ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Les équarrissoirs à main (fig. 36, 37 & 38.) ne different des précédens que parce qu'ils sont un peu moins aigus & qu'ils sont emmanchés en B.

Les mandrins sont de plusieurs sortes; les uns (fig. 39.) appellés mandrins debout, servent à mandriner ce qu'on appelle bouts d'épée, que l'on place au bout des fourreaux; c'est une piece de fer ovale à pointe arrondie par un bout A, & à tête par l'autre B; les autres appellés mandrins de crochet, servent à mandriner la virole qui tient le crochet, que l'on place ordinairement à l'extrémité du fourreau, il en est de deux sortes, la premiere (fig. 40.) est large & de forme ovale en A, & quarrée du côté de la tête B; la deuxieme (fig. 41.) est à trois quarres & à trois faces, dont une est plus large que les autres en A, & quarrée du côté de la tête B; d'autres encore appellés mandrins de garde de poignée ou de pommeau (fig. 42.) servent à mandriner les trous des coquilles, poignées & pommeaux pour les équarrir; c'est aussi une piece de fer de même forme que la soie des lames, quarrée en A, & quelquefois à crochet du côté de la tête B.

Les limes faites pour limer les ouvrages sont en acier & de plusieurs especes; les unes (fig. 43.) appellées quarrelets, sont méplates en A, emmanchées en B; les autres (fig. 44.) appellées demi - rondes, sont en effet arrondies d'un côté en A, emmanchées aussi en B; d'autres (fig. 45.) appellées quarrées ou à potence, sont quarrées en A, emmanchées en B; d'autres (fig. 46.) appellées queues - de - rat, parce qu'elles en ont en effet la forme, sont arrondies en A & emmanchées en B; d'autres enfin appellées tierpoint, (fig. 47.) sont à trois quarres en A & emmanchées en B.

Les brunissoirs (fig. 48 & 49.) aussi en acier, faits pour brunir & donner le luisant, sont de deux sortes, les uns droits & les autres coudés, les uns & les autres emmanchés en B.

Les limes à queue (fig. 50, 51, 52, 53 & 54.) appellées ainsi parce qu'elles ont une queue, sont plus petites que les précédentes & de même espece, c'est - à - dire quarrelettes, demi - rondes, quarrées ou à potence, tiers - point, & queue - de - rat.

Les rapes (fig. 55 & 56. Pl. X.) espece de lime dont la taille differe de celle des précédentes, faites pour limer ou raper le bois, se divisent comme les limes en plusieurs especes, & sont comme elles emmanchées en B.

Les riflards (fig. 57, 58, 59 & 60.) sont aussi des especes de limes en acier, coudées à deux côtés, faites pour fouiller dans les endroits des ouvrages où les limes ordinaires ne peuvent approcher; on les fait aussi comme les limes en quarrelettes, demi-rondes, tier - point, à potence, & queue - de - rat.

Les riflards ou rapes (fig. 61.) faits pour limer le bois, sont aussi de diverses especes, comme les limes.

Les tenailles de bois (fig. 62.) faites, étant placées dans les étaux pour serrer & tenir ferme les ouvrages polis, délicats, & de sujétion sans les gâter, sont composées de deux jumelles de bois A A, avec mors à talon par en - haut B B, frettes ensemble par en - bas C, & éloignées l'une de l'autre à force par une calle ou serre D, pour leur donner du ressort.

Les tenailles à vis, appellées ainsi parce qu'elles servent à faire des vis, sont de deux sortes; les unes (fig. 63.) à mors, à queue - d'aronde; & les autres (fig. 64.) à mors droits: les unes & les autres sont composées de deux mors égaux A A, à charniere en B, portant chacune un oeil C C; on passe une vis D garnie d'écroux à oreille E, & de ressort E.

