ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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polis. Il en est de deux sortes: les uns, fig. 31. Pl.
XXV. faits en forme de boucles, en cuivre, de grenouille
A ou autre forme, garnies de lassets B, à
queues à vis, garnis d'écroux & de platine C: les
autres, fig. 32. sont en forme de consoles A, à volutes
en B, & à charniere en C, garnis de lassets
à vis, à écroux D.
La fig. 33. représente un bouton noir, poussé ou
poli à l'usage des portes, composé de bouton A,
à queue, à vis, à écrou en B, garnie de rosette
C.
La fig. 34. représente une gache encloisonnée,
poussée ou polie, faite pour être employée aux portes
avec les serrures ou bec - de - canes. Il en est
d'une & de deux hauteurs, c'est - à - dire une ou deux
fois la hauteur d'une serrure; les unes & les autres
sont composées de palâtres A A, cloison B, & talon
C, pour la facilité du jeu des demi - tours.
Les fig. 35. & 36. représentent des entrées de
serrure, poussées & polies, avec compartimens de
desseins de différentes formes évuidées à jour.
Les fig. 37. 38. 39. & 40. représentent autant
d'anneaux de clés, aussi avec compartimens de desseins
de différentes formes évuidées à jour, & très riches.
La fig. 41. représente une tringle de croisée noire,
poussée ou polie, faite pour en porter les rideaux,
composée de sa tige A & de ses yeux B B, portée
sur deux gonds en bois.
Les fig. 42. 43. & 44. forment ensemble ce qu'on
appelle une garniture de poulie de croisée, faite pour
en faire mouvoir les rideaux par le moyen des cordons.
La premiere, appellée simple & sans gond, est
composée d'une seule poulie A, & de sa chappe B,
coudée en C, & à pointe en D. La deuxieme, appellée
simple & avec gond, est composée d'une seule
poulie A, de sa chappe B, à gond en C, & à pointe
en D. La troisieme, appellée double & avec gond,
est composée de deux poulies A A, de leur chappe
B, à gond en C, & à pointe en D.
Des stores. Les stores, fig. 45. sont des instrumens
à l'usage des croisées faits pour garantir du soleil
pendant l'été. Ils sont composés de boîtes cylindriques
A A, faites en fer - blanc, suspendus horisontalement
sur une tringle de fer appuyée par un bout
B dans un trou pratiqué dans le tableau de la croisée
ou dans un piton; & de l'autre C portant un oeil,
dans lequel entre le mamelon d'un gond à pointe,
enfoncé dans le tableau de la croisée D D, est une
piece de coutil tendu par une regle de bois E E, &
tiré au milieu par un cordon F, qui s'enveloppe de
soi - même autour de la boîte cylindrique A A par le
moyen d'un ressort, fig. 46. contenu intérieurement,
composé de chaque côté A & B de tampons de bois
de la grosseur de la boîte, & au milieu de rouleaux
C C, &c. joints ensemble par des roule aux de fil de
fer, D D, &c. d'environ une ligne de grosseur, appellé
fil à store, tous portant sur une tringle de fer
E qui les traverse: le jeu s'en fait ainsi, le rouleau
A est arrêté à demeure sur la tringle E E, à demeure
à son tour dans le gond arrêté dans le tableau; & le
rouleau qui lui est opposé C uni avec le tampon B,
est arrêté à demeure sur la boîte cylindrique; ainsi
lorsque l'on tire le store, la boîte tourne, le tampon
B la suit, & en la suivant tend le ressort composé
de tous les rouleaux de fil de fer D D, qui se détend
ensuite lorsqu'on lâche le store.
