des Relieurs mêmes. Il y a beaucoup de ressemblance entre la manoeuvre du Papetier & celle du Cartonnier: le Papetier prend dans un moule le chison réduit en bouillie, pour en faire du papier, le Cartonnier prend dans un moule le papier même remis en bouillie, pour en faire le carton.
Pour faire du carton, il faut ramasser dans un magasin une grande quantité de rognures de Relieur & de Cartier, avec beaucoup de mauvais papier; quand on a sa provision faite de ces matieres, on en transporte ce qu'on en peut travailler relativement au nombre d'ouvriers qu'on employe, dans un attelier bien clos. Le pavé de cet attelier doit s'élever un peu vers le fond, & l'attelier doit être garni d'auges de pierre, larges & profondes, placées vers le côté opposé. Il faut qu'il y ait des trous à ces auges, & sous ces trous des pierres concaves, qui puissent conduire les eaux dans une rigole qui les évie; il seroit aussi à propos qu'il y eût un puits dans le même attelier, avec une pompe qui conduisît l'eau dans les auges, & dans tous les autres endroits de la cartonnerie où l'on en peut avoir besoin.
On jette au sortir du magasin le mêlange de papier, de rognûres de papier, & de cartes, dans les auges de l'attelier que je viens de décrire, & qu'on appelle celui du trempi; on humecte ou moitit ces matieres avec de l'eau, & de - là on les jette sur le fond de l'attelier, où l'on en forme des tas considérables. La gomme, la colle, & les autres substances qui sont dans ces matieres qu'on n'a eu garde de trop humec<cb->
Quand la matiere des tas a suffisamment fermenté, ce qui la dispose à se mettre en bouillie, on en prend une quantité convenable qu'on porte dans un attelier contigu, qu'on appelle l'attelier du moulin. Cet attelier est partagé en deux parties; d'un côté sont des auges, de l'autre le moulin. Les auges de cet attelier s'appellent auges à rompre; il y a au - dessus de ces auges de gros robinets qui fournissent la quantité d'eau dont on a besoin. Avant que de jetter les matieres fermentées dans les auges, on les ouvre & on les trie, ou rejette les grosses ordures qui s'y trou vent: il seroit à souhaiter que ce triage se fît mieux; il épargneroit presqu'une manoeuvre, dont nous parlerons dans la suite, qu'on appelle l'épluchage.
A mesure que les matieres sont ouvertes & triées,
on les laisse tomber dans les auges à rompre; on lâche
les robinets, & on laisse bien imbiber d'eau les
matieres; ensuite on les remue, puis on les rompt:
les rompre, c'est les battre avec des pelles de bois
qu'on y plonge perpendiculairement, & qu'on tourne
en rond. Des ouvriers vigoureux continuent ce
travail jusqu'à ce qu'ils s'apperçoivent que les matieres
sont broyées, hachées & mises en bouillie, autant
qu'on peut le faire par une manoeuvre aussi grossiere;
alors ils prennent des sceaux qu'ils en remplissent,
& qu'ils versent dans le moulin qu'on voit Pl.
du Cartonnier, vignette,
Quand la matiere est moulue, on la passe dans un nouvel attelier, qu'on peut appeller proprement la cartonnerie. L'attelier de la cartonnerie est divisé en deux parties, le lieu de la presse, & celui de la cuve. Pour concevoir le lieu de la cuve, il faut imagi<pb-> [p. 728]
Lorsque la cuve A B est pleine de matiere préparée,
comme nous venons de l'expliquer, l'ouvrier
prend une forme; on entend par une forme, un instrument
tel que celui que tient l'ouvrier de la
L'épaisseur de la feuille de carton dépend de deux choses; de l'éaisseur de la matiere, & de la hauteur du chassis: plus la matiere sera épaisse, le chassis restant le même, plus il y aura de matiere contenue sur la forme: plus le chassis sera haut, la matiere restant la même, plus on en puisera à la fois.
La grandeur de la feuille dépend de la grandeur de la forme; cela est évident: mais il est bon de savoir qu'avec une grande forme capable, par exemple, de former un carton de l'étendue de la feuille in - folio de papier, on fait aisément à la fois & sans augmenter la manoeuvre, deux feuilles de carton égales à la demi - feuille. Pour cet effet, on se sert d'un chassis, divisé du haut en bas par une tringle de bois qui entre & se fixe par ses extrémités dans les côtés d'en - haut & d'en - bas de la forme; de maniere qu'il ne s'en manque presque rien qu'elle ne s'applique exactement sur le grillage. Qu'arrive - t - il de là? c'est que la matiere puisée dans la cuve se trouve partagée sur la forme en deux espaces différens, dont chacun donne une feuille qui n'est que la moitié de ce que seroit la feuille totale, sans la tringle qui divise la forme, ou plûtôt le chassis de haut en bas, & qui s'applique presque sur le grillage.
Je dis, qui s'applique presque sur be grillage: c'est qu'en effet la tringle, ou ne s'applique pas exactement sur le grillage; ou le grillage fléchissant un peu sous le poids de la matiere dont il est chargé, se sépare de la tringle, & laisse échapper entre la tringle & lui, un peu de matiere qui lie les deux feuilles, & n'en forme qu'une apparente: mais la jointure est si mince, c'est une pellicule de carton si déliée, qu'on la rompt facilement; elle se rompt même en partie, tout en renversant la forme sur le lange.
Mais ce qu'on pourroit regarder comme un inconvénient, devient par hasard une espece d'avantage: cette pellicule de carton qui ne joint pas assez les deux feuilles pour n'en faire qu'une, suffit pourtant pour qu'elles se séparent en même tems de la forme quand on les renverse sur le lange. Les langes sont les mêmes, soit qu'on fasse une seule feuille à la fois, soit qu'on en fasse deux.
Quand on ne veut pas que la feuille se trouve séparée en deux parties égales, mais qu'on souhaite que la feuille soit de toute la grandeur de la forme, il n'y a d'autre chose à faire qu'ôter du chassis la tringle qu'on y avoit arrêtée.
Quand le cartonnier a fait sa pressée, il met des
morceaux de bois sur les bords de la presse, & fait
monter son plateau par ce plan incliné, entre les
montans, comme on le voit en A B. C'est pour cet
effet qu'on a mis au plateau K L des anneaux. Lorsque la pressée est entre les montans, on la couvre
de planches de chêne; on place sur ces planches une
rangée de madriers; sur ces madriers des planches;
sur ces planches une autre rangée de madriers plus
forts que les précédens; & sur ces derniers madriers
s'applique l'ais supérieur de la presse qui en fait partie,
qui se meut à coulisse le long de ses montans, &
qui agit également sur toute la pressée par le moyen
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