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CARON (Page 2:693)
CARON, (Géog.) riviere d'Asie dans la Perse, qui se décharge dans le golfe de Balsora.
CARONCULE (Page 2:693)
CARONCULE, s. f. terme d'Anatomie, signifie à
la lettre une petite portion de chair, étant un diminutif
du latin caro, chair. Voyez
Mais ce terme s'applique d'une maniere plus spéciale à quelques parties du corps en particulier.
Les caroncules lacrymales sont deux petites éminences situées, l'une à droite l'autre à gauche, chacune au grand angle de l'oeil, & qui séparent les deux points lacrymaux.
Quelques auteurs n'appellent lacrymale que la caroncule qui est au grand angle ou angle interne, & appellent celle qui est au petit, innominée.
Galien avoit enseigné qu'il y avoit dans l'oeil deux glandes qui versent un suc, & cela dans les brutes; & cependant les modernes voulant les trouver dans l'homme, ont imaginé que la caroncule filtroit les larmes; & l'erreur n'a fait que passer, pour ainsi dire, de main en main jusqu'à Stenon & Morgagni; l'un qui proposa de nouveaux conduits hygrophtalmiques, & l'autre qui donna une anatomie plus exacte de la caroncule: c'est une glande sebacée, conglomerée, oblongue, transversalement située dans l'appendice de la fente de l'oeil, pleine de follicules qui donnent une cire qui sort par divers petits trous, sous la forme de vers, pleine aussi souvent de divers petits poils, comme on en voit presque par - tout dans les glandes sebacées. Haller, Comment. Boerh.
Il est facile de concevoir que cette glande empêche le lac, ainsi nommé par M. Petit, de se dessécher. Quand les bords des paupieres sont exactement joints, elle distend les points lacrymaux, afin qu'ils soient libres, éminens, & comme attentifs à leur devoir: elle retient dans les poils, les ordures de l'oeil; enfin elle sépare une partie de l'humeur sebacée de Meibom.
Caroncules myrtiformes, sont quatre petites éminences charnues, environ de la grosseur d'une baie de myrte, raison pour laquelle on les a appellées myrtiformes. Elles sont situées proche, ou pour mieux dire, à la place même de l'hymen, aux parties génitales des femmes.
Quelques - uns prétendent qu'elles sont plus grosses
dans les filles, & qu'elles s'appetissent de plus en
plus par le coït: mais d'autres, avec plus de vraissemblance,
veulent que ce soit le coït même qui leur ait
donné naissance, & qu'elles ne soient autre chose
que des portions de la membrane même de l'hymen
déchirée, qui se sont retirées. Voyez
Les caroncules papillaires ou mamillaires, sont de petites protubérances en - dedans du bassinet des reins, formées par l'extrémité des conduits qui portent la sérosité des glandes des parties extérieures au bassinet.
Elles ont été découvertes par Carpi, & ainsi appellées
parce qu'elles ressemblent à un petit teton ou
une mamelle. Elles ont la figure d'une tête de gland,
& sont moins rouges & plus dures que la chair. Elles
sont de la grosseur d'un pois, mais elles sont plus
grosses en - haut qu'en - bas: elles se terminent en quelque
sorte en pointe, à l'endroit où elles sont percées
pour laisser passer l'urine dans le bassinet. Voy.
CAROTIDE (Page 2:693)
CAROTIDE, s. f. terme d'Anatomie, sont deux
arteres du cou placées l'une à droite l'autre à gauche,
dont l'office est de porter le sang de l'aorte au
cerveau & aux parties externes de la tête. Voyez les
Elles naissent l'une auprès de l'autre de la cour<cb->
La carotide externe est antérieure, & l'interne est postérieure.
La carotide externe se porte entre l'angle de la mâchoire inférieure & la glande parotide; elle monte devant l'oreille sur l'arcade du zygoma, & se termine sur les tempes en se divisant ordinairement en trois rameaux, un antérieur, un moyen, & un postérieur.
