ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
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"2:10"> se nomme le Vari, & se trouve à Madagascar, il est en partie noir & en partie blanc, ce qui lui a fait donner par quelqu'un le nom de Maki - pie, il a environ treize pouces de longueur depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue. Au reste toutes les différentes es - peces de Makis varient pour la grandeur & pour la couleur.

Le Maki de la fig. 2. est le Mongous, il a toute la face supérieure du corps d'une couleur brune mêlée d'un peu de roussâtre, à l'exception du chanfrein du nez & du museau qui sont noirs. Les côtés de la tête ont une couleur blanchâtre, toute la face inférieure est d'une couleur blanchâtre mélée d'une teinte roussâtre. Le Mongous differe des autres esoeces de Maki, en ce qu'il a sur tout le corps. & même sur la tête, le poil comme ftisé: on le trouve au Mozambique

Le Lory a tant de rapport avec les Singes, que M. Brisson l'a rangé parmi ces animaux dans sa division methodique; cependant comme il differe par un des car cteres génériques du Singe, qui est d'avoir quatre dents incisives à chaque mâchoire, tandis que le Lory en a quatre à la mâchoire supérieure, & six à l'infé - rieure, comme tous les Makis, les doigts conformés comme les Singes & les Makis, de sorte qu'il seroit plus à propos de placer le Lory parmi les Makis, s'il avoit une queue; mais comme il n'en a point, il faut en faire un genre particulier entre les Makis & les Singes.

Le Lory, fig. 3. a le corps fort alongé & fort mince, le museau pointu, & les jambes de devant plus me - nues que celles de derriere, il est presque entierement d'une couleur roussâtre, la face inférieure du corps est moins foncée que la face supérieure, & melée d'une teinte blanchâtre; on trouve cet animal à Ceylan.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |SINGES & Animaux analogues. |PLANCHE XIX. (Page 23:2:10)

PLANCHE XIX.

On avoit confondu jusqu'à présent sous le nom de Singe, des animaux très - différens les uns des autres, parce qu ils avoient quelques légers rapports entre eux. M. de Buffon vient de donner l'histoire de ces préten - dus Singes; il démontre avec une clarté qui lui est na - turelle, combien on étoit éloigné de la vérité en ras - semblant sous le nom de Singe des animaux si diffé - rens. Il a divisé tous ces prétendus Singes en cinq gen - res principaux, & cette division est non - seulement d'ac - cord avec les formes & moeurs de ces animaux, mais encore avec le chmat où on les trouve. Ce célebre Na - turaliste ne comprend sous le nom de Singe que trois especes d'animaux, qui ont pour caracteres genériques de marcher debout, d'être sans queue, & d'avoir la face applatie, & les dents, les doigts & le ongles faits comme ceux de l'homme. Dans le second genre sont toutes les especes de Babouins qui different déjà beau coup des Singes par les caracteres génériques, puisqu'ils ont une queue courte, la face alongée, de grodes & longues dents canines, & de callosités sur les fesses. Les Guenons qui composent le troisieme genre, sont en - core plus éloignees des Singes que les Babouins, elles sont plus petites, elles ont la queue au moins aussi lon gue que le corps, & leur face tient en partie de celle des Singes & en partie de celle des Babouins; tous les animaux de ces trois genres sont de l'ancien continent: il y en a encore quelques autres especes du même con tinent qui participent de deux de ces genres, comme le Magot, qui ressemble au Singe en ce qu'il marche de - bout & qu'il n'a point de queue, mais il en differe par sa face qui est alongée, & par ses dents canines qui sont grosses & longues comme dans le Babouin, de sorte qu'on ne peut placer cet animal ni dans le genre des Singes, ni dans celui des Babouins: on pourroit en faire un genre particulier. Au reste, voyez tout ce qu'a dit M. de Buffon à ce sujet dans le tome XIV. in - 4°. de l'Histoire Naturelle.