Des sonnettes. Les sonnettes sont des instrumens
résonnans, fort commodes pour avertir les gens
d'une maison de ce qu'ils ont à faire. Elles sont composées,
pour ce qui regarde la sonnette A, fig. 47.
d'un ressort en spirale B arrêté à la tête C de la sonnette
montée sur une pointe de fer D, fichée dans
le mur, où elle doit être placée; ou d'une autre fa<cb->
çon, fig. 48. sur - tout pour les petites sonnettes A,
d'un ressort de fil de fer B arrêté à la tête C de la
sonnette tournée, comme ceux de stores, sur un rouleau
de bois D, montée sur une pointe E, fichée
dans le mur où elle doit être placée: à la tête de la
sonnette C est arrêté un fil de fer très - mince, recuit
au feu, & qu'on appelle pour cet effet fil à sonnette,
dont l'autre extrémité va joindre un ou plusieurs
mouvemens en tourniquets montés debout, fig. 49.
ou de côté, fig. 50. placés dans les angles des pieces
pour renvoyer le mouvement, se joignant de la
même maniere de l'un à l'autre par de semblables fils
de fer, selon l'éloignement de la sonnette, jusqu'au
dernier qui porte un cordon, par lequel on fait
jouer la sonnette.
Ces mouvemens ou tourniquets, fig. 51. 52. 53.
& 54. se font quelquefois en cuivre, quelquefois
dorés pour plus de propreté. Les deux premiers sont
des mouvemens de cordons, ainsi appellés, parce
qu'ils ont une branche plus longue que l'autre, qui
donne plus de douceur au levier, à laquelle on attache
le cordon, l'un est monté debout & l'autre de
côté. Les deux derniers sont des mouvemens sans
cordons, l'un monté debout & l'autre de côté.
De plusieurs vitreaux & lambris dans le goût de la
menuiserie. Les fig. 55. & 56. Pl. XXVI. représentent
des vitreaux dans le goût de ceux qui ont été exécutés
à la chapelle des infirmeries de l'Ecole royale
militaire, par le sieur Lucotte, dont les petits bois
sont ornés de moulures de différente espece, joints
ensemble en onglet à tenon & mortaise avec la derniere
propreté, & imitant les chassis à verre en bois
à s'y méprendre.
La fig. 57. représente un fourneau dans le goût
de ceùx que l'on voit dans la cuisine des Enfans trouvés,
près Notre - Dame, exécutés par le même, composé
de cadres & panneaux, imitant parfaitement
la menuiserie en bois.
La fig. 58. représente un lambris aussi dans le goût
de celui qui représente l'extérieur de la rôtisserie de
la même cuisine, aussi du même auteur, composé
de panneaux & pilastres, formant en partie des armoires
ornés de cadres & de panneaux semblables
à la menuiserie en bois.
Des outils. Les outils se divisent en deux sortes;
les uns sont ceux qui servent à la forge, & les autres
sont ceux qui servent à l'établi.
Des outils de forge. La fig. 1. Pl. XXVII. représente
un goupillon fait pour arroser le feu lorsque
le fer chauffe, ce qui sert à concentrer la chaleur,
& à donner plus d'ardeur au feu. Cet instrument est
composé d'une tige de fer A, portant d'un côté une
boucle B, & de l'autre C deux branches embrassant
plusieurs fragmens de cordes - à - puits, ce qu'on emploie
assez communément à cet usage, bien serré par
l'extrémité D.
Les tisoniers sont de deux sortes, l'un pointu &
l'autre crochu. Le premier, fig. 2. servant à enfoncer
dans le feu lorsque l'on chauffe le fer pour lui
donner ce qu'on appelle de l'air, & quelquefois le
dégager du machefer, composé d'une tige de fer A
à boucle par un bout B, & à pointe par l'autre C.
L'autre, fig. 3. servant à ramasser le charbon sur la
forge, & attiser le feu, composé d'une tige de fer
A à boucle d'un côté B, & à crochet par l'autre
C.
La fig. 4. représente une enclume posée sur un
billot A fondé bien solidement, acérée sur toute sa
surface B, composée d'un côté d'une bigorne ronde
C & d'un trou D, pour y placer un tasseau, tranchet
& autres choses semblables, & quelquefois
d'une bigorne quarrée: de l'autre, pour la facilité
des ouvrages garnis de chaque côté d'un empattement
E, pour lui donner une assiette nécessaire;
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c'est sur cette enclume que se forgent tous les ouvrages
en fer.
