ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"559"> la distance entre le centre de cette roue, & celui du pignon où elle engrene, ne change pas sensiblement.

La seconde regle, c'est que les roues & les pignons soient encore, autant qu'il est possible, dans le milieu de leurs tiges, ou à une égale distance de leurs pivots: par ce moyen on est plus à portée de mettre en usage la regle que nous venons de donner, & on évite un grand défaut; c'est que lorsqu'un pignon est à l'extrémité de sa tige, il se fait un très - grand frottement sur le pivot qui est situé du même côté, ce qui en occasionne l'usure, de même que celle de son trou, & diminue beaucoup de la liberté du pignon. Il est même bon de remarquer, que lorsqu'un pignon est à une des extrémités de sa tige, & que la roue qui est adaptée sur la même tige, est à l'autre, la premiere regle ne peut avoir lieu; car quoique le pignon soit poussé par la roue qui le mene dans la direction nécessaire pour que l'engrenage de la roue qui est sur la même tige, se conserve toûjours le même avec le pignon dans lequel elle engrene, cette roue ne fait qu'éprouver une espece de bercement, à cause que la distance où elle se trouve du pignon, fait que quelque mouvement de transport que celui - ci ait, la roue n'en éprouve qu'u très petit.

La troisieme regle, mais qu'on ne peut guere mettre parfaitement en usage que dans les pendules & les horloges, est celle dont nous parlerons à l'article Horloge de clocher: elle consiste à situer les roues les unes par rapport aux autres, de façon que les pignons dans lesquels elles engrennent, soient placés dans les points de leur circonférence, tels qu'il en résulte le moins de frottement possible, sur les pivots de ces roues. Tout ceci étant plus détaillé à l'article Horloge de clocher, nous y renvoyons.

Enfin la force motrice dans les montres étant presque toûjours trop petite: on doit s'efforcer d'avoir de grands barrillets, pour avoir par - là de plus grands ressorts. De plus, comme il y a toûjours beaucoup de frottement sur les pivots, on doit avoir pour principe de rendre toutes les roues, autant qu il est possible, fort grandes, afin par - là de le diminuer. Une chose qui n'est pas moins importante, c'est de disposer le calibre de façon que le balancier puisse avoir une certaine grandeur. On en trouve la raison à l'article Balancier.

Pour terminer, il faut que le calibre d'une montre, d'une pendule, &c. soit tel qu'il en résulte tous les avantages qui peuvent naître de la disposition respective des roues; telle que la montre en général eprouve le moins de frottement, & qu'elle subsiste le plus constamment qu'il est possible dans le même état. Voyez Roue, Pignon, Engrenage, Tige, Tigeron, Balancier , &c. (T)

Calibre (Page 2:559)

Calibre, se dit, en Marine, d'un modele qu'on fait pour la construction d'un vaisseau, & sur lequel on prend sa longueur, sa largeur, & toutes ses proportions: c'est la même chose que gabarit. Voyez Gabarit. (Z)

Calibre (Page 2:559)

Calibre, en terme d'Orfevre en tabatiere, c'est un morceau de fer plat, large par un bout, & percé d'un seul trou. Il sert à dresser les charnons, après les y avoir fait entrer à force. Il faut que le calibre soit bien trempé, afin que la lime ne morde que sur le charnon. Voyez l'article Tabatiere.

CALIBRER (Page 2:559)

CALIBRER, (Horlogerie.) c'est prendre avec un calibre la grandeur ou l'épaisseur de quelque chose. Voyez Calibre. (T)

CALICE (Page 2:559)

CALICE, s. m. (Théol.) coupe ou vaisseau qui sert à la messe pour la consécration du vin. Ce mot vient du Grec KU/LIC ou KA/LUC, qui signifie un vase ou un verre.

