ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"2:12"> mâchoire inférieure, lesquelles s'emboîtent dans ces cavités quand l'animal ferme la gueule. La tête fait au moins le tiers de la longueur de ce Cétacée; c'est de lui que l'on tire le plus de cette matiere précieuse connue en Médecine sous le nom de blanc de baleine, elle se trouve dans le cerveau & le cervelet, qui sont recou - verts par deux membranes nerveuses au - lieu de crâne. Cette espece de Cachalot a communément cinquante à soixante piés de longueur; les mâles ont une verge de cinq à six piés.

On voit à la fig. 3. le Narhval, dont le caractere prin - cipal consiste en deux longues dents au bout de la mâ - choire supérieure. Il est cependant fort rare de trouver de vieux Narhvals avec ces deux dents, ordinairement l'une des deux ne prend point d'accroissement, & l'al - véole de celle qui manque se trouve recouvert par la peau, de façon qu'il n'y reste au cune apparence de la dent, c'est ce qui a fait dire à quelques voyageurs, que cet animal n'avoit qu'une dent; mais comme la dent qui reste est sur le côté gauche ou sur le côté droit du museau, on doit conclure d'après ce fait, qu'il manque une dent sur le côté opposé, car la nature est, pour ainsi dire, symmétrique dans ses productions, & si le Narhval n'avoit naturellement qu'une dent, elle se trouveroit placée au milieu du museau. Il y a de ces dents qui ont jusqu'à neuf à dix piés de longueur; elles sont cannelées en spirale & d'une substance beaucoup plus belle que l'ivoire de l'Eléphant. La longueur ordi - naire de ce Cétacée est de vingt à trente piés, mais on en voit de beaucoup plus grands. Hist. Nat. de l'Islande de M. Anderson, tom. II.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |QUADRUPEDES OVIPARES. (Page 23:2:12)

QUADRUPEDES OVIPARES. HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |QUADRUPEDES OVIPARES. |PLANCHE XXV. (Page 23:2:12)

PLANCHE XXV.

On a donné le nom de quadrupedes ovipares aux Tor - tues, aux Lézards; mais les Tortues de mer ont au - lieu de pattes des nageoires, qui les éloignent d'autant plus des quadrupedes. On divise les Tortues en Tortues ter - restres & en Tortues de mer; les premieres ont le plus de rapport avec les quadrupedes, en ce qu'elles ont en effet quatre jambes, qui sont terminées par des doigts garnis à leur extrémité d'un ongle assez semblable à ceux des quadrupedes. Les Tortues de terre ne devien - nent jamais aussi grandes que les Tortues de mer, ce - pendant celle qui a servi de modele pour la fig. 1. avoit trois piés de longueur d'un bout de l'écaille à l'autre, & deux piés de largeur; elle a été apportée des Indes à Messieurs de l'académie des Sciences qui en ont fait la dissection. Voyez le mot Tortue.

Les Tortues de mer sont communément beaucoup plus grandes que les Tortues terrestres, il y en a qui ont jusqu'à dix à douze piés de longueur. Les lames d'écailles des Tortues terrestres, & même de la plûpart des Tortues de mer, sont trop minces pour pouvoir être employées à faire des boîtes ou autres ouvrages, on est obligé de les fondre pour s'en servir. La Tortue de mer appellée Carret, est celle qui fournit les lames d'écaille les plus épaisses, & par conséquent les plus re - cherchées; il y a de ces lames qui ont jusqu'à trois lignes d'épaisseur à leur partie antérieure, mais ordinairement elles n'ont qu'une ligne ou une ligne & demie.

La Tortue qui a servi de modele pour le dessein de la fig. 2. est une Tortue de mer; elle n'a, comme le Carret, que quinze lames principales sur le plastron su - périeur, mais elles ont une figure tout - à - fait différente. Il y a sur les petites lames latérales des enfoncemens qui s'étendent jusques dans l'os, & qui représentent assez exactement l'empreinte de la premiere articulation d'un doigt humain. On distingue dans chaque nageoire, non seulement les cinq doigts, mais encore on compte les phalanges dont ils sont composés. Je ne sais pas dans quelle mer on trouve cette espece de Tortue de mer; c'est probablement dans les Indes, car on connoît bien celles des mers de l'Amérique; elle est assez bien conser - vée au cabinet du Roi, elle n'a qu'un pié de longueur, la queue est si courte qu'elle paroît à peine.

Le Caméléon, fig. 3. est une espece de Lézard, il se trouve lans tous les pays très - chauds de l'ancien & da nouveau continent; celui qui a servi de modele pour cette figure avoit été envoyé d'Amérique, il n'avoit guere qu'un pié de longueur depuis le bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue. Voyez le mot Caméléon.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |GRENOUILLES & CRAPAUDS. (Page 23:2:12)

GRENOUILLES & CRAPAUDS. HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |GRENOUILLES & CRAPAUDS. |PLANCHE XXVI. (Page 23:2:12)

PLANCHE XXVI.

