ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"581"> me de Naples, dans l'Abruzze. Long. 31. 30. lat. 42. 38.

CAMPNER - DAHLER (Page 2:581)

CAMPNER - DAHLER, écu de Campen, (Comm.) c'est une piece d'argent qui a cours dans les provinces - unies des Pays - bas, qui vaut 28 stuyvers d'Hollande, & environ 57 sous monnoie de France.

CAMPO (Page 2:581)

CAMPO, (Géog.) petite ville d'Italie, de la dépendance de la république de Genes.

Campo d'Andevalo (Page 2:581)

Campo d'Andevalo, (Géog.) petit pays d'Espagne, dans l'Andalousie, sur les frontieres du Portugal.

Campo di Montiel (Page 2:581)

Campo di Montiel, (Géog.) petit district d'Espagne, dans la partie méridionale de la nouvelle Castille.

Campo di S. Pietro (Page 2:581)

Campo di S. Pietro, (Géog.) petite ville d'Italie, dans le Padoüan, sur la riviere de Muson.

Campo Major (Page 2:581)

Campo Major, (Géog.) petite ville de Portugal, dans la province d'Alentejo. Long. 11. 17. lat. 38. 50.

CAMPOLI (Page 2:581)

CAMPOLI, (Géog.) petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abruzze ultérieure, sur les frontieres de la Marche d'Ancone.

CAMPREDON (Page 2:581)

CAMPREDON, (Géog.) ville d'Espagne, dans la Catalogne, au pié des Pyrénées.

CAMQUIT (Page 2:581)

* CAMQUIT, (Hist. nat. bot.) fruit du royaume de Tonquin, semblable à une orange, mais qui n'est pas si grand que le cam - chain; sa couleur est d'un rouge foncé; sa pelure est fort mince; elle est aussi rouge en - dedans, & ne le cede à aucun fruit en délicatesse: mais ce fruit est fort mal - sain & donne la dyssenterie.

CAMSUARE (Page 2:581)

CAMSUARE, (Géog.) province de l'Amérique méridionale, habitée par differens peuples.

CAMUL (Page 2:581)

CAMUL, (Géog.) ville d'Asie, à l'extrémité du royaume de Cialis, sur les frontieres de celui de Tanguth. Long. 115. 40. lat. 37. 15.

CAMULE (Page 2:581)

CAMULE, sub. m. (Myth.) nom que les Saliens donnoient à Mars. Il est représenté dans les monumens avec la pique & le bouclier.

CAMUS ou CAMARD (Page 2:581)

CAMUS ou CAMARD, qui a le nez court ou creux, & enfoncé vers le milieu. Voyez Nez.

Les Tartares font grand cas des beautés camuses; Rubruquis observe que la femme du grand cham Ienghis, beauté qui fit beaucoup de bruit en son tems, n'avoit pour tout nez que deux petits trous. (H)

Ce Rubruquis étoit un religieux envoyé par saint Loüis, pour convertir le cham des Tartares; nous avons la relation de son voyage, qui est très - curieuse, sur - tout pour des philosophes. (O)

Camus (Page 2:581)

Camus, cheval camus, est celui qui a le chamfrain enfoncé. Voyez Chamfrain.

CANA (Page 2:581)

CANA, (Géog. sainte.) ville de Galilée, dans la tribu de Zabulon, où Jesus - Christ a fait plusieurs miracles. Ce n'est plus qu'un village peuplé de Mahométans. Sainte Helene avoit consacré ce lieu par une église & par un seminaire; l'église a été transformée en mosquée, & le seminaire en un logement de santons.

CANADA ou CANADE; (Page 2:581)

CANADA ou CANADE; (Hist. mod.) on nomme ainsi la mesure de vin ou d'eau qu'on donne par jour sur les vaisseaux Portugais à chaque matelot ou homme de l'équipage.

