ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"555"> existent, particulierement un de l'église de Rome fort ancien, qui fut fait vers le milieu du quatrieme siecle, il contenoit les fêtes des payens comme celles des chrétiens; cés dernieres étoient alors en assez petit nombre. Le pere Mabillon a fait imprimer aussi le calendrier de l'église de Carthage, qui fut fait vers l'an 483. Le calendrier de l'église d'Ethiopie, & celui des Cophtes, publiés par Ludolphe, paroissent avoir été faits après l'année 760. Le calendrier des Syriens imprimé par Genebrard, est fort imparfait; celui des Moscovites, publié par le pere Papebrock, convient pour la plus grande partie avec celui des Grecs, publié par Genebrard. Le calendrier mis au jour par dom Dachery, sous le titre d'année solaire, ne differe en rien du calendrier de l'église d'Arras. Le calendrier que Beckius publia à Augsbourg en 1687, est selon toute apparence, celui de l'ancienne église d'Augsbourg, ou plûtôt de Strasbourg, qui fut écrit vers la fin du dixieme siecle. Le calendrier Mosarabique, dont on fait encore usage dans les cinq églises de Tolede; le calendrier Ambrosien de Milan, & ceux d'Angleterre, avant la réformation, ne contiennent rien que l'on ne trouve dans ceux des autres églises occidentales, c'est - à - dire, les saints que l'on honore dans toutes ces églises en général, & les saints particuliers aux églises qui faisoient usage de ces calendriers. Chambers.

Calendrier perpetuel (Page 2:555)

Calendrier perpetuel. On appelle ainsi une fuite de calendriers relatifs aux différens jours où la fête de Pâque peut tomber; & comme cette fête n'arrive jamais plûtard que le 25 Avril, ni plûtôt que le 22 Mars, le calendrier perpétuel est composé d'autant de calendriers particuliers, qu'il y a de jours depuis le 22 Mars inclusivement, jusqu'au 25 Avril inclusivement; ce qui fait 35 calendriers.

On trouve un calendrier perpétuel fort utile & fort bien entendu, dans l'excellent ouvrage de l'Art de vérifier les dates, par des religieux Bénédictins de la congrégation de S. Maur.

Calendrier Rustique (Page 2:555)

Calendrier Rustique, est le nom qu'on donne à un calendrier propre pour les gens de la campagne, dans lequel ils apprennent les tems où il faut semer, planter, tailler la vigne, &c. Ces sortes de calendriers sont ordinairement remplis de beaucoup de regles fausses, & fondées la plûpart sur les influences & les aspects de la lune & des planetes. C'est pourquoi il est bon de distinguer avec soin les regles qui sont fondées sur des expériences exactes & réitérées, d'avec celles qui n'ont que le préjugé pour principe. (O)

CALENGE (Page 2:555)

CALENGE, s. f. (Jurisprudence.) terme qui se trouve fréquemment dans les anciennes coûtumes, où il se prend tantôt pour débat ou contestation, tantôt pour accusation ou dénonciation judiciaire, &c. tantôt pour défi ou appel.

CALENGER (Page 2:555)

CALENGER, verbe formé de calenge, a les mêmes significations: en Normandie où il est encore en usage, il signifie barguigner. (H)

CALENTER (Page 2:555)

CALENTER, s. m. (Hist. mod.) les Perses nomment ainsi le thrésorier & receveur des finances d'une province; il a la direction du domaine, fait la recette des deniers, & en rend compte au conseil, ou au chan de la province. Voyez Chan.

CALENTURE (Page 2:555)

CALENTURE, s. f. (Medecine.) espece de fievre accompagnée d'un délire subit, commune à ceux qui font des voyages de long cours dans des climats chauds, & surtout à ceux qui passent sous la ligne.

L'histoire suivante donnera une idée de cette maladie, & de la maniere de la traiter.