La fig. 5. représente une petite enclume portative,
appellée bigorne, à l'usage de certains ouvrages qui
ne sauroient se forger sur l'enclume, composée de
sa tige A, d'une bigorne ronde B, d'une bigorne
quarrée C de son embasse D, dont le bout à pointe
entre dans un billot E garni d'un cercle F pour l'empêcher
de se fendre.
La fig. 6. représente un fort tasseau employé aux
mêmes usages que les enclumes, composé de sa tête
acérée A & de sa pointe B.
La fig. 7. représente un faux rouleau A arrêté à
demeure sur un billot B, scellé en terre pour plus de
solidité; on en fait de plusieurs especes, selon le
goût des ouvrages, les uns & les autres servant à
contourner les compartimens de desseins pour les
balcons, rampes, grilles, &c.
Les ciseaux de forge sont de deux sortes, l'un
appellé ciseau à chaud, & l'autre ciseau à froid. Le
premier, fig. 8. fait pour couper le fer lorsqu'il est
chaud, est acéré par son taillant A, & quarré par sa
tête B. L'autre, fig. 9. fait pour couper le fer lorsqu'il est froid, est acéré par son taillant A, & quarré
par sa tête B. Il est bon de remarquer que le fer
ne se peut jamais couper entierement à froid; on y
parvient en faisant une entaille d'une ou de deux
faces, ou même sur toutes les quatre, qu'on appelle
ciselure, & on le casse ensuite facilement dans le
même endroit en le faisant porter à faux.
La fig. 10. représente un tranchet, espece de petit
ciseau à chaud, acéré en A, à épaulement en B, &
à queue en C, entrant dans le trou D de l'enclume,
fig. 4. & sur lequel on pose le fer chaud, que l'on
frappe alors pour le couper.
La fig. 11. représente un tasseau d'enclume fait pour
faire porter à faux le fer que l'on veut casser à froid,
quarré en A & à queue en B, entrant aussi dans le
trou D de l'enclume, fig. 4.
La fig. 12 représente une griffe d'enclume faite
pour maintenir les rouleaux que l'on veut contourner
à griffe en A, & à queue en B, entrant aussi dans
le trou D de l'enclume, fig. 4.
La fig. 13 représente une forte étampe à platebande,
faite pour étamper ou mouler les plates - bandes des rampes, balcons & appuis, acerée en A &
à talon de chaque côté B & C, garnie d'un côté B
d'une bride simple D, & de l'autre C, d'une autre
bride E à clavette en F, pour la maintenir ferme &
bridée sur l'enclume, fig. 4.
La fig. 14 représente une petite étampe à moulure
acérée en A, & à talon de chaque côté B & C.
La fig. 15 représente une étampe double ou dégorgeon
fait pour dégorger les moulures des vases,
embasses, &c. en frappant dessus, acéré en A dessus
& dessous, & à tête en B, maintenue à la main.
Il est encore d'autres petites étampes à queue entrant
dans le trou D de l'enclume, fig. 4.
Des marteaux de forge. Les marteaux de forge sont
de deux sortes: les uns qu'on appelle marteaux à - devant, parce qu'on s'en sert à frapper devant l'enclume: c'est ordinairement un ouvrier subalterne, qui le
tenant de ses deux mains, frappe au gré du forgeron
sur l'ouvrage posé sur l'enclume, fig. 4; les autres
qu'on appelle marteaux à - main, parce qu'on n'emploie
qu'une main pour s'en servir, & c'est ordinairement
le forgeron qui s'en sert. Les premiers sont
de deux sortes: les uns, fig. 16, appellés à panne
droite, parce que la panne B est droite, ont environ
trois à quatre pouces & demie de grosseur, & sont
composés d'une tête acerée A, d'une panne aussi acerée
B, d'un oeil C & d'un manche D d'environ deux
piés & demi à trois piés de longueur; les autres appellés
traverses, fig. 17, parce que la panne B est en<cb->
travers, sont composés d'une tête A, d'une panne
traverse B, d'un oeil C & d'un manche B de même
longueur que le précédent.