Canada (Page 2:581)

Canada ou Nouvelle France, (Géog.) pays fort vaste de l'Amérique septentrionale, borné à l'est par l'Océan, à l'ouest par le Mississipi, au sud par les colonies Angloises, & au nord par des pays deserts & inconnus. Ce pays est habité par plusieurs nations sauvages, qui ne vivent que de la chasse & de la pêche. Outre ces nations, les François y ont des établissemens considérables, & on y fait un grand commerce de pelleteries, que les sauvages apportent en quantité du produit de leur chasse. Le Canada est rempli de forêts, & il y fait très - froid. Les sauvages qui habitent ce pays adorent le soleil & un premier esprit, qu'ils regardent comme au - dessus de lui. La capitale du Canada est Québec. Voyez Canadiens.

CANADELLE (Page 2:581)

CANADELLE, s. f. (Hist. nat. Ichthyolog.) petit poisson de mer, qui est nommé sacchetto à Venise, & qui est peut - être le channadclla de Belon & de Rondelet. Il est semblable à la perche d'eau douce pour la figure, les couleurs, & les bandes transversales. Les nageoires sont comme celles de la mendole; celle du dos a une tache noire à sa partie supérieure au - delà des aiguillons: cette marque est particuliere à la canadelle, & pourroit la faire distinguer de tout autre poisson. Le bec est pointu, & la bouche grande en comparaison du corps. La mâchoire du dessous est un peu plus grande que celle du dessus; elles sont l'une & l'autre garnies de petites dents. il y a aussi sur le palais un espace triangulaire rude au toucher. L'iris des yeux est de couleur d'argent: les nageoires du ventre sont noirâtres: la queue est fourchue & traversée par des lignes de couleur d'or. Les écailles de ce poisson sont très - petites. Willughby, Hist. piscium. Voyez Poisson. (I)

CANADIENS (Page 2:581)

CANADIENS (Philosophie des). Nous devons la connoissance des sauvages du Canada au baron de la Hontan, qui a vécu parmi eux environ l'espace de dix ans. Il rapporte dans sa relation quelques entretiens qu'il a eus sur la religion avec un de ces sauvages; & il paroît que le baron n'avoit pas toûjours l'avantage dans la dispute. Ce qu'il y a de surprenant, c'est de voir un huron abuser assez subtilement des armes de notre dialectique pour combattre la religion Chrétienne; les abstractions & les termes de l'école lui sont presque aussi familiers qu'à un Européen qui auroit médité sur les livres de Scot. Cela a donné lieu de soupçonner le baron de la Hontan d'avoir voulu jetter un ridicule sur la religion dans laquelle il avoit été élevé, & d'avoir mis dans la bouche d'un sauvage les raisons dont il n'auroit osé se servir lui - même.

La plûpart de ceux qui n'ont point vû ni entendu parler des sauvages, se sont imaginés que c'étoient des hommes couverts de poil, vivant dans les bois sans société comme des bêtes, & n'ayant de l'homme qu'une figure imparfaite: il ne paroît pas même que bien des gens soient revenus de cette idée. Les sauvages, à l'exception des cheveux & des sourcils que plusieurs même ont soin d'arracher, n'ont aucun poil sur le corps: car s'il arrivoit par hasard qu'il leur en vînt quelqu'un, ils se l'ôteroient d'abord jusqu'à la racine. Ils naissent blancs comme nous; leur nudité, les huiles dont ils se graissent, & les différentes couleurs dont ils se fardent, que le soleil à la longue imprime dans leur peau, leur hâlent le teint. Ils sont grands, d'une taille supérieure à la nôtre, ont les traits du visage fort réguliers, le nez aquilin; ils sont bien faits en général, étant rare de voir parmi eux aucun boiteux, borgne, bossu, aveugle, &c.

A voir les Sauvages du premier coup d'oeil, il est impossible d'en juger à leur avantage, parce qu'ils ont le regard farouche, le port rustique, & l'abord si simple & si taciturne, qu'il seroit très - difficile à un Européen qui ne les connoîtroit pas, de croire que cette maniere d'agir est une espece de civilité à leur mode, dont ils gardent entre - eux toutes les bienséances, comme nous gardons chez nous les nôtres, dont ils se moquent beaucoup. Ils sont donc peu caressans, & font peu de démonstrations: mais nonobstant cela ils sont bons, affables, & exercent envers les étrangers & les malheureux une charitable hospitalité, qui a dequoi confondre toutes les nations de l'Europe. Ils ont l'imagination assez vive: ils pensent juste sur leurs affaires: ils vont à leur fin par des voies sûres: ils agissent de sang froid & avec un phlegme qui lasseroit notre patience. Par raison d'honneur & par grandeur d'ame, ils ne se fâchent pres<pb-> [p. 582] que jamais. Ils ont le coeur haut & fier, un courage à l'épreuve, une valeur intrépide, une constance dans les tourmens qui semble surpasser l'héroïsme, & une égalité d'ame que ni l'adversité ni la prospérité n'alterent jamais.

