ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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La riposte, qu'on appelle riposte de la main, doit toucher au corps de l'adversaire dans le tems qu'il s'a - longe en tirant son coup. Cette maniere de riposter doit être exécutée avec la plus grande vivacité. Pour réussir il faut que les deux piés soient fermes, & après avoir paré séchement du talon de l'épée, on doit aussi - tôt ten - dre le bras, avancer un peu le corps, & être attentif avec le poignet seul de diriger la pointe de l'épée à son corps, comme on le peut voir aux figures 24, 26 & 27e.

De la riposte de quarte après la parade de quarte.

Fig. 23. Dans le tems que l'adversaire tire le coup de quarte, aussi - tôt après l'avoir paré du fort de la lame, il faut riposter un coup de quarte, en faisant partir la main la premiere, & se remettre promptement en garde dans la même position, suivant les regles expliquées.

On peut aussi riposter en quarte basse dans le tems qu'il se remet en garde, pour peu qu'il hausse sa main, & après avoir fait la riposte, se remettre en garde en tierce, au - dehors des armes ou en demi - cercle.

De la riposte en tierce sur le coup de tierce.

Fig. 24. Dans le tems qu'on pare la tierce en tendant le bras & baissant la pointe de l'épée au corps de l'ad - versaire, il faut lui riposter le coup de tierce, la main to urnée en tierce & le poignet cavé, faire en - sorte que la main parte la premiere en soutenant son épée depuis le fort jusqu'à la pointe, puis se remettre en garde en prime, ou en demi - cercle. On peut aussi riposter en se - conde, & se remettre en garde en seconde, en tierce ou en demi - cercle.

ESCRIME, | |PLANCHE VIII. (Page 21:6:6)

PLANCHE VIII. De la riposte en seconde après avoir paré la quarte sur les armes.

Fig. 25. Après avoir paré la quarte sur les armes, on peut riposter la même botte, en tenant la main les on - gles en - dessus & le tranchant de l'épée tourné du mê - me côté, plonger la pointe au corps & se remettre en garde en demi - cercle.

Si on riposte en seconde, il faut, aussi - tôt après avoir paré la quarte sur les armes, baisser la pointe de l'épée & la diriger au corps de l'adversaire par - dessous son cou - de, cette riposte étant plus aisée à faire que la premie - re expliquée ci - devant. La riposte faite, se remettre en garde en seconde, en tierce ou en demi - cercle.

De la riposte en quinte sur le coup de seconde.

Fig. 26. Après avoir paré le coup de seconde avec la parade de quinte, il faut riposter en quinte; si on la pare de seconde, il faut riposter en seconde, & se remet - tre promptement en garde, en tenant le poignet dans la même position d'où l'on est parti, & revenir à l'épée en quarte, sans quitter la lame.

De la riposte du cavé sur le coup de flanconnade à ceux qui n'opposent pas de la main gauche.

Fig. 27. Dans le tems que l'adversaire tire le coup de flanconnade, il faut le parer en tournant la main en tierce, & soutenir la pointe de l'épée à son corps (ce qu'on appelle cavé.) On ne doit jamais partir du pié en faisant cette riposte, mais seulement avancer un peu le corps, & tendre le jarret gauche. L'angle que l'on fait du poignet à la pointe en cavant, suffit pour pa - rer le coup & riposter. Le coup achevé, il faut reve - nir à l'épée, soit en prime, ou en demi - cercle.

Si on pare le coup de flanconnade en liant l'épée, comme on l'a expliqué dans sa parade, on peut ripos - ter tout droit en quarte, ou dans le tems que l'adver - saire se remet en garde; pour peu qu'il cede sa pointe, on peut faire la riposte en flanconnade; & s'il hausse son poignet & sa pointe, riposter en quarte basse & joindre son épée en parant du cercle.

ESCRIME, | |PLANCHE IX. (Page 21:6:6)

PLANCHE IX. De la riposte de prime sur le coup de seconde, ou de quarte basse.

Fig. 28. Aussi - tôt après avoir paré de prime le coup de seconde, ou de quarte basse, en sortant de la ligne & se portant sur la droite comme on l'a expliqué dans sa parade, il faut riposter en prime, tenant la main sur la ligne de l'épaule gauche, afin de se trouver par cette opposition le corps & le visage à couvert, & se remettre en garde dans la position de prime, ou du de - mi - cercle.

De la parade du contre - dégagement.

On forme cette parade dans le tems que l'adversaire tire son coup, en dégageant soit de quarte en tierce, soit de tierce en quarte, ou de quarte en quarte sur les armes. Pour bien éxécuter ces parades, si - tôt qu'il dé - gage pour tirer, il faut dégager subtilement dans le même tems, en faisant un petit cercle bien près de sa lame, & former la parade, laquelle doit être éxécutée avec la plus grande vivacité, en soutenant bien la lame de l'épée depuis la garde jusques à la pointe; & pour ri - poster facilement, on doit aussi - tôt porter la pointe de l'épée dans la ligne de son corps.

Observation sur cette parade.