Les pinces ainsi appellées parce qu'elles pincent, sont de plusieurs sortes; les unes appellées quarrées (fig. 65.) parce que les mors en sont quarrés; les autres appellées rondes (fig. 66.) parce que les mors en sont ronds & pointus; d'autres enfin (fig. 67.) appellés à queue - d'aronde, parce que les mors en sont à queue - d'aronde: les unes & les autres sont composées de mors acérés A A, à charniere en B, & à branche C'C', dont celles de la derniere étant droites, sont garnies d'une petite virole méplate D, pour les tenir serrées ferme.

Les cisailles (fig. 68.) faites pour couper à la main du laiton, de la tôle, &c. sont composées de deux mors acérés A A, à charniere en B, & à branches C C.

Les fraises (fig. 69.) faites pour fraiser des trous, sont composées d'une tête acérée A, quarrée ou à pans, & d'une queue B, garnie de boîte de bois C.

Les forets (fig. 70.) faits pour percer, sont composés d'une tête acérée A, & de queue B, faite pour entrer dans une boîte semblable à celle de la figure précédente.

Les archets (fig. 71.) faits pour faire mouvoir les fraises ou forets, sur - tout les petits, sont composés d'une corde à boyau A, arrêtée par chaque bout à une branche de baleine B.

Les arçons (fig. 72.) espece d'archets forts & longs, employés aux mêmes usages, sont composés d'une corde de cuir A, arrondie & savonnée, arrêtée par chaque bout à une lame d'épée ou de fleuret B, emmanchée en C.

Les palettes (fig. 73.) faites étant appuyées sur l'estomac pour supporter la tête des forets ou fraises lorsque l'on perce des trous, sont composées de palettes de bois A avec manche B, garnies d'une piece de fer C attachée dessus, percée de trous allant jusqu'au milieu pour porter la tête des fraises ou forets.

Les filieres (fig. 74.) faites pour tirer le fil d'or, d'argent, de cuivre, &c. sont des plaques d'acier A, percées de plusieurs trous de différente grandeur, & bien polis intérieurement, quelquefois avec un manche de fer B.

Les scies à refendre (fig. 75.) faites pour scier ou refendre l'or, l'argent, le cuivre, ou autre métal, sont composées d'une scie dentée A, montée sur un chassis de fer contourné B, garni d'un manche de bois C.

Les blocs de plaque (fig. 76.) faits pour soutenir les plaques des épées lorsqu'on les travaille au ciselet, sont composés d'un bloc ou espece de billot de bois A, fretté par chaque bout, garni d'une vis à écrou B.

La fig. 77. représente la vis de plaque composée d'une tige quarrée en A, à tête quarrée en B, à vis en C, garnie d'écroux à oreille D.

Les blocs de corps (fig. 78.) faits pour soutenir les gardes des épées, sabres, & autres pieces de fourbissure lorsqu'on les travaille au ciselet, sont composés d'un bloc de bois applati A, garni d'étrier à vis B, avec brochette C.

La fig. 79. représente l'étrier à vis, fait pour serrer les ouvrages sur le bloc de corps, composé d'un étrier à deux branches, percée chacune d'un trou méplat par chaque bout AA, pour le passage de la brochette coudée en B, renforci au milieu C, & percé d'un trou taraudé garni d'une vis à écroux D, ayant par un bout E un oeil pour la tourner, & de l'autre F une petite plaque à pointe servant de point d'appui lorsqu'on la tourne.

La fig. 80. représente la brochette faite pour appuyer & maintenir les ouvrages sur le bloc, coudée en A & droite en B. Article de M. Lucotte.

FRANCA (Page 17:789)

FRANCA, (Botan.) plante dont Micheli a fait le premier un genre particulier, & dont M. Guettard a donné une description très exacte dans les mémoires de l'académie royale des Sciences, année 1744. comme cette plante n'est d'aucun usage ni en méde<pb-> [p. 790] cine, ni dans les arts, il suffira d'établir ici son caractere générique.