Toutes ces belles qualités seroient trop dignes d'admiration, si elles ne se trouvoient malheureusement accompagnées de quantité de défauts: car ils sont légers & volages, fainéans au - delà de toute expression, ingrats avec excès, soupçonneux, traitres, vindicatifs, & d'autant plus dangereux, qu'ils savent mieux couvrir & qu'ils couvrent plus longtems leurs ressentimens. Ils exercent envers leurs ennemis des cruautés si inoüies, qu'ils surpassent dans l'invention de leurs tourmens tout ce que l'histoire des anciens tyrans peut nous représenter de plus cruel. Ils sont brutaux dans leurs plaisirs, vicieux par ignorance & par malice: mais leur rusticité & la disette où ils sont de toutes choses, leur donne sur nous un avantage, qui est d'ignorer tous les raffinemens du vice qu'ont introduit le luxe & l'abondance. Voici maintenant à quoi se réduit leur philosophie & leur religion.

1°. Tous les Sauvages soûtiennent qu'il y a un Dieu: ils prouvent son existence par la composition de l'univers qui fait éclater la toute - puissance de son auteur; d'où il s'ensuit, disent - ils, que l'homme n'a pas été fait par hasard, & qu'il est l'ouvrage d'un principe supérieur en sagesse & en connoissance, qu'ils appellent le grand Esprit. Ce grand Esprit contient tout, il paroît en tout, il agit en tout, & il donne le mouvement à toutes choses; enfin tout ce qu'on voit & tout ce qu'on conçoit, est ce Dieu qui subsistant sans bornes, sans limites, & sans corps, ne doit point être représenté sous la figure d'un vieillard, ni de quelque autre chose que ce puisse être, quelque belle, vaste, & étendue qu'elle soit: ce qui fait qu'ils l'adorent en tout ce qui paroît au monde. Cela est si vrai, que lorsqu'ils voient quelque chose de beau, de curieux, & de surprenant, sur - tout le soleil & les autres astres, ils s'écrient: O grand Esprit, nous te voyons par - tout!

2°. Ils disent que l'ame est immortelle; parce que si elle ne l'étoit pas, tous les hommes seroient également heureux en cette vie, puisque Dieu étant infiniment parfait & infiniment sage, n'auroit pû créer les uns pour les rendre heureux, & les autres pour les rendre malheureux. Ils prétendent donc que Dieu veut par une conduite qui ne s'accorde pas avec nos lumieres, qu'un certain nombre de créatures souffrent en ce monde pour les en dédommager en l'autre: ce qui fait qu'ils ne peuvent souffrir que les Chrétiens disent que tel a été bien malheureux d'être tué, brûlé, &c. prétendant que ce que nous croyons malheur, n'est malheur que dans nos idées; puisque rien ne se fait que par la volonté de cet Être infiniment parfait, dont la conduite n'est ni bisarre, ni capricieuse. Tout cela n'est point si sauvage.

3°. Le grand Esprit a donné aux hommes la raison, pour les mettre en état de discerner le bien & le mal, & de suivre les regles de la justice & de la sagesse.

4°. La tranquillité de l'ame plaît infiniment à ce grand Esprit. Il déteste au contraire le tumulte des passions, lequel rend les hommes méchans.

5°. La vie est un sommeil, & la mort un réveil qui nous donne l'intelligence des choses visibles & invisibles.

6°. La raison de l'homme ne pouvant s'élever à la connoissance des choses qui sont au - dessus de la terre, il est inutile & même nuisible de chercher à pénétrer les choses invisibles.