Comme un poignet vif & une pointe légere pour - roient aisément tromper la parade du contre - dégagement par le contre du contre, c'est - à - dire si l'adversaire con - tinuoit son dégagement plusieurs fois, & plus vivement qu'on ne pourroit faire, alors pour déranger cette opé - ration, en cas qu'on ne se sentît pas assez de vivacité dans le poignet pour arrêter sa pointe avec la même pa - rade du contre, il faudroit avoir recours à la parade du cercle.

De la parade du cercle.

Cette parade, qui est la principale des armes, pare non seulement tous les coups, mais aussi dérange tou - tes les feintes qu'un adversaire peut faire. Pour bien éxécuter cette parade, il faut bien tendre le bras, tenir le poignet sur la ligne de l'épaule, les ongles tournés en dessus; & par un mouvement serré & vif du poignet la pointe de l'épée doit former de la droite à la gauche un cercle assez grand pour être à couvert depuis la tête jusqu'au genou. De cette maniere, en doublant le cer - cle jusqu'à ce qu'on ait arrêté la lame de son adversai - re, la parade sera formée.

Pour arrêter cette parade du cercle, quand même il la doubleroit avec la plus grande vivacité, il faut arrê - ter tout court sa lame en soutenant le poignet à la hau - tenr de l'épaule & tenant la pointe basse, comme dans la parade de quinte, & revenir promptement à l'épée en quarte.

Il faut s'exercer, autant qu'on peut, le poignet aux parades du cercle au contre - dégagement, & du contre - dégagement au cercle. On peut prendre cette leçon tout seul, soit avec un fleuret, soit avec une épée. Cette exercice fortifie le poignet, le rend souple & le délie, & procure insensiblement la plus grande aisance & adres - se pour se défendre dans le besoin.

Méthode pour tirer & parer tierce & quarte au mur.

On dit tirer au mur, parce que celui qui pare les coups qui lui sont portés, doit avoir le corps immo - bile. Son poignet seul doit agir dans les parades. Pour bien éxécuter cette leçon, on donnera premierement l'explication de la position dans laquelle doit être celui qui pare.

Pour parer au mur, il faut se placer de façon que le pié gauche ne puisse remuer, bien effacer les épaules, tenir la tête haute, ôter le chapeau & ouvrir en même tems le bras droit & porter la pointe du fleuret sur la droite, afin que l'adversaire se mette en mesure. Cela fait, remettre aussi - tôt le chapeau, passer la main gau - [p. 6:7] che par derriere les reins, & être prompt à parer les coups qu'il tire.

Pour tirer au mur, il faut se placer droit sur ses jambes, comme dans la premiere position (Voyez la premiere figure), dans le tems qu'on se met en garde, ôter son chapeau d'un air gracieux, détacher un coup de quarte en approchant légérement le bouton du fleuret contre la poitrine de celui qui se présente pour parer; en se remettant en garde, remettre son chapeau d'un air aisé & faire avec le poignet les deux mouvemens de la tier - ce à la quarte; c'est la regle du salut.

L'éxercice de tirer au mur, accoutume à tirer avec vivacité & à parer promptement, donne de l'aisance, de la jultesse, & de la connoissance pour la mesure, & est d'autant plus utile qu'étant ordinaire de faire des ar - mes avec différentes personnes, on en rencontre aussi très - souvent de différentes tailles.

Méthode pour tirer au mur avec vivacité.

Il y a trois manieres de tirer au mur. La premiere, en engageant l'épée au fort, & tenant la pointe légere, il faut dégager subtilement, & si - tôt le dégagement fait, tirer droit au corps de l'adversaire sans chercher nulle - ment sa lame.

La seconde, en engageant de la pointe de l'épée la sienne, il faut courber le bras, dégager & lui tirer droit au corps, ce qu'on appelle, tirer pointe à pointe.

La troisiéme, en tirant des coups droits soit au - de - dans, soit au - dehors des armes, il ne faut nullement engager ni dégager le fer.

Les maîtres d'Italie se servent souvent de cette der - niere méthode. Elle donne de la vivacité, accoutume la main à partir la premiere, & développe parfaitement l'épaule.

Regles à observer en tirant au mur.

Lorsqu'on a pris sa mesure ou sa distance, on ne doit nullement remuer le pié gauche ni le corps, ne faire aucune attaque ni feinte, mais toujours tirer de regle soit au - dedans, soit au dehors des armes, en faisant des dégagemens, ou tirant des coups droits, ou en faisant des feintes, pourvû qu'on en soit convenu avec celui qui pare.

Des feintes.

On appelle feinte, marquer un coup d'un côté & l'a - chever d'une autre. Il faut déranger le poignet de son adversaire, ensorte qu'on ait assez de jour pour lui por - ter le coup qu'on a prémédité de tirer. On doit bien prendre garde de ne pas se découvrir, lorsqu'on mar - que une feinte; car au lieu de réussir dans son projet, on lui donneroit occasion de profiter d'un trop grand jour & de tirer un coup droit. Ainsi il est absolument nécessaire, en faisant une feinte, qui forme un déga - gement, d'opposer le talon de l'épée, & de faire sub - tilement le mouvement de la pointe, & assez près de la garde de son épée pour pouvoir le toucher plus ai - sément.