Le calice est en cloche à plusieurs nervures, découpé à sa partie supérieure en plusieurs parties; il sert d'enveloppe au fruit; les pétales sont posés circulairement; ils sont larges à leurs parties supérieures, étroits à leur partie inférieure, qui est de la longueur du calice, & renfermés dedans. Le nectarium ou alvéole, est une petite gouttiere saillante, angulaire, posée sur la surface intérieure de la partie étroite du pétale. Les étamines sont inégales, cinq, six ou sept en nombre, dont les filets forment une gaine au pistil; les sommets sont oblongs, à deux bourses; le pistil est composé d'un embryon posé dans le milieu de la fleur & sur le fond du calice; il porte une stile qui diminue jusqu'à sa pointe, divisée en trois parties égales; cet embryon devient un fruit ou capsule qui s'ouvre par le haut en plusieurs parties, n'a qu'une loge remplie de semences plates d'un côté, & convexes de l'autre.

Le nom de franca a été imposé à cette plante par Micheli, en faveur d'un médecin de Lucques de ses amis, nommé Franchi; M. Linnaeus ne devoit donc pas le changer en celui de frankenia, qu'il a tiré du nom d'un botaniste allemand appellé Frankenius, lequel n'avoit rien à prétendre à cette politesse.

La franca n'aime que les bords de la mer. Micheli rapporte qu'il ne l'a trouvée dans toute l'Italie que sur le rivage du port de Livourne; elle est indiquée en Espagne par Barrelier. Ray, Parkinson, Gerard, Dillenius, la marquent en Angleterre. M. de Tournefort l'a trouvée dans plusieurs îles de l'Archipel, comme on l'apprend par ses manuscrits. M. Magnol l'indique autour de Montpellier. M. Guettard l'a vue sur les côtes du bas - Poitou & de l'Aunis, où elle est commune dans les marais salans, ou dans ceux qui sont desséchés. Elle varie dans les divers lieux de sa naissance par le plus ou le moins de fleurs, son duvet & son tissu ligneux. Les meilleures figures de cette plante, sont celles de Micheli & de M. Guettard. (D. J.)

FRERE (Page 17:790)

FRERE, (Droit naturel.) terme de relation entre des enfans mâles qui sont sortis d'un même pere & d'une même mere.

Le devoir des freres vis - à - vis les uns des autres, consiste dans la concorde, le soutien & l'étroite union. « Vous êtes les enfans d'un même pere, dit le bramine inspiré, & le même sein vous a nourris; freres, restez unis ensemble, & dans la maison paternelle habitera la paix & le bonheur ». Mais si ces sages préceptes ont accès dans les démocraties, où les sentimens de la nature n'ont point été corrompus, on sait trop combien les liens de fraternité sont foibles dans les pays de luxe, où chacun ne songe qu'à soi, & ne vit que pour soi. C'est là que se réalise sans cesse l'événement de la fable des enfans du bon vieillard d'Esope: d'abord après la mort de leur pere, ils prirent de routes toutes opposées à leurs promesses: lisez - en la peinture simple & touchante dans la Fontaine.

Leur amitié fut courte autant qu'elle étoit rare, Le sang les avoit joints, l'intérêt les sépare; L'ambition, l'envie, avec les consultans, Dans la succession vinrent en même tems; Tous perdirent leur bien. . . . . . . . . (D. J.)

Frere - d'armes (Page 17:790)

Frere - d'armes, (Hist. mod.) titre d'association des plus étroites entre deux chevaliers.

Le mot de frere étoit anciennement un terme d'amitié, que nous donnions même à des inconnus d'un état tres - inférieur, ainsi qu'en usent les Polonois & les Bohémiens les uns à l'égard des autres. L'union fraternelle, & l'interpellation de frere, furent en<cb-> core plus communes entre des gentils - hommes qui avoient servi ensemble. Bassompierre appelle les chevaliers de Cramail & de Grammont, en 1621, ses anciens freres & amis; les plus illustres guerriers des siecles précédens, leur en avoient donné l'exemple. Du Guesclin & Clisson conclurent ensemble, en 1370, une fraternité d'armes, dont on peut lire le titre original rapporté par du Cange, dans sa vingt - unieme dissertation, à la suite de Joinville. Voyez Fraternité d'armes.