7°. Après notre mort, nos ames vont dans un certain lieu, dans lequel on ne peut dire si les bons sont bien, & si les méchans sont mal; parce que nous ignorons si ce que nous appellons bien ou mal, est regardé comme tel par le grand Esprit. (C)

CANADOR (Page 2:582)

CANADOR, s. m. (Commerce.) mesure des liquides de Portugal, dont les douze font une almonde qui est une autre mesure du même royaume. Le canador est équivalent au mingle ou bouteille d'Amsterdam. Voyez Mingle & Almonde. Dictionnaire du Commerce, tome II. page 59. (G)

CANAL ARTIFICIEL (Page 2:582)

* CANAL ARTIFICIEL, (Hist. & Architecture.) lieu creusé pour recevoir les eaux de la mer, d'une ou plusieurs rivieres, d'un fleuve, &c. Les rivieres ne contribuent pas seulement à la richesse naturelle des campagnes en les arrosant, elles font encore la richesse artificielle des provinces, en facilitant le transport des marchandises. Plus leur cours est étendu dans un état, & plus elles communiquent les unes avec les autres, plus les parties du corps de cet état sont liées & disposées à s'enrichir mutuellement. Si la nature, comme il arrive toûjours, n'a pas fait pour les hommes tout ce qu'il y avoit de plus avantageux à faire, c'est à eux à achever; & les Hollandois, ou pour prendre sur la foi des voyageurs un exemple considérable, les Chinois qui ont un pays d'une étendue sans comparaison plus grande, ont bien fait voir jusqu'où peut aller, en fait de canaux & de navigation, l'industrie humaine, & quelle en est la récompense. Mais l'avantage des canaux est une chose très anciennement connue. Les premiers habitans de la terre ont travaillé à rompre les isthmes & à couper les terres, pour établir entre les contrées une communication par eau. Hérodote rapporte que les Cnidiens, peuples de Carie dans l'Asie mineure, entreprirent de couper l'isthme qui joint la presqu'ile de Cnide à la terre ferme, mais qu'ils en furent détournés par un oracle. Plusieurs rois d'Egypte ont tâché de joindre la mer Rouge à la Méditerranée. Cléopatre eut le même dessein. Soliman II. empereur des Turcs, y employa 50000 hommes, qui y travaillerent sans effet. Les Grecs & les Romains projetterent un canal à - travers l'isthme de Corinthe qui joint la Morée & l'Achaïe, afin de passer ainsi de la mer lonienne dans l'Archipel. Le roi Démétrius, Jules - César, Caligula, & Néron, y firent des efforts inutiles. Sous le regne de ce dernier, Lucius Verus, un des généraux de l'armée Romaine dans les Gaules, entreprit de joindre la Saone & la Moselle par un canal, & de faire communiquer la Méditerranée & la mer d'Allemagne par le Rhone, la Saone, la Moselle & le Rhin; ce qu'il ne put exécuter. Charlemagne forma le dessein de joindre le Rhin & le Danube, afin d'établir une communication entre l'Océan & la mer Noire, par un canal de la riviere d'Almutz qui se décharge dans le Danube, à celle de Reditz qui se rend dans le Mein, qui va tomber dans le Rhin près de Mayence: il fit travailler une multitude innombrable d'ouvriers; mais différens obstacles qui se succéderent les uns aux autres, lui firent abandonner son projet. Bernard propose, dans son traité de la jonction des mers, une communication entre la mer de Provence & l'Océan, vers la côte de Normandie, en joignant l'Ouche à l'Armanson. On traverseroit ainsi la France par le Rhone, la Saone, l'Ouche, l'Armanson, l'Yonne, & la Seine.

La France a plusieurs grands canaux: celui de Briare fut commencé sous Henri IV. & achevé sous Loüis XIII. par les soins du cardinal de Richelieu. Il établit la communication de la riviere de Loire à la riviere de Seine par le Loing. Il a onze grandes lieues de longueur, à le prendre depuis Briare jusqu'à Montargis. C'est au - dessous de Briare qu'il entre dans la Loire, & c'est à Cepoi qu'il finit dans le Loing. Les eaux du canal sont soûtenues par quarante - deux écluses, qui servent à monter & à descendre les trains

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.