Toutes les feintes peuvent être éxécutées de pié fer - me & en marchant. On peut aussi les faire après une attaque du pié, après un coup de lame, ou dans le tems que l'adversaire force la lame, ou qu'il fait un dégage - ment.

Pour bien éxécuter les feintes, il faut tenir le poignet à la hauteur de l'épaule, plier un peu le coude, afin que le poignet soit plus délié & la pointe plus légere.

Si on est engagé en quarte, il faut dégager en quar - te sur les armes bien près de la garde de son adversai - re, ramener la pointe de l'épée dans la premiere po - sition de quarte, tirer droit au corps, & revenir à l'épée en quarte, ou en demi - cercle. S'il la pare, on peut la tripler & tirer quarte sur les armes feinte, & revenir à l'épée en tierce ou en demi - cercle.

Si on est engagé en quarte sur les armes, il faut dé - gager subtilement en quarte, tirer quarte sur les armes & revenir à l'épée en tierce, ou en demi cercle; & s'il la pare, il faut tripler la feinte & tirer au - dedans des armes.

Si on est engagé en tierce, il faut marquer la feinte en seconde & tirer tierce. Si l'adversaire a le poignet élevé, en parant, on doit tripler la feinte, tirer secon - de, & revenir à l'épée en seconde ou en demi - cercle.

Si l'on est engagé en tierce, il faut dégager en quar - te, la pointe de l'épée sur la ligne du visage de l'adver - saire, tirer quarte basse, & revenir promptement à l'é - pée en cercle.

Pour tirer les feintes sur le dégagement, il faut for - cer un peu l'épée de son adversaire, afin de l'obliger de dégager; & dans le tems qu'il dégage, saisir subtile - ment ce tems, marquer la feinte & lui tirer au corps.

Défense contre les feintes.

La défense la plus sûre, pour parer les feintes, est de gagner le fer par une parade du contre - dégagement, ou par celle du cercle: car si on cherchoit à parer les feintes avec des parades simples, il seroit impossible d'éviter le coup, puisqu'on peut tripler & quadrupler la feinte; au lieu qu'avec lesdites parades, on arrête tout court la pointe de l'épée de son adversaire & on le force à changer d'idée & d'opération.

Observation sur les seintes & sur quels tems elles sont bonnes ou fausses.

Il y a des tireurs, qui font des feintes, en faisant de grands mouvemens du corps ou de la pointe, ou de grandes attaques du pié droit, pour engager leur adver - saire à précipiter sa défense, croyant par - là profiter du jour qu'il peut donner. Toutes ces opérations, qui sont fausses, ne peuvent réussir que vis à vis des personnes timides & que peu de chose derance, mais vis - à - vis d'un homme de sens - froid, qui tient pointe ferme & droite au corps & qui recherche l'épée de son adversai - re avec le mouvement seul du poignet & suivant les re - gles des armes, quelque mouvement qu'on puisse faire pour lui faire des feintes, elles seront sans effet.

Il en est d'autres, qui font des feintes, en portant l'épée en - avant, & qui quand on veut parer, la retirent à eux. Alors ils changent la pointe par un dégagement & tirent leur coup. Ces trois mouvemens sont contrai - res les uns aux autres & sont si lents que si leur adver - saire partoit dans le tems qu'ils retirent leur bras, ils seroient touchés avant d'avoir achevé leur feinte.

On doit, autant qu'il est possible, faire les feintes en mesure, afin d'être en état de porter plus vivement la pointe au corps. On peut aussi faire les feintes hors de mesure, mais il faut les continuer dans le tems qu'on avan - ce pour entrer en mesure & changer d'opération, en cas que l'adversaire joigne l'épée.

On doit observer de se bien couvrir, en faisant tous ces mouvemens; car il pourroit tirer tout droit dans le tems qu'on avance, ou surprendre la feinte par d'autres mouvemens.

On ne doit pas toujours espérer, dans le tems qu'on fait une feinte, que l'adversaire viendra à la parade; car on pourroit aisément être trompé. Mais sçachant qu'il pourroit attaquer & se tenant sur ses gardes, on sera plus prompt à se défendre.

On peut aussi être certain que la feinte reussira mieux pendant que le poignet de l'adversaire sera en mouve - ment. Alors saisissant ce moment pour faire la feinte, il se défendra avec plus de précipitation & non seulement se découvrira, mais même il ne pourra pas attaquer, & on sera en état de le toucher avec plus de facilité & moins de risque.

Des coulés de pié ferme; coulé de quarte sur les armes pour toucher quarte au - dedans des armes.

Si on est engagé en quarte & si on est en mesure sur son adversaire, il faut avoir le bras souple, le corps ef - facé & posé sur la partie gauche, dans cette position faire un attaque du pié, & donner un coup ferme & sec sur la lame pour ébranler son poignet. S'il revient à l'épée, dégager vivement en quarte sur les armes, te - nir le poignet haut & la pointe sur la ligne de son visa -

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