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Ces opérations ainsi faites, on porte ces dix - huit cens feuilles, ou partie, sur un banc de fonte posé sur des briques en forme de fourneau, sur lequel il y a un petit feu de charbon, pour donner un peu de chaleur à ces feuilles, pour être dressées sur un stoc avec un mar - teau de fer ci - dessus designé, c'est ce qu'on appelle parer les feuilles; on en pare ainsi trente ou quarante à - la - fois.
Ensuite on les embarille, mettant trois cens feuilles dans chaque baril avec un instrument de fer fait comme une langue de boeuf; l'on numérote ces barils, & l'on distingue la quantité de ces feuilles de fer - blanc par un X. qui signifie simple croix, deux X. double croix, & une autre plus bas: ce triage de feuilles est fait par le maître Etameur.
Après les six premiers barils blanchis qui peuvent avoir usé 19 livres d'étain chaque baril, rosette com - prise, l'Etameur retire du creuset environ 110 livres d'é - tain, & il en remet de nouveau assez pour remplir le creuset que l'on fait rougir avec la rosette pour être pu - rifié. On emploie à cette purification beaucoup moins de tems qu'à la premiere, parce que la majeure partie de la matiere qui reste dans le creuset, a été purifiée, comme il a été ci devant dit.
On ne peut spécifier la quantité de rosette qu'il saut chaque fois qu'on purifie l'étain, c'est le savoir & l'ex - périence de l'Etameur, ainsi que la quantité d'étain, qui déterminent à en mettre plus ou moins. Un habile Eta - meur connoît à la trempe d'une feuille s'il y en a trop ou trop peu. Par exemple, si la feuille est terne, & que le degré de chaleur convenable soit donné au creuset, c'est une marque qu'il n'y pas assez de rosette; si la feuille est jaune, & que ce même degré de chaleur y soit, c'est une marque qu'il y a trop de rosette. Cependant il ar - rive que sans qu'il y ait ni trop ni trop peu de rosette, la feuille peut être terne & jaune, alors la terne mar - que que l'étain n'est pas assez chaud; la jaune, c'est qu'il l'est trop: ce n'est que l'habitude & l'expérience de l'ouvrier qui peuvent éviter ces différences.
Il y a encore un savoir - faire dans un habile ouvrier, c'est de donner une dose suffisante de rosette, pour que la feuille sortant du creuset s'égoutte facilement, qu'il n'y reste point de demi - ronds, comme aussi par ce mê - me degré la feuille aura un brillant net: enfin il n'y a que la longue habitude dans l'art d'étamer qui puisse don - ner les qualités ci - dessus, & éviter les défectuosités.
Mettez dix livres de suif blanc dans un chaudron, & les faites chauffer jusqu'à qu'il soit noir, jettez - y en - suite environ une demi - livre de noir de Lyon, & avec une cuiller de bois vous remuez ces deux matieres, après vous y jettez quelques gouttes d'eau pour le faire gon - fler, vous continuez toujours à y mettre quelques gout - tes d'eau en remuant jusqu'à ce qu'il soit près de sortir de la chaudiere qui reste toujours sur le feu pendant cette manoeuvre; après laquelle vous prenez un seau dans le - quel vous mettez un verre d'eau fraîche que vous re - muez pour que le vase soit mouillé tout autour, & vous jettez dedans ce qui est dans la chaudiere; si la ma - tiere passoit par - dessus le seau, vous remuerez avec la cuiller pour l'empêcher de sortir, ensuite on la laisse re - froidir pour la retirer en pain.
Quand on mettroit cette quantité de dix livres dans le creuset, on en retire suffisamment du dessus pour mettre dans une chaudiere avec du suif blanc qui se per - pétue de façon que vous n'en manquez point: quelque - fois il arrive qu'il est trop épais, ce qui se voit sur la feuille en sortant du creuset, alors vous le renouvellez avec du suif blanc.
Il faut huit livres de suif blanc pour chaque fois que l'on blanchit 1800 feuilles petit modele, & douze li - vres pour le grand modele.
Il faut une mesure de son par baril de petit modele, & deux par baril de grand modele.
Cette dépense n'est pas considérable, parce qu'on en retire à - peu - près le même prix pour engraisser les be - stiaux.
Une corde de bois pour étamer six barils petit mo - dele, & pour le grand modele, deux.
La chaudiere où l'on chauffe l'eau pour le décapage, peut être chauffée sur cette quantité de bois.
Une corde de bois par semaine pour le stouf ou grand poële.
Une voie ou panier de charbon pour faire les lisieres des six barils.
Une demi - voie sous la table du dressage pour lesdits six barils.
Soixante & dix mesures de seigle décaperont par jour seize paquets de soixante - six paires de tôle chacun, & successivement cette même quantité pendant 14 jours.
Il se pourra faire qu'il y aura quelque diminution sur cette quantité, parce que si la tôle est bossuée ou trop terreuse, on sera obligé de retarder un jour.
On prend une demi - mesure de farine de seigle dans deux ou trois pintes de verjus que l'on paîtrit comme si l'on vouloit faire du pain, que l'on laisse lever à la chaleur de la voûte ou d'une platine pendant trois jours; [p. 8:4]
Nota. Il faut au moins trois jours d'aigreur pour dé - caper, & huit jours feroient mieux, c'est - à - dire avant que d'y mettre de la tôle.
[Travail de Fer - blanc HISTOIRE NATURELLE, MÉTALLURGIE. |[Travail de Fer - blanc |PLANCHE Iere. (Page 23:8:4)
Attelier où l'on forge la feuille de fer - blanc.
A Ouvrier qui chauffe le fer.
B Ouvriers qui en commencent l'applatissement.
C Ouvrier qui le coupe en semelles sous le gros mar - teau.
d, d, d Semelles.
S Forge où l'on voit une file de feuilles ou trousse.
E Attelier de l'étamage.
F, F Fourneaux propres à entretenir la chaleur dans les caves.
G, G, G Femmes qui blanchissent la semelle.
o Egouttoir.
p Chaudiere à suif.
q Fourneau d'étain fondu pour les rebords.
Fourneau de forges à l'usage des manufactures en fer - blanc.
Fig. 1. Fourneau de fusion avec tout son appareil.
2. & 3. Ouvriers occupés à manier les gueuses cou - lées du fourneau de fusion.
4. Ouvrier occupé à mettre en barres le fer coulé en gueuse & destiné à faire la feuille de fer - blanc.
5. Fourneau d'affinage du fer fondu.
6. Coupe du fourneau qu'on voit fig. 1.
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