Le christianisme avoit fondé l'usage entre les hommes de se traiter de freres, la chevalerie le continua; ce n'étoit pas un titre d'amitié purement arbitraire, & sans effet, on y joignoit une espece de formalité, par laquelle on s'adoptoit mutuellement en cette qualité de frere, de même que nous voyons des adoptions de pere & de fils, dont Bassompierre nous donne un exemple entre lui & le duc d'Ossone.

Entre les cérémonies d'associations de freres - d'armes, ou compagnons - d'armes, se trouve l'échange de leurs armes, de sorte qu'ils se les donnoient l'un à l'autre; de même qu'on le voit de Glaucus & de Diomede dans Homere. L'engagement réciproque qu'on prenoit alors, consistoit à ne jamais abandonner son frere - d'armes ou son compagnon d'armes, dans quelque péril qu'il se trouvât, à l'aider de son corps & de son avoir jusqu'à la mort, & à soutenir même pour lui, dans certains cas, le gage de bataille, s'il mouroit avant que de l'avoir accompli. Voyez Gage de bataille.

Le frere - d'armes devoit être l'ennemi des ennemis de son compagnon, l'ami de ses amis; tous deux devoient partager leurs biens présens & à venir, & employer leurs biens & leur vie à la délivrance l'un de l'autre lorsqu'ils étoient pris. Les chevaliers de l'ordre du Groissant avoient été formés sur ce modele.

Outre le service des armes qui se rendoit à toute épreuve entre freres - d'armes, il n'y avoit point d'occasions que l'un ne saisît avec ardeur, si l'autre avoit besoin d'assistance, point de bons offices qu'il ne cherchât à lui rendre; il n'oublioit jamais, dans quelque cas que ce fût, le titre par lequel ils étoient unis. Voyez dans Brantome (capitaine françois, tom. IV.), le portrait qu'il fait de deux jeunes freres - d'armes, qui de son tems étoient partis ensemble pour aller chercher fortune.

L'assistance que l'on devoit à son frere - d'armes, l'emportoit sur celle que les dames étoient en droit d'exiger; mais ce qu'on devoit à son souverain, l'emportoit sur tous les autres devoirs. Des freresd'armes de nation différentes, n'étoient liés ensemble qu'autant que leurs souverains étoient unis, & si les princes se déclaroient la guerre, elle entraînoit la dissolution de toute société entre leurs sujets respectifs: excepté ce cas, rien n'étoit plus indissoluble que les noeuds de cette fraternité.

Les freres - d'armes, comme s'ils eussent été membres d'une même famille, portoient une armure & des habits semblables; ils vouloient que l'ennemi pût s'y méprendre, & courir également les dangers dont l'un & l'autre étoient menacés. Enfin, l'union des freres - d'armes étoit si intime, qu'elle ne leur permettoit pas d'avouer, du moins ouvertement, des amis qui n'auroient point été les amis de l'un & de l'autre. Voyez Nicot au mot Freres - d'armes. Voyez sur - tout l'excellent ouvrage de M. Sainte - Palaye, sur l'ancienne chevalerie. Le détail qu'on vient de lire en est tiré, & l'auteur n'a rien obmis d'intéressant sur cette matiere; il a tout lu & tout recueilli. (D. J.)

FRUMENTAIRE (Page 17:790)

FRUMENTAIRE, s. m. (Hist. rom.) les frumentaires étoient certains officier, établis & départis dans les provinces romaines par les empereurs, pour veiller aux tumultes, mouvemens, séditions, ou

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