Les animaux du nouveau continent auxquels on don - noit le nom de Singes, composent le quatrieme & le cinquieme genres, ils different encore plus de ceux que nous appellons ici Singes, que les Babouins & les Gue - nons; ils ressemblent aux Guenons par la longueur de la queue & par la forme des doigts, mais ils en diffe - rent à beaucoup d'autres égards, ils n'ont ni callosités sur les fesses comme les Guenons, ni abajoues, c'est - à - dire, des poches au dessus des joues dans la bouche, dans lesquelles les Guenons serrent une partie de leurs alimens; on a donné le nom de Sapajous aux mimaux du nouveau continent qui composent le quatrieme genre de cette division, & celui des Sagouins à ceux du cinquieme. Les Sapajous ont un caractere qui les fait aisement distinguer des Sagouins, il consiste dans la queue dont ils se servent comme d'un doigt, non - seulement pour se suspendre, mais encore pour saisir ce qu'ils ne peuvent atteindre avec la main. Les Sa - gouins au contraire ne se servent de leur queue ni pour s'accrocher, ni pour rien saisir, mais ils ont la queue entierement garnie de poils, au - lieu que les Sapajous ont la face inférieure du bout de la queue lisse & sans poil. Les femelles des Singes, des Magots, des Baboains, & des Guenons qu'il a été à portée d'observer, étoient sujettes à un écoulement périodique, au - lieu que les femelles des Sapajous & des Sagouins n'ont point cet écoulement périodique.

On ne connoît que trois especes de Singes qui sont le Piteque, le Jocko, & le Gibbon. Le Jocko, fig. 1. est celui qui ressemble le plus à l'homme, non seulement par ses traits, sa taille, mais encore par ses moears; il y a de très - grands Jockos, & d'autres qui sont beau - coup plus petits; mais comme ils ne different que par la grandeur, on les regarde tous de la même espece, & on en a fait deux races; les plus grands ont jus - qu'à six à sept piés de hauteur, selon quelques voya - geurs, & d'autres n'ont qu'environ deux piés & demi. On en a vu un à Paris en 1740 qui avoit trois piés & demi de hauteur, il n'avoit pas encore pris tout son accroissement, il marchoit debout comme l'homme, la peau de la face, ainsi que celle des mains & des piés étoit nue, & il n'y avoit que peu de poils sur le ventre & la poitrine, le reste du corps étoit couvert de poils bruns, ceax de la tête desceadoient de chaque côté & par derriere en forme de cheveux, & étoient un peu plus longs que les poils des autres parties du corps, il n'y avoit point de callosités sur les fesses; ce Singe avoit été pris sur les côtes d'Angola: on en conserve la peau rembourrée au cabinet du Roi.

Le Gibbon, fig. 2. est moins grand & plas difforme que le Jocko; la longueur de ses bras est si dispropor - tionnée à celle de son corps, que lorsqu'il marche de - bout les doigts de ses bras touchent contre terre. Celui qu'on a vu vivant à Parts, avoit été apporté des Indes orientales par M. Duplex: si hauteur depui le talon jusqu'au sommet de la tête, n'étoit que de trois piés, mais il n'avoit pas encore pris tout son accroislement; il marchoit ordinairement debout; il avoit de légeres callosités sar les fesses; la tête, le corps, les jambes & les bras étoient couverts de poils noirs & assez longs, & ceux de la face, des mains & des piés étoient gris & courts.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |SINGES & Animaux analogues. |PLANCHE XX. (Page 23:2:10)

PLANCHE XX.

On ne connoît que trois especes de Babouins qui sont le Papion, le Mandril, & l'Ouanderou. Nous avons donné la figure du Papion & celle de l'Ouanderou: le Papion, fig. 1. est très - anciennement connu, parce qu'il se trouve en Lybie, en Arabie, &c On en distingue deux races qui ne different l'une de l'autre que par la taille, & celui ci étoit de la grande taille, ils ont ordi - nairement plus de quatre piés de longueur quand ils sont debout. Les uns & les autres ont sur les fesses de gran - des callosités très - rouges, & la tête fort grosse à propor - tion du reste du corps. Ils se ressemblent aussi par la cou - leur du poil qui est sur tout le corps, en partie brun, & en partie d'un jaune roussâtre.

L'Ouanderou, fig. 2. est un peu plus petit que le grand Papion, il est méchant & féroce comme toutes les es - peces de Babouins, il a tout le corps couvert de poils noirs ou noirâtres, avec une longue barbe sur le men - ton & sur les joues, composée de poils blanchâtres, beaucoup plus longs & plus durs que ceux du reste du corps. Il y a des Ouanderous entierement blancs, d'au - tres sont noirs & ont la barbe blanchâtre; enfin il y en a qui sont blancs & qui ont la barbe noire; on appelle [p. 2:11] ceux - ci Lowando. On trouve toutes ces différentes races d'Ouanderou à Ceylan, ils ont tous les fesses cal - leuses.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |SINGES & Animaux analogues. |PLANCHE XXI. (Page 23:2:11)

PLANCHE XXI.