Le vénérable Bede a su que le calice dont se ser<cb-> vit Jesus - Christ à la derniere cene, étoit un vase à deux anses, & contenoit une chopine; & que ceux dont on s'est servi dans les commencemens, étoient de la même forme. Dans les premiers siecles, les calices étoient de bois. Le pape Zéphyrin, ou selon d'autres, Urbain 1er. ordonna qu'on les fit d'or ou d'argent. Léon IV. défendit qu'on en fit d'étain ou de verre; & le concile de Calchut ou de Celcyth en Angleterre, fit aussi la même défense. Les calices des anciennes églises pesoient au moins trois marcs; & l'on en voit dans les thresors & sacristies de plusieurs églises anciennes, d'un poids bien plus considérable. Il y en a même dont il est comme impossible qu'on se soit jamais servi, attendu leur volume, & qui paroissent n'être que des libéralités des princes. Horn. Lindan, & Beatus Rhenanus, attestent qu'ils ont vû en Allemagne quelques anciens calices, auxquels on avoit ajusté avec beaucoup d'art un tuyau qui servoit aux laïques pour recevoir l'Eucharistie sous l'espece du vin. (G)

Calice (Page 2:559)

Calice, (Bot.) se dit de la partie qui enveloppe les feuilles ou pétales d'une fleur, laquelle est formée en coupe ou calice. (K)

CALIENDRUM (Page 2:559)

* CALIENDRUM, (Hist. anc.) tour de cheveux que les femmes Romaines ajoûtoient à leur chevelure naturelle, afin de donner plus de longueur à leurs tresses.

CALICUT ou CALECUT (Page 2:559)

CALICUT ou CALECUT, (Géog.) ville & royaume des Indes sur la côte de Malabar. La ville de ce nom est une des plus grandes de l'Inde. Le samorin ou roi du pays y fait sa résidence. On dit que lorsque ce prince se marie, les prêtres commencent par coucher avec sa femme, & qu'ensuite il leur fait un présent pour leur marquer sa reconnoissance de la faveur signalée qu'ils ont bien voulu lui faire: ce ne sont point ses enfans qui lui succedent, mais ceux de sa soeur. A l'exemple de leur souverain, les habitans de ce royaume ne font point difficulté de communiquer leurs femmes à leurs amis. Une femme peut avoir jusqu'à sept maris: si elle devient grosse, elle adjuge l'enfant à qui bon lui semble, & on ne peut appeller de son jugement. Les habitans de Calicut croient un Dieu: mais ils prétendent qu'il ne se mêle point du gouvernement de l'univers, & qu'il a laissé ce soin au diable, à qui conséquemment ils offrent des sacrifices. Il se fait un grand commerce à Calicut: il consiste en poivre, gingembre, bois d'aloès, canelle, & autres épiceries. La ville de Calicut est au degré de long. 93. 10. lat. 11. 21.

CALIDUCS (Page 2:559)

CALIDUCS, s. m. (Physiq.) c'étoit une sorte de canaux, disposés autrefois le long des murailles des maisons & des appartemens, & dont les anciens se servoient pour porter de la chaleur aux parties de leurs maisons les plus éloignées; chaleur qui étoit fournie par un foyer, ou par un fourneau commun. Voyez Poele, Feu, &c.

Ce mot est formé des mots latins calidus, chaud, & duco, je conduis. Chambers.

CALIFE (Page 2:559)

CALIFE, s. m. (Hist. mod.) titre que prirent les successeurs de Mahomet, dans le nouvel empire temporel & spirituel établi par ce législateur. Voyez l'article Mahométan.

Ce mot est originairement Arabe, khalifah, qui signifie proprement un successeur, ou un héritier. Quelques - uns prétendent qu'il vient d'un verbe, qui signifie non - seulement succéder, mais encore être en la place d'un autre, en qualité d'héritier & de vicaire. C'est en ce sens, selon Erpenius, que les empereurs & les grands - prêtres Sarrasins étoient appellés califes, comme étant les vicaires ou les lieutenans de Dieu. Mais l'opinion la plus reçûe est qu'ils prirent ce titre en qualité de successeurs de Mahomet.