Un matelot âgé de trente à quarante ans, assez grand, mais fluet, fut attaqué d'une calenture si violente, que quatre de ses camarades suffisoient à peine pour le retenir: il s'écrioit de tems en tems qu'il vouloit aller dans les champs; il avoit la vûe égarée, furieuse; son corps étoit dans une chaleur brûlante, & son pouls fort déréglé, sans aucune vibration distincte. Le Chirurgien du vaisseau tâcha de le saigner: mais quoique la veine du bras fut assez ouverte, il n'en pût jamais tirer une once de sang; on lui ouvrit la veine du front avec aussi peu de succes; on passa à la jugulaire, il en sortit deux onces de sang fleuri, après quoi il cessa de couler, quoique l'ouverture fût assez large; on répéta les saignées, on en tiroit de trois ouvertures à la fois; le sang couloit plus librement à mesure que les vaisseaux se vuidoient. Après une évacuation considérable, la fievre diminua de même que l'agitation; le malade avoit la vûe moins égarée, il ne crioit plus; le pouls devint plus régulier, la chaleur se modéra, & la fureur se rallentit, de façon qu'un seul homme suffisoit pour le contenir. On lui tira environ cinquante onces de sang par les trois ouvertures dont on a parlé: l'ayant fait coucher, on lui donna une once de firop de diacode dans un verre d'eau d'orge; après quoi il dormit fort tranquillement pendant quelques heures, & ne sentit en s'éveillant qu'une foiblesse qui venoit du sang qu'on lui avoit tiré, & un malaise par tout le corps produit apparemment par la violence des convulsions qu'il avoit eûes, & des efforts qu'il avoit faits pour s'échapper.

Il est vraissemblable que quand les matelots sont attaqués de cette chaleur violente & de cette maladie, ce qui leur arrive ordinairement pendant la nuit, ils se levent, s'en vont sur le bord, & se jettent dans la mer, croyant aller dans les prés; ce qui rend cette conjecture d'autant plus vraissemblable, c'est que dans la mer Méditerranée, il arrive souvent en été & dans des tems chauds, que des gens de mer disparoissent sans qu'on sache ce qu'ils sont devenus; ceux qui restent dans le bâtiment, pensent que tous ceux qui disparoissent ainsi se sont sauvés sans qu'on s'en soit apperçu. Quant à celui dont il est parlé ci - dessus, le Medecin apprit d'un de ses camarades, qu'ayant soupçonné son dessein, il l'avoit saisi, comme il étoit fur le point de s'élancer dans l'eau, & qu'on l'avoit conservé par ce moyen. Si les calentures sont plus fréquentes pendant la nuit que pendant le jour, c'est qu'alors les bâtimens sont plus fermés & reçoivent moins d'air. Philosoph. transact. abr. vol. IV. par le docteur Olivier.

Le docteur Shaw veut qu'on traite cette maladie de la maniere suivante.

Il faut tâcher de procurer du repos: on donnera de l'eau d'orge avec du vin blanc; on proscrira la biere, & toute liqueur spiritueuse, & on prescrira un régime foible & liquide. Le premier pas qu'on ait à fairc dans la cure, c'est de saigner; il arrive assez souvent que les vaisseaux sont pleins d'un sang si épais, qu'on est obligé d'en ouvrir plusieurs pour évacuer assez de sang; la veine jugulaire est préférable à celle du bras. Huit ou dix heures après la saignée, on donnera l'émétique, on appliquera au cou un large épispastique, on reviendra à la saignée aussi - tôt qu'on le pourra; le soir lorsque le malade sera prêt à reposer, on lui donnera un parégorique.

Si la maladie est suffisamment calmée, on ordonnera le purgatif doux qui suit.

Prenez feuilles de séné deux gros & demi, rhubarbe un demi - gros, sel de tartre un demi - scrupule, graine de coriandre broyée un scrupule; faites infuser le tout dans suffisante quantité d'eau de fontaine; & sur deux onces & demie de la liqueur passée, ajoûtez sirop solutif de roses six gros; sirop de corne de cerf deux gros; esprit de natre dulcifié, sel volatil huileux, de chacun trente gouttes. Faites - en une potion que le malade prendra deux ou trois fois, selon [p. 556] que la maladie l'exigera, & en gardant un régimeexact.