On distingue neuf especes de Guenons qui tou - tes ont la queue aussi longue ou plus longue que le corps. Le Macaque, fig. 1. est une des especes les plus communes; c'est aussi celle qui ressemble le plus par la figure aux Babouins, elle a environ un pié & demi de longueur depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue; sa couleur est mêlée de jaune & de verdâtre sur toute la face supérieure du corps, & de jaune & de grisâtre sur la face inférieure; le poil de la tête forme sur le sommet de la tête une espece de petite crête. Il y a plusieurs races de Macaques, ils ont tous des aba - joues & des callosités sur les fesses. On les trouve dans l'Afrique méridionale, & principalement dans le Royau - me de Congo.

Le Douc, fig. 2. a beaucoup de rapport avec les Gue - nons; cependant on ne peut le placer dans ce genre d'a - nimaux, parce qu'il n'a ni abajoues dans la gueule, ni callosité sur les fesses: il n'est pas un Singe, parce qu'il a une queue, & on ne peut pas le mettre au nombre des Babouins, puisqu'il a une longue queue, de sorte qu'il faudroit faire un genre particulier pour cet animal; il tient le milieu entre les Babouins & les Guenons. Sa couleur est très - singuliere, en ce qu'elle est très - variée sur les différentes parties de son corps, il a le sommet de la tête noir, le corps est d'un gris plus ou moins mê - lé de jaunâtre ou de verdâtre, les tempes, les joues & le menton sont couverts de poils blanchâtres plus longs & plus durs que sur le reste du corps, il a au bas du front un bandeau de couleur de maron, & sur le cou un col - lier de la même couleur, les épaules & les bras sont de même couleur que le corps, l'avant - bras & la queue ont une couleur blanchâtre, le dessus de la cuisse est noir, & les jambes sont couleur de maron, les mains & les piés ont une couleur noîrâtre. On trouve le Douc dans l'ancien continent & la Cochinchine; il a environ trois piés & demi ou quatre piés de hauteur quand il est de - bout.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |SINGES & Animaux analogues. |PLANCHE XXII. (Page 23:2:11)

PLANCHE XXII.

Nous avons dit que tous les Sapajous étoient de l'an - cien continent, ainsi que les Sagouins, dont ils different principalement en ce qu'ils ont la queue prenante, c'est - à - dire qu'ils se servent de leur queue comme d'une main pour saisir ou pour s'accrocher. On connoît huit Sapa - jous que M. de Buffon réduit à cinq especes, parce qu'il y en a trois que cet Auteur ne regarde que comme des variétés. Les fig. 1. & 2. représentent deux Sapajous; ce - lui de la fig. 1. se nomme le Coaïta, il est moins grand qu'un Renard, il a le corps & tous les membres fort gréles, il a environ un pié quatre pouces de longueur, depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue; il est entierement noir, il a un caractere qui le fait aisé - ment distinguer des autres Sapajous, il n'a que quatre doigts aux piés de devant, & c'est le pouce qui lui man - que. Sa queue est longue & dégarnie de poils en dessous, il s'en sert avec une adresse singuliere, non - seulement pour se suspendre, mais encore pour saisir ce qu'il ne peut atteindre avec la main, & même quelquefois pour porter à sa bouche ses alimens.

On a donné le nom de Sajoa au Sapajou de la fig. 2. Il est moins grand que le Coaïta, & il varie pour les couleurs. Il y en a de gris, de bruns, de jaunâtres, & même de presque entierement noirs. On les appelle vulgairement Capucins ou Pleureurs. Ils ont la face & les oreilles de couleur de chair, les mains noires, & la queue prenante, mais ils ne s'en servent pas avec au - tant d'adresse que le Coaïta. Ils ont ordinairement un pié de longueur, depuis le bout du museau jusqu'à l'o - rigine de la queue. Celui - ci avoit le sommet de la tête & le bas du front noirs ou noirâtres, toutes les autres parties du corps avoient une couleur jaunâtre plus ou moins pâle, & plus ou moins mêlée de brun ou de noi - râtre, par exemple le ventre étoit entierement jaunâtre, le dos, la face antérieure des quatre jambes, & la face supérieure de la queue étoient jaunâtres & mêlés de brun & noirâtre.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |SINGES & Animaux analogues. |PLANCHE XXIII. (Page 23:2:11)

PLANCHE XXIII.

