ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"607">

4°. La lumiere S, qui est une ouverture qu'on fait dans l'épaisseur du métal proche la culasse, & par laquelle on met le feu à la poudre qui est dans le canon. Elle se fait dans une espece de coquille qu'on construit sur la partie supérieure du canon.

Dans les pieces de 24 & de 16 livres de balle, la lumiere aboutit vers le fond des petites chambres cylindriques dont on vient de parler, comme cd, fig. 6. Elles ont pour objet d'empêcher que l'effort de la poudre dont le canon est chargé, n'agisse immédiament sur le canal de la lumiere, ce qui peut le conserver plus long - tems. Suivant l'ordonnance du 7 Octobre 1732, la lumiere des pieces de canon, mortiers, & pierriers, doit être percée dans le milieu d'une masse de cuivre rouge, pure rosette, bien corroyée; & cette masse doit avoir la figure d'un cone tronqué renversé. Voyez Lumiere.

5°. Les anses H, qui sont deux especes d'anneaux de même métal que la piece, placés vers les tourillons du côté de la culasse, auxquels on donne la figure de dauphins, de serpens, & auttres animaux; ces anses servent à passer des cordages par le moyen desquels on éleve & on fait mouvoir le canon. Lorsqu'il est suspendu à ces cordages, il doit être en équilibre, c'est - à - dire, que la culasse ne doit point l'emporter sur la bouche.

Noms des autres parties du Canon (Page 2:607)

Noms des autres parties du Canon. B, plate - bande & moulures de la culasse. G, champ de la lumiere. D, astragale de la lumiere. E, premier renfort. F, plate - bande & moulures du premier renfort. L, ceinture ou ornement de volée. M, astragale de la ceinture. N, volée. O, l'astragale du collet. P, collet avec le bourrelet en tulipe. Q, couronne avec ses moulures. R, bouche.

Composition du métal du canon. Le métal ou la fonte dont on se sert pour les canons, est composée de rosette ou cuivre rouge, de laiton ou cuivre jaune, & d'étain. (Q)

* On n'est pas encore d'accord sur la quantité proportionnelle des métaux qui doivent entrer dans la composition destinée à la fonte des canons. Les étrangers mettent 100 livres de rosette; 10 & même 20 livres d'étain, & 20 livres de laiton.

On prétend que les Keller mêloient à 10 milliers de rosette 900 livres d'étain & 600 livres de laiton.

L'étain est très - propre à empêcher les chambres: mais comme il est mou, les lumieres durent d'autant moins qu'on en a plus employé.

Le sieur Bereau, fondeur, prétend que quand on est obligé d'employer de vieilles pieces de métal bas, le fondeur doit demander sur 100 livres de ce métal, 25 livres de bon cuivre & 5 livres d'étain.

D'autres prennent un tiers de rosette, un quart de laiton ou vieux métal, & un dix - septieme d'étain.

Il faut à chaque sonte mettre dix livres de vieuxoing, sur cinq mille livres de métal.

On a soin de purifier le cuivre, l'étain & le plomb. Pour cet effet on prend une once de cinnabre, quatre onces de poix noire, une once & demie de racine de raifort seche, seize onces d'antimoine; quatre onces de mercure sublimé, six onces de bol d'Arménie, & vingt onces de salpetre. On met tout en poudre séparément; puis on mêle. On arrose ensuite de deux livres de l'eau - forte suivante: Prenez deux livres de vitriol, deux onces de sel ammoniac, douze onces de salpetre, trois onces de verd - de - gris, huit onces d'alun: mettez en poudre séparément, mêlez & distillez.

Mettez deux parties de cette eau - forte sur trois parties de la poudre précédente dans une terrine sur le feu, remuant bien, & laissant évaporer l'eau jusqu'à dessication.

Cela préparé, fondez 97 livres de rosette, avec 6 de laiton, & avec autant d'étain: laissez le tout quelque tems en fusion, le remuant de tems en tems avec un bâton ferré & entortillé de haillons trempés dans le vieux - oing.

Au bout d'un quart d'heure, sur les 109 livres de métal mettez deux onces de la poudre susdite. Pour cet effet renfermez ces deux onces dans une boîte: attachez cette boîte à une verge de fer, & plongez - la au fond du métal, remuant jusqu'à ce qu'il ne s'éleve plus de fumée blanche. Laissez encore le tout en fusion pendant une demi - heure, au bout de laquelle vous pouvez jetter en moule.

A l'égard des canons de fer, on les construit de la même maniere que les autres. Ils ne sont pas capables de la même résistance que ceux de fonte: mais comme ils coûtent beaucoup moins, on s'en sert sur les vaisseaux, & même dans différentes places de guerre.

Les canons sont de différentes grandeurs, & ils chassent des boulets plus ou moins gros, suivant leur ouverture.

On faisoit autrefois des canons qui chassoient des boulets de 33, de 48, & même de 96 livres de balle: mais suivant l'ordonnance du 7 Octobre 1732, il ne doit être fondu en France que des pieces de 24, qui sont les plus grosses; ensuite de 16, de 12, de 8, & de 4, c'est - à - dire des pieces qui chassent des boulets de 24 livres, de 16 livres, &c. car le canon porte ordinairement le nom de la pesanteur du boulet qu'il peut chasser. Ainsi une piece de 24, est un canon qui tire un boulet de 24 livres, & de même des autres pieces.

On désigne encore les pieces de canon par le diametre de leur bouche, qu'on nomme ordinairement leur calibre. Voyez Calibre. On doit le diviser en 36 parties, suivant l'ordonnance du 7 Octobre 1732, pour déterminer par ces parties les dimensions des différentes moulures du canon.

On joint ici la table de toutes les dimensions des pieces des cinq calibres suivant cette ordonnance. [p. 608] [omission: table; to see, consult fac-similé version]

L'ordonnance de 1732 assujettit tous les Fondeurs à suivre le même profil ou les mêmes moulures dans les différentes pieces des cinq calibres: on joint ici la table des dimensions de ce profil, qui accompagne cette ordonnance. On y suppose le calibre de chaque piece divisé en 36 parties égales: ce sont ces parties qui servent à exprimer ou donner les différentes dimensions de ce profil général.

Table des dimensions des moulures d'une piece de canon, exprimées en parties de son calibre divisé en 36 parties égales. [omission: table; to see, consult fac-similé version] [omission: table; to see, consult fac-similé version]

Maniere de faire les moules du canon & de les fondre.

* Avant tout, il est à propos d'avoir les terres toutes préparées. La premiere qu'on employera sur la natte, ainsi qu'il sera dit ci - après, sera de la terre grasse détrempée avec de la poudre de brique: la

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.