Dans ce trajet elle donne plusieurs branches, qui
se distribuent aux parties antérieures & postérieures
du cou; telles sont l'artere laringée, l'artere sublinguale
ou artere ranine, l'artere maxillaire inférieure,
l'artere maxillaire externe, l'artere maxillaire interne,
l'artere masseterique, l'artere occipitale, l'artere
auditive externe, &c. Voyez chacune à leur article,
La carotide interne monte sans aucune ramification
jusqu'à l'orifice inférieur d'un produit de l'apophyse
pierreuse de l'os des tempes; elle s'y coude suivant
la conformation de ce canal; & lorsqu'elle est parvenue
à l'orifice interne, elle envoye deux rameaux
à l'oeil; dont l'un passe par la fente sphénoïdale, &
l'autre par le trou optique, par lequel elle communique
avec la carotide externe: elle se courbe ensuite
de derriere en devant à côté de la selle sphénoïdale:
elle vient enfin en se repliant sur elle - même gagner
le côté de l'entonnoir, à la partie antérieure duquel
les carotides internes communiquent quelquefois au
moyen d'un petit conduit qui va de l'un à l'autre;
elle se divise alors en plusieurs branches, qui se distribuent
au cerveau: la postérieure de ces branches
communique avec l'artere vertébrale. Voyez
Hippocrate, & les autres anciens Med>, plaçoient
le siége de l'assoupissement dans ces arteres;
ce qui leur a fait donner le nom de carotides, comme
qui diroit assoupissantes: car le mot de carotide vient de
CAROTTE (Page 2:693)
CAROTTE, s. f. (Hist. nat.) daucus, genre de
plante à fleur en rose & en ombelle, composée de
plusieurs pétales inégaux faits en forme de coeur, disposés
en rond, & soûtenus par le calice qui devient
un fruit arrondi, composé de deux semences garnies
& entourées de poils disposés en maniere de sourcil.
Tournefort, Inst. rei herb. Voyez
La carotte légumineuse est une plante qui pousse de grandes feuilles velues, d'une odeur & d'un goût assez agréable: sa tige qui s'éleve de trois piés, est chargée dans sa sommité de parasols qui portent de petites fleurs blanches à cinq feuilles, disposées en fleur - de - lis: sa racine charnue, jaune ou blanche, d'un goût douçâtre, est employée dans les cuisines.
Elle ne se multiplie que de graines qui se sement au mois d'Avril ou Mai sur planches: quand elles sont trop drues on les éclaircit; & pour les avancer, il faut à la mi - Août couper tous les montans à un demi - pié de terre. (K)
La carotte appellée daucus vulgaris, Tourn. Inst. 307. est d'usage en Medecine; sa semence infusée dans le vin blanc est diurétique, bonne pour prévenir le calcul, & en diminuer la violence des accès; elle chasse le gravier, provoque les regles & l'urine, [p. 694]
Van - Helmont assûre qu'un jurisconsulte fut exempt pendant plusieurs années des douleurs du calcul, en bûvant d'une infusion de la graine de daucus dans de la bierre. (N)
CAROU (Page 2:694)
CAROU, (Géog.) province d'Afrique dans la Nigritie, au royaume de Folgia, près des rivieres de Riojunk & Arveredo.
CAROUBIER (Page 2:694)
CAROUBIER, s. m. (Hist. nat.) arbre connu des
anciens & des modernes. Nos Botanistes l'appellent
caroba siliqua dulcis,
C'est un arbre de moyenne grandeur, branchu, & garni de feuilles arrondies, nerveuses, d'un pouce ou deux de diametre, épaisses, lisses, verd foncé, portées sur des queues assez courtes, & rangées sur une côte à droite & à gauche: ses fleurs sont de petites grappes rouges chargées d'étamines jaunâtres: ses fruits, que nous nommons aujourd'hui carouges, & autrefois caroubes, sont des siliques ou gousses applaties, longues depuis un demi - pié jusqu'à quatorze pouces, sur un pouce & demi de large; elles sont brunes en - dessous, courbées quelquefois, composées de deux cosses séparées par des membranes en plusieurs loges qui contiennent des semences plates, approchantes de celles de la casse.
Ces cosses sont remplies dans leur substance d'un suc épais, noirâtre, mielleux, douçâtre, qui ne s'éloigne pas beaucoup de celui de la moelle de casse. C'est apparemment la figure courbée de cette gousse qui lui a fait donner en Grec & en Latin les noms de keratia, keratonia, qui signifient de petites cornes.
Le caroubier étoit autrefois fort commun en Grece, en Egypte, dans la Palestine, & dans les montagnes de Judée.
Les Egyptiens, à ce que rapporte Prosper Alpin, chap. iij. tirent des siliques une espece de miel fort doux, qui tient lieu de sucre aux Arabes. Ils s'en servent pour confire les myrobolans, les tamarins, & plusieurs autres fruits; ils l'employent fréquemment au lieu de miel dans les clysteres, & le donnent aux malades à dessein de leur rendre le ventre libre; car il produit autant d'effet que la pulpe de la casse. Ils en usent encore extérieurement & intérieurement pour les inflammations des reins, contre la toux & l'asthme. Tous ceux qui prétendent que ce fruit resserre, sont dans l'erreur; il est certain qu'il relâche & qu'il purge, comme la pulpe de casse, quand il est mûr: c'est ce que Bauhin confirme par des expériences qu'il en a faites quand il étoit à Venise.