Après la mort de Mahomet, Aboubekre ayant été élû par les Musulmans, pour remplir sa place, il ne [p. 560] voulut point prendre d'autre titre que celui de khalifa ressoul Allah, c'est - à - dire, vicaire du prophête ou messager de Dieu. Omar, qui succéda à Aboubekre, représenta au chef des Mahométans, que s'il prenoit à l'imitation du calife dernier mort, le titre de vicaire ou de successeur du prophete, par la suite des tems le mot vicaire seroit répété & multiplié sans fin: sur cette représentation, & par l'avis de Mogairah, Omar prit le titre d'emir moumenin, c'est - à - dire, le seigneur, ou le prince des croyans. Depuis ce tems, tous les califes, ou les successeurs légitimes de Mahomet, ont consenti à porter ce nom. Ils ont encore retenu le titre de calife sans aucune addition.

Les premiers califes réunissoient donc en leurs personnes l'autorité temporelle & spirituelle, & étoient en même tems chefs de l'empire & du sacerdoce, comme avoient été les empereurs romains dans le Paganisme. Aussi les princes mahométans recevoient - ils d'eux l'investiture de leurs états avec beaucoup de cérémonies religieuses, & ils décidoient des points de doctrine. Les califes successeurs de Mahomet ont régné dans la Syrie, & on les divise en deux races, celle des Ommiades, & celle des Abassides. Mais à mesure que les Sarrasins augmenterent leurs conquêtes, les califes se multiplierent, plusieurs de leurs souverains ayant pris ce titre; car outre celui de Syrie & de Babylone, qu'on nommoit encore le calife du Caire, on trouve dans les historiens, des califes de Carvan, de Fez, d'Espagne, de Perse, de Cilicie, de Mésopotamie. Mais depuis que les Turcs se sont rendus maîtres de la plus grande partie des conquêtes des Sarrasins, le nom de calife a été aboli, & la premiere dignité de la religion mahométane chez eux, est devenue celle de muphti. Voyez Muphti. (G)

CALIFORNIE (Page 2:560)

CALIFORNIE, (Géog.) grande presqu'île de l'Amérique septentrionale, au nord de la mer du sud, habitée par des sauvages qui adorent la lune; chaque famille y vit à son gré, sans être soumise à aucune forme de gouvernement. Les Espagnols y ont bâti un fort nommé Notre - Dame de Lorette.

CALIMNO (Page 2:560)

CALIMNO, (Géog.) île de l'Archipel, habitée par des Grecs.

CALLIN (Page 2:560)

CALLIN, s. m. à la Monnoie, composition de plomb & d'étain, dont l'alliage & l'usage vient de la Chine.

C'est de cette espece de métal que plusieurs fauxmonnoy eurs ont fabriqué des écus, en y ajoûtant ce qu'ils ont cru le plus propre à remplir leur dessein.

A la Chine, à la Cochinchine, au Japon, à Siam, on couvre les maisons de callin bas ou commun; on fait avec le callin moyen des boîtes de thé, & autres vaisseaux semblables; & du callin qu'ils appellent fin, on en fabrique des especes.

CALINDA (Page 2:560)

CALINDA, (Hist. mod.) danse des Negres créols en Amérique, dans laquelle les danseurs & les danseuses sont rangés sur deux lignes en face les uns des autres; ils ne font qu'avancer & reculer en cadence, sans s'élever de terre, en faisant des contorsions du corps fort singulieres, & des gestes fort lascifs, au son d'une espece de guitare & de quelques tambours sans timbre, que des Negres frappent du plat de la main. Le R. P. Labat prétend que les religieuses Espagnoles de l'Amérique dansent le calinda par dévotion; & pourquoi non!

CALINGUE, CARLINGUE, CONTREQUILLE (Page 2:560)

CALINGUE, CARLINGUE, CONTREQUILLE. Voyez Carlingue.

CALIO (Page 2:560)

CALIO, (Géog.) petite ville d'Asie dans la Natolie, avec un port sur la mer Noire.

CALIORNE (Page 2:560)

CALIORNE, s. f. (Marine) la caliorne est un gros cordage passé dans deux mouffles à trois poulies, dont on se sert pour guinder & lever de gros fardeaux. On l'attache quelquefois à une poulie sous la hune de misene, & quelquefois au grand étai au - dessus de la grande écoutille. (Z)

CALIPPIQUE (Page 2:560)

CALIPPIQUE. Période calippique, (en Chronologie) c'est une période de soixante - seize ans, après laquelle les nouvelles & pleines lunes moyennes revenoient au même jour de l'année solaire, selon Calippus Athénien, inventeur de cette période. Voyez Période.