On a placé les Grenouilles & les Crapauds dans le même genre, parce que ces animaux ont beaucoup de ressemblance entre eux, cependant on a divisé ce genre en deux parties, parce qu'on en mange quelques espe - ces, & que les autres sont regardées comme venimeu - ses. On distingue les Grenouilles des Crapauds, en ce qu'elles ont les jambes plus longues, & sur - tout celles de derriere, les yeux plus gros & plus saillans, le corps plus alongé, & beaucoup moins gros à sa partie posté - rieure près des cuisses: les Grenouilles ont aussi beau - coup plus de vivacité & de légereté que les Crapauds, & s'élancent plus haut & plus loin en sautant, au - lieu que les Crapauds se traînent & rampent presque conti - nuellement, & ne sautent que très - rarement.

La Grenouille de la fig. 1. se trouve en Amérique, elle est infiniment plus grande & plus grosse qu'aucune Grenouille de ces pays - ci, elle a communément quinze à seize pouces de longueur depuis le bout des levres jusqu'à l'extrémité des jambes de derriere, on lui a donné le nom de Grenouille mugissante, parce que son croassement imite le mugissement du Taureau; elle est très - bonne à manger, & sa chair, principalement celle des cuisses, a le goût du Poulet, de façon que l'on s'y trompe aisément. La face supérieure de cette Grenouille est d'un brun verdâtre, avec de grandes taches irrégu - lieres d'un brun beaucoup plus foncé, & presque noirâ - tre. Les oreilles sont placées derriere les yeux, & re - couvertes par une membrane très - mince & transpa - rente. Les jambes de derriere ont chacune cinq doigts; tous réunis les uns aux autres par une membrane qui s'étend jusqu'aux ongles; les jambes de devant n'ont que quatre doigts & sans membrane: ces Grenouilles sont très - noires. Catesby dit qu'elles sont fort friandes de jeunes volailles, & qu'elles avalent des cannetons & des oisons tout entiers.

On voit à la fig. 2. un Crapaud d'Amérique appellé Pipa, dont on a donné la description dans le corps de cet ouvrage; la femelle, comme l'on sait, pond ses oeuss sur le dos du mâle, dans de petites cavités dans lesquelles les petits éclosent. On voit sur le dos du Pipa qui est représenté, non - seulement des petits nouvelle - ment éclos, mais encore des oeufs entiers enfoncés dans des cavités, & recouverts par une membrane formée par l'épaississement de la matiere visqueuse qui entoure le frai de ces animaux.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |REPTILES & SERPENS. (Page 23:2:12)

REPTILES & SERPENS. HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |REPTILES & SERPENS. |PLANCHE XXVI. (Page 23:2:12)

PLANCHE XXVI.

On comprend sous le nom de reptiles non - seulement les Serpens, mais encore les Lézards & les Tortues. Tous ces animaux se ressemblent par la maniere dont ils se reproduisent; ils respirent tous par des poumons, comme les quadrupedes, mais ils en different en ce qu'- ils sont tous ovipares: car quoiqu'il y ait des Serpens & des Lézards dont les petits sont vivans au sortir du corps de la mere, on ne peut pas regarder ces animaux comme vivipares, parce qu'ils ont des oeufs absolument semblables à ceux des autres Serpens & Lézards. La seule différence qu'il y ait entre les Lézards & les Ser - pens vivipares d'avec ceux qui ne le sont pas, c'est que dans les premiers l'incubation des oeufs se fait dans le corps de la mere, au lieu que les autres pondent leurs oeufs avant l'incubation.

Les Reptiles en général ont le corps nud ou couvert d'écailles, les uns ont quatre piés, & les autres n'en ont pas; les oeufs des uns & des autres, au lieu d'être recou - verts d'une substance dure comme la coquille des oeufs [p. 2:13] d'oiseaux, sont renfermés dans une enveloppe molle & membraneuse.

Le Crocodile, fig. 1. est le plus grand des Lézards, puisqu'on en voit à Madagascar qui ont jusqu'à 60 piés de longueur. Celui qui a servi de modele pour cette description, n'avoit que 12 piés de longueur, il avoit été apporté d'Amérique, il ressembloit parfaitement aux Crocodiles du Nil. Ces animaux sont féconds long - tems avant que d'avoir pris tout leur accroissement, car on voit des oeufs très - différens entre eux pour la gros - seur. L'oeuf de la fig. 2. duquel on voit sortir le petit Crocodile, est de la moyenne grosseur.

Le Tockaie, fig. 3. est un Lézard de Siam, deux fois plus gros que notre Lézard verd: il a la face supérieure du corps couverte d'une peau chagrinée & d'une couleur mêlée de rouge & de bleu disposée par ondes. La peau de la face inférieure est écailleuse & d'une couleur grise per - lée avec quelques taches roussâtres. Voyez les Mém. pour servir à l'hist. des animaux, par M. Perrault, tome III. 2. partie. J'ai fait copier cette figure d'après celle de M. Perrault.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |REPTILES & SERPENS. |PLANCHE XXVIII. (Page 23:2:13)

PLANCHE XXVIII.