Ce fruit est fort commun en Italie, en Provence, en Barbarie: on le laisse mûrir & sécher au soleil; les pauvres s'en nourrissent, & on en engraisse le bétail. Autrefois on en tiroit une espece de vin ou de liqueur fermentée, d'un grand usage dans la Syrie & dans l'Egypte, & le marc se donnoit aux porcs.
L'enfant prodigue, dit S. Luc chap. xvj. 5. accablé
de misere, & pressé par la faim, auroit desiré se
rassasier des gousses (il faudroit traduire des carouges) dont les pourceaux se nourrissoient. C'est le
sentiment des plus habiles interpretes de l'Ecriture,
de Bochart, Grotius, Hammond, le Clerc, & autres.
En effet le mot Grec
CAROUGE ou CAROUBE (Page 2:694)
CAROUGE ou CAROUBE, s. f. Voyez
CARPA (Page 2:694)
CARPA, (Géog.) ville d'Asie dans l'Inde, au - delà du Gange, au royaume de Brama, sur la riviere de Caipumo.
CARPARY (Page 2:694)
CARPARY, (Géog.) île de l'Amérique méridionale dans la Guiane. On l'appelle aussi l'ile des lapins.
CARPATHIE (Page 2:694)
CARPATHIE, (Géog. anc. & mod.) ville de l'Archipel qui a donné son nom à la mer Capathienne: elle est située entre Rhodes & Candie. Il y subsiste encore des vestiges de villes anciennes, & d'autres antiquités. C'est aujourd'hui Scarpanto.
CARPE (Page 2:694)
CARPE,
Le carpe est composé de huit os de figure & grosseur différentes, placés en deux rangs, quatre à chaque. Le premier rang s'articule avec les deux os de l'avant - bras, & le second avec les os du métacarpe. Ces os sont fortement liés ensemble par des ligamens qui viennent du radius, & par le ligament annulaire, par lequel passent les tendons qui font mouvoir les doigts. Quoique ce ligament passe pour être unique, il fournit une gaine à chaque tendon qu'il reçoit.
Les Arabes l'appellent rasceta, & les Latins quelquefois carpismus.
Les os du carpe sont le scaphoïde, le semi - lunaire,
le telocïde, le pisiforme ou hors de rang, le trapese,
le trapesoïde, le grand, & le crochu. Voyez
Carpe (Page 2:694)
Ceux qui ne sont touchés que de la bonté des langues de carpe, n'ont pas besoin de lire cet article, & ce n'est pas pour eux qu'il est fait; c'est pour des gens moins curieux de la délicatesse du palais de ce poisson, que de son histoire anatomique. On en est redevable à plusieurs Physiciens, & particulierement à M. du Verney l'aîné, & à M. Petit le Medecin, qui l'ont donné dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, avec les lumieres & l'exactitude qui regnent dans leurs recherches.
Ménage que Balsac disoit être inspiré pour les étymologies, n'a pas eu besoin d'une révélation pour dériver notre terme François carpe, du nom Latin carpa, qui se trouve dans Cassiodore. Ceux qui dérivent carpe, de carpio, qui est un poisson qu'on trouve dans un lac d'Italie, doivent céder le pas à Ménage; car outre qu'ils se trompent dans le fait, parce que carpio désigne un poisson tout différent; la permutation des lettres est bien plus grande, en tirant carpe de carpio, que de carpa.
Les Grecs appellent ce poisson
On trouve la carpe dans les rivieres, dans les étangs, & dans les marais; il y en a de plusieurs grandeurs; elle multiplie beaucoup, & parvient à un âge fort avancé: mais je ne sais si nous en devons croire Willughby, qui dans son histoire des poissons, fait mention d'une carpe qui avoit vécu cent ans. On sait qu'il y à des carpes mâles & des carpes femelles; que la carpe laitée est le mâle, & l'oeuvée la femelle: il y en a même d'hermaphrodites, comme nous le dirons plus bas.
Les naturalistes modernes n'ont pas manqué d'orner
leurs ouvrages de la figure de ce poisson: celle
d'Aldrovandi, de Blasius, de Jonston, tant dans la
premiere édition d'Allemagne, que dans celle d'Amsterdam, imprimée sous le nom du Ruisch, ne sont pas
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