Cent ans auparavant, Méton avoit inventé une période ou un cycle de 19 ans. Voyez Cycle.

Il avoit formé ce cycle en prenant pour la quantité de l'année solaire 365 j. 6 h. 18'56" 50"' 31"", 34""'; & le mois lunaire de 29 j. 12 h. 45' 47" 26"'48"" 30""'. Mais Calippus considérant que la quantité Métonique de l'année solaire n'étoit pas exacte, multiplia par 4 la période de Méton, ce qui produisit une période de 76 ans, appellée calippique: c'est pourquoi la période calippique contient 27759 jours; & comme le cycle lunaire contient 235 lunaisons, & que la période calippique est quadruple de ce cycle, il s'ensuit qu'elle contient 940 lunaisons.

Il est démontré cependant que la période calippique elle - même n'est point exacte; qu'elle ne met point les nouvelles & pleines lunes précisément à leurs places, mais qu'elle les fait retarder de tout un jour dans l'espace de 225 ans. En eet l'année solaire étant de 365 j. 6 h. 49', & la période calippique de 76 ans; cette même période sera par conséquent de 27758 j. 10 h. 4'. Or la grandeur du mois lunaire étant de 29 j. 12 h. 44'3" 11"'; 940 mois lunaires font 27758 j. 18 h. 9'52" 20"', & par conséquent surpassent 76 années solaires, de 8 h. 5'52" 20"'. Ainsi à chaque révolution de la période, les pleines lunes & les nouvelles lunes anticipent de cet intervalle. Donc comme cet espace de tems fait environ un jour entier en 225 ans, il s'ensuit que les pleines & nouvelles lunes moyennes anticipent d'un jour dans cette période au bout de 225 ans, & qu'ainsi la période calippique n'étant bonne que pour cet espace, est encore plus bornée que le cycle métonique de 19 ans, qui peut servir pendant un peu plus de 300 ans.

Au reste, Ptolemée se sert quelquefois de cette période; Calippus avoit supposé l'année solaire de 365 jours 6 h. & le mois lunaire de 29 j. 12 h. 44', 12", 48"'; & par conséquent il avoit fait l'un & l'autre trop grand. Wolf. élem. de Chronol. (O)

CALIS ou CALIX (Page 2:560)

CALIS ou CALIX, (Géog.) petite ville de Suede dans la Bothnie occidentale, sur une riviere de même nom, qui a sa source dans la Laponie Suédoise, & se jette dans le golfe de Bothnie.

CALIXTINS (Page 2:560)

CALIXTINS, s. m. pl. (Hist. eccl.) Sectaires qui s'éleverent en Boheme au commencement du XV. siecle, & qui prirent ce nom, parce qu'ils soûtenoient que l'usage du calice, ou de la coupe, étoit absolument nécessaire au peuple, dans la réception de l'Eucharistie.

La doctrine des Calixtins consistoit d'abord en quatre articles. Le premier concernoit la coupe. Les trois autres regardoient la correction des péchés publics & particuliers, qu'ils portoient à certains excès; la libre prédication de la parole de Dieu, qu'ils ne vouloient pas qu'on pût défendre à personne; & les biens d'Eglise contre lesquels ils déclamoient. Ces quatre articles furent réglés dans le Concile de Basle d'une maniere dont les Calixtins furent contens, & la coupe leur fut accordée à certaines conditions dont ils convinrent. Cet accord s'appella Compactatum, nom célebre dans l'histoire de Boheme. L'ambition de Roquesane leur chef en empêcha l'effet, & ils ont duré jusqu'au tems de Luther auquel ils se réunirent. Quoique depuis ce tems - là la secte des Calixtins ne soit pas nombreuse, il s'en trouve cependant quelques - uns répandus en Pologne. Boss. hist. des variat. Liv. XI. n°. 168 & 171. (G)

Calixtins (Page 2:560)

Calixtins est encore le nom qu'on donne à quel<pb->

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