Le Scinc, fig. 1. est un Lézard très - connu par le fré - quent usage que l'on en faisoit autrefois en médecine. Il est représenté de grandeur naturelle sur cette Planche, il a tout le corps couvert de petites écailles brillantes, le sommet de la tête est verd, & la plus grande partie du corps est d'un jaune verdâtre avec des taches brunes. On le trouve en Egypte.

Le Seps, fig. 2. est un animal qui fait le passage des Lézards aux Serpens. On sçait que les Lézards ont pour caracteres essentiels quatre jambes, au lieu que les Ser - pens n'en ont pas; le Seps tient le milieu entre ces deux classes d'animaux. La plupart des Auteurs qui en ont écrit, l'ont regardé comme un Serpent, & d'autres comme un Lézard; ceux - ci étoient mieux fondés que les premiers, puisque le Seps a quatre jambes terminées chacune par trois doigts, mais ces jambes sont si petites, & placées si loin les unes des autres, qu'il faut regarder avec at - tention pour les distinguer. Le Seps est du genre des Lé - zards, dont l'incubation des oeufs se fait dans le corps, ses petits sont vivans au sortir du corps de la mere. Il est commun en Languedoc, & encore plus en Italie. Il est recouvert en entier de petites écailles, il a sur le dos des bandes alternatives brunes & bleuâtres, qui s'é - tendent depuis la tête jusqu'à la queue, & le ventre est d'un blanc bleuâtre. Le Seps ne devient guere plus grand que la figure qu'on en a donnée sur cette Planche; mais il devient beaucoup plus gros quand il a le ventre plein d'oeufs.

La fig. 3. représente la Vipere femelle de ce pays - ci dans le tems où elle fait ses petits; celui qui est au pas - sage de la vulve est débarrassé de ses enveloppes; celui de la fig. 4. tient encore à ses membranes, & est dans la même position qu'il avoit lorsqu'il étoit dans l'oeuf.

La fig. 5. représente une tête de Vipere ouverte pour faire voir les deux dents canines de ce Serpent. Enfin on voit à la fig. 6. un oeuf de Serpent grossi, dans lequel on distingue le petit serpent dans une situation diffé - rente de celle du Serpent de la fig. 4. J'ai fait copier toutes les figures concernant la Vipere d'après celles que l'on trouve dans le tome III. part. 2. des Mémoires pour servir à l'histoire des animaux par M. Perrault.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |REPTILES & SERPENS. |PLANCHE XXIX. (Page 23:2:13)

PLANCHE XXIX.

Le Serpent à sonnettes, fig. 1. est du genre des viperes, la plus grosse espece que l'on connoisse, il se trouve très - fréquemment en Amérique; il a ordinairement six à sept piés de longueur, & quelquefois huit ou neuf: sa morsure est aussi plus dangereuse que celle des autres Viperes, sur - tout quand il a pris son accroissement, parce que les plaies qu'il fait en mordant sont très - profondes. Le Serpent à sonnettes qui a servi de sujet pour cette figure, avoit six piés de longueur; ses dents canines, ou plutôt ses crochets, excédoient la gencive de plus de trois lignes; il avoit la tête large & applatie sur la face supérieure, & il étoit sur toute sa longueur d'un brun jaunâtre avec des taches noires irrégulieres & transversales. On a donné à cette Vipere le nom de Serpent à sonnettes, parce qu'elle a la queue terminée par des anneaux d'une substance transparente, & à - peu - près semblable à une lame de corne mince & séche; ces anneaux tiennent les uns aux autres par une membrane capable d'une grande dilatation & d'une grande contraction, de façon que quand cette mem - brane se contracte, les anneaux frottent les uns contre les autres & font un bruit très - ressemblant à celui que rendent des pois renfermés dans une vessie, & assez fort pour pouvoir être entendu à une certaine distance: le nombre de ces anneaux augmente à mesure que le serpent vieillit. On voit à la fig. 2. une queue entiere de cette Vipere, où elle est représentée de grandeur naturelle.

On voit à la fig. 3. un Serpent du genre des Couleu - vres; il est entier, d'un très - beau bleu foncé sur le dos, & clair sous le ventre, il a ordinairement cinq piés de longueur quand il a pris tout son accroissement, il se nourrit de petits animaux comme la plûpart des Ser - pens de sa taille; on le trouve à la Caroline & à la Vir - ginie, les Anglois lui ont donné le nom de Wampuur - saoke; c'est un des plus beaux Serpens que l'on puisse voir par rapport à sa couleur. Hist. Nat. de la Caroline par Catesby, tom. II. pag. 58. & Pl. 58.

La fig. 4. représente un autre Serpent qui est aussi du genre des Couleuvres, si on peut en juger par la tête qui est étroite & petite. On a donné à cette Couleuvre le nom de Serpent à lunettes, parce qu'elle a environ à trois pouces au - delà de la tête la figure d'une paire de lunettes dont on se sert pour lire; tout le reste du corps est d'une couleur uniforme d'un gris blanchâtre. Il y a de ces Serpens qui ont jusqu'à cinq piés de lon - gueur.

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