RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"709">
Ainsi, pour commencer, tirez sur votre plan ou papier une droite, que vous prendrez pour le méridien du lieu sur lequel l'oeil est imaginé placé, & divisez - la comme ci - dessus en degrés, qui seront les degrés de latitude: prenez ensuite dans les tables la latitude des deux paralleles qui en terminent les deux extrémités; il faudra marquer dans le méridien ces degrés de latitude, & tirer par ces mêmes degrés des perpendiculaires, qui serviront à la carte de limite nord & sud. Cela fait, il faudra tirer des paralleles dans les différens degrés des méridiens, & placer les lieux jusqu'à ce que la carte soit complette.
Des cartes particulieres de moindre étendue. Les Géographes suivent une autre méthode dans la construction des cartes qui doivent représenter une plus petite portion de la terre. Premierement on tire une droite au bas du plan, qui puisse représenter la longitude, & qui serve de bornes à la partie méridionale du pays qu'on veut décrire. On prend dans cette ligne autant de parties égales que le pays comprend de degrés de longitude; au milieu de cette ligne, on lui éleve une perpendiculaire dans laquelle on prend autant de parties que le pays contient de degrés de latitude. On détermine de quelles grandeurs ces parties doivent être par la proportion d'un degré de grand cercle aux degrés des paralleles qui terminent le pays dont on fait la carte. Par l'extrémité de cette perpendiculaire, on tire une autre droite perpendiculaire ou parallele à celle d'en - bas, sur laquelle les degrés de longitude doivent se représenter comme dans la ligne d'en - bas; c'est - à - dire, presqu'égaux les uns aux autres, à moins que les latitudes des deux extrémités ne soient fort différentes l'une de l'autre; car si la parallele la plus basse est située à une distance considérable du cercle équinoctial, ou que la latitude de la limite boréale soit beaucoup plus grande que celle de l'australe, les parties ou degrés de la ligne supérieure ne seront plus égaux aux parties ou degrés de l'inférieure; mais ils seront moindres suivant la proportion du degré de la partie septentrionale, au degré de la partie méridionale. Après qu'on aura ainsi déterminé soit sur la ligne supérîeure, soit sur l'inférieure, les parties qu'on doit prendre pour les degrés de longitude; on tire>a par les points de division de ces paralleles des droites qui représenteront les méridiens; & par les différens degrés de la perpendiculaire élevée au milieu de la premiere ligne transversale, on tirera des lignes paralleles à cette premiere ligne transversale, lesquelles représenteront les paralleles de latitude. Enfin on placera les lieux suivant la méthode qui a été déjà enseignée, aux points dans lesquels les méridiens ou cercles de longitude concourront avec les paralleles ou cercles de latitude.
Pour les cartes de province ou de pays de peu d'étendue,
comme de paroisses, de terres, &c. on se sert
d'une autre méthode plus sûre & plus exacte qu'aucune
des précédentes. Les angles de position ou
ceux sur lesquels doivent tomber les lieux, y sont
déterminés par des instrumens propres à cet effet, &
rapportés ensuite sur le papier. Cela fait un art à
part qu'on appelle arpentage. Voy.
Les
L'usage des cartes se déduit facilement de leur construction. Les degrés des méridiens & des paralleles marquent les longitudes & les latitudes des lieux; & l'échelle des lieues qui y est jointe, la distance des uns aux autres. La situation des lieux les uns par rapport aux autres, comme aussi par rapport aux points cardinaux, paroît à la seule inspection de la carte, puisque le haut en est toûjours tourné vers le nord; le bas vers le sud, la droite vers l'est, & la gauche vers l'ouest; à moins que la boussole qu'on met assez souvent sur la carte, ne marque le contraire.
Carte Marine (Page 2:709)
Le P. Fournier rapporte l'invention des cartes marines à Henri fils de Jean roi de Portugal; elles different beaucoup des cartes géographiques terrestres, qui ne sont d'aucun usage dans la navigation: toutes les cartes marines ne sont pas non plus de la même espece; il y en a qu'on nomme cartes planes; d'autres réduites; d'autres, cartes de mercator; d'autres, cartes du globe, &c.
Les cartes planes, sont celles où les méridiens & les paralleles sont représentés par des droites paralleles les unes aux autres.
Ptolomée les rejette dans sa Géographie, à cause des erreurs auxquelles elles sont sujettes, quoiqu'elles puissent être utiles dans des voyages courts. Leurs défauts sont, 1°. que puisque tous les méridiens se rencontrent en effet dans les poles, il est absurde de les représenter, sur - tout dans de grandes cartes, par des droites paralleles; 2°. que les cartes planes représentent les degrés des différens paralleles égaux à ceux de l'équateur, & par conséquent les distances des lieux de l'est à l'ouest, plus grandes qu'elles ne sont; 3°. que dans une carte plane, le vaisseau paroît, tant qu'on garde le même rhumb de vent, faire voile dans un grand cercle du globe, ce qui est pourtant très - faux.
Malgré ces défauts des cartes planes, elles sont cependant assez exactes, lorsqu'elles ne représentent qu'une petite portion de la mer ou de la terre; & elles peuvent être en ce cas d'un usage fort simple & fort commode.