Voilà la maniere ordinaire de traiter la calenture. (N)

CALER (Page 2:556)

CALER, (terme d'Architecture.) c'est arrêter la pose d'une pierre, mettre une cale de bois mince qui détermine la largeur du joint, pour la ficher ensuite avec facilité. (P)

Caler (Page 2:556)

Caler, v. n. (Matine.) c'est enfoncer dans l'eau; lorsqu'un vaisseau est trop chargé, cela le peut faire caler si bas dans l'eau, que sa batterie d'entre deux ponts est noyée.

Caler (Page 2:556)

Caler les voiles, (Marine.) c'est amener ou abaisser les voiles avec les vergues, en les faisant glisser & descendre le long du mât. On dit à présent amener les voiles, & très - rarement, caler les voiles. (Z)

Caler (Page 2:556)

Caler, v. act. (Plomberie.) on dit caler des tuyaux, quand on en arrête la pose avec des pierres pour qu'ils ne s'affaissent pas, ce qui les feroit crever. (K)

CALESIAM (Page 2:556)

* CALESIAM, (Hist. nat. bot.) arbre qui croît dans les contrées du Malabar. Il est grand; son bois est de couleur de pourpre obscur, uni & flexible; ses fleurs croissent en grappes à l'extrémité de ses branches; elles ressemblent assez à celles de la vigne: ses baies sont oblongues, rondes, plates, vertes, couvertes d'une écorce mince, pleines d'une pulpe insipide, contenant un noyau verd, oblong, plat, & portant une amande blanche & insipide. Outre ce fruit, qui est le vrai, il en porte un second à la chûte des feuilles, qui croît au tronc & aux branches; il est plus gros que le fruit vrai, ridé, en forme de rein, couvert d'une écorce de couleur de verd d'eau, sous laquelle on trouve une pulpe dense. Ray croit que ce fruit bâtard n'est qu'une grosseur produite par la piquûre des insectes, qui cherchent dans cet arbre une retraite & de la nourriture. Il donne du fruit une fois l'an, depuis dix ans jusqu'à cinquante.

Son écorce pulvérisée & réduite en onguent avec le beurre, guérit le spasme cynique & les convulsions causées par les grandes douleurs; le même remede s'employe avec succès dans les ulceres malins & calme les douleurs de la goutte; le suc de l'écorce dissipe les aphthes & arrête la dyssenterie; sa poudre avec celle de compulli purge & chasse les humeurs pituiteuses & atrabilaires.

On fait prendre une tasse de la décoction de l'écorce & des feuilles dans de l'eau, pour hâter l'accouchement.

CALETURE (Page 2:556)

CALETURE, (Géog.) forteresse de l'ile de Ceylan, appartenante aux Hollandois. Longit. 97. 26. lat. 6. 38.

CALFAT (Page 2:556)

CALFAT, s. m. (Marine.) c'est le radoub d'un navire, qui se fait lorsqu'on en bouche les trous & qu'on les enduit de suif, de poix, de goudron, afin d'empêcher qu'il ne fasse eau; ou bien c'est une étoupe enduite de brai, que l'on pousse de force dans les joints ou entre les planches du navire, pour le tenir sain, étanché & franc d'eau. Ce terme s'employe pour signifier l'ouvrier & l'ouvrage.

Calfat, Calfateur, Calfas (Page 2:556)

Calfat, Calfateur, Calfas, s. m. (Marine.) c'est un officier de l'équipage, qui a soin de donner le radoub aux vaisseaux qui en ont besoin, & qui soir & matin examine le corps du bâtiment, pour voir s'il ne manque point de clous ni de chevilles; s'il n'y en a point qui soient mal assûrées; si les pompes sont en bon état, & s'il ne se fait point quelque voie d'eau afin de l'arrêter. Il doit avoir l'oeil particulierement à l'étrave, qui est l'endroit du vaisseau le plus exposé aux accidens de la mer; & aux carenes & oeuvres de marée. Il examine si l'étoupe est bien poussée dans les jointures & dans les fentes du bordage. Lorsqu'il y a combat, il se tient à la fosse aux cables, avec des plaques de plomb & autres choses nécessaires, & se met à la mer pour boucher par - dehors les voies d'eau qu'on découvre.