Les Sapajous ont plus de rapport avec les Guenons qu'avec les Babouins & les Singes; & les Sagouins en ont plus avec les Sapajous qu'avec tous les autres, ils n'ont même qu'un caractere bien apparent qui les fasse aisément distinguer des Sapajous: c'est qu'au lieu d'a - voir, comme ceux - ci, la queue prenante, elle est droite & garnie de poils dans toute sa longueur, & ils ne s'en servent ni pour se suspendre, ni pour saisir aucune cho - se. Les femelles des Sagouins & des Sapajous ne sont pas sujettes à un écoulement périodique comme celles des Singes, des Babouins & des Guenons. M. de Buffon d - stingue six especes de Sagouins que l'on trouve toutes dans le nouveau continent, & qui sont toutes petites, à l'exception du Saki. Les deux figures de cette Planche représentent deux Sagouins, celui de la fig. 1. se nomme le Tamarin; il a sept à huit pouces de longueur, depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue; il est entierement noir, à l'exception des quatre piés qui ont une belle couleur orangée, la queue est longue & cou - verte en entier de poils courts.

L'Ouistiti, fig. 2. est la plus petite espece de Sagouins que l'on connoisse; il n'a que cinq pouces de longueur depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue, qui est plus longue à proportion que celle du Sagouin, & couverte de longs poils, elle a alternativement des anneaux noirs & des anneaux gris ou jaunâtres. La tête & le corps sont d'un gris noirâtre plus ou moins foncé & mêlé de jaunâtre dans ces trois endroits, comme sous la gorge, le cou, la poitrine, & le ventre. Les poils des côtés du corps sont les uns noirâtres, les au - tres gris mêlés de jaunâtre, & ces couleurs sont dispo - sées de façon qu'elles forment des bandes ondoyantes & alternatives. Il a de chaque côté de la tête devant les oreilles deux touffes de longs poils blancs qui ren - dent la phisionomie de ce Sagouin fort singuliere.

HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |CETACE'ES. (Page 23:2:11)

CETACE'ES. HISTOIRE NATURELLE, REGNES ANIMAL, |CETACE'ES. |PLANCHE XXIV. (Page 23:2:11)

PLANCHE XXIV.

Les Cétacées sont les animaux qui ont le plus de rap - port avec les quadrupedes; ils respirent par des pou - mons, ils ont deux ventricules au coeur, ils sont vivi - pares, & ils alaitent leurs petits. Ils ressemblent aux poissons, en ce qu'ils ont des nageoires & qu'ils ne peuvent sortir de l'eau sans courir risque de perdre la vie. Tous les Cétacées ont sur la tête un ou deux ca - naux par lesquels ils rejettent l'eau.

On divise les Cétacées en quatre classes; on a mis dans la premiere ceux qui n'ont point de dents, comme la Baleine; ceux de la seconde classe n'ont de dents qu'à la mâchoire inférieure, comme le Cachalot; ceux de la troisieme n'ont des dents qu'à la mâchoire supé - rieure, comme le Narhval; enfin ceux de la quatrieme classe ont des dents aux deux mâchoires, comme le Dauphin.

Tous les Cétacées ont la queue plate horisontale - ment; ce seul caractere les distingueroit des poissons. Les plus grands Cétacées sont les Baleines, elles ont jusqu'à cent piés ou cent vingt de longueur; elles ont toutes au - lieu de dents la mâchoire supérieure garnie de lames de substance de corne. On distingue sept espe - ces de Baleines, qui ne different entre elles qu'en ce que les unes n'ont que deux nageoires, une de chaque côté, & d'autres en ont une troisieme sur le dos. La Baleine représentée, fig. 1. est de l'espece la plus com - mune, c'est celle dont on tire les plus grandes lames de baleines, & les meilleures.

La fig. 2. représente un Cachalot dont on distingue aussi sept especes; la plûpart n'ont que deux nageoires, une de chaque côté, il y en a d'autres qui en ont une troisieme sur le dos; la mâchoire inférieure est garnie de dents de la nature de l'ivoire, & la mâcho re supé - rieure a des cavités qui correspondent aux dents de la

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