Construction d'une carte plane. 1°. Tirez une droite
comme A B (
Il s'ensuit de - là 1°. que la latitude & la longitude du lieu où est un vaisseau étant données, on pourra aisément représenter son lieu dans la carte; 2°. qu'étant donnés dans la carte, les lieux F & G, d'où le vaisseau part, & où il va; la ligne F G, tirée de l'un à l'autre, fait avec le méridien A B un angle A F G égal à l'inclinaison du rhumb; & puisque les portions F1, 12, 2G, entre des paralleles équidistans sont égales, & que l'inclinaison de la droite F G à tous les méridiens ou à toutes les droites paralleles à A B, est la même, la droite F G représente donc [p. 710]
Il s'ensuit de - là qu'on peut se servir utilement des cartes planes pour diriger un vaisseau dans un voyage qui ne soit pas de long cours, ou même dans un voyage assez long, pourvû qu'on ait soin qu'il ne se glisse point d'erreur dans la distance des lieux F & G, ce qu'on corrigera de la maniere suivante.
Construction d'une échelle pour corriger les erreurs des
distances dans les cartes planes. 1°. Transportez cinq
degrés de la carte à la droite A B,
Il s'ensuit de - là que si un vaisseau fait voile sur un rhumb à l'est ou à l'ouest, hors de l'équateur, les milles correspondans aux degrés de longitude, se trouveront comme dans l'article précédent; s'il fait voile sur un rhumb collatéral, alors on peut supposer toûjours la course de l'est à l'ouest dans un parallele moyen entre le parallele du lieu d'où le vaisseau vient, & de celui où il va.
Il est vrai que cette réduction par une parallele
moyenne arithmétique n'est pas exacte: cependant
on s'en sert souvent dans la pratique, parce que c'est
une méthode commode pour l'usage de la plûpart
des marins. En effet, elle ne produira point d'erreur
considérable, si toute la course est divisée en parties
dont chacune ne passe pas un degré; ce qui fait qu'il
est convenable de ne pas prendre le diametre du
demi - cercle ACB de plus d'un degré, & de le diviser
au plus en milles géographiques. Pour l'application
des cartes planes à la navigation, voyez
Carte réduite, ou carte de réduction: c'est celle dans laquelle les méridiens sont représentés par des droites convergentes vers les poles, & les paralleles par des droites paralleles les unes aux autres, mais inégales. Il paroît donc par leur construction qu'elles doivent corriger les erreurs des cartes planes.
Mais puisque les paralleles y devroient couper les méridiens à angles droits, il s'ensuit aussi que ces cartes sont défectueuses à cet égard, puisqu'elles représentent les paralleles comme inclinés aux méridiens; c'est ce qui a fait imaginer une autre espece de cartes réduites, dans lesquelles les méridiens sont paralleles, mais les degrés inégaux; on les appelle cartes de Mercator.
Carte de Mercator: c'est celle dans laquelle les méridiens & les paralleles sont représentés par des droites paralleles, mais où les degrés des méridiens sont inégaux, & croissent toûjours à mesure qu'ils s'approchent du pole dans la même raison que ceux des paralleles décroissent sur le globe; au moyen de quoi, ils conservent entre eux la même proportion que sur le globe.
Cette carte tire son nom de celui de l'auteur qui l'a proposée le premier, & qui a fait la premiere carte de cette construction, savoir de N. Mercator: mais il n'est ni le premier qui en ait eu l'idée (car Ptolomée y avoit pensé quinze cents ans auparavant) ni celui à qui on en doit la perfection; M. Whright étant le premier qui l'ait démontrée, & qui ait enseigné une maniere aisée de la construire, en étendant la ligne méridienne par l'addition continuelle des sécantes.
Construction de la carte de Mercator. 1°. Tirez une droite, & divisez - la en parties égales, qui représen<cb->
Décrivez donc dans l'équateur C D, & de l'intervalle
d'un degré, (
Ainsi pour la distance de 40
Le méridien étant divisé, il faudra y ajoûter la boussole ou le compas de mer: choisissant pour cela quelqu'endroit convenable dans le milieu, on tirera par cet endroit une parallele au méridien divisé, laquelle sera le rhumb de nord; & au moyen de celle - ci on aura les 31 autres points de compas: enfin on rapportera les villes, les ports, les côtes, les îles, &c. au moyen d'une table de latitude & de longitude, & la carte sera finie.
Dans la carte de Mercator, l'échelle change à proportion des latitudes: si par conséquent un vaisseau fait voile entre le 40 & le 50 de la parallele de latitude, les degrés des méridiens entre ces deux paralleles devront servir d'échelle pour mesurer le chemin du vaisseau; d'où il s'ensuit que quoique les degrés de longitude soient égaux en longueur sur la carte, ils doivent néanmoins contenir un nombre inégal de milles ou de lieues, & qu'ils décroîtront à mesure qu'ils approcheront plus près du pole, parce qu'ils sont en raison inverse d'une quantité qui croît continuellement.
Cette carte est très - bonne, quoique fausse en apparence: on trouve par expérience qu'elle est fort
exacte, & qu'il est en même tems fort aisé d'en faire
usage. En effet elle a toutes les qualités requises pour
l'usage de la navigation. La plûpart des marins, dit
Chambers, paroissent cependant éloignés de s'en
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.