CALFATAGE (Page 2:556)

CALFATAGE, s. m. (Marine.) c'est l'étoupe qui a été mise à force dans la couture du vaisseau.

CALFATER, CALFADER, CALFEUTRER (Page 2:556)

CALFATER, CALFADER, CALFEUTRER, v. act. (Marine.) c'est boucher les sentes des jointures du bordage ou des membres d'un vaisseau, avec ce qui peut être propre à le tenir sain & étanché, ensorte qu'il ne puisse y entrer d'eau. On se sert pour cela de planches, de plaques de plomb, d'étoupes, & d'autres matieres.

Calfater, c'est pousser l'étoupe dans les coutures.

Calfater les sabords; c'est emplir d'étoupe le vuide du tour des sabords, ainsi que les coutures du vaisseau. On ne fait ce calfatage que très - rarement, & lorsqu'on est obligé de tenir long tems la mer.

CALFATEUR (Page 2:556)

CALFATEUR, (Marine.) Voyez Calfat.

CALFATIN (Page 2:556)

CALFATIN, s. m. (Marine.) c'est le mousse qui sert de valet au calfateur.

CALFEUTRER (Page 2:556)

CALFEUTRER, (Marine.) V. Calfater. (Z)

CALGINU (Page 2:556)

CALGINU, (Géog.) ville d'Afrique, dans l'Abyssinie, dans une contrée deserte.

CALI (Page 2:556)

CALI, (Géog.) ville de l'Amérique méridionale, au Popayan, sur le bord de la riviere Cauca. Long. 304. 30. lat. 3. 15.

CALIACA (Page 2:556)

CALIACA, (Géog.) ville & port d'Europe, dans la Bulgarie, sur la mer noire, appartenante aux Turcs.

CALIBRE (Page 2:556)

* CALIBRE, s. m. (Arts méch.) ce mot a deux acceptions différentes: il se prend ou pour le diametre d'un corps, & en ce sens on dit, ces colonnes, ces susils, &c. sont de même calibre; ou pour l'instrument qui sert à en mesurer les dimensions, & en ce sens les Serruriers, & presque tous les ouvriers en métaux, ont des calibres. Voyez les articles suivans.

Calibre (Page 2:556)

* Calibre, pris dans le second sens, est un in strument ou de fer ou de bois, dont l'usage est différent, selon les différens ouvriers.

Les Maçons ont leur calibre; c'est une planche sur le champ de laquelle on a découpé les différens membres d'architecture qu'ils veulent exécuter en plâtre aux entablemens des maisons, corniches des plafons des appartemens, plintes, & ouvrages de maçonnerie qui se traînent. Ce calibre se monte sur un morceau de bois qu'ils appellent sabot. On a pratiqué sur le sabot, à sa partie du devant qui se doit traîner sur les regles, une rainure pour servir de guide au calibre.

Calibre (Page 2:556)

Calibre des Serruriers; les uns sont faits de fer plat battu en lame, & découpés comme ceux des maçons, suivant la forme & figure que l'on se propose de donner à la piece que l'on veut ou forger ou limer. Ce calibre a une queue, que le forgeron tient à sa main, pour le présenter sur le fer rouge quand il forge. Pour ceux dont on se sert en limant, ils sont figurés & terminés fort exactement; on les applique sur la piece à limer, & avec une pointe d'acier on trace la figure & les contours du calibre, pour enlever avec la lime ce qui est au - delà du trait.

D'autres servent à mettre les fers droits ou contournés de largeur & d'épaisseur égales dans toute la longueur. Ces sortes de calibres sont des lames de fer battu mince, dans lesquelles on a fait des entailles suivant la largeur & l'épaisseur que l'on veut donner au fer. On fait glisser ce calibre sur le fer, & l'on forge jusqu'à ce qu'il puisse s'appliquer successivement sur toute la barre. Il est évident que ces sortes de calibres ne peuvent servir que pour un seul & même ouvrage.

Il y a d'autres calibres qu'on appelle calibres brisés ou à coulisse. Il y en a de plusieurs figures: les uns sont composés de quatre parties; savoir, de la tige retournée en équerre par une de ses extrémités, qui

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