ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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CARRIER
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CARRIER, s. m. (Art méch.) ce sont les ouvriers
qui travaillent à tirer les pierres des carrieres.
Ils se servent pour cet effet de coins de différentes
figures & grosseurs, & de marteaux qu'on appelle
mail, mailloche, pic, &c. & d'un grand levier que
l'on appelle barre; quelquefois aussi de poudre à canon,
pour détacher de grandes pieces de rocher, au
moyen d'une mine.
Les figures 1. 2. 3. 4. Pl. du Carrier, représentent
les coins; celui marqué 1 est tranchant par son extrémité
inférieure; les autres sont obtus & de différentes
grosseurs, pour servir au besoin: on les fait entrer
à grands coups de mail dans le vuide que le premier
a pratiqué entre deux lits ou bancs de pierre. Le
mail est représenté fig. 9. la piece A B est une grosse
barre de fer du poids d'environ 50 à 70 livres, percée
en son milieu pour recevoir un manche long d'environ
2 piés 1/2; la mailloche est un marteau de même
grosseur, mais dont le fer est beaucoup moins long;
elle est représentée fig. 7.
Après que le Carrier a introduit ses plus gros coins,
il arrive assez souvent que les pierres sont encore
unies ensemble: pour achever entierement de les séparer,
il prend la barre ou pince, fig. 15. par la
partie A qui sert de manche, & il met l'extrémité B
du bec CB, entre les deux lits de pierre qu'il faut
séparer; le crochet C, qui sert d'hypomoclion ou
point d'appui, tourne vers le lit inférieur; il pese ensuite
sur l'extrémité A, & sépare ainsi ce que les
coins n'avoient pas pû séparer.
La mine que les Carriers font pour éclater de gros
morceaux de pierre, consiste en un trou cylindrique,
fig. 14. d'environ un pouce & demi de diametre, &
assez profond pour atteindre le centre de la pierre:
on charge ensuite ce trou comme on charge un canon,
& on remplit le vuide que laisse la poudre d'un coulis
de plâtre, après cependant y avoir introduit l'aiguille
de fer, fig. 12. pour former la lumiere. L'espace occupé par la poudre est la chambre de la mine:
il faut apporter un grand soin pour en bien boucher
l'entrée. Voyez l'article Mine.
La tariere est représentée fig. 13. elle a deux poignées
perpendiculaires à la tige: la premiere est fixe,
& sert à tourner la tariere; la seconde est mobile
dans l'espace d'environ un pié, où la tige est arrondie;
elle sert à appuyer la tariere sur l'endroit qu'elle
doit percer: il y a pour cet effet, à l'endroit où elle
est traversée par la tige, plusieurs rondelles de fer
ou de cuivre qui appuient sur deux chevilles qui traversent
la tige.
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