Les marteaux à - main sont de trois sortes; la premiere
qu'on appelle proprement marteau à main, fig.
18, sont un peu moins forts que les précédens: ce
sont les plus gros des marteaux de forge que l'on emploie
d'une main, & ceux que tient le plus souvent
le forgeron, lorsqu'il forge le fer; il est composé d'une
tête A, d'une panne B, d'un oeil C, d'un manche
D d'environ quinze à dix - huit pouces de longueur;
la deuxieme qu'on appelle marteaux à bigorner,
fig. 19, parce qu'on s'en sert souvent sur la bigorne,
fig. 5, sont moins sorts que les précédens &
les plus petits des marteaux de forge; ils sont composés
d'une tête A, d'une panne B, d'un oeil C &
d'un manche D de même longueur que les précédens.
La troisieme qu'on appelle marteaux à traverses ou
à téte ronde, fig. 20, sont des marteaux de la force
des marteaux à - main ou à bigorner composés d'une
tête A, d'une panne B, d'un oeil C, & d'un manche
D de même longueur que les précédens.
Des outils emmanchés. Les outils emmanchés se divisent
en tranches, en poinçons & en chasses: les
tranches sont de deux sortes: l'une, fig. 21, appellée
proprement tranche faite pour trancher ou couper le
fer à chaud, est composée d'un tranchant aceré A,
d'une tête B & d'un manche de fer C d'environ deux
piés de longueur, tenu par le forgeron lorsque le
frappeur - devant frappe sur sa tête B; l'autre, fig. 22,
appellée langue de carpe, faite pour fendre le fer à
chaud, est composé d'un tranchant aceré A disposé
en - travers, d'une tête B & d'un manche de fer C
tenu aussi de la même maniere que le précédent.
Les poinçons emmanchés faits pour percer des
trous à chaud, sont de trois sortes: les uns, fig. 23,
appellés poinçons plats, sont composés d'un poinçon
aceré A, d'une tête B & d'un manche de fer C semblables
à ceux des tranches; les autres, fig. 24, different
du précédent, parce qu'ils sont ronds ou en
d'autres formes; tous deux sont composés de poinçons
acerés A A, de têtes B B, & de manches de fer C C.
Il est des poinçons ovales ou autres formes qui ne
different en rien des précédens que par le poinçon
même.
Les chasses faites pour chasser ou renvoyer le fer
chaud, sont de deux sortes, l'une, fig. 25, appellée
quarrée, parce qu'elle rend quarré les angles de toute
sorte d'épaulement; on s'en sert en la tenant comme
les tranches, c'est - à - dire le quarré A appuyé sur le
fer; elle est composée d'un quarré aceré A, d'une
tête B & d'un manche de fer C; l'autre, fig. 26, appellée
à biseau, parce que son quarré est en effet à
biseau, est employée aux mêmes usages que la précédente,
& sur - tout pour des épaulemens de tenons;
on s'en sert en la tenant le manche perpendiculairement,
& le biseau appuyé sur le fer; elle est composee
d'un quarré à biseau aceré A, d'une tête B & d'un
manche de fer C.
Les fig. 27, 28 & 29, Pl. XXVIII. représentent
des poinçons à main: le premier quarré, le deuxieme
plat, & le troisieme rond. AAA en ont les poinçons
acerés, & BBB les têtes.
Les fig. 30, 31, 32, 33, 34 & 35 représentent
les mandrins en fer de toute grosseur faits pour mandriner
& alaiser à chaud les trous que l'on a faits avec
les poinçons; le premier est quarré, le deuxieme
plat, le troisieme rond, le quatrieme ovale, le cinquieme
en triangle ou tierspoint, & le sixieme à pans
ou autres formes, selon celles que l'on juge à - propos de donner aux trous, chacun d'eux plus petits
par chaque bout & plus gros au milieu, pour leur
